18/11/09 (B525) Yémen Express. Démenti dans l’AFP au sujet de la libération de l’otage japonais. Yémen: un Japonais toujours aux mains de ses ravisseurs.

Un ingénieur japonais dont la libération a été annoncée au Yémen était toujours mercredi aux mains de ses ravisseurs qui exigent l’élargissement d’un des leurs détenu par la police.

"Nous avions annoncé par erreur la libération de l’otage mardi soir", a reconnu cheikh Abdel Jalil, un chef tribal de la région d’Arhab, à 40 km au nord-est de Sanaa, où le Japonais a été enlevé dimanche.

"En fait, les ravisseurs avaient dit qu’ils allaient le libérer et étaient partis effectivement le chercher mais étaient revenus quinze minutes plus tard en disant avoir changé d’avis", a expliqué le chef tribal qui conduit la médiation.

Selon lui, les ravisseurs ont dans un premier temps accepté d’élargir le Japonais, un coopérant dont le nom n’est pas précisé, contre la promesse écrite des médiateurs d’obtenir dans un délai de 15 jours la libération d’un des leurs détenu par la police.

"A la dernière minute, les ravisseurs se sont ravisés en disant vouloir un engagement sur la libération du détenu dans un délai de trois jours", a-t-il dit.

L’otage fait partie de la mission de coopérants d’un programme japonais d’aide au Yémen. Il avait été enlevé alors qu’il se rendait dans un village de la région d’Arhab pour y superviser la construction d’une école.

Une source de la médiation tribale avait annoncé mardi sa libération sur la base d’une promesse de trouver une solution au cas d’un Yéménite détenu depuis deux ans sans jugement par les autorités et que les ravisseurs voulaient échanger contre leur otage.

A Tokyo, le Premier ministre Yukio Hatoyama a déclaré que l’otage n’était pas "complètement libre" mais que l’espoir augmentait pour sa libération. "Nous ne sommes pas dans une situation où il est complètement libre", a-t-il dit à la presse.

Les ravisseurs avaient enlevé l’ingénieur japonais avec l’intention de l’échanger avec un de leurs proches, soupçonné d’appartenance à un mouvement islamiste.

Agé de 22 ans, il "avait été emprisonné en Irak pendant un an par les Américains, et arrêté ensuite pendant un an en Syrie avant d’être appréhendé à son retour à Sanaa où il est incarcéré sans jugement depuis deux ans", a indiqué une source proche des ravisseurs, sans donner son nom.

De nombreux Yéménites se sont rendus en Irak après l’invasion américaine de 2003 pour combattre dans les rangs de la guérilla.

La médiation tribale avait été engagée au lendemain de l’enlèvement.

"L’otage japonais se porte très bien et il est traité comme un hôte" par ses ravisseurs, avait affirmé mardi matin cheikh Abdel Jalil.

Les tribus au Yémen ont l’habitude de recourir aux enlèvements d’étrangers pour faire pression sur les autorités.

Plus de 200 étrangers ont été enlevés ces 15 dernières années, mais la grande majorité d’entre eux ont été libérés sains et saufs.

Mais le sort de cinq Allemands et d’un Britannique, enlevés en juin dans le nord du Yémen, reste inconnu. Les six captifs faisaient partie d’un groupe de neuf personnes prises en otage dans la région de Saada, fief de la rébellion chiite conduite par Abdel Malek al-Houthi, et dont trois –deux Allemandes et une Sud-Coréenne– ont été tués.