19/11/09 (B525) Le Journal de la Flibuste (7 articles en Frnaçais)

_______________________ 7 – Le Figaro

L’Espagne fait le bonheur des pirates somaliens

Diane Cambon, à Madrid

Le gouvernement a payé 2,7 millions d’euros la libération des marins du thonier espagnol Alakrana. La rançon la plus élevée jamais versée dans les eaux somaliennes.

Moins de 24 heures après la libération des 36 marins séquestrés par des pirates somaliens, la polémique fait rage à la Chambre des députés espagnole.

L’opposition de droite demande des comptes au gouvernement de José Luis Zapatero sur sa gestion de la crise. Après 47 jours de négociations, le gouvernement socialiste a fini par verser la rançon exigée par les preneurs d’otages, soit quelque 2,7 millions d’euros. Selon le quotidien conservateur El Mundo, il s’agirait de la rançon la plus élevée jamais versée dans les eaux somaliennes pour la libération d’un navire. Une partie de la presse espagnole s’en prenait hier aux méthodes de l’exécutif : «L’Espagne qui s’est pliée au chantage des bandits a subi une humiliante victoire des pirates somaliens», pouvait-on lire dans El Mundo .

Le thonier espagnol Alakrana avait été capturé, début octobre, au large de la Somalie, alors qu’il naviguait dans des eaux non protégées par les forces de sécurité européennes de l’opération «Atalante». Deux jours plus tard, la marine espagnole avait arrêté deux pirates, Abdu Willy et Raageggesey Adji Haman, soupçonnés d’avoir participé à l’abordage du navire ibérique. Très vite, la polémique a éclaté sur l’opportunité de procéder à leur transfert en Espagne alors que le gouvernement devait entamer des négociations avec les bandits.

Le village des preneurs d’otages en fête

Après plus d’un mois de tergiversations juridiques, les deux Somaliens ont été renvoyés ce lundi devant le tribunal de l’Audience nationale. Toutefois, les autorités espagnoles n’ont pas caché qu’elles souhaitaient se libérer au plus vite de ce fardeau en cherchant une solution juridique qui permette l’expulsion des deux hommes vers la Somalie.

Pendant ce temps, à Harardhere, village côtier somalien où le bateau était retenu captif, le versement de la rançon a été salué dans une ambiance festive.

Selon plusieurs résidents de ce repaire de pirates situé à 300 km au nord de Mogadiscio, l’événement a suscité l’enthousiasme de commerçants, premiers fournisseurs des pirates, et ravivé la flamme de jeunes hommes avides de rejoindre les rangs des pirates.

_______________________ 6 – Le Monde

Somalie: l’ONU préconise une approche multiforme contre la piraterie

La piraterie au large de la Somalie doit être combattue de manière multiforme, pas seulement en mer avec une flotte internationale, mais aussi à terre et à l’échelon régional, a estimé mercredi le représentant spécial de l’ONU dans le pays.

La piraterie dans cette région est "une affaire très rentable", a affirmé Ahmedou Ould-Abdallah devant le Conseil de sécurité. "Nous devons donc la traiter comme une activité criminelle ayant des tentacules dans de nombreux endroits de la région et du monde", a-t-il dit.

Il s’est élevé contre le paiement de rançons aux pirates qui selon lui "ne peut qu’exacerber la situation". "Si quelqu’un sait qu’il va gagner quand il se rend au casino, il continuera à y aller", a-t-il dit.

Pour M. Ould-Abdallah, le déploiement depuis un an par la communauté internationale d’une armada de navires militaires et d’avions pour patrouiller la zone d’action des pirates dans l’océan Indien "a considérablement réduit le nombre des attaques réussies par ceux-ci, en particulier dans le golfe d’Aden".

Mais, a-t-il ajouté, le nombre des tentatives n’a pas diminué, "la menace demeure", "les méthodes employées par les pirates sont de plus en plus perfectionnées" et "leur rayon d’action augmente".

En conséquence, a-t-il affirmé, la lutte en mer "doit s’inscrire dans un plan d’ensemble qui comprendrait la mise sur pied d’une capacité régionale" pour faire face à la piraterie, ainsi que "le traitement de ses causes profondes".

Concernant celles-ci, il a ainsi plaidé pour l’instauration en Somalie "d’une paix durable et d’une gouvernance efficace, de l’état de droit, d’institutions de sécurité et la mise à disposition de la population d’alternatives légales à la piraterie et au banditisme".

A l’échelon régional, il a souligné le rôle joué par l’Organisation maritime internationale (OMI), une agence de l’ONU, qui pilote la mise en oeuvre du Code de conduite de Djibouti.

Signé par 10 Etats de la région, celui-ci vise à établir un cadre de coopération comprenant des échanges d’informations entre les Etats et la traduction en justice des pirates présumés.

De janvier à septembre, quelque 160 incidents ont été enregistrés au large de la Somalie, 34 navires ont été arraisonnés par des pirates et plus de 450 personnes prises en otages, selon l’OMI.

Le versement d’une rançon estimée à quatre millions de dollars par les pirates, pour la libération mardi du thonier espagnol Alakrana, a été saluée dans une ambiance festive à Harardhere, village côtier somalien où le bateau était retenu captif.

Selon plusieurs résidents de ce repaire de pirates situé à 300 km au nord de Mogadiscio, l’annonce du versement de la rançon a suscité l’enthousiasme de commerçants, premiers fournisseurs des pirates, et ravivé la flamme de jeunes hommes avides de rejoindre les rangs des pirates.

_______________________ 5 – Romandie News avec AFP

Pirates: les USA saluent la présence d’une équipe de sécurité sur l’Alabama

Le Pentagone a salué mercredi la présence d’une équipe de sécurité armée à bord du porte-conteneurs américain Maersk-Alabama, qui a ainsi échappé à une nouvelle attaque de pirates au large de la Somalie après avoir déjà été capturé en avril.

"Il y a un débat au sein de l’industrie pour savoir s’il faut embarquer des équipes de sécurité", mais "nous pensons que si l’on tient à sa marchandise, il faut cette dernière ligne de défense", a indiqué le vice-amiral William Gortney, commandant de la Marine américaine dans la région.

"Aucune tentative (de piratage) n’a réussi avec une équipe de sécurité à bord", et "90% des navires récemment victimes d’actes de piraterie n’appliquent pas nos recommandations" anti-piraterie, a-t-il souligné lors d’une conférence au Pentagone.

Le Maersk-Alabama a été pris d’assaut avec des armes légères par des pirates dans l’océan Indien, au nord-est des côtes de la Somalie, mais "l’équipe de sécurité a retourné leurs tirs", après avoir employé sans succès une arme sonore projetant des ondes acoustiques néfastes (Long range acoustic device, LRAD), puis lancé des tirs d’avertissement, a précisé le vice-amiral.

Le porte-conteneurs de 155 mètres de long battant pavillon américain avait déjà été attaqué le 8 avril 2009 dans l’océan Indien par des pirates, qui avaient alors retenu en otage pendant cinq jours sur un canot de sauvetage le capitaine du navire, Richard Philips. Celui-ci avait été libéré lors d’une opération de la Marine américaine.

Parmi les autres mesures de dissuasion déployées par la communauté internationale face à la piraterie, le déploiement depuis l’an dernier d’une vingtaine de navires de guerre étrangers dans le golfe d’Aden "a eu un petit effet", a souligné le vice-amiral, en assurant avoir constaté "une nette baisse du nombre total de tentatives" d’attaques.

En revanche, les efforts menés pour traîner les pirates en justice mettent du temps à porter leurs fruits, a-t-il estimé.

Sur 667 pirates capturés depuis août 2008, 387 ont été relâchés faute de preuves, et 257 remis aux autorités des pays de la région. Mais seuls 46 d’entre eux purgent actuellement une peine, et 23 ont été relâchés après avoir été jugés, selon les chiffres fournis par la Marine américaine.

_______________________ 4 – Ouest-France

Somalie : décès du capitaine d’un cargo capturé par des pirates

Le capitaine d’un cargo chimiquier capturé lundi par des pirates somaliens près des Seychelles est mort des suites de blessures par balles, a annoncé un membre d’un groupe de pirates.

"Il avait été amené à Harardhere pour y être soigné. Il a ensuite été ramené à bord de son bateau mais était dans un état grave", a expliqué le pirate.

Ce pirate n’a cependant pas précisé la nationalité du marin, ni les circonstances dans lesquelles il a été blessé, pendant l’assaut sur son navire ou dans les heures qui ont suivi.

Le Theresa VIII, chimiquier de plus de 22 000 tonneaux, battant pavillon des îles Vierges et appartenant à un armement basé à Singapour, avait été pris d’assaut lundi par les pirates à 180 milles au nord-ouest des Seychelles. 28 marins nord-coréens étaient à son bord, selon l’opération anti-piraterie européenne Atalante.

_______________________ 3 – Le Monde

Un navire danois repousse une attaque de pirates

Des gardes armés embarqués à bord d’un porte-conteneurs danois ont repoussé une attaque de pirates somaliens au large des côtes de la Somalie, a annoncé, mercredi 18 novembre, Atalante, la force navale de l’Union européenne.

Le Maersk Alabama, un navire de 155 mètres de long propriété de l’armement danois Maersk et battant pavillon américain, avait déjà été attaqué en avril 2009. La compagnie avait ensuite décidé d’embarquer des gardes armés pour protéger son équipage. La nouvelle tentative d’abordage s’est déroulée à 350 milles nautiques à l’est des côtes de la Somalie, a indiqué le quartier général d’Atalante dans un communiqué. Mais cette fois-ci les assaillants ont été repoussés par les tirs de gardes armés. Aucun marin et aucun garde n’a été touché lors des échanges de tirs, a précisé Atalante.

Les bâtiments de la force navale croisant dans les eaux où s’est déroulée l’attaque ont été lancés à la poursuite des assaillants pour les neutraliser. Ils ont reçu l’assistance d’avions de la force basés à Djibouti.

_______________ 2 – Portail des sous-marins

Des drones fouillent l’océan Indien à la recherche des pirates

Par Rédacteur en chef.

Trapu et d’une apparence sinistre, la dernière arme dans la lutte contre la piraterie pourrait sortir directement d’un film de science-fiction.

L’armée américaine a commencé à utiliser son drone aérien Reaper pour fouiller l’océan Indien avec leur oeil infra-rouge.

Les pirates somaliens attaquent désormais de plus en plus loin des côtes ; des zones auparavant sures sont désormais à leur portée. L’attaque la plus lointaine jamais enregistrée est survenue récemment : un pétrolier a réussi à échapper à 2 skiffs, à quelques 1.000 nautiques (1.850 km) au large de la Somalie.

Le drone est télécommandé et peut rester en vol pendant 18 heures. Sa caméra peut zoomer pour identifier les pirates présumés jusqu’à une altitude de 50.000 pieds (15.200 m).

"Il a un très bon zoom et est parfait pour fouiller de très grandes zones," explique le Cdr Gregory Hand de l’armée américaine, alors qu’il regrade un des 3 drones gris se déplacer sur la piste à côté des eaux turquoise des Seychelles.

"Ils peuvent emporter des armes, mais il n’y a actuellement aucun projet de les armer pour cette missions," ajoute-t-il.

Signature radar

Malgré le manque de puissance de feu, déployer le même matériel sophistiqué utilisé contre al-Qaeda en Afghanistan et les milices en Somalie montre que le problème de la piraterie est pris avec sérieux. Les pirates ne peuvent savoir qu’ils sont surveillés puisque les drones volent à haute altitude, sont très difficiles à repérer et, selon ce qu’on nous a dit, n’ont pratiquement pas de signature radar.

Tout le monde espère que les renseignements recueillis par les drones américains faciliteront la capture des pirates en flagrant-délit.

"Un des principaux problèmes est d’avoir assez de preuves pour faire condamner ces présumés pirates. Nous savons tous que ce sont des pirates, mais le prouver est une autre affaire," explique Joel Morgan, qui dirige l’action anti-piraterie du gouvernement des Seychelles.

_______________ 1 – Quotidien du Peuple (Chine) avec XINHUA

La lutte contre la piraterie nécessite davangtage d’efforts à terre,selon Ban Ki-moon

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé le gouvernment somalien et la force de l’Union africaine (UA) à redoubler d’efforts à terre pour contrbier à la lutte contre la piraterie en mer.

"L’un des moyens pour assurer la sécurité, à long terme, de la nagivation internationale au large des côtes somaliennes est des efforts concertés pour stabiliser la situation à terre, alors que les piratres possèdent des méthodes et techniques plus sophitiqués pour lancer des attaques", a indiqué M. Ban dans un nouveau rapport au Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation de la piratiere au large de la Somalie, publié mardi.

Selon le secrétaire général de l’ONU, la présence de bâtiments de guerre étrangers joue une rôle crucial pour stabiliser la situation dans le golfe d’Aden.

Il a en même temps préconisé une approche intégrée pouvant renforcer les capacités du gouvernement somalien et de la Mission de l’UA en Somalie (Amisom) à terre.

Cette approche doit comprendre le développement des institutions de la loi et de la sécurité afin de compléter le processus de paix en Somalie, y compris les enquêtes et les poursuites juridiques contre ceux qui sont soupçonnés d’avoir pris part à la piraterie en mer, a indiqué M. Ban.

A cet égard, il a salué l’initiative de l’Interpol et de certains Etats membres d’enquêter sur les mécanismes financiers qui finance les activités des pirates.

M. Ban a aussi souligné l"importance pour le gouvernement somalien de continuer à fournir les moyens d’existence à son peuple pour mettre fin aux causes fondamentales de la piraterie en mer.