30/11/09 (B527) Doute à Dubaï … (2 articles en Français)

_______________________ 2 – Le Matin (Ch)

Dubai World, un conglomérat de dix firmes dont Nakheel en difficulté

Dubai World, en voie d’être restructuré sous l’effet de difficultés financières, est un conglomérat public de dix compagnies dont le géant immobilier Nakheel, en partie à l’origine de la crise de la dette de Dubaï, et DP World, troisième opérateur portuaire dans le monde.

Dubaï a demandé mercredi un moratoire de six mois sur la dette de Dubai World, estimée à 59 milliards de dollars sur 80 milliards de dollars de dette publique de l’émirat.

Promoteur de Jumeirah Palm, l’île artificielle en forme de palmier, Nakheel a des difficultés à payer une dette de 3,5 milliards de dollars qui arrive à maturité le 14 décembre.

Sous l’effet de la crise financière mondiale l’an dernier, Nakheel a dû suspendre les projets d’une tour d’un kilomètre de haut et d’une nouvelle cité, Waterfront, qui fait deux fois la superficie de Hong Kong.

Limitless est une autre filiale de promotion immobilière du conglomérat, dédiée initialement à l’international avec des projets en Russie, au Vietnam et en Arabie saoudite notamment mais aussi à Dubaï.

Limitless a une émission d’obligations de 1,2 milliard de dollars qui arrivera à échéance le 31 mars.

Istithmar, la branche investissement de Dubai World, a multiplié depuis sa création en 2003 les acquisitions -dont le paquebot Queen Elizabeth 2 pour le transformer en hôtel flottant-, pour une valeur estimée à plus de 2,9 milliards de dollars.

DP World, troisième opérateur portuaire mondial, gère pour sa part 50 terminaux pour conteneurs dans 32 pays. Il avait annoncé en janvier qu’il revoyait ses projets d’expansion en raison du ralentissement dans l’industrie des terminaux provoqué par la crise financière mondiale. En mars, il avait affiché un bénéfice net de 621 millions de dollars pour 2008, en hausse de 48% par rapport à 2007.

Parmi les autres filiales de Dubai World, figure Economic Zones World, chargée de l’exploitation de zones franches dans le monde entier et qui a annoncé des projets à Djibouti, en Irak et au Sénégal notamment.

Leisurecorp, en charge de la promotion des investissements dans le sport et l’industrie des loisirs et Dubai Multi Commodities Centre (DMCC), une zone franche pour le commerce de l’or, de l’argent, du diamant et des autres métaux précieux, font également partie de Dubai World.

Drydocks World, une cale sèche qui prend en charge chaque année quelque 400 navires, Dubai Maritime City, un projet qui doit être réalisé d’ici à l’an 2012 sur 227 hectares, et Dubai Natural Ressources World -la dernière née en septembre- comptent en outre parmi les filiales de Dubai World.

_______________________ 1 – Mer et Marine

Dubaï Ports World : La maison mère au bord de la faillite

Inquiétude, dans le golfe et sur les places financières internationales, après l’annonce de la possibilité que Dubaï se retrouve en défaut de paiement. .

Dépourvu comme ses voisins de grandes réserves de pétrole, le « Hong Kong des sables » a développé sa puissance grâce à Dubaï World, conglomérat dont l’émirat a demandé le rééchelonnement de la dette jusqu’au 30 mai 2010 au moins.

Cette compagnie parapublique, qui a pris son essor au prix d’un endettement colossal (59 milliards de dollars), est la maison mère de plusieurs structures, comme la compagnie aérienne Emirates et le géant portuaire DP World.

Ce dernier exploite, outre le hub géant de Jebel Ali et sa capacité annuelle de 9 millions d’EVP, pas moins de 49 terminaux portuaires dans le monde.

Repreneur du Britannique P&O Ports il y a quatre ans, Dubaï Ports World s’est également allié au Français CMA CGM pour créer la joint venture PortSynergy, qui exploite notamment, via la GMP, le Terminal de France, au Havre.

Impliqué dans une douzaine de grands projets internationaux, dont « London Gateway », DP World a, par ailleurs, lancé une importante politique de développement sur le continent africain, en s’implantant à Alger, Dakar ou encore Djibouti.

La faillite potentielle de Dubaï World et, en fait, de l’Etat de Dubaï lui-même, serait donc une très mauvaise nouvelle.

« De fait, il y a une menace.

Mais l’intérêt de Dubaï reste de se transformer en grande plateforme financière, logistique et touristique. On voit donc mal l’Etat se passer d’une activité pérenne et la sacrifier. De plus, dans le contexte actuel, on peut se demander qui pourrait racheter DP World », analyse Paul Tourret, directeur de l’Institut Supérieur d’Economie Maritime (ISEMAR).