01/02/10 (B536) Yémen Express (8 articles en Français)

_________________________ 8 – Le Figaro avec AFP

Yémen : nouveaux combats

De nouveaux affrontements ont éclaté aujourd’hui dans le nord du Yémen entre les forces de sécurité et les rebelles chiites, deux jours après l’évocation d’une possible trêve entre les deux parties, ont rapporté des sources militaires.

"Les forces de l’armée ont été en mesure de détruire des repaires rebelles dans le district de Saada", ont affirmé ces sources. L’une des frappes effectuées à Saada a entraîné la mort de "plusieurs rebelles" et la destruction de véhicule et d’armes de la rébellion, ont-ils ajouté. Saada, dans le nord du Yémen, est le bastion de la rébellion chiite.

D’après les mêmes sources, des combats ont également eu lieu dans la zone frontalière de Malahiz et à Sufyan, dans la province d’Omrane.

Samedi, dans un message audio, le chef de la rébellion zaïdite Abdel Malek al-Houthi avait annoncé qu’il acceptait les "cinq conditions" du pouvoir central pour mettre un terme au conflit, à condition que l’armée arrête son "agression". Le lendemain, le Yémen avait demandé que les rebelles s’engagent à respecter une sixième condition, celle de renoncer à toute agression contre l’Arabie saoudite. Cette condition a été ajoutée à la suite de l’entrée de l’armée saoudienne dans les combats, le 3 novembre, après la mort d’un garde-frontière tué par des rebelles infiltrés.

Le pouvoir central yéménite a lancé une offensive le 11 août dernier contre la rébellion chiite du nord, dans le cadre d’un conflit qui dure depuis 2004. Outre les milliers de morts, les guerres successives entre l’armée et les rebelles ont fait quelque 250.000 déplacés en près de six ans, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

_________________________ 7 – Le Point avec Reuters

Le Yémen refuse le cessez-le-feu, les combats continuent

Le Yémen a rejeté dimanche le cessez-le-feu annoncé la veille par les rebelles chiites du nord du pays, où de nouveaux combats ont fait une vingtaine de morts.

Des combats sporadiques ont toujours lieu en Arabie Saoudite, quatre jours après la trêve annoncée par les rebelles et leur retrait supposé du territoire.

Parallèlement, le coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain, Daniel Benjamin, a été reçu dimanche au Yémen par le président Ali Abdoullah Saleh, son ministre des Affaires étrangères et d’autres hauts responsables, ont rapporté les médias yéménites.

"Ils ont parlé de la lutte antiterroriste et des moyens de développer la coopération yéméno-américaine, notamment dans les domaines militaire, de la sécurité et du développement", a dit à Reuters un haut responsable yéménite.

Le nord du Yémen, à la frontière avec l’Arabie Saoudite, est depuis 2004 le théâtre d’une insurrection de la confrérie chiite des Zaïdis, qui dénonce une politique de marginalisation sociale, économique et religieuse menée par le gouvernement central de Sanaa.

Le chef des rebelles chiites yéménites, Abdoul-Malik al-Houthi, a proposé samedi un cessez-le-feu avec les forces gouvernementales sur la base des propositions de Sanaa.

"L’offre d’Houthi est rejetée car elle n’inclut pas la promesse de mettre fin aux attaques en Arabie Saoudite et car elle pose comme condition l’arrêt préalable de (nos) opérations militaires", a dit une source gouvernementale à Reuters.

TIRS QUOTIDIENS

Les rebelles ont accepté cinq points de la proposition de cessez-le-feu mais pas le sixième qui consiste à mettre fin aux attaques sur l’Arabie Saoudite. Cette clause a été ajoutée par Sanaa après que Ryad a lancé sa propre offensive contre les rebelles en novembre 2009.

L’Arabie Saoudite a annoncé mercredi sa victoire totale sur les zaïdistes, après une offre de trêve et un retrait annoncé par les rebelles.

Mais des tireurs d’élite continuent à sévir sur son territoire et visent quotidiennement des soldats saoudiens, selon une source militaire saoudienne.

Des combats ont en outre eu lieu dimanche dans le nord du Yémen, dans les provinces de Maladidh et Saada, où les forces gouvernementales ont tué une vingtaine de rebelles, écrit sur son site internet le quotidien du ministère de la Défense. Un chef rebelle, responsable de l’entraînement des activistes fait partie des victimes, est-il écrit.

Le conflit a fait 250.000 déplacés, plongés dans une crise humanitaire, selon l’agence onusienne pour les réfugiés. Le nombre de réfugiés a doublé depuis août, lorsque les combats se sont intensifiés, a-t-elle ajouté vendredi.

Le Yémen est le pays le plus pauvre de la péninsule arabique. Les Occidentaux s’inquiètent de l’émergence d’Al Qaïda dans le pays et se sont concertés cette semaine à Londres pour convenir d’une stratégie de stabilisation du Yémen.

Version française Grégory Blachier,
Clément Guillou et Eric Faye

_________________________ 6 – Europe 1

Yémen: Un attentat empêché

Un activiste appartenant à Al-Qaïda a été arrêté samedi dans l’est du Yémen, alors qu’il s’apprêtait à commettre un attentat contre des "bâtiments économiques", indique un communiqué du ministère de l’intérieur. L’homme se déplaçait à moto, il a été arrêté en possession d’une ceinture d’explosifs.

L’activisme croissant d’Al Qaïda au Yémen préoccupe son voisin saoudien et les Etats occidentaux. Sanaa doit aussi faire face à des tensions séparatistes dans le Sud et à une rébellion chiite dans le Nord.

_________________________ 5 – Nouvel Obs avec AP

Yémen: le chef de la rébellion du nord se dit prêt à accepter le cessez-le-feu

Le chef de la rébellion chiite dans le nord du Yémen s’est dit prêt samedi à accepter les conditions posées par le gouvernement pour un cessez-le-feu, et notamment à abandonner le contrôle de positions stratégiques dans les montagnes.

Dans un message audio mis en ligne samedi sur des sites yéménites, Abdel-Malek al-Hawthi se dit prêt à mettre fin à plus de cinq ans d’hostilités qui s’étaient intensifiées en août dernier et avaient même vu une incursion de l’armée saoudienne.

Le gouvernement a proposé en septembre un cessez-le-feu, en posant plusieurs conditions préalables: les rebelles doivent déposer les armes, démanteler leurs barrages routiers, se retirer des positions stratégiques dans les montagnes, libérer les soldats capturés et obéir à la Constitution.

Dans son message publié samedi, Abdel-Malek al-Hawthi considère que la guerre "injuste" menée contre les rebelles n’a apporté que destruction au nord du pays et a débouché sur une ingérence dans les affaires intérieures yéménites.

"Parce que nous voulons arrêter le bain de sang, éviter une catastrophe et stopper l’extermination de civils, nous répétons pour la quatrième fois que nous acceptons les cinq conditions", déclare le chef rebelle. "La balle est maintenant dans le camp du gouvernement".

Les précédents cessez-le-feu ont rapidement été rompus car les rebelles estimaient que leurs revendications n’étaient pas écoutées.

Ils considèrent que les chiites du nord souffrent de discrimination et ils reprochent au gouvernement de donner trop de poids à des sunnites ultra-conservateurs.

Sanaa n’a pas commenté dans l’immédiat les déclarations d’Abdel-Malek al-Hawthi.

D’après des responsables des services de sécurité, les rebelles doivent maintenant cesser leurs attaques contre les forces saoudiennes et ont désormais 30 jours pour appliquer les conditions posées par le gouvernement.

Sanaa est sous forte pression internationale pour mettre un terme au conflit qui l’oppose aux rebelles chiites du nord. Le but est de libérer des ressources afin de mieux combattre Al-Qaïda au Yémen, qui s’est formée en janvier 2009. Cette branche de la nébuleuse terroriste a revendiqué l’attentat manqué du vol Amsterdam-Detroit du jour de Noël.

_____________________________ 4 – Radio Canada

Les rebelles chiites sortent le drapeau blanc

Après plus de cinq ans de conflit armé avec le gouvernement yéménite, le chef de la rébellion chiite du nord du pays se dit prêt à baisser les armes.

Dans un enregistrement audio diffusé sur Internet, il affirme qu’il accepte les conditions du gouvernement pour mettre fin à la guerre, en échange d’un cessez-le-feu contre ses troupes.

« J’annonce que notre acception des cinq demandes du gouvernement, après la fin des agressions, a dit Abdel Malak al-Houthi. La balle est maintenant dans leur camp. »

Début janvier, le gouvernement avait proposé aux rebelles chiites un retour à la paix en échange, notamment, d’un arrêt des hostilités, de la fin de l’occupation des bâtiments administratifs et du respect de la loi. Sanaa avait aussi exigé la cessation des incursions en territoire saoudien.

Le gouvernement n’a pas encore réagi à l’offre des insurgés.

Mais ce n’est pas première fois que les deux partis tentent de mettre fin aux hostilités. Fin 2009, Sanaa avait annoncé deux fois une trêve, mais les combats avaient repris dans les heures suivantes. L’armée et les rebelles rejetaient chacun la faute sur l’autre.

Un conflit qui s’étire

Les rebelles zaïdites, issus d’une branche du chiisme, affrontent l’armée yéménite depuis 2004. Retranchés dans le nord du pays, ils contestent le gouvernement du président Ali Abdullah Saleh. Les insurgés l’accusent de ne pas reconnaître leur identité de zaïdites.

Sanaa s’en défend et affirme avoir lancé sa dernière offensive, en août dernier, en réponse aux attaques rebelles.

L’Arabie saoudite a uni ses forces à celle du Yémen pour combattre les insurgés en novembre dernier, après qu’un garde-frontière saoudien eut été tué par des rebelles infiltrés en territoire saoudien.

Le 2 janvier, les rebelles s’étaient dit prêts à dialoguer avec le gouvernement si celui-ci cessait son offensive militaire.

En plus de cinq ans, le conflit a fait des milliers de morts et plus de 200 000 déplacés, selon les Nations unies.

La rébellion chiite n’est qu’un des problèmes graves auxquels le gouvernement du Yémen est confronté. Sanaa est aussi en lutte contre des indépendantistes dans le sud du pays et contre des militants d’Al-Qaïda dans la Péninsule arabique.

Le pays attire particulièrement l’attention de la communauté internationale depuis qu’un ressortissant nigérian a tenté de faire exploser en plein vol un avion de la Northwest Airlines assurant la liaison Amsterdam-Détroit le 25 décembre.

Le jeune homme de 23 ans aurait été entraîné par Al-Qaïda au Yémen.

_____________________________ 3 – Nouvel Obs avec AFP

La rebellion chiite prête à négocier avec le Yémen

Les rebelles chiites zaïdites dans le nord du pays pourraient accepter les conditions du pouvoir si ce dernier cessait ses attaques contre ses combattants.

Le chef de la rébellion chiite dans le nord du Yémen a annoncé, samedi 30 janvier sur internet, qu’il accepterait les conditions du pouvoir, en vue d’une fin du conflit si les forces gouvernementales cessaient leurs attaques contre ses combattants.

Affrontements avec l’armée saoudienne

Après que les rebelles avaient annoncé leur retrait d’Arabie saoudite, pays voisin du Yémen, Ryad avait affirmé mercredi qu’"ils ne se s’étaient pas retirés mais avaient été repoussés". "Ils n’avaient pas d’autre choix que de se retirer", avait alors assuré l’adjoint du ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Sultan.

Ce dernier répondait à une question sur la véracité du retrait des rebelles chiites d’Arabie saoudite, annoncé lundi par leur chef Abdel Malek al-Houthi après trois mois d’affrontements avec l’armée saoudienne. Le prince et responsable militaire saoudien avait alors mis en doute les intentions pacifiques des rebelles.

"Ils doivent retirer les franc-tireurs"

Le prince Khaled avait rappelé à cette occasion les différents épisodes du conflit depuis 2004 entre les rebelles et l’armée yéménite, disant que les rebelles zaïdites n’avaient pas respecté "plusieurs trêves et accords" avec Sanaa. "S’ils veulent prouver leurs bonnes intentions, ils doivent retirer les franc-tireurs", laisser l’armée yéménite se déployer à la frontière, et éclaircir le sort de six militaires saoudiens disparus, a ajouté le responsable, selon lequel 109 militaires saoudiens ont été tués depuis le début des affrontements entre l’Arabie saoudite et les rebelles le 3 novembre.

______________________________ 2 – Le Figaro avec AFP

Somalie : Attaque des insurgés contre des cibles gouvernementales

En Somalie, les insurgés sont à l’origine de la plus intense journée de combats depuis des mois.Tôt dans la matinée vendredi, ils ont lancé des attaques simultanées contre les forces gouvernementales et des gardiens de la paix. On fait état d’au moins 15 morts.

Un porte-parole des insurgés islamistes a indiqué que cette attaque avait été organisée en réponse au plan des casques bleus et du gouvernement de reprendre le contrôle de Mogadiscio.

Les attaquants ont pris pour cible des bases du gouvernement et des gardiens de la paix de l’Union africaine. La police a indiqué que les forces somaliennes avaient repoussé les insurgés et que les attaques n’étaient pas particulièrement sérieuses. Les habitants ont toutefois indiqué que c’était la plus intense journée de combat depuis le mois d’août.

________________________________ 1 – CyberPress (Canada)

Le Yémen s’entend avec ses «amis»

À Londres, Sanaa promet des réformes économiques en échange de l’appui de la communauté internationale dans sa lutte contre Al-Qaeda.

«Ce qui se passe au Yémen nous touche tous de façon très directe.» Hillary Clinton a résumé ainsi l’importance du sommet sur le Yémen qui s’est tenu hier à Londres. Le pays arabe est devenu la nouvelle ligne de front du terrorisme depuis l’attentat raté contre un vol Amsterdam-Detroit le 25 décembre dernier.

Une vingtaine de pays, dont le Canada, se sont rencontrés dans la capitale britannique pour préparer avec le Yémen un plan d’attaque contre la menace d’Al-Qaeda. La nébuleuse terroriste compterait jusqu’à 300 combattants dans ce pays.

Une approche globale des causes de l’effervescence extrémiste est la clé de la réussite, a constaté le ministre des Affaires étrangères britannique, David Miliband. L’instabilité sociale, économique et politique du pays le plus pauvre du Moyen-Orient en font une véritable poudrière.

«Les dirigeants d’Al-Qaeda cherchent à exploiter l’instabilité où ils le peuvent», a rappelé M. Miliband, en référence notamment à la guerre civile dans le nord du pays et au mouvement souverainiste du Sud.

«Nous reconnaissons que la voie militaire n’est pas la seule solution à tous ses problèmes, a dit de son côté Hillary Clinton. Les Yéménites doivent décider de leur propre avenir.»

Le Yémen a accepté de mettre en oeuvre des réformes économiques proposées par le Fonds monétaire international.

Les pays donateurs du Yémen se réuniront les 22 et 23 février dans le pays voisin, l’Arabie Saoudite. La communauté internationale avait promis plus de 4,7 milliards de dollars américains en 2006. La majeure partie de cette somme se fait toujours attendre.

Environ 45% des 22 millions de Yéménites vivent avec moins de 2$ par jour.

D’autre part, un nouveau groupe de travail baptisé Les Amis du Yémen aidera la république à appliquer ses réformes.

«Le Yémen doit faire plus, a prévenu Mme Clinton. Les États-Unis et les autres pays doivent aussi faire plus, par exemple en l’aidant à sécuriser ses frontières et à promouvoir son unité nationale.»

Le Washington Post a confirmé hier que des unités spéciales de l’armée américaine aident le gouvernement du Yémen à combattre Al-Qaeda. Six des 15 chefs de la cellule auraient été tués.

Clinton et Miliband ont tout de même indiqué hier qu’il n’y avait pas de solution à court terme. «La réunion a été un pas réussi dans ce qui devra être un long chemin», a écrit David Miliband dans son blogue en fin de journée.