06/11/09 (B524) Nul ne peut s’insurger contre l’asservissement et la prédation, et en même temps soutenir discrètement de bien tristes personnages tels Ismaïl Omar Guelleh et la QABYO ou se faire leur complice. ( Par Bouh Warsama)

En 1999, après avoir écarté tous les candidats potentiels à la succession du président Hassan Gouled Aptidon, issu d’une mascarade électorale et soutenu par une forme de mafia « étrangère » qui privilégie l’oseille et les trafics en tous genres à l’éthique républicaine Ismaël Omar Guelleh s’est accaparé d’autorité le trône laissé vacant par un « tonton » Gouled usé par la maladie et le grand âge.

Cette succession fut consentie à la condition du versement en liquide de 400 millions de FDJ…pris sur la Trésorerie du Port de Djibouti auxquels s’ajouta ….un « don » provenant de la Banque de France pour faire l’appoint…..

Mais contrairement à ses engagements IOG ne va pas maintenir la dynastie Mamassan au pouvoir ou respecter l’alternance Issa – Rehr Issa – et va très vite imposer ses propres méthodes pour le moins dictatoriale et son propre clan.

L’ignorance au pouvoir étant la mère de tous les maux, par la suite, il ne se privera pas d’accuser ouvertement tout à la fois Gouled et l’ex colonisateur français de toutes les difficultés dont souffrent les populations du pays….

– Ecarter les concurrents potentiels par « tous les moyens »

Se porter candidat de l’opposition à une quelconque élection à Djibouti – a fortiori pour des présidentielles – constitue depuis 1999 un risque que peu osent prendre.

L’histoire est là pour leur donner raison.

Souvenons-nous que dans le cadre des mesures préparatoires au premier hold-up électoral d’IOG, certains opposants de premier plan seront « cordialement invités… » à effectuer à cette époque un séjour de « reconditionnement psychologique » à Gabode pour bien des raisons qui s’avèrent être quasi exclusivement politiques.

Ils furent ensuite placés sous bonne garde en « résidence surveillée », sans possibilité de s’exprimer politiquement ou de quitter le pays.

D’autres, bien plus perspicaces avaient trouvé dans l’exil précipité un refuge salvateur à l’étranger, enfin Mohamed Djama Elabeh (AMIN) fut « effacé » par empoisonnement, purement et simplement, fin 1996 avec la complicité d’un commis-larbin promu député quelques mois plus tard……..

Il y a certains tyrans que les occidentaux suivent d’autant plus aveuglément qu’il faut être aveugle et sourd pour les suivre…

Il est vrai que les yeux sont aveugles lorsque l’esprit est ailleurs et qu’au fond « ce n’est qu’une affaire de si peu d’importance car…entre Djiboutiens »…

Le « terrain politique local » ayant été déserté par ce qu’il reste d’une opposition laminée par la force ou l’emploi de la dissuasion par le chantage, dès lors IOG n’aura eu pour seul programme économique, politique et social, que celui des mascarades en tous genres avec – entre autres subterfuges – une artificielle ouverture des EPIC (Etablissements Public Industriels et Commerciaux) au secteur privé… ; ouverture qui lui servira de pompe à pognon à titre personnel.

Observons que la QABYO exigera sans cesse sa part du « gâteau » et se constituera – elle aussi, à moindre frais et sans un quelconque effort… surtout pas intellectuel – un pléthore patrimoine foncier – entre autres à Djibouti – à partir d’expropriations-saisies…ou de menaces ouvertes.

Dirigeant le pays en «seconde main » et le plus souvent à la place de son Excellentissime Sérénité Ismaïl Bobard le Magnifique…, elle n’hésitera pas à employer tous les moyens, bien au-delà de ses réels besoins et des bienséances dues à son statut d’épouse de Chef d’Etat, ce qui constituera – et constitue encore de nos jours – une inhumanité flagrante et un pillage sans scrupule dont sont victimes les Djiboutiennes et des Djiboutiens.

Spoliant les Finances publiques, faisant détourner les fonds publics et les aides financières internationales car passant dans ses mains ou celles de la QABYO, le binôme infernal réussira ainsi et lentement à plonger Djibouti – au fil des artifices et des hypocrisies – dans le club peu enviable des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE).

Alors qu’à l’inverse de cela et à titre personnel l’un comme l’autre vont s’enrichir – outrageusement et de plus en plus au fil du temps – en exploitant tous les « filons » et les « ficelles » que leur octroie le plus haut niveau de l’Etat. Tout ceci en même temps que leurs courtisans (es) trouvaient larges avantages et monopoles dans ce nouvel Etat de non droit qui n’a rien d’une république.

Loin de résoudre les problèmes cruciaux, cette situation affaiblissait un peu plus encore sur le plan économique et social les plus faibles et les classes moyennes djiboutiennes en minant leur maigre pouvoir d’achat mais faisant – à l’inverse – la fortune de quelques-uns mais sans discernement de la part du Palais de l’Escale.

Serviteurs, vassaux et amis qui accroissaient dans le même temps leur puissance qui va devenir une menace pour les « deux squatters du Palais ….. ». Observons que la tyrannie imposée par le couple infernal « IOG/QABYO » n’est qu’une fiction. Leur pouvoir de 1999 s’est disséminé depuis entre de nombreux petits sous-dictateurs presque anonymes et irresponsables dont les excès de leur tyrannie et la corruption sont devenus insupportables pour les Djiboutiennes et les Djiboutiens.

D’autre part, la leçon que l’on peut tirer des « évènements et des conflits de Palais » de ces derniers mois – avec la saisie des biens d’un Abdourahman BOREH le vieil ami devenu soudainement le paria, l’homme à abattre – est que par principe reconnu les courtisans et les hommes d’affaires, situés en périphérie immédiate du pouvoir d’Etat, veulent leur liberté aussi longtemps qu’ils n’ont pas la puissance.

La reconnaissance que leur doivent les courtisans (e) et leurs amis hommes d’affaires n’ayant que peu de mémoire, rien d’étonnant à ce que ces derniers obtiennent cette puissance avec le temps et surtout au fur et à mesure de l’augmentation de leur richesse.

Courtisans (e) et amis hommes d’affaires exigeront alors l’immunité au travers de la suprématie ; ce que ni IOG et encore moins la QABYO ne sauraient leur consentir…..

Qu’il l’admette ou pas, Ismaïl Omar Guelleh aura perdu en moins de 10 années toutes ses protections et le peu de prestige dont il bénéficiait tout en exigeant que l’on flatte sans cesse son égo alors que plus que jamais, il apparaît comme un kleptocrate manipulateur, vomi par l’écrasante majorité de ses concitoyennes et de ses concitoyens ; à l’exception de quelques-uns qui constituent son dernier rempart mais qui n’hésiteront pas soit à le poignarder politiquement soit à quitter le « navire en perdition » le jour du naufrage…

Bien qu’encensé de manière indécente et très artificielle par une presse et des médias dévoués mais surtout contraints à s’exécuter par la force et l’argent ; Ismaïl Omar a-t-il conscience que la véritable information n’a pas de maître ?

Même si en un moment elle se doit de courber la tête, de se taire, elle n’est point esclave et de toute contrainte sait briser l’entrave lorsqu’il conviendra de le faire.

Tant qu’il y aura de telles dictatures, nous ne saurions avoir le cœur de condamner fermement certaines démocraties occidentales qui sont loin d’être parfaites, et même si nous n’hésitons pas à critiquer vertement le soutien aveugle qu’elles apportent au tyran depuis 1999 sans oser voir ce qu’il se passe derrière les images fallacieuses qu’il présente à l’opinion publique internationale.

– La promotion de l’imbécilité humaine doublée de l’incompétence.

Les plus grandes « réussites sans gloire » du génie…de la Corne Est de l’Afrique furent de laminer l’opposition politique dans le pays depuis les années 1990, de la pourchasser ouvertement bien au-delà des frontières de Djibouti, de fomenter l’oppression sanguinaire au moyen de sa police politique, la servilité et la cruauté ; mais le plus abominable est qu’il a fomenté et encouragé la promotion de l’idiotie dans son entourage immédiat.

Un des plus clairs effets des choix désastreux d’Ismaïl Omar Guelleh fut de faire la promotion et la richesse de l’incompétence et de l’idiotie humaine qui, sans lui, ne seraient restées que de simples et pauvres imbéciles.

– Comment peut-on prétendre construire un pays en s’appuyant exclusivement sur l’ignorance, la cupidité et l’ordre des désordres ?

(Dixit IOG) Quiconque est plus lent est une chèvre et quiconque est plus rapide et pertinent est un crétin d’intellectuel.

Au fil des années, le Palais de l’Escale n’a point récompensé ou promu les meilleurs de ses ministres, de ses cadres administratifs et de ses militaires ou policiers comme il se devait de le faire.

Loin s’en faut !!!!!!!!

A l’inverse de cela, il a favorisé le plus souvent les apparences artificieuses du mérite plutôt que le mérite même ; écartant voire poussant vers l’exil celle ou celui qui refusait de baisser la tête devant toutes les formes de dictature voire de tyrannie locale…….

Ce ne sont ni les distinctions ni les honneurs qui élèvent l’âme, la conscience d’avoir bien agi est une récompense en soi.

– Le monde change, tous les pouvoirs excessifs dont fait usage le tyran mourront par leurs propres excès.

L’une des malédictions dont souffre Ismaïl Omar Guelleh dans sa solitude politique c’est qu’elle le contraint à ne penser qu’à lui et ceci de manière démesurée.

Il sait que sa puissance tyrannique et sans partage n’est plus ce qu’elle fut par le passé car – outre son délicat état de santé qui l’affaiblit – elle a réveillé des consciences, y compris dans le monde occidental.

Ce que nous appelons crise mondiale est, en fait et à notre sens, un changement de société avec une « distribution de nouvelles cartes » dans bien des domaines.

Alors que, depuis bien des années, l’opinion publique internationale est bien informée de ce que sont les excès du régime d’IOG, les « gouvernants » occidentaux se penchent aujourd’hui par la fenêtre des « Droits de l’Humain » et regardent avec grande attention Djibouti, ce qu’ils ne faisaient pas auparavant.

Ils observent, conditionnent leurs aides et contestent diplomatiquement ce qu’ils n’osaient pas aller regarder auparavant au nom de la diplomatiquement correcte « non ingérence dans les affaires internes d’un pays libre et ………….indépendant ».

– Mais que fait l’opposition politique ?

L’opposition politique djiboutienne à Ismaïl Omar Guelleh commence à comprendre que la liberté consiste à choisir entre deux formes d’esclavage ; l’égoïsme et la conscience humaine.

Celui qui choisit la conscience est un homme libre.

Quant à l’égoïsme politique, consistant à faire son artificiel bonheur du malheur de tous les autres, perce à travers tous les voiles ; il se trahit en toute rencontre et – s’il accèdait demain à tous les pouvoirs – mènerait bien vite à la substitution d’une tyrannie par une autre…Peut être encore pire que la précédente.

Avec sa jeunesse, à la condition qu’elle ait fait en préalable son « ménage » en virant les auxiliaires et autres factotums rémunérés d’Ismaïl Omar Guelleh ( tels KAKA et DADA….guignols de service) qui ont pour mission de pourrir la situation et de diviser, l’opposition politique djiboutienne a une opportunité historique consistant à préparer dans l’union la construction des institutions nationales.

Construction sur des fondations solides avec l’exigence que tous les sujets, y compris et surtout les plus censurés tel que celui des ingérences et manipulations d’IOG, puissent être ouverts à la libre discussion, sans tabous.

Si en matière de politique menée à Djibouti par la France, il y eut trop longtemps en matière de diplomatie des ordres injustes qui furent de ne point voir ce qu’il s’y passait et qui masquèrent ainsi les pires désordres ; celles et ceux qui aujourd’hui n’ont de cesse que de palabrer sur le passé et les erreurs commises, en espérant chausser les souliers d’un tyran à l’agonie, risquent de marcher encore longtemps nu-pieds.