20/01/10 (B534) Nouvelles de Somalie (2 articles en Français)

______________________ 2 – UNHCR

Derniers développements sur le déplacement en Somalie

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Andrej Mahecic — à qui toute citation peut être attribuée — lors de la conférence de presse du 12 janvier 2010 au Palais des Nations à Genève.

Le conflit redoublant d’intensité en Somalie a un effet dévastateur sur la population civile et provoque un déplacement accru.

Plus de 150 personnes auraient été tuées ou blessées et quelque 7 000 personnes déplacées durant les tout derniers affrontements entre deux groupes de milices rivales, Al Shabaab and Ahlu Sunna Wal Jaama, à Dhusamareb dans la région de Galgaduud en Somalie centrale, le 2 janvier. Des informations sommaires indiquent que le nombre des personnes déplacées pourrait être plus important.

Des ONG partenaires locales ont indiqué au HCR que les déplacés ont fui vers quelque 16 villages autour de Dhusamareb. La plupart d’entre eux vivraient en plein air sous des arbres et de nombreux enfants sont tombés malade du fait des baisses de température durant la nuit. Craignant un renouveau des combats, les déplacés ont indiqué n’avoir aucune intention de rentrer chez eux avant une stabilisation de la situation.

Alors que la situation sécuritaire ne permet pas au HCR d’intervenir dans l’immédiat, nous menons actuellement des discussions avec nos partenaires ONG locales pour trouver des moyens d’acheminer une assistance aux personnes déplacées par les tout derniers combats, et ce le plus rapidement possible.

De nombreuses régions de la Somalie centrale sont confrontées à un regain de tensions, y compris dans certains quartiers de Mogadiscio, la capitale, et de Beled Weyne, la capitale régionale de la région de Hiraan. A cause du conflit continu, la population civile est extrêmement vulnérable, alors que les services et les moyens d’existence sont quasi interrompus et de plus en plus limités.

Parallèlement, le nombre des Somaliens se dirigeant vers les pays voisins a également augmenté.

Quelque 3 000 Somaliens ont été enregistrés en tant que réfugiés en Ethiopie pour le seul mois de décembre 2009. Le nombre estimé des nouveaux arrivants a augmenté de 100 à 150 par jour.

Le camp de réfugiés de Bokolmanyo dans le sud-est de l’Ethiopie, qui a été établi il y a neuf mois seulement, accueille désormais plus de 22 000 réfugiés somaliens et il a déjà atteint sa pleine capacité. Nous avons enregistré quelque 4 000 nouveaux réfugiés au centre de transit de Dolo Ado à la frontière entre la Somalie et l’Ethiopie. Leur transfert vers un second camp – que le HCR développe actuellement afin de répondre à l’afflux croissant depuis la Somalie – est en attente.

Au Kenya, 4 175 Somaliens ont été enregistrés en tant que réfugiés au complexe de réfugiés de Dadaab depuis décembre.

Plus de 110 000 Somaliens ont trouvé asile au Kenya (55 000), au Yémen (32 000), en Ethiopie (22 000) et à Djibouti (3 000) en 2009, portant ainsi le nombre total des réfugiés somaliens dans la région à plus de 560 000.

Des agences humanitaires craignent que les effets conjugués de l’insécurité croissante, de la sécheresse et de la suspension de l’aide alimentaire dans les régions du sud et du centre pourraient aggraver la crise humanitaire de la Somalie et provoquer un afflux à grande échelle vers les pays voisins ou proches.

______________________ 1 – La Tribune de Genève avec AFP

Somalie: le Burundi et l’Ouganda « prêts à renforcer » leurs troupes

Le Burundi et l’Ouganda se sont dits vendredi « prêts à renforcer » leurs troupes engagées à Mogadiscio au sein de la force de paix de l’Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), à la condition d’un soutien international accru en équipements militaires.

Le Burundi et l’Ouganda se sont dits vendredi « prêts à renforcer » leurs troupes engagées à Mogadiscio au sein de la force de paix de l’Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), à la condition d’un soutien international accru en équipements militaires.

« Si le matériel dont nous avons besoin est disponible, (…), nous avons des troupes qui sont en Somalie (…), nous sommes prêts à les renforcer », a déclaré le ministre burundais de la Défense, le général Germain Niyoyankana.

Le général Niyoyankana s’exprimait au cours d’une conférence de presse à Bujumbura à l’issue d’une « réunion de travail » consacrée à la Somalie avec son homologue ougandais, Crispus Kiyonga.

Le Burundi et l’Ouganda sont actuellement les seuls pays contributeurs de l’Amisom, qui intervient à Mogadiscio en soutien au très affaibli gouvernement de transition somalien (TFG).

Cette force de paix totalise environ 5.500 hommes, loin des 8.000 promis lors de son lancement en mars 2007.

« Il y a des conditions (à l’envoi d’éventuels renforts en hommes, ndlr), nous voulons les mettre en exergue pour que le renforcement de notre dispositif sur le terrain puisse nous donner des chances d’aboutir au succès », a souligné le général Niyoyankana.

Les ministres burundais et ougandais ont ainsi demandé à la communauté internationale « de renforcer les forces de défense terrestre et de mettre sur pied une capacité de défense aérienne et maritime », avec notamment l’envoi d’hélicoptères et de nouveaux blindés.

Le Burundi, qui a déjà envoyé trois bataillons sur place (soit environ 2.000 hommes), est en train d’entraîner un quatrième bataillon de 850 soldats qui « pourraient être envoyé en renforts si les conditions sont réunies », a expliqué à l’AFP un officier supérieur burundais, sous couvert d’anonymat.

Un nouveau bataillon ougandais est également attendu à partir de mars 2010 avec l’appui des Etats Unis, selon l’UA.

Le général Niyoyankana a appelé d’autres pays africains, « même ceux qui n’avaient pas promis de forces, à envoyer des troupes additionnelles pour que la Somalie puisse recouvrer la paix et éviter au monde de nouvelles attaques ».

« Il n’y a pas de paix à maintenir (en Somalie), il faut plutôt la chercher », est-il par ailleurs estimé dans le communiqué publié à l’issue de la rencontre.

L’Amisom est la seule force étrangère déployée dans ce pays en guerre civile depuis 1991 et est régulièrement la cible des attaques des insurgés islamistes somaliens dans sa zone d’opération limitée à quelques quartiers de la capitale.

L’UA a décidé vendredi de prolonger une nouvelle fois pour six mois le mandat de cette force, insistant cependant sur la nécessité d’un plus grand soutien de la communauté internationale.

Elle est considérée par les islamistes opposés au TFG, dont les shebab qui ont prêté publiquement allégeance au réseau terroriste Al Qaïda, comme une « force d’occupation »