04/12/09 (B527) Le Journal de la Flibuste (3 articles en Français)

______________________________ 3 – AFP

Somalie: libération par des pirates d’un cargo capturé depuis six mois

Un cargo battant pavillon d’Antigua-et-Barbuda, capturé par des pirates au large des côtes d’Oman il y a six mois, a été libéré jeudi après-midi par ses ravisseurs, a-t-on appris de sources concordantes.

Selon un communiqué de l’ONG environnementaliste basée à Nairobi Ecoterra International, spécialisée sur les questions de piraterie dans l’Océan Indien, le MV Charelle a été libéré vers 17H00 (14H00 GMT) contre le paiement d’une rançon.

La libération du cargo avait été annoncée un peu plus tôt depuis Bruxelles par l’opération anti-piraterie européenne dans l’Océan indien, Atalante. « Cet après-midi, le navire MV Charelle, battant pavillon d’Antigua-et-Barbuda, a été relâché après six mois de captivité aux mains des pirates », a-t-elle indiqué.

Le MV Charelle avait été capturé au sud d’Oman le 12 juin 2009. Le navire avait dix hommes d’équipage à bord à l’époque de la capture, sept Sri Lankais et trois Philippins.

Tout au long de sa captivité, le bateau est resté à l’ancre à 3 miles nautiques au large de la localité somalienne d’Hobyo, explique Ecoterra dans son communiqué.

Ecoterra International a indiqué que « le bateau a été amené au large de Garacad, et les habituelles querelles de dernière minutes entre pirates ont pu être résolues, et un système de sécurité mis en place pour la libération même du navire ».

Les pirates ont quitté le bord ce jour vers 17H00 (14H00 GMT), ajoute l’ONG.

« Les négociations ont été rendues extrêmement compliquées du fait de l’énorme rançon payée pour la remise en liberté du thonier espagnol Alakrana à la mi-novembre », précise la même source.

La capture du MV Charelle, un cargo de taille relativement modeste (86 mètres de long pour 2.800 tonnes), avait eu lieu à la limite des eaux territoriales omanaises, faisant craindre une expansion de la zone d’action des pirates bien au-delà des côtes somaliennes et de leur traditionnelle zone d’action.

Le phénomène s’est depuis lors confirmé, avec la multiplication des attaques plus à l’est au large des Seychelles.

A ce jour, au moins onze navires et 272 marins sont aux mains des pirates somaliens, selon Ecoterra international.

_______________ 2 – Portail des sous-marins avec Washington Post

L’océan est trop étendu pour empêcher toutes les attaques de pirates

Par Rédacteur en chef.

Les forces navales internationales ne seront jamais capables de sécuriser complètement l’immense étendue d’océan où les pirates somaliens attaquent des navires au large de l’Afrique de l’Est, a expliqué mardi le commandant de l’opération européenne Atalante.

Au cours l’une des dernières attaques, les pirates ont capturé un pétrolier grec, le Maran Centaurus, alors qu’il transportait 275.000 t de pétrole brut.

Le commandant de l’opération Atalante indique que le Maran Centaurus naviguait à l’est d’une zone que l’Union Européenne conseille d’éviter, donc il ne pouvait pas forcément s’attendre à être attaqué. Les pirates retiennent maintenant 11 navires et 264 membres d’équipage, indique le contre-amiral Peter Hudson.

« La nouvelle de cette attaque illustre parfaitement les problèmes que pose la protection et la surveillance d’une zone qui couvre plusieurs millions de km², » explique Hudson, qui commande l’opération européenne Atalante de lutte contre la piraterie.

Hudson précise que le fait que les pirates attaquent désormais des navires jusqu’à 1.000 nautiques (1.850 km) des côtes constitue un défi important, et que la force européenne ne peut pas protéger complètement une zone aussi grande. La stratégie de la force européenne dans le golfe d’Aden est d’augmenter le temps qu’il faut aux pirates pour monter à bord afin qu’un navire ou un hélicoptère puisse être envoyé sur place.

« La difficulté dans une région aussi grande que l’océan Indien, avec le faible nombre de moyens dont nous disposons, est que les pirates peuvent tenter leur chance jusqu’à ce qu’ils arrivent à monter à bord, parce qu’il n’y a rien pour les en empêcher, » explique-t-il.

Hudson précise que les pétroliers comme le Maran Centaurus peuvent être des cibles tentantes.

« Ils sont gros, pas très rapides, sont bas sur l’eau… Donc un pirate déterminé peut réussir, » a expliqué Hudson lors d’un voyage au Kenya.

Et à cause des produits inflammables, les pétroliers ne peuvent embarquer d’équipes de protection embarquées.

Hudson prévient que le problème de la piraterie ne sera pas résolu « en parcourant l’océan Indien et en capturant des pirates. La solution à long-terme est à terre, en Somalie. »

_______________ 1 – BabNet (Tunisie) avec Ria Novosti (Russie)

Les pirates somaliens créent une bourse pour gérer leurs revenus

Les pirates somaliens ont créé une sorte de « bourse » dans la ville portuaire de Harardhere (Somalie) devenue l’un de leurs repaires principaux, pour mieux contrôler l’argent qu’ils reçoivent à titre de rançon, ont rapporté mardi des médias internationaux.

La nouvelle « bourse », ouverte 24 heures sur 24 depuis l’été dernier, permet aux pirates de bénéficier du soutien de la population locale malgré tous les risques qu’elle représente, a indiqué un ancien pirate dénommé Mohammed à l’agence Reuters.

Les dizaines de millions de dollars versés aux pirates ces dernières années pour la libération des otages attirent des investisseurs somaliens et étrangers, selon l’agence.

Les pirates ont commencé par 15 « compagnies maritimes », à présent, la bourse en réunit 72 dont dix « excellent dans la prise d’otages ». « Les actions de la bourse sont accessibles à tous et chacun peut s’engager soit en participant aux opérations en haute mer soit en donnant de l’argent, des armes ou du matériel, la piraterie est ainsi devenue une activité commune », selon Mohammed.

Ancien village de pêcheurs, Harardhere est devenu une ville prospère où des tout-terrains appartenant aux pirates et à ceux qui les financent, créent des embouteillages dans les rues poussiéreuses. Le gouvernement somalien soutenu par l’Occident ne contrôle que quelques rues de la capitale Mogadiscio et n’a aucun pouvoir à Harardhere.

L’administration municipale reconnaît que la piraterie est la source principale de revenus pour la population locale. L’argent obtenu par les pirates permet notamment de financer l’hôpital et les écoles publiques, a indiqué un représentant de l’administration.

Depuis le début de 2009, les pirates ont détourné 34 navires dans l’océan Indien et le golfe d’Aden prenant en otages 450 marins, selon l’ONU.