10/12/09 (B528) EuroInvestor avec Reuters / Le Conseil de sécurité inquiet du trafic de drogue en Afrique

Le chaos en Somalie contribue largement à faire de l’Afrique de l’Est une plate-forme pour toutes sortes de trafics, notamment de drogue et d’armes, a déploré mardi le directeur exécutif de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC).

"En raison surtout de la dramatique situation en Somalie, la région (est-africaine) devient une ‘zone de libre échange’ pour toutes sortes de trafics, comme la drogue, les migrants, les armes, les déchets toxiques (…), en plus d’être la zone la plus dangereuse pour la navigation à cause de la piraterie", a dit l’Italien Antonio Maria Costa dans un discours devant le Conseil de sécurité de l’Onu à New York.

Chaque année, entre 30 et 35 tonnes d’héroïne afghane arrivent en Afrique orientale, a-t-il précisé, et entre 50 et 60 tonnes de cocaïne sont débarquées en Afrique de l’Ouest, où la Guinée-Bissau est une plaque tournante du trafic de drogue.

Héroïne et cocaïne sont devenues une "nouvelle sorte de devise", a dit Costa.

"La drogue n’enrichit pas seulement le crime organisé. Comme dans les Andes et dans l’Ouest asiatique, des terroristes et des forces antigouvernementales au Sahel financent leurs opérations et s’arment grâce au trafic de drogue", a-t-il ajouté.

"Dans le passé, le commerce à travers le Sahara se faisait par les caravanes. Aujourd’hui, il est plus important en volume, plus rapide, plus technique, comme l’a prouvé la découverte le 2 novembre des débris d’un Boeing 727 dans la région de Gao, au Mali – une zone touchée par l’insurrection et le terrorisme.

Le Boeing transportait 10 tonnes de cocaïne en provenance du Venezuela, selon l’Onu.

Le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une déclaration exprimant sa préoccupation sur le trafic de drogue en Afrique comme dans le reste du monde et souhaitant une meilleure coopération internationale pour le combattre.

(Louis Charbonneau,
version française Guy Kerivel)