09/10/09 (B520)  La LDDH : Déclaration pour la préventions des conflits et appels pour permettre à la LDDH d’exercer ses responsabilités en particulier, en visitant les 180 jeunes détenus de Gabode. (Article recommandé)


Le Président

DECLARATION PORTANT PREVENTION DES CONFLITS 9 OCTOBRE 2009

Réquisitoire contre un Régime Dictatorial.

I)- Sur le contexte de la création de la LDDH

Rappelons que l’existence de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) a été officialisée le 9 mai 1999 ;

Rappelons que cela est intervenu dans un contexte dominée par une guerre intérieure qui opposait les Forces Armées du Gouvernement au pouvoir, d’une part et celles du FRUD, d’autre part;

Rappelons que la LDDH a toujours dénoncé les conditions d’insécurité imposée par les Forces Gouvernementales aux Populations du nord et de l’ouest de Djibouti ;

Rappelons que la LDDH n’a jamais hésité à dénoncer les crimes de guerre qui ont été commis et en particulier :

  1. le blocus alimentaire et sanitaire imposés à nos populations du Nord et de l’Ouest de notre Pays.
  2. les exécutions extrajudiciaires en majorité des simples civils ;
  3. les tortures intolérables sans aucune distinction de sexe ;
  4. les disparitions inexpliquées et les emprisonnements Arbitraires ;

Rappelons que la LDDH, à partir du mois d’août 1999 et jusqu’au 7 janvier 2000, n’a cessé lancé des Appels pour l’ouverture du dialogue national,.

Rappelons que ces Appels ont été lancés, d’une manière continue, avec le soutien moral du Représentant de Caritas à Djibouti, le Regretté Robert Carton, membre de la LDDG et combattant Djiboutien (avant) et surtout après l’Indépendance ;

Rappelons tous les Appels que nous avons lancés pour que le pouvoir mette à profit le mois béni du Ramadan en ouvrant la porte à des négociations de Paix, et que ces appels ont été entendus ;

En effet,
rappelons que, juste après le Mois Béni du Ramadan le 7 février 2000, le Regretté Ahmed Dini, Père combattant pour l’Indépendance de Djibouti, a été l’initiateur du premier Accord de Paix de Paris et qu’il a signé l’Accord de la Paix du 12 mai 2001 ;
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Constatons que la Paix des Armes est totalement respecté par le FRUD, jusqu’à ce jour ;

Constatons, hélas que l’Accord pour la Paix Sociale, ainsi que pour la restauration de toutes les formes d’une Justice libre et indépendantes ont été malheureusement renvoyées « aux calendes grecques » ;

Rappelons que l’Accord de Paix du 12 mai 2001, signé à Djibouti, a été applaudi et cautionné par l’ensemble de la Communauté internationale, notamment par toutes les Chancelleries présentes sur place et en particulier par la France et les Etats-unis sans oublier la représentation de l’Union européenne ;

Rappelons que cet Accord de Paix non respecté a été et est toujours violé par la Partie Gouvernementale ;

Rappelons que tous les Accords et Conventions internationaux à caractère socio-économiques ne sont que de simples échanges de papier et que l’on ne constate, sur place, aucune intiative ni début d’initiative pour mettre « sur les rails » une véritable assistance en faveur du respect des Droits humains et internationaux ;

II- Sur le contexte des violations de la Constitution du 4 septembre 1992 et de la Loi sur la Liberté de la Presse de la même année.

Constatons que, les Titres 1, 2, 7, de la Constitution du 4 septembre 1992 sur :

  • de l’Etat et de la Souveraineté ;
  • des droits et des devoirs de la personne humaine (article 10 à 20) ;
  • du pouvoir judiciaire (article 71 74).

sont jusqu’à présent souvent bafoués et non respectés

Constatons que certaines clauses, issues du Sommet de la Francophonie qui s’était tenue à Baule sous Mitterrand, ont été insérées dans la Constitution comme le multipartisme ;

Déplorons que ces clauses aient été immédiatement violées, dès le 4 septembre 1992 par un semblant d’une deuxième « Urne Référendaire » accompagnée d’aucune loi promulguée, mais qui a perduré durant 10 ans en limitant à quatre les Partis Politiques;

Déplorons que la Loi sur la Liberté de la Presse de 1992 n’ait jamais été opérationnelle. Même le Décret d’application de certaines dispositions de cette Loi n’a jamais vu le jour

Déplorons que, depuis 1995, en vue d’assurer la succession à la tête de l’Etaten 1999, pour des motivations tribales, les Forces Syndicales qui combattaient en toute indépendance et sans coloration tribale ont été férocement réprimées : en particulier le Corps des Enseignants. En dépit des interventions diplomatiques du BIT, aucune condamnation exemplaire et légitime n’a encore jamais été officialisée ni enregistrée ;

Déplorons que tous les Appels de la LDDH, pour un dialogue équitable et sincère entre tous les partis concernés, soucieux de participer à des élections incontestables, aient été classés sans suite ;

Constatons que, la situation :

  • socio-économique est en pleine décadence ;
  • l’Etat de Droit et les structures Administratives complètement démantelés ;
  • la sécurité dans la capitale est dangereusement inexistante, malgré les récents emprisonnements de jeunes mineurs ces derniers temps (depuis le mois de mars 2009);
  • les multiples entraves de la libre circulation, notamment le droit d’Aller et Venir sont des monnaies fréquentes dans les Régions du Nord ;
  • la Presse Libre, et la Liberté d’Expression sont constamment décapitées avec tous les risques de fausses propagandes déstabilisatrices et par les multiples désinformations de la Presse Gouvernementale, mais surtout les silences incompréhensibles des Autorités sur l’insécurité récurrente de ces derniers temps.

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Pour les raisons suivantes :
La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) :

Dénonce le refus de certaines Autorités Djiboutiennes en particulier clui du ministre de l’Intérieur d’accepter tout contact avec son Président, pour mieux informer notre Organisation ;

Demande au Ministre de la Justice, chargé des Droits de l’Homme et des Affaires Pénitentiaires, de donner sa Haute Autorisation, pour que, nous puissions librement visiter la prison de Gabode et ce, en tant que Défenseurs des Droits de l’Homme. Cela permettrait d’évaluer l’ampleur des récentes arrestations, à notre connaissance d’une centaine d’adolescents condamnés et incarcérés dans des conditions que nous souhaitons élucider ;

Avec cette Haute Autorisation, il nous serait possible d’établir un Rapport sincère, assorti de recommandations non seulement pour le Ministre de la justice, mais aussi pour l’ensemble des Défenseurs Internationaux des Droits Humains;

Dans l’actuel et dangereux contexte de l’instabilité socio-économique, l’envoi d’une Commission d’Enquête internationale sous l’initiative des Défenseurs des Droits de l’Homme s’avère urgent. Il est plus que nécessaire d’enquêter sur les violations des Droits Economiques et Sociaux en République de Djibouti.

Lance un Appel Pressant à la Communauté nationale pour qu’elle mesure avec une attention particulière tous les dangers et les risques de provocation et de répression, vue les ambitions du pouvoir en place : l’hypothèse d’un troisième mandat forcé pour maintenir au pouvoir une dictature en fin de parcours .

NOEL ABDI Jean-Paul