10/12/09 (B528) Nouvelles de somalie (7 articles en Français)

_________________________ 7 – AFP

Somalie: le président Sharif veut "éliminer" les insurgés islamistes

Le président somalien cheikh Sharif Cheikh Ahmed a appelé mercredi à "éliminer" les insurgés islamistes en lutte contre son gouvernement, les accusant de "faire couler le sang" de ses concitoyens et d’être "des ennemis de la société somalienne".

"Le moment est venu d’éliminer ces mécréants qui font couler le sang sans raison au sein de notre société", a déclaré le président Sharif, lors d’une cérémonie officielle à Mogadiscio.

"Ces fauteurs de troubles ont montré qu’ils étaient des ennemis de la société somalienne, la population commence à s’opposer à eux (…)", a estimé le chef de l’Etat.

"Nous utiliserons toute notre expérience conjuguée avec nos forces actuelles pour les combattre et, avec l’aide de Dieu, leur imposer la défaite", a-t-il ajouté, alors qu’il s’adressait à des membres de nouvelles unités des gardes-côtes des forces pro-gouvernementales.

Vingt-quatre personnes, dont quatre ministres du gouvernement de transition (TFG), ont été tuées le 3 décembre dans un attentat suicide perpétré lors d’une remise de diplômes à des étudiants en médecine organisée dans un hôtel de Mogadiscio.

Trois journalistes locaux et une majorité d’étudiants figurent parmi les victimes de cette attaque qui a choqué de nombreux Somaliens et porte la marque des habituels attentats-suicide commis par les insurgés islamistes.

Le président Sharif a accusé ces insurgés, en particulier les shebab, qui de leur côté ont démenti toute implication.

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le TFG ne contrôle que quelques quartiers de la capitale, avec le soutien des 5.300 soldats de la force de paix de l’Union africaine (Amisom), face aux insurgés shebab et du Hezb al-Islam.

_________________________ 6 – IRIN (ONU)

SOMALIE: Une équipe pour enquêter sur l’attaque de Mogadiscio

En Somalie, le gouvernement de transition a mis en place une équipe pour enquêter sur l’attentat à la bombe pendant une cérémonie de remise des diplômes le 3 décembre, qui a tué de nombreuses personnes, dont trois ministres du gouvernement.

« Nous avons monté une équipe d’experts de la sécurité pour enquêter sur l’attentat à la bombe et nous en rendre compte d’ici cinq jours », a dit Abdulkadir Ali Omar, le ministre de l’Intérieur.

M. Omar a dit que le gouvernement avait des indices sur l’identité des auteurs, mais « qu’il ne nommerait personne jusqu’à ce que les investigations soient terminées ».

L’attaque dans un hôtel de la capitale, Mogadiscio, suspectée d’être un attentat-suicide, a coûté la vie à 23 personnes, y compris Ibrahim Hassan Adow, ministre de l’Enseignement supérieur, Ahmed Abdullahi Wayeel, le ministre de l’Education, et Qamar Aden Ali, le ministre de la Santé.

Selon des sources locales, le groupe islamiste Al-Shabab serait responsable de l’explosion. « Tout le monde ici [à Mogadiscio] croient qu’ils [Al-Shabab] sont derrière ça ».

Cependant, le porte-parole du groupe a rejeté toute responsabilité. Dans le passé, le groupe a revendiqué la responsabilité d’attentat suicide à la bombe dans le pays.

M. Omar a dit que le gouvernement était déterminé à ramener Mogadiscio sous contrôle. « Avec une aide appropriée de nos partenaires et amis, je suis confiant dans le fait que nous ramenions la ville sous un contrôle total ».

Ceux qui sont responsables de l’attentat à la bombe seront traduits devant la justice, a-t-il dit. « Ce ne sera peut être pas aujourd’hui mais je suis certain qu’ils feront face à la justice ».

Un officiel de la société civile, sous couvert d’anonymat, a dit que l’attaque avait créé tant de colère que les Somaliens « de tous les bords et de tous les clans la condamnaient. Je pense que cela a unit les gens ».

Shakhaudin Ahmed, un de ceux qui devaient recevoir son diplôme le 3 décembre, a dit à IRIN que ceux qui avaient perpétré l’attaque voulaient tuer « tout espoir d’un meilleur avenir pour les Somaliens, mais ils n’y arriveront pas ».

M. Ahmed, qui a été légèrement blessé, a dit qu’il retournait travailler à l’hôpital de Benadir « Je serai là-bas aujourd’hui, si Dieu le veut ».

Les chefs de la sécurité remplacés

Le 6 décembre, le gouvernement a annoncé une réorganisation des forces de sécurité. Le chef de la police, le général Abdi Hassan Awale Qeybdid, et le chef de l’armée somalienne, le général Yusuf Hussein Dhumal, ont été remplacés, selon Abdi Haji Gobdon, le porte-parole du gouvernement.

M. Gobdon, cependant, a nié que ces remplacements aient un lien avec l’attentat à la bombe. « Ces changements étaient programmés depuis quelque temps », a-t-il dit. « Cela n’a rien à voir avec ce qui s’est passé jeudi [3 décembre] ».

Le général Ahmed Mohamed Hassan a été nommé nouveau chef de la police et le général Mohamed Ghelle Kahiye, nouveau chef des forces armées.

L’officiel de la société civil a dit que M. Qeybdid et M. Dhumal n’avaient pas « réussi à maîtriser » l’insécurité dans la ville et dans le pays en général.

« Ils étaient totalement incapables d’apporter un quelconque changement significatif à la situation sécuritaire », a-t-il dit. «Et même, la situation s’est dégradée sous leur mandat ».

M. Gobdon a dit que les dernières nominations faisaient parties d’un nouveau plan pour renforcer les forces de sécurité afin de leur permettre de combattre les insurgés, qui mènent une guerre sporadique contre les troupes gouvernementales.

M. Gobdon a dit à IRIN que les blessés les plus atteints avaient été évacués à Nairobi, au Kenya, pays voisin.

Les conflits et la sécheresse ont conduit le pays dans sa pire crise humanitaire depuis vingt ans. On estime que 3,6 millions de personnes – presque la moitié de la population – ont besoin d’aide, selon les Nations Unies.

Les Nations Unies estiment que le nombre de personnes déplacées par les combats entre les forces gouvernementales et les deux groupes d’insurgés islamistes a dépassé 1,5 million.

_________________________ 5 – L’Express avec Reuters

Heurts meurtriers en Somalie pour défendre le drapeau national

Un drapeau hissé sur le toit d’une école d’Elasha, localité située à 15 km de Mogadiscio, a servi de prétexte mardi à des échanges de coups de feu meurtriers entre des habitants et des rebelles du groupe Hizboul Islam.

La fusillade a fait trois morts parmi les résidents et au moins cinq personnes ont été blessées alors que plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues.

Le proviseur du collège Ibnu Kuzeima d’Elasha avait hissé le drapeau bleu de son pays sur le toit de son établissement. Des rebelles sont alors intervenus pour le remplacer par la bannière noire des islamistes et emmener de force le directeur.

Cette action a suffi à déclencher la colère des habitants qui ont pris les armes et ont ouvert le feu sur les insurgés qui ont répliqué.

"Les résidents ont pris les armes. Les islamistes ont tué trois personnes", a déclaré à Reuters un commerçant joint par téléphone.

"Les islamistes ont regagné leurs bases et la manifestation a cessé. Mais la situation demeure tendue et les violences pourraient reprendre demain", a-t-il ajouté.

"Les islamistes ont appréhendé dix adolescents pour avoir déchiré la bannière islamiste. Le bilan pourrait s’alourdir car les islamistes ont ouvert le feu au hasard sur les manifestants", a-t-il encore dit.

Alors que la situation dégénérait, les rebelles ont libéré le proviseur.

Lundi, un petit groupe d’habitants de Mogadiscio avait tenté de manifester contre les rebelles du groupe islamiste al Chabaab, accusé d’être responsable d’un attentat suicide qui avait tué 22 personnes dont trois ministres la semaine passée.

Les forces de l’ordre ont conseillé aux manifestants de rentrer chez eux et le rassemblement s’est dispersé dans le calme.

_________________________ 4 – JDD

Somalie: 3 morts pour le drapeau

Des échanges de coups de feu ont fait trois morts et cinq blessés mardi près de Mogadiscio après que le directeur d’une école d’Elasha a hissé le drapeau national sur le toit de l’établissement. Des rebelles sont alors intervenus pour le remplacer par la bannière noire des islamistes et emmener de force le directeur.

"Les résidents ont pris les armes. Les islamistes ont tué trois personnes", a déclaré un commerçant joint par téléphone. "Les islamistes ont regagné leurs bases et la manifestation a cessé.

Mais la situation demeure tendue et les violences pourraient reprendre demain", a-t-il ajouté. "Les islamistes ont appréhendé dix adolescents pour avoir déchiré la bannière islamiste. Le bilan pourrait s’alourdir car les islamistes ont ouvert le feu au hasard sur les manifestants".

Les rebelles ont finalement libéré le proviseur.

_________________________ 3 – UNICEF

UNICEF : Le cri de la Somalie

Guerre, sécheresse, crise économique…La moitié de la population somalienne a besoin d’aide au plus vite. Soit 3,6 millions de personnes, dont la moitié d’enfants.

Déjà plus de 1,5 million de personnes déplacées par la guerre qui touche le pays. La criminalité est en hausse et les enfants sont en danger. A Mogadiscio, les combats ont atteint une ampleur inégalée depuis les années 1990. La zone dite du « couloir d’Afgoye », dans le sud de la Somalie, est actuellement l’endroit du monde où les déplacés sont les plus nombreux. Ils sont 524 000 personnes ayant fui les combats actuellement installés dans des conditions très précaires dans cette zone. La plupart des enfants à Mogadiscio, épicentre du conflit, n’ont jamais connu la paix. Recrutement pour la guerre, violences physiques, morales et sexuelles… Les enfants sont les premières victimes de cette situation.

70 000 enfants risquent de mourir

Les enfants de Somalie souffrent également de la pauvreté extrême et de l’insécurité alimentaire. En plus du conflit qui ravage le sud du pays, la sécheresse affecte de nombreuses familles jusque dans le nord du pays, dans le Somaliland et le Puntland. 1,4 million de personnes sont aujourd’hui touchées en zones rurales et 655 000 en zones urbaines. A cela s’ajoute la crise économique : monnaie dévaluée, inflation et réduction des sommes envoyées depuis la diaspora à l’étranger ont mené les populations vers une extrême pauvreté.

De nombreux enfants ne mangent pas assez. La faiblesse des pluies saisonnières a encore détérioré les conditions de vie et exacerbé l’insécurité alimentaire à travers le pays, laissant de plus en plus de personnes dépendantes de l’aide humanitaire. Un enfant somalien sur 5 souffre actuellement de malnutrition aiguë et la malnutrition chronique augmente parmi les plus jeunes. Aujourd’hui, on estime même qu’un enfant sur 20 est sévèrement malnutri : 70 000 enfants risquent de mourir faute de traitement approprié.

Il y a urgence !

L’Unicef a besoin de fonds immédiatement pour aider femmes et enfants en Somalie.

Si les fonds nécessaires sont collectés, plusieurs millions de femmes et d’enfants dans le grand besoin pourraient bénéficier de soins et de vaccinations. Il faut secourir au plus vite les enfants qui risquent de mourir de malnutrition dans les semaines à venir. Fournir de l’eau potable aux personnes déplacées et protéger les femmes et les enfants des violences.

_________________________ 2 – AFP

Au moins cinq personnes ont été tuées lundi près de Mogadiscio dans un raid des insurgés islamistes shebab pour empêcher la tenue d’une cérémonie en mémoire d’un religieux soufi, a-t-on appris de sources concordantes.

Les villageois de Basra, petite localité située à 40 km au nord de Mogadiscio, se préparaient à honorer la mémoire de cheikh Hasan Moalim, un célèbre mystique membre du groupe Ahlu Sunna wal Jamaa, mouvement religieux somalien affilié à la branche soufie de l’islam.

Les shebab, qui prônent une version ultra-rigoriste de l’islam, ont interdit la tenue de telles cérémonies dans les territoires sous leur contrôle dans le sud et le centre de la Somalie.

"Des combattants shebab lourdement armés ont attaqué le village pour empêcher la cérémonie en l’honneur de cheikh Hasan Moalim", a indiqué un notable local, Moalim Idris Adan, interrogé au téléphone par l’AFP.

"Des partisans du cheikh ont essayé de résister et il y a eu des échanges de tirs qui ont fait cinq morts", a précisé cette source.

"Quatre des victimes sont des gardes d’un religieux qui organisait l’évènement, le cinquième mort est un civil", a indiqué un autre témoin, Amim Mohamed.

Interrogés par l’AFP, les shebab ont affirmé avoir "pris le contrôle du village", et "les mujahidines ont confisqué les animaux qui devaient être sacrifiés" à l’occasion de cette cérémonie, selon l’un de leurs chefs, cheikh Abdurahman Hasan Husein.

Un porte-parole d’Ahlu-Sunna, cheikh Abu Yusuf Al-Qadi, a confirmé l’attaque, accusant les shebab d’avoir "tué des civils innocents".

L’islam pratiqué en Somalie est traditionnellement modéré, avec une forte influence du soufisme, où les saints soufis sont très souvent des chefs de clans influents.

En lutte contre le gouvernement de transition somalien (TFG), les islamistes shebab (qui se réclament d’Al-Qaïda) et leurs alliés d’Hezb al-Islam rejettent cette interprétation mystique de l’islam et considèrent leurs pratiques comme idolâtres.

_________________________ 1 – La Tribune d’Algérie

Après le carnage de l’université de Mogadiscio
Entre pirates et chebab, la Somalie sombre dans le chaos

Par Moumene Belghoul

Quelques jours après le carnage qui a fait au moins 23 morts, le jeudi 3 décembre à Mogadiscio, désarroi et colère dominaient dans la capitale somalienne. Le massacre perpétré contre des civils a soulevé une vague d’indignation. Les insurgés islamistes sont à l’index dans une atmosphère de désordre généralisé. Trois ministres, trois journalistes et de nombreux étudiants ont été tués par la bombe qui a explosé durant une cérémonie de remise des diplômes de fin d’études à de futurs médecins. Il s’agit d’un des pires attentats commis dans un pays qui flirte avec la violence depuis 1991.

Le président du gouvernement de transition soutenu par l’Occident, Sharif Cheikh Ahmed, en a fait porter la responsabilité à la rébellion islamiste. Mais les deux principaux groupes rebelles, les chebab présumés liés à Al Qaïda et leurs alliés du Hizb Al Islam, ont nié toute implication. L’attentat a soulevé une vague d’indignation rarement manifestée auparavant. Les chebab s’en étaient déjà pris aux troupes éthiopiennes, qui occupaient le pays jusqu’en janvier, aux forces de maintien de la paix de l’Union africaine ou aux forces gouvernementales.

Mais c’est la première fois qu’ils s’en prennent aux civils.

Les chebab prônent un retour à la religion sous une forme particulièrement rigoureuse en rupture avec la tradition somalienne de tolérance. La lutte courageuse contre les Ethiopiens et leur capacité à maintenir la loi et l’ordre leur avaient assuré un certain respect au sein de la population. Mais depuis l’attentat, la colère est généralisée. Elle ne se limite pas à la capitale. Vendredi dernier, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Dhusamareb, ville située à 500 km de Mogadiscio, pour condamner l’attaque.

Dans une Somalie qui sombre dans le chaos, le gouvernement en place ne contrôle qu’un quartier autour de la Présidence. Le reste du pays est véritablement aux mains des islamistes et des pirates du golfe d’Aden. Mutilé, martyrisé, le pays sombre dans l’horreur et le chaos absolus.

L’attentat suicide a frappé le cœur de ce qu’il reste d’autorité à un pouvoir factice, dans une ville qui n’a de capitale que le nom. Les faits : lors d’une cérémonie officielle de remise de diplômes, le terroriste, un activiste, a déclenché la ceinture d’explosifs qu’il portait, provoquant la mort de 19 personnes, en majorité des étudiants, ainsi que de trois ministres. Le gouvernement de transition somalien vient ainsi de perdre ses ministres de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Santé.

Celui des Sports figure au nombre des 60 blessés, dont certains grièvement, parmi lesquels on relève encore des journalistes. Le quatrième ministre décédera plus tard des suites de ses blessures. L’attaque d’une rare violence intervient à quelques encablures du palais présidentiel de Mogadiscio, la seule zone de quelques kilomètres carrés dans tout le pays, sur laquelle le gouvernement exerce un semblant de contrôle.

Le président cheikh Sharif Ahmed, au pouvoir depuis janvier 2009, contrôle à peine un petit quartier avec le soutien de 5 300 soldats de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Le reste de la capitale n’est qu’un vaste coupe-gorge soumis aux milices de tout acabit : chebab, Hizb Al Islam…

Le gouvernement n’a pas plus d’autorité sur le reste de ce grand pays d’Afrique.

L’Union européenne, qui a fermement condamné l’attentat, envisage d’envoyer début 2010 une centaine d’instructeurs afin de former jusqu’à 2 000 soldats de la future armée gouvernementale somalienne, pour la porter à terme à 6 000 hommes. Les membres du gouvernement sont régulièrement la cible d’attentats, en particulier des chebab qui se réclament d’Al Qaïda. Les mêmes ont revendiqué le rocambolesque enlèvement de deux membres des services spéciaux français l’été dernier.

La piraterie, l’autre péril

La Somalie est surtout devenue le repaire d’où partent la plupart des attaques de pirates qui écument le golfe d’Aden. Les eaux territoriales somaliennes sont devenues un véritable danger pour la marine internationale. 20 000 bateaux croisent chaque année au large de la Corne de l’Afrique, qui voit transiter 30% du pétrole à destination de l’Europe.

Devant le risque permanent, l’Union européenne s’est résolue à lancer sa première mission navale, baptisée Atalante, et qui vient d’être reconduite pour douze mois.

Objectif : sécuriser ces eaux troubles et combattre un phénomène qui menaçait de limiter sérieusement le mouvement maritime.

Depuis, les pirates n’ont pas renoncé à leurs lucratifs coups de force contre les navires qui se risquent dans la zone. La piraterie maritime est devenue une véritable marque déposée pour la Somalie.

Entre ce phénomène et les chebab fondamentalistes, le peuple souffre.

Des centaines de personnes ont manifesté hier dans la capitale Mogadiscio pour dénoncer la violence dantesque qui s’est emparée du pays. Le rassemblement était sans précédent dans la capitale somalienne. Les manifestants se sont regroupés dans la matinée devant l’hôtel Shamo, lieu du carnage du 3 décembre.

Les protestataires ont notamment brûlé le drapeau noir et blanc, bannière adoptée par les chebab. «A bas les chebab», «assez de violence», ont scandé les manifestants, qui ont accusé la milice islamiste d’être responsable de ce «massacre d’innocents». Le cortège s’est arrêté quelques instants devant l’université de Banadir, à la faculté de médecine où étudiaient la plupart des victimes. La manifestation s’est déroulée dans la petite partie de la capitale somalienne encore sous contrôle du gouvernement de transition (TFG). Un îlot assiégé par les chebab et leurs alliés locaux du Hizb Al Islam. Un tel rassemblement contre les mouvements fondamentalistes reste sans précédent dans Mogadiscio.

La dernière tuerie a choqué de nombreux Somaliens et porte la marque des habituels attentats suicides commis par les insurgés islamistes.

Les chebab se sont empressés de démentir toute implication dans le massacre.

Ces derniers ont mené de nombreux attentats suicides contre les membres du TFG et la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Cette dernière, déployée à Mogadiscio pour y soutenir le gouvernement, semble complètement désorientée dans le chaos généralisé qui désagrège la Somalie.