04/12/09 (B527) Nouvelles de Somalie. Attentat meurtrier à Mogadiscio. Nous ne reprendrons pas toutes les dépêches sur ce drame, car elles sont trop nombreuses. (7 articles en Français)

________________________ 7 – RSF

Trois journalistes tués et plusieurs autres blessés dans l’attentat-suicide de Mogadiscio

Reporters sans frontières est attristée d’apprendre que le bilan pour les journalistes de l’attentat-suicide perpétré à l’hôtel Shamo, à Mogadiscio, le 3 décembre 2009, s’est alourdi.

Selon l’Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), organisation partenaire de Reporters sans frontières, Yaasir Mario, qui travaillait comme fixeur et cameraman indépendant, est décédé dans la soirée du 3 décembre, à l’hôpital de Medina où il avait été admis dans un état critique.

Parmi les journalistes blessés dans l’attaque figurent :

– Mohamed Aweys Mudey, reporter à la station Somaliweyn Radio

– Abdulkadir Omar Abdulle, reporter pour la chaîne Universal TV

– Mohamed Abdi Hussein, reporter pour Hurmo Radio

– Khalid Maki Banadir, cameraman pour la chaîne Universal TV

– Omar Faruk, photographe pour l’agence de presse Reuters

Les insurgés islamistes de la milice Al-Shabaab et du groupe Hezb-al-Islam ont démenti, le 4 décembre, être responsables de l’attentat.

Plus d’informations (http://www.rsf.org/Au-moins-deux-journalistes-tues-et.html)

Ambroise PIERRE
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________________________ 6 – Le Monde

Trois ministres tués dans un attentat à Mogadiscio

Ce devait être l’une des rares fêtes organisées à Mogadiscio (Somalie), une occasion exceptionnelle de se réjouir offerte par la célébration de la fin des études d’un groupe d’étudiants en médecine, tout frais émoulus d’une université privée dans la capitale ravagée. Jeudi 3 décembre, la fête s’est terminée dans le bain de sang d’un attentat-suicide à l’hôtel Shamo, dans la partie sud de la ville.

Pour la première fois depuis l’apparition, en 2007, des attentats-suicides en Somalie, le kamikaze a ciblé des civils. Voilé et habillé en femme pour dissimuler une épaisse ceinture d’explosifs, il a fait éclater sa charge au milieu de la foule compacte réunie dans la salle des mariages de l’hôtel Shamo, située à droite du bâtiment principal. Les rares clients présents dans les chambres, comme le personnel, n’ont pas été atteints.

En revanche, les 43 diplômés entourés par une foule de professeurs, d’amis, d’officiels et de membres des familles ont été touchés de plein fouet. Plusieurs ministres se tenaient sur l’estrade, dont le kamikaze qui, d’abord assis dans la salle, s’en était approché avant de déclencher le dispositif.

Dans ce milieu confiné, l’efficacité de la déflagration, projetant des éclats de métal, a été terrible. Trois ministres ont été tués sur le coup, un quatrième grièvement blessé. Le bilan s’établissait à près de vingt morts, jeudi soir. Il devrait s’alourdir alors que les blessés se comptent par dizaines.

Un groupe de journalistes somaliens couvrait cet événement. Trois d’entre eux sont morts, dont Hassan Zubeyr, cameraman de la chaîne Al-Arabiya, et le journaliste de radio Shabelle, Mohamed Amin Aden, tués sur le coup. Neuf étudiants, deux médecins ont aussi été comptés parmi les morts.

Les attentats-suicides organisés avec ce soin et cette efficacité à Mogadiscio ont été, en général, revendiqués par le groupe d’insurgés islamistes Al-Shabab (« la jeunesse »). Mais vendredi matin, un porte-parole des shabab, Ali Mohamed Rage, a déclaré, à Mogadiscio, que son mouvement refusait d’endosser la responsabilité de cet attentat. « Nous déclarons qu’Al-Shabab n’a pas organisé cette explosion. (…) Nous pensons qu’il s’agit d’un complot du gouvernement lui-même », a-t-il affirmé.

Complot gouvernemental

Pour appuyer cette version, il affirme que certains ministres, présents au début de la cérémonie, ont quitté la salle juste avant l’explosion. Les divisions au sein du Gouvernement fédéral de transition (TFG) sont nombreuses, articulées autour de rivalités liées à des intérêts économiques, des alliances avec des groupes aux conceptions religieuses différentes et aux appartenances claniques.

Parmi les trois membres du TFG tués, le ministre de l’éducation supérieure, Ibrahim Adow, était la figure la plus marquante. Après des études supérieures aux Etats-Unis, il était revenu diriger une université privée à Mogadiscio avant de devenir l’un des responsables des Cours islamiques, puis de fuir la Somalie lors de l’invasion éthiopienne. Cultivé, doctrinaire, il était rentré pour rejoindre le TFG. Le gouvernement soutenu par l’étranger n’étend son autorité toute théorique que sur quelques quartiers de Mogadiscio, dont K5, où se trouve le Shamo.

Jean-Philippe Rémy

________________________ 5 – Amerique.com

Somalie: le bilan de l’attentat suicide à Mogadiscio s’alourdit à 23 tués

Vingt-trois personnes ont été tuées dans l’attentat suicide perpétré jeudi à Mogadiscio lors d’une cérémonie de remise de diplômes universitaires, selon un bilan actualisé vendredi de source médicale.

« Depuis la nuit dernière, trois personnes hospitalisées sont décédées, dont un journaliste free-lance, et le corps d’un civil a également été retrouvé », a indiqué vendredi à l’AFP un médecin de l’hôpital Médina, principal hôpital de Mogadsicio.

Le précédent bilan faisait état de 19 tués.

________________________ 4 – Le Point avec AFP

Somalie: les insurgés démentent toute implication dans l’attentat qui a fait 23 tués

Par Mustafa HAJI ABDINUR

Vingt-trois personnes ont été tuées dans l’attentat suicide perpétré jeudi à Mogadiscio lors d’une cérémonie de remise de diplômes universitaires, selon un bilan actualisé vendredi de source médicale.

Les insurgés islamistes radicaux shebab et du Hezb al-Islam ont démenti vendredi être impliqués dans l’attentat-suicide perpétré la veille au coeur de Mogadiscio qui a fait au moins 23 tués, en majorité des étudiants en médecine venus recevoir leur diplôme.

Trois ministres du gouvernement fédéral de transition (TFG) et trois journalistes figurent parmi les victimes de cet attentat commis à l’intérieur de l’hôtel Shamo, situé dans la petite partie de la capitale somalienne encore sous contrôle du gouvernement.

La communauté internationale a unanimement condamné l’attaque, dont le président somalien élu en janvier Sharif Cheikh Ahmed a immédiatement rejeté la responsabilité sur les insurgés islamistes radicaux.

Mais les shebab, qui se réclament d’al-Qaïda et de son idéologie du jihad mondial, et le groupe plus politique Hezb al-Islam ont démenti toute implication. « Nous ne sommes en rien impliqués dans cet incident, les moujahidine shebab n’ont jamais commis un tel acte », a déclaré à l’AFP le porte-parole officiel des shebab, Sheikh Ali Mohamud Rage, qui en a rejeté la responsabilité sur « le gouvernement apostat » du président Sharif Ahmed.

« Il y avait de fortes rivalités politiques entre responsables du gouvernement apostat. Cette tragédie est la conséquence des complots » au sein du TFG, a-t-il avancé. « Nous disons au peuple que le gouvernement apostat est totalement responsable de cet incident qui a tué des musulmans innocents », a-t-il poursuivi.

Dans une déclaration à l’AFP, le chef du Hezb al-Islam, cheikh Hassan Dahir Aweys a « condamné » l’attaque, « oeuvre de nos ennemis qui veulent tuer l’intelligentsia somalienne et créer une atmosphère d’hostilité pour empêcher la réconciliation ». L’attentat « n’a pu être perpétré par un Somalien, c’est une opération de l’ennemi, peut-être avec l’assistance d’éléments complices des étrangers qui veulent occuper la Somalie », a assuré cheikh Aweys, en référence à la force de paix de l’Union africaine (Amisom).

Les trois ministres tués dans l’attaque sont ceux de l’Education, de l’Education supérieure, et de la Santé.

Trois journalistes locaux sont également décédés, portant à neuf le nombre de journalistes tués en Somalie depuis le début de l’année.

L’attaque, qui a fait en outre plus de 60 blessés, a choqué les habitants de Mogadiscio, qui vivent pourtant la guerre civile au quotidien depuis presque une vingtaine d’années: la cérémonie de remise des diplômes, avec étudiants en chapeau et toge à l’américaine, était une rare occasion de se réjouir et un évènement heureux pour de nombreuses familles.

« Cette attaque effroyable est une nouvelle démonstration du mépris absolu des extrémistes pour la vie. Le fait que cette explosion visait des étudiants en médecine, les futurs docteurs somaliens, est extrêmement révélateur », ont dénoncé dans un communiqué conjoint l’Union européenne, les Etats-Unis, l’ONU, l’Igad (autorité régionale) et la Ligue arabe.

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le TFG du président cheikh Sharif Ahmed ne contrôle que quelques quartiers de la capitale, avec le soutien des 5.300 soldats de l’Amisom, face aux insurgés shebab et du Hezb al-Islam.

Les membres du TFG sont régulièrement la cible d’attentats menés par ces insurgés islamistes, en particulier des shebab.

Plusieurs centaines de volontaires étrangers combattent aujourd’hui dans les rangs de shebab, contribuant notamment à généraliser des tactiques (engins piégés, snipers et attentats-suicide) déjà mises en oeuvre en Irak par al-Qaïda.

____________________________ 3 – JDD

Somalie-Attentat: Démenti des islamistes

Les rebelles islamistes du mouvement Al Chabaab ont démenti vendredi toute implication dans l’attentat qui a tué la veille au moins 22 personnes, dont trois ministres du gouvernement, dans la capitale Mogadiscio.

« Nous déclarons qu’Al Chabaab n’a pas organisé cette explosion (…) Nous pensons qu’il s’agit d’un complot du gouvernement lui-même », a déclaré un porte-parole du mouvement à des journalistes.


____________________________ 2 – France-Soir

Somalie – Entre islamisme et piraterie, le pays sombre dans le chaos

Philippe Cohen-Grillet,

Entre islamisme et piraterie, le pays sombre dans le chaos
En Somalie, le gouvernement légal ne contrôle qu’un quartier autour de la présidence. Le reste du pays est aux mains des islamistes et des pirates du golfe d’Aden.

Mutilée, martyrisée, la Somalie n’en finit pas de sombrer dans l’horreur et le chaos absolus. Hier, un attentat suicide a frappé le cœur de ce qu’il reste d’autorité à un pouvoir fantoche, dans une capitale fantomatique. Lors d’une cérémonie officielle de remise de diplômes, le terroriste, assurément un activiste islamiste, a déclenché la ceinture d’explosifs qu’il portait, provoquant la mort de 19 personnes, en majorité des étudiants, ainsi que de trois ministres.

Le gouvernement de transition somalien vient ainsi d’être amputé de ses ministres de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Santé. Celui des Sports figure au nombre des 60 blessés, dont certains grièvement, parmi lesquels on relève encore des journalistes.

Le coupe-gorge d’al-Qaida

L’attaque est intervenue à quelques encablures du Palais présidentiel de Mogadiscio, la seule zone de quelques kilomètres carrés dans tout le pays sur laquelle le gouvernement exerce un semblant d’emprise. Le président cheikh Sharif Ahmed, au pouvoir – autant que cette formule ait un sens – depuis janvier 2009, contrôle à peine un petit quartier avec le soutien de 5.300 soldats de l’Union africaine en Somalie (Amisom).

_____________________________ 1 – Le Monde

Attentat-suicide à Mogadiscio: ferme condamnation à l’ONU

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et le Conseil de sécurité ont condamné l’attentat-suicide commis jeudi à Mogadiscio, qui a tué au moins 19 personnes dont trois ministres.

« Le secrétaire général condamne l’attentat-suicide commis aujourd’hui lors d’une cérémonie de remise de diplômes à des étudiants en médecine à Mogadiscio (…) qui aurait dû être un événement d’espoir pour la Somalie », a déclaré son service de presse dans un communiqué.

« Cet attentat ne peut que renforcer la détermination du gouvernement et du peuple somaliens et de leurs partenaires à poursuivre leurs efforts pour combattre le terrorisme », a-t-il ajouté.

« Il souligne combien il est urgent pour la communauté internationale d’accélérer l’apport effectif de l’aide promise aux institutions sécuritaires de la Somalie ainsi qu’à la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) ».

Le Conseil de sécurité a lui aussi « condamné de la façon la plus énergique » cet « attentat terroriste », dans une déclaration lue en séance par son président en décembre, l’ambassadeur du Burkina Faso, Michel Kafando.

« Cet attentat criminel a visé des personnes déterminées à créer un avenir pacifique, stable et prospère pour le peuple somalien », déplore le Conseil qui demande une enquête, afin que « les auteurs de cet attentat soient rapidement traduits en justice ».

Le Conseil réitère son soutien au gouvernement de transition somalien (TFG) et au processus de paix de Djibouti.

Au moins 19 personnes, en majorité des étudiants, ainsi que trois ministres du TFG et deux journalistes locaux, ont été tuées jeudi dans un attentat-suicide à Mogadiscio lors d’une cérémonie de remise de diplômes à des étudiants.

L’attaque, qui a fait en outre plus de 60 blessés, a eu lieu dans la matinée à l’hôtel Shamo, dans la petite partie de la capitale somalienne encore sous contrôle du gouvernement.

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le TFG du président cheikh Sharif Ahmed (au pouvoir depuis janvier 2009) ne contrôle que quelques quartiers de la capitale, avec le soutien des 5.300 soldats de l’Amisom, face aux insurgés shebab et du Hezb al-Islam.

Les membres du TFG sont régulièrement la cible d’attentats menés par ces insurgés islamistes, en particulier des shebab, qui se réclament d’Al-Qaïda et de son idéologie du jihad mondial.