11/10/09 (B520) Le Journal de la Flibuste (8 articles en Français)

__________________________ 8 – Le Figaro avec AFP

Somalie: Morin satisfait


Le ministre de la Défense Hervé Morin s’est félicité qu’une attaque de deux thoniers français par des pirates dans l’océan Indien ait pu être repoussée « grâce à l’action de la Marine nationale » présente à bord.

« Des skiffs (petites vedettes, ndlr) qui ont été particulièrement agressifs ont pu être repoussés grâce à l’action de la Marine nationale », a déclaré samedi le ministre de la Défense lors de l’inauguration de la nouvelle Ecole des mousses au Centre d’instruction navale (CIN) de Brest.


__________________________ 7 – AFP

Océan Indien: des soldats français à bord de thoniers repoussent des pirates

De HERVE BAR

Pour la première fois depuis la mise en place du dispositif en juillet, des militaires français assurant la protection à bord de bateaux de pêche français dans l’océan Indien ont ouvert le feu samedi matin sur des pirates somaliens pour repousser une attaque contre deux thoniers.

Un navire des garde-côtes des Seychelles a ensuite capturé un bateau mère et un petit esquif de ces pirates, tandis qu’une autre petite embarcation a pu prendre la fuite.

Vers 04H00 GMT, des pirates ont approché les deux bateaux français, le Drennec et le Glénan, présents dans ces eaux très poissonneuses au large de la Somalie.

« Trois petites vedettes d’environ quatre mètres, presque invisibles et que nous avons eues au radar au dernier moment, nous ont poursuivis », a déclaré à l’AFP un marin à bord du Drennec.

Les militaires français présents à bord des deux thoniers ont tiré des « artifices éclairants », puis effectué « des tirs d’intimidation » avant d’ouvrir le feu sur les assaillants, qui ont finalement abandonné l’attaque, selon l’état-major français des armées.

L’incident, qui a eu lieu à environ 195 milles nautiques (350 km) au nord de l’archipel des Seychelles, n’a fait aucun blessé côté français.

A la mi-journée, un navire des garde-côtes des Seychelles, « le Topaze, qui patrouillait dans la région au moment de l’incident, a localisé en visuel le bateau mère des pirates », et est intervenu pour prendre en chasse les pirates, a indiqué une source occidentale dans la zone.

Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, en visite à Djibouti, s’est félicité du bon fonctionnement du dispositif de protection des bateaux de pêche.

Pour lui, cet évènement « montre que les agressions des pirates sont en train de repartir après la mousson et le Ramadan (…), qu’ils vont de plus en plus loin, parce que les Seychelles c’est très éloigné du Puntland (nord de la Somalie) où ils ont leur repaire ».

Mais au-delà du problème maritime, « il est temps (…) de commencer à traiter le problème à terre. Nous avons l’espoir de passer à l’étape suivante et que les Français ne soient plus les seuls à former l’armée somalienne », a poursuivi M. Lellouche, pour qui la solution passe par la formation des forces de sécurité du gouvernement de transition somalien.

C’est la première fois que des soldats français, qui assurent depuis juillet la protection à bord d’une dizaine de thoniers, ouvrent le feu sur des pirates.

Les thoniers espagnols pêchant dans la zone réclament une protection identique. L’un de ces bateaux espagnols, le thonier géant Alakrana, a été capturé le 2 octobre entre la Somalie et les Seychelles, avec 36 marins à son bord.

Une soixantaine de fusiliers marins français participent à cette opération, mise en place à la demande des armateurs et qui ne s’inscrit ni dans les opérations anti-piraterie de l’Union européenne (« Atalante ») ni dans celles de l’Otan dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.

Mercredi, des pirates somaliens avaient attaqué par méprise dans la nuit le navire de commandement des forces militaires françaises dans l’océan Indien, le pétrolier-ravitailleur La Somme, qui avait fait prisonnier cinq assaillants.

Les pirates somaliens détiennent actuellement 4 navires étrangers et 111 marins, selon l’ONG Ecoterra International, qui suit les questions de piraterie dans le Golfe d’Aden et l’océan Indien.

Les actes de piraterie se multiplient au large des côtes de la Somalie, en proie depuis 1991 à des combats violents et où le fragile gouvernement de transition du président Sharif Cheikh Ahmed est soumis à des attaques incessantes des islamistes radicaux.

__________________________ 6 – Portail des sous-marins

Les 2 pirates de l’Alakrana sont sur le BCR Somme

Par Rédacteur en chef.

Selon la ministre espagnole de la défense, les 2 pirates de Alakrana ont été remis par la frégate espagnole Canarias au commandement de l’opération Atalante.

Transférés sur un bâtiment de la marine nationale, le BCR Somme, les 2 pirates présumés seront débarqués à Djibouti, d’où ils seront embarqués sur un avion espagnol qui les emmènera en Espagne.

__________________________ 5 – France Info

Piraterie dans l’océan indien : des soldats français ouvrent le feu

Des militaires français assurant la protection à bord de bateaux de pêche français, les thoniers le Glénan et le Drennec, ont ouvert le feu tôt ce matin pour repousser une attaque de pirates.

L’incident n’a fait aucune victime du côté français

“Trois petites vedettes d’environ quatre mètres, presque invisibles et que nous avons eu au radar au dernier moment, nous ont poursuivi” a indiqué un marin à bord du Drennec. “Les militaires français à bord des deux thoniers « ont d’abord tiré des coups de semonce, puis ils ont tiré au but. Les pirates ont alors laissé tomber et ont fait demi-tour”.

__________________________ 4 – Le Parisien avec AFP

Des militaires français sur un thonier tirent sur des pirates

Des militaires français assurant la protection à bord de bateaux de pêche français dans l’océan Indien ont ouvert le feu samedi matin pour repousser une attaque de pirates.

Vers 6 heures du matin (heure française), des esquifs pirates ont approché deux bateaux de pêche –les thoniers le Glénan et le Drennec– qui travaillent habituellement en binôme dans ces eaux très poissonneuses au large de la Somalie.

«Trois petites vedettes d’environ quatre mètres, presque invisibles et que nous avons eu au radar au dernier moment, nous ont poursuivi», a indiqué à l’AFP un marin à bord du Drennec, interrogé au téléphone par l’AFP depuis Nairobi.

Les militaires (français) à bord des deux thoniers «ont d’abord tiré des coups de semonce, puis ils ont tiré au but. Les pirates ont alors laissé tomber et ont fait demi-tour», a expliqué cette source.

L’incident n’a fait aucune victime du côté français. Il a eu lieu en plein océan Indien, à environ 195 milles nautiques (350 km) au nord de l’archipel des Seychelles, et très loin des côtes somaliennes.

Ces informations ont été confirmées par une source occidentale dans la zone, qui a précisé que les esquifs pirates ayant essuyé les tirs des soldats français ont peu après rejoint un bateau mère d’environ 30 mètres.

C’est la première fois que des soldats français, qui assurent depuis le 1er juillet la protection à bord d’une dizaine de thoniers français pêchant au large des côtes somaliennes dans l’océan Indien, ouvrent le feu sur des pirates.

__________________________ 3 – Clicanoo

Formés pour lutter contre la piraterie

Dans le cadre du plan régional de surveillance des pêches, huit stagiaires comoriens, seychellois, mauriciens et malgaches ont suivi, pendant quinze jours, une formation aux techniques de radiocommunication en mer, à l’école d’apprentissage maritime du Port. Ils se sont vu remettre hier leur diplôme, un certificat général d’opérateur, titre international délivré par la direction régionale des affaires maritimes. Ces huit hommes sont désormais habilités à exercer les fonctions d’inspecteur de pêches, au bord d’un patrouilleur. Ou de coordonnateur, au sein d’un centre de surveillance des pêches.

En somme : à identifier et intercepter des pirates. Cette formation maritime décentralisée est une première entre les pays membres de la COI. Objectif : renforcer la coordination régionale dans la lutte contre la piraterie. “Il y a une réelle volonté politique des cinq états membres à mettre en place des actions de surveillance commune des activités de pêche illégale”, explique Xavier Nicolas, coordonnateur du plan régional de surveillance pour la COI. Qui rappelle l’espace maritime de la COI (5,5 millions de kilomètres carrés) est deux fois plus grand que la surface de la Méditerranée. Pour traquer les navires pirates dans cette immense zone, la commission de l’océan Indien a mené plus de 400 patrouilles en mer depuis 2007.

Pour quel butin ?

“Trois navires ont été arraisonnés, un aux Seychelles, deux à Madagascar. Et neuf procès-verbaux dressés”, indique Xavier Nicolas. Sur le terrain, la COI dispose de cinq patrouilleurs, deux avions et près de 70 hommes. A la Réunion, c’est le Cross qui chapeaute les missions de surveillance.

L’Osiris, patrouilleur austral des affaires maritimes, participe également au dispositif de lutte contre la piraterie dans les TAAF. Rappelons que l’océan Indien est l’un des terrains de chasse privilégiés de la pêche illicite. 25% des captures de poissons y sont illégales

V.B.

__________________________ 2 – RFI

Paris privilégie la formation des soldats et la sécurité à terre

Le ministre français de la Défense Hervé Morin a proposé à l’Union européenne de former 3 000 membres supplémentaires des forces de sécurité somaliennes, en plus des 500 soldats somaliens dont la France a déjà entamé la formation à Djibouti. Le communiqué, diffusé ce vendredi à Paris, est intitulé « La Somalie ne doit pas devenir un foyer de déstabilisation ». Hervé Morin avait adressé mardi dernier un courrier à la présidence de l’UE, actuellement assumée par la Suède, soulignant « la situation préoccupante de la Somalie ». De son côté, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche s’est déplacé à Djibouti pour trois jours, où il tentera de convaincre les ambassadeurs européens du Comité de politique et de sécurité de l’Union européenne (COPS) – qui s’y trouveront également – d’élargir l’opération européenne Atalante en assurant la sécurité des pays du golfe d’Aden.

La France achève actuellement la formation d’un premier groupe de 154 éléments des forces de sécurité somaliennes. Un autre groupe d’environ 300 hommes vient également d’être pris en charge par l’armée française. Ce groupe va suivre une instruction d’environ six semaines. A terme, la France aura formé environ 500 hommes, un premier bataillon qui viendra épauler à Mogadiscio les forces du président Cheikh Sharif Cheikh Ahmed qui lutte contre les miliciens islamistes shebabs.

A Djibouti, le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes rendra visite aux instructeurs français et aux futurs soldats somaliens. Mais il cherchera, avant tout, à mobiliser les partenaires de la France pour qu’eux aussi participent à la formation des forces de sécurité somaliennes. Le voyage de Pierre Lelouche coïncide d’ailleurs avec la visite, à Djibouti, des ambassadeurs du COPS. L’Allemagne et l’Espagne pourraient apporter leur aide. Mais la France a proposé aussi d’associer la Russie à cette mission.

Cette opération européenne de lutte contre la piraterie fêtera bientôt sa première année d’existence. Depuis décembre 2008, les navires et avions d’Atalante sont engagés dans une vaste lutte contre les pirates au large de la Somalie. Pierre Lellouche a tenu à se rendre sur la frégate Lafayette, actuellement intégrée dans le dispositif Atalante pour « souligner le succès de cette opération navale ».

Mais peut-on parler réellement d’un succès ? Les attaques de pirates se poursuivent contre les navires marchands. La zone de surveillance est immense, au large de la Corne de l’Afrique : une vaste étendue de deux millions de kilomètres carrés quadrillée par une douzaine de navires de guerre de l’OTAN et par huit navires de guerre européens sous la bannière d’Atalante. Une vingtaine de vaisseaux donc, cela parait peu. Pourtant, sur une centaine d’attaques recensées depuis janvier dernier, soixante ont pu être déjouées par les navires d’Atalante et soixante-dix pirates ont été arrêtés. Une quinzaine de leurs embarcations, des skiffs, ont été détruites, ainsi qu’un bateau-mère, dont ils se servent pour lancer leurs opérations au large.

Mais il ne s’agit là que d’un des aspects de la mission des vaisseaux d’Atalante qui consiste aussi à escorter les cargos du Programme alimentaire mondial (PAM) à destination de la Somalie. Ils doivent également accompagner les navires marchands et leur fournir le plus d’informations possibles pour prévenir les attaques.

Cette politique a donné des résultats, selon l’amiral Peter Hudson commandant d’Atalante interrogé par RFI. Mais le rythme des attaques risque de s’intensifier. L’opération Atalante a donc été prolongée jusqu’a décembre 2010. L’Europe promet d’ailleurs de travailler à combattre les pirates sur terre, en Somalie. Cela passe notamment par le renforcement de l’autorité du gouvernement de transition somalien.

_________________________ 1 – Le Messager (Cameroun)

Piraterie-Pêche: Des pirates attaquent à Bakassi

Par mathieun.njog

C’est un équipage désemparé, éploré et encore sous le choc qui a amarré, mercredi 7 octobre 2009, à la capitainerie de la zone portuaire de Douala. C’est aux environs de 14h15 et à la ramasse que les marins camerounais ont débarqué à quai, après cinq jours passés en haute mer, dans les eaux territoriales du littoral camerounais. L’équipage de 18 personnes était pourtant parti pour une mission de 21 jours. Mais il a été contraint d’écourter son séjour suite à une attaque d’assaillants non identifiés qui a fait un mort (le nommé Dontsou, mort par noyade), et grièvement blessé six autres membres de l’équipage parmi lesquels, le capitaine Tchinda, commandant de bord du navire.

Les blessés ont, dès leur arrivée au port de Douala, été aussitôt évacués à l’hôpital de la garnison militaire. Le cas du capitaine Tchinda semble le plus préoccupant. Charcuté à la machette, il s’en est tiré avec un traumatisme crânien, des blessures profondes sur le crâne, à l’épaule, au pied et un bras fracturé. Des sources hospitalières évoquaient, lors du passage du reporter du Messager, la possibilité de le transférer à l’hôpital Général de Douala pour y suivre des soins appropriés.

Le second mécanicien, lui a dû accepté de se faire amputer un doigt de la main et Jonas le cuisinier, s’en sort avec plusieurs blessures plus ou moins profondes causées par les coups de machette qu’il a essuyés pendant l’attaque. Les autres membres de l’équipage, psychologiquement et moralement touchés mais physiquement indemnes ont été sollicités par les officiers de police judiciaire du commissariat du Pad pour les besoins de débriefing dans le cadre de l’enquête.

Menaces permanentes

L’attaque des assaillants s’est déroulée vers 2 heures du matin mercredi 7 octobre. Lorsque un des groupes armés qui sévissent toujours dans les eaux territoriales camerounaises et nigérianes, principalement dans la zone du Delta du Niger prend pour cible le navire «Kelly Danielle». Pour arraisonner la bâteau de pêche, les assaillants utilisent un fly boat. A bord, l’alerte est donnée par le matelot Ngoufang, ce qui déclanche la débandade au sein de l’équipage.

«Chacun cherchait une cachette, car ils sont très violents. Sans explication aucune, ils vous frappent aussi bien du plat que du tranchant de la machette avant de vous extorquer des fonds et des objets de valeur», confie l’un des rescapés. Le matelot Dontsou qui essayait de trouver refuge dans l’ancre du bateau, perd l’équilibre et tombe à la mer. Les recherches organisées après le départ des pirates, environ 1h30 plus tard, à travers les filets qui étaient déjà jetés dans l’eau seront vaines.

Après avoir pris le contrôle du navire, les pirates reprochent à leurs victimes d’avoir pêché dans la zone sans autorisation. Et exigent à l’équipage de se délester de tout l’argent en leur possession. Pas de veine pour eux, seul le capitaine Tchinda dispose d’une somme de 200 000 Fcfa. Après avoir menacé de l’enlever, les bandits l’abandonneront finalement à l’arrière du bateau, tout amoché.

«Il y a un mois, ces bandes armées ont enlevé deux capitaines de deux navires de pêche nigérians qui pêchaient réglementairement dans les eaux camerounaises, puisqu’ils ont des autorisations en bonne et due forme. Cela n’avait pas fait échos parce qu’ils n’étaient pas des nôtres et qu’ils ont replié au Nigeria», affirme un membre d’un autre équipage.

Le bateau «Kelly Danielle», est ainsi victime de sa quatrième attaque dans les eaux camerounaises. «La première fois, c’était au niveau de la bouée de base ; la deuxième, au niveau du crique de Mana Ombe devant la base militaire ; le troisième à Cap Cameroon ; et le dernier, à Obenika, lieu dit ligne droite, dans la zone maritime de Bakassi», énumère un rescapé.

C’est que, malgré le déploiement du Bataillon d’intervention rapide (Bir), unité spéciale d’élite, déployé pour renforcer la sécurité dans la zone de Bakassi, les bandes armées qui y sévissent réussissent à déjouer les mailles et à attaquer des marins impuissants face à leur force de frappe. Toute chose qui est loin de pacifier cette zone où se passent des trafics en tout genre. Cette énième attaque vient rappeler aux pouvoirs publics que la vigilance doit rester de mise plus que jamais