26/12/09 (B531) Yémen Express (7 articles en Français)

____________________________ 7 – Liberté (Algérie)

Riyad craint de s’enfoncer dans un engrenage chiite

Par : Djamel Bouatta

Crise en Arabie Saoudite où les conséquences de la guerre à ses frontières, dans le nord du Yémen, n’ont pas livré tous leurs secrets. Toujours est-il que la gravité de la situation est attestée par la publication de la plupart des pays arabes, y compris l’Autorité palestinienne de Ramallah, de communiqués de solidarité avec le gouvernement saoudien (et pas avec le Yémen) dans sa guerre contre “l’agresseur” huthi, des tribus chiites qui habitent dans le nord Yémen.

La crise à laquelle est confrontée l’Arabie Saoudite est beaucoup plus profonde que ce que ses alliés arabes imaginent, dont les ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe qui sont à Doha pour discuter de la crise et de ses implications. Pour certains analystes, la guerre qui se poursuit entre les Huthis et les forces yéménites entraîne Riyad dans une problématique beaucoup plus sérieuse que ne l’a fait son rôle dans l’invasion du Koweït en 1990 ou encore la guerre qui avait éclaté dans la région après la révolution d’Abdullah Sallal en 1962, qui avait renversé le gouvernement Imami à Sanaâ, levant les barrages de ses frontières pour l’entrée des forces égyptiennes dans le territoire saoudien.

À l’époque, le Caire était le chef de fil du panarabisme contre les monarchies du Golfe. En effet, la guerre d’aujourd’hui bien qu’elle ait revêtu l’aspect d’une guerre tribale, est un conflit politique qui a le potentiel de se transformer rapidement en conflit régional, comme l’a illustré le communiqué de Manouchehr Mottaki, le ministre des Affaires étrangères d’Iran, dans lequel il dit : “Nous recommandons fortement aux pays voisins de ne pas faire d’ingérence dans les affaires intérieures du Yémen.”

Un avertissement sérieux pour le gouvernement d’Arabie Saoudite qui se sent à tort ou à raison sérieusement menacé par les changements en cours dans la région et qui peuvent changer la forme et la carte politique de la région et menacer, par conséquent, la stabilité du royaume d’Arabie Saoudite, fondé il y a quatre-vingts années. Ces analystes rappellent ainsi que les autorités saoudiennes ont toujours adopté une stratégie régionale ayant pour objectif de maintenir l’équilibre des forces en s’impliquant dans des conflits en dehors de ses propres frontières.

Elles ont, par exemple, soutenu Saddam Hussein contre la révolution de Khomeini durant la guerre entre l’Iran et l’Irak, pour ensuite faciliter pour les États-Unis la libération du Koweït d’une occupation par le même Saddam Hussein, s’étant inquiétée de la puissance régionale montante de l’Irak.

À présent, l’Arabie Saoudite dit faire face à une menace chiite avec le passage de l’Irak aux mains de chiites et, sans l’avouer, le royaume est également confronté à sa propre minorité chiite, un million environ, natifs du Yémen et dont beaucoup d’entre eux appuient les Huthis. La frontière saoudo-yéménite court sur 1 500 kilomètres et la côte de la Mer Rouge du Yémen allant d’Aden à Saâda, le cœur des Huthis, sont mal contrôlées par les forces de sécurité yéménites, ce qui facilite la contrebande d’armes et le transit de personnes. Les Saoudiens accusent l’Erythrée de se transformer en base pour la fourniture d’armes de contrebande destinées aux Huthis.

Le problème pour Riyad est que l’équilibre régional dans sa région a nettement changé depuis 2003. Et les États-Unis sont totalement engagés dans leurs guerres sanglantes et perdues d’avance en Afghanistan et en Irak. Le Conseil de coopération du Golfe n’est plus en rang serré derrière l’Arabie Saoudite pour soutenir sa guerre, et la région du Golfe dans sa totalité est remplie de disputes et de conflits.

_______________________________ 6 – JDD

Les EU traquent Al-Qaida au Yémen

L’armée yéménite, épaulée par les Américains, a tué trente militants d’Al-qaida pour la seconde fois en une semaine, ont déclaré les autorités locales.

Le Pentagone a récemment confirmé avoir injecté 70 millions de dollars en aide militaire au Yémen cette année.

La présence d’Al-qaida dans ce pays très stratégique à la frontière de l’Arabie Saoudite, allié américain riche en pétrole, inquiète les États-unis.


_______________________________ 5 – Nouvel Obs avec AP

Opérations des troupes yéménites contre des repaires présumés d’Al-Qaïda

Les troupes yéménites ont mené plusieurs opérations jeudi contre des repaires présumés d’Al-Qaïda, tuant plus d’une trentaine de suspects, a annoncé le gouvernement.

La Commission suprême de sécurité a précisé que les frappes menées dans la province de Shabwa (est du pays) visaient une réunion de la direction de l’organisation. Selon elle, de hauts dirigeants d’Al-Qaïda étaient présents, mais on ignore s’ils ont été touchés.

Le Pentagone a récemment confirmé avoir fourni près de 70 millions de dollars d’aide militaire au Yémen cette année, une somme destinée à éliminer des repaires d’Al-Qaïda en pleine expansion.

Le 17 décembre, les forces de sécurité yéménites avaient attaqué plusieurs cachettes et un camp d’entraînement d’Al-Qaïda au Yémen, tuant 34 membres présumés du groupe terroriste, y compris quatre futurs kamikazes, et en arrêtant 17 autres.

Le secrétaire d’Etat yéménite à la Défense, Rashad al-Alaimy, a confirmé que l’aide des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite avait été essentielle dans les dernières opérations contre Al-Qaïda. "Les forces de sécurité ont mené ces opérations en utilisant des informations des renseignements saoudiens et américains".

Comme avec le Pakistan, l’armée américaine a renforcé sa coopération avec les forces yéménites en matière d’antiterrorisme, et leur fournit de nombreux renseignements, notamment ceux qu’elle recueille avec des drones, selon des responsables américains.

_______________________________ 4 – Le Figaro avec AFP

Yémen: raids de l’armée, 7 morts

Au moins sept personnes, dont deux femmes, ont été tuées dans une série de raids lancés depuis hier soir par des avions de combat yéménites contre des positions de la rébellion chiite, dans le nord du pays, selon des témoins.

Aujourd’hui, "l’armée de l’air a lancé quatre raids contre des positions rebelles dans la région d’Al-Zaher", dans la province d’Al-Jawf, a indiqué un témoin, sans être en mesure de fournir un bilan d’éventuelles victimes.

Un raid aérien a aussi été mené hier soir dans la région d’Al-Matammah, dans la même province, a indiqué un autre témoin. Selon lui, ce raid a "visé la maison d’un dirigeant de la rébellion" et a fait "sept tués, dont deux femmes".

L’armée yéménite et les rebelles zaïdites, de confession chiite, se battent de façon périodique depuis 2004. La dernière vague de combats a débuté le 11 août.

______________ 3 – Lutte ouvrière (Fr) avec The Spark

États-Unis : Obama attaque le Yémen et étend les guerres au Moyen-Orient

Le bimensuel trotskiste américain The Spark a publié dans son numéro 860 du 21 décembre l’article ci-dessous.

Le 17 décembre, le président Barack Obama a donné l’ordre à l’armée américaine de lancer des missiles de croisière sur deux régions différentes du Yémen où les autorités américaines affirmaient que des bases avaient été établies par les terroristes d’Al-Quaïda, prétendument réfugiés au Yémen après s’être enfuis d’Arabie Saoudite et même d’Afghanistan et du Pakistan.

Les bombardements américains ont été accompagnés d’attaques coordonnées de l’armée yéménite. Par la suite, les médias ont fait état des « félicitations » du gouvernement Obama au président du Yémen, Ali Abdallah Salih, pour sa lutte infatigable contre Al-Quaïda.

Le président Salih est l’un de ces dictateurs corrompus et brutaux que les États-Unis utilisent contre leur population partout dans le monde. Il s’est accroché au pouvoir depuis près de vingt ans en montant les différentes ethnies et tribus les unes contre les autres. Mais cela n’a pas empêché son autorité de « se désagréger » comme l’a écrit récemment le New York Times. À l’heure actuelle il y a au moins trois rébellions armées au Yémen et une bonne partie du pays échappe au contrôle du gouvernement.

Sous prétexte de lutter contre « le terrorisme » au Yémen, situé dans le coin éloigné de la péninsule arabique, à des milliers de kilomètres de l’Irak et de l’Afghanistan, l’armée américaine vole une fois de plus au secours d’un régime dictatorial et corrompu, dans une guerre qui continue à s’étendre au Moyen-Orient et en Asie centrale.

Les États-Unis se sont engagés dans cette guerre il y a plus de huit ans quand ils ont envahi et occupé l’Afghanistan. Cette guerre a servi de prélude à la débâcle sanglante des États-Unis en Irak. Maintenant les États-Unis étendent ces guerres au Pakistan.

Et ce n’est pas fini !

Dans son discours du 1er décembre à West Point, annonçant une escalade militaire américaine majeure, Obama avait déjà évoqué la possibilité de s’attaquer aussi au Yémen… et à d’autres pays. Il avait déclaré : « Là où Al-Quaïda et ses alliés essaient de poser un pied – que ce soit en Somalie ou au Yémen ou ailleurs – il faut les affronter. »

C’est dire que les États-Unis sont prêts à étendre leurs guerres, comme une traînée de poudre, d’un bout à l’autre du Moyen-Orient, en Asie centrale, et même en Afrique !

Ces huit dernières années, les autorités américaines ont répété le même refrain : les États-Unis ne s’enfonceront pas dans un autre bourbier comme ils l’ont fait au Vietnam. Le 1er décembre, Obama a même eu le culot de faire la promesse mensongère que l’intervention américaine serait courte et limitée.

La durée des guerres menées par les États-Unis en Afghanistan, Irak et Pakistan commence déjà à se rapprocher de la durée de la guerre qu’ils ont menée au Vietnam de 1962 à 1973. Et les États-Unis ont déjà infligé aux populations de ces pays des souffrances, des massacres et des destructions au moins autant qu’ils l’avaient fait au Vietnam et dans le reste de l’Asie du Sud-Est.

De plus, les guerres actuelles sont potentiellement plus dangereuses et explosives que ne l’a été la guerre du Vietnam. Car les États-Unis mènent maintenant des guerres dans des régions qui sont plus vitales stratégiquement, en particulier du fait qu’elles possèdent les ressources en pétrole et en gaz les plus riches du monde. Elles sont aussi bien plus déchirées par la concurrence et les rivalités, et par le jeu des États-Unis et de toutes les puissances rivales de second ordre.

La classe ouvrière des États-Unis ne peut pas se laisser abuser par les fausses promesses du gouvernement Obama, pas plus que par celles de Bush auparavant.

US, hors du Yémen, d’Afghanistan, d’Irak, du Pakistan et de partout ailleurs !

________________________________ 2 – AFP

Yémen: 34 membres présumés d’Al-Qaïda tués dans un nouveau raid de l’armée

De Hammoud MOUNASSAR

L’armée yéménite a tué jeudi 34 membres présumés d’Al-Qaïda, dont des responsables du réseau, dans un raid aérien qui a visé une réunion du groupe dans le centre du Yémen, portant à 68 le nombre des tués parmi les activistes extrémistes en huit jours, selon des sources de sécurité.

"Le raid a été mené au moment où des dizaines de membres d’Al-Qaïda étaient réunis à Wadi Rafadh", une région montagneuse isolée dans la province de Chabwa, à 650 km à l’est de Sanaa, a indiqué à l’AFP une source au sein des services de sécurité.

Le chef d’Al-Qaïda dans la Péninsule arabique, Nasser Al-Whaychi, et son adjoint, le Saoudien Saïd al-Chahrani, étaient présents à la réunion, a indiqué la même source, qui n’a pas été en mesure de dire s’ils avaient péri dans le raid.

Elle a cependant indiqué que d’autres "dirigeants du groupe, dont Saad al-Fathani et Mohammad Ahmed Saleh al-Oumir, figurent parmi les morts".

Selon cette source, Mohammad al-Oumir était la personne qui avait fait récemment une apparition publique lors d’un rassemblement dans la province d’Abyane (sud-est) et dont la télévision satellitaire arabe Al-Jazira a diffusé mardi une vidéo.

"Des Saoudiens et des Iraniens, présents à la réunion de Wadi Rafadh, figurent aussi parmi les morts", a assuré la même source sans donner plus de détails.

"Les participants à la réunion préparaient des attentats contre des installations économiques au Yémen, en représailles aux opérations de la semaine dernière", a déclaré à l’AFP un responsable yéménite sous couvert d’anonymat.

Le bilan du raid de jeudi porte à 68 le nombre, annoncé à Sanaa, de morts en huit jours parmi les membres d’Al-Qaïda dans la Péninsule arabique, qui regroupe les branches yéménite et saoudienne du réseau d’Oussama ben Laden.

Le 17 décembre, l’armée avait mené un raid contre un camp d’entraînement d’Al-Qaïda dans la province d’Abyane, tuant 30 activistes. Ce premier raid avait aussi coûté la vie à 49 civils, dont 23 enfants et 17 femmes, selon des sources politiques et tribales.

Le même jour, les forces gouvernementales avaient tué quatre autres membres d’Al-Qaïda à Arhab, à 35 km au nord de Sanaa, dans ce que les autorités avaient alors présenté comme une campagne d’"opérations préventives" contre des activistes d’Al-Qaïda "qui planifiaient des attentats".

L’ambassade de Grande-Bretagne à Sanaa était la cible d’un attentat suicide que préparait une cellule d’Al-Qaïda à Arhab, a révélé jeudi le ministère yéménite de la Défense.

"Les forces de sécurité vont continuer à traquer les terroristes (…) et à mettre en échec leurs plans criminels", a affirmé une source de la Commission supérieure pour les affaires de sécurité, appelant la population à coopérer dans leur lutte contre Al-Qaïda.

"Ceux qui donnent refuge ou aident les terroristes d’Al-Qaïda (…) s’exposeront à des poursuites judiciaires", a-t-elle averti.

"La lutte contre le terrorisme et l’éradication de l’extrémisme est une urgence nationale", a déclaré le vice-Premier ministre pour les Affaires de défense et de sécurité, Rached al-Alimi.

Le Yémen, pays d’origine de la famille d’Oussama ben Laden et allié des Etats-Unis dans leur guerre contre le terrorisme, enverra le 20 janvier à Washington son ministre des Affaires étrangères pour examiner la coopération "en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme", selon le ministère de la Défense.

Après ce nouveau raid contre Al-Qaïda, la Maison Blanche a réitéré son soutien aux autorités yéménites.

"Comme nous l’avons dit précédemment, le président soutient les efforts du gouvernement du Yémen pour éliminer les éléments terroristes dans son pays. Nous continuons à soutenir ces efforts", a déclaré le porte-parole adjoint de la présidence, Bill Burton.

________________________________ 1 – CasaFree avec Xinhua

Terrorisme : 3 provinces en alerte au Yémen par crainte des représailles d’Al-Qaïda

Le ministère yéménite de l’Intérieur a déclaré mercredi avoir placé ses forces de sécurité dans trois provinces australes en état d’alerte, de crainte d’éventuelles représailles menées par les terroristes suite aux raids contre les cachettes d’Al-Qaïda la semaine dernière, a rapporté l’agence de presse officielle SABA.

Les trois provinces sont Abyan, Shabwa et al-Baidha, où les agences de sécurité ont également été ordonnées d’intensifier la poursuite des suspects d’Al-Qaïda qui pourrait planifier toute attaque terroriste, selon un communiqué du ministère.

Jeudi dernier, les officiels yéménites ont affirmé que les forces de sécurité, soutenues par des avions de combat, ont tué au moins 34 militants d’Al-Qaïda, dans les raids contre la province australe d’Abyan ainsi que les sites du district d’Arhab. Les troupes ont également arrêté 17 suspects terroristes lors de cette attaque.