23/12/09 (B530) Yémen Express (4 articles)

____________ 4 – Le Quotidien du Peuple (Chine) avec XINHUA

L’Iran critique le meurtre "d’innocents" au Yémen

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a déclaré mardi que son pays s’inquiète du meurtre des "innocents" au Yémen, a rapporté Press TV.

"L’Iran est attristé par la situation actuelle au Yémen, le meurtre des frères musulmans", a déclaré M. Mehmanparast aux journalistes lors de son point de presse hebdomadaire.

Dénonçant le meurtre "d’innocents", il a déclaré que "les actions militaires contre les civils sont inhumaines", a souligné le média.

L’actuel conflit au Yémen se résoudra si les parties organisent des négociations rapidement et si les forces étrangères arrêtent de s’immiscer dans les affaires internes du pays, a-t-il ajouté.

Le Yémen accuse l’Iran de soutenir la rébellion chiite dans le nord du pays, mais Téhéran nie cette allégation.

________________________________ 3 – Le Figaro

Le Yémen au bord de l’éclatement

Pierre Prier

Dans une vidéo diffusée par Al-Jezira, un membre d’al-Qaida a promis, mardi dans le sud du Yémen, de venger les combattants tués lors d’un raid aérien de l’armée yéménite contre un camp d’entraînement du réseau terroriste.

Le gouvernement se bat sur trois fronts pour préserver l’unité du pays.

Dans le sud du Yémen, des combattants d’al-Qaida sont pour la première fois apparus publiquement dans un village. Une vidéo diffusée par la chaîne qatarienne al-Jezira montre un homme barbu, flanqué de gardes du corps, promettre de venger les combattants tués lors d’un raid aérien contre un de leurs camps d’entraînement.

Dans le Sud encore, des manifestants défient régulièrement le pouvoir en réclamant l’autonomie. Une revendication inquiétante alors que le rattachement au Yémen du Sud marxiste, l’ancienne République démocratique et populaire du Yémen, ne date que de 1990. Les Sudistes tentèrent encore une sécession en 1994, déclenchant une sanglante guerre civile.

Dans le nord du pays, la situation est encore pire. La guerre commencée en 2004 contre le mouvement «houthiste», inspiré par le zaïdisme, une version locale du chiisme dont les imams ont gouverné le pays jusqu’en 1962, est en train de tourner au désavantage du président Ali Abdullah Saleh. Le conflit s’est internationalisé avec l’entrée en guerre aux côtés du gouvernement yéménite, en novembre, de l’Arabie saoudite. Riyad, qui défend sa frontière, affirme que les rebelles houthistes bénéficient du soutien de l’Iran, sans pouvoir le démontrer.

Les Saoudiens sont à la peine. La monarchie a pour la première fois mardi annoncé ses pertes : 73 tués, 26 disparus et 470 blessés depuis novembre. Selon une récente analyse de la revue de défense britannique Jane’s, l’Arabie saoudite, confrontée à des rebelles bien armés et maîtres dans l’art de la guérilla, n’aura pourtant d’autre choix que «d’augmenter son soutien financier et militaire au gouvernement de Sanaa».

La parade d’al-Qaida

L’Arabie saoudite n’est pas seule à redouter l’éclatement de ce pays de plus de 23 millions d’habitants. Le risque de voir le Yémen devenir un «État failli» transformé en base arrière pour al-Qaida, hante les capitales arabes et occidentales. L’armée yéménite, gangrenée par la corruption, selon le Jane’s, ne semble pas pouvoir se battre seule sur trois fronts, contre la rébellion du Nord, l’agitation de la nébuleuse de comités autonomistes sudistes et les groupes d’al-Qaida.

L’armée, peu disciplinée, se méfie en outre de ses soldats issus du Sud, raison pour laquelle elle privilégie, dans la lutte contre les «houthistes» l’aviation et le recours à des tribus armées. Des méthodes à double tranchant : les rebelles, qui possèdent des missiles sol-air, ont déjà revendiqué la destruction de deux appareils. Quant à l’emploi de tribus, composées de sunnites, il creuse le fossé entre sunnites et zaïdites, ces derniers représentant un tiers des habitants, parmi lesquels le président Saleh lui-même.

_________________________________ 2 – Medi Arabe

L’Arabie saoudite poursuit la guerre contre les rebelles au Yémen : une guerre par procuration contre l’Iran

L’Arabie saoudite a revu à la hausse le bilan des opérations engagées depuis près de deux mois contre la rébellion Al-Houthi, à la frontière avec le Yémen. Selon Riyad, 73 militaires ont été tués et 470 autres ont été blessés, dont 60 sont toujours hospitalisés. Le commandement de l’armée saoudienne reconnait en outre que 26 militaires sont toujours portés disparus.

L’adjoint au ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled Bin Sultan, a reconnu, ce 22 décembre, le bilan officiel des opérations menées contre les « insurgés » qui tentent de s’infiltrer en territoire saoudien. Aux rebelles qui occupent la localité frontalière d’Al-Jabiri, Khaled Bin Sultan a lancé un avertissement leur accordant 48 heures pour se rendre aux forces saoudiennes. Notons que le village Al-Jabiri est une avancée saoudienne (enclave) encerclée aux trois quarts par le Yémen, ce qui en fait une position militairement indéfendable. Les rebelles l’ont occupée depuis plusieurs jours.

Par ailleurs, le prince Khaled Bin Sultan a affirmé que les forces saoudiennes ont sécurisé l’ensemble de la frontière sud avec le Yémen, dans la province de Jazane. Mais il n’a pas évoqué la partie nord de la frontière. Pourtant, les rebelles, alliés à Al-Qaïda et soutenus par l’Iran, multiplient les tentatives d’ouvrir de nouveaux fronts avec l’Arabie saoudite. A cet égard, Al-Qaïda dans la Péninsule arabique est de plus en plus présente dans le Hadramouth, à l’est du Yémen, une province désertique où les tribus se convertissent au chiisme. La particularité de ce territoire est sa vaste étendue et sa proximité avec le « Roubeh Al-Khali » (le quart vide), qui fut longtemps disputé par l’Arabie et le Yémen. En outre, les autorités de Sanaa ont annoncé, ce mardi, la saisie de 37 voitures chargées d’armes et de munitions, destinées aux rebelles. Ce qui prouve que ces derniers ne s’avouent pas vaincus. Leur détermination à harceler l’Arabie est proportionnelle aux divergences politiques et idéologiques qui alimentent la crise saoudo-iranienne tant en Irak qu’au Liban.

Le président égyptien Hosni Moubarak a entamé une tournée dans les monarchies du Golfe, immédiatement après avoir reçu au Caire le président du Parlement iranien, Ali Larijani. Plusieurs observateurs estiment que l’Egypte serait sur le point de tenter une médiation entre la République islamique d’Iran et ses voisins sunnites du Golfe. Mais avant d’en arriver là, il faudrait que le Caire et Téhéran parviennent à normaliser leurs relations. A l’heure actuelle, la tournée de Moubarak serait davantage un signe de tension (revue des troupes) qu’un signe d’apaisement (médiation).

Khaled Asmar

_________________________________ 1 – AFP

Arabie: 73 soldats saoudiens tués dans les combats à la frontière yéménite

Soixante-treize soldats saoudiens ont été tués et 26 sont portés disparus depuis le début des combats avec les rebelles zaïdites yéménites début novembre, a annoncé mardi un haut responsable saoudien de la Défense.

"Le nombre de martyrs est de 73 et celui des disparus est de 26. Nous pensons que parmi ces derniers, 12 ont trouvé la mort. Le sort des 14 autres reste inconnu", a déclaré le ministre adjoint de la Défense, le prince Khaled Ben Sultan Ben Abdel Aziz, dans une conférence de presse à Al-Khoba sur la frontière yéménite.

"Le nombre de blessés a atteint 470, dont la majorité ont été soignés et ont quitté les hôpitaux, et il n’en reste que 60 hospitalisés", a-t-il ajouté.

Tout en affirmant que le gros des opérations avait pris fin, le responsable militaire a reconnu qu’un petit village saoudien, Al-Jabiria, restait sous le contrôle de rebelles yéménites auxquels un ultimatum a été lancé.

"Ils ont 24 heures pour se rendre ou ils seront écrasés", a-t-il dit.

C’est le premier bilan officiel saoudien depuis le lancement par l’armée saoudienne d’opérations militaires à la frontière avec le Yémen, après la mort le 3 novembre d’un de ses garde-frontières tué par des rebelles infiltrés en territoire saoudien.

L’entrée en guerre de l’armée saoudienne est intervenue après des semaines de combats entre l’armée yéménite et les rebelles zaïdites, issus d’une branche du chiisme, dans le nord du Yémen, qui conteste l’autorité du régime du président Ali Abdallah Saleh.

Ce sixième round des combats depuis 2004 entre l’armée yéménite et les rebelles zaïdites avait commencé le 11 août.

Depuis le début du conflit, les combats récurrents ont fait des milliers de morts et plus 150.000 déplacés, selon des organisations internationales.