12/03/10 (B541) Le Journal de la Flibuste (11 articles en Français)

_______________________ 11 – 24 heures

L’UE neutralise deux embarcations de pirates au large de la Somalie
piraterie

La semaine dernière, une frégate française avait déjà coulé deux bateaux de présumés pirates.

Un bateau-mère avait été repéré à l’aube par une patrouille aéroportée luxembourgeoise, et le bâtiment allemand de guerre Emden s’est alors dirigé à sa rencontre.

A son arrivée, deux autres embarcations ont tenté de prendre la fuite, tandis que leurs équipages jetaient par dessus bord des crochets et des échelles traditionnellement utilisées par les pirates pour procéder à leurs abordages.

Encerclés par hélicoptère, tous les pirates présumés ont finalement rejoint le bateau-mère, une embarcation a été détruite et une autre saisie comme preuve, selon le communiqué.

______________________ 10 – Ria Novosti (Russie)

MondePiraterie: des navires russes font route vers la Somalie (Flotte du Pacifique)

"Le groupe est entré dans le détroit dans la nuit de jeudi à vendredi", a précisé le militaire.

Dans l’océan Indien, le groupe naval aura pour mission d’escorter des convois de navires marchands.

Le groupe placé sous le commandement du capitaine de vaisseau Ildar Akhmerov comprend le grand bâtiment anti-sous-marins Maréchal Chapochnikov, un remorqueur et un navire d’approvisionnement.

Le Maréchal Chapochnikov porte deux hélicoptères embarqué, chacun des bâtiments a à son bord une unité de fusiliers marins.

Trois groupes navals russes se sont déjà relayés au large des côtes somaliennes de janvier à octobre 2009. Ils ont escorté une centaine de navires commerciaux de 26 pays et repoussé plus de 20 attaques de pirates.

______________________ 9 – AltaVista (Maroc) avec AFP

Kenya: casse-tête juridiques au procès des pirates somaliens

Un fusil-kalachnikov rouillé, une poignée de cartouches de 7.62 mm dans un sac plastique sont posées à même le sol de la salle d’audience d’un tribunal de Mombasa (sud-est du Kenya).

Aujourd’hui pourtant, pour le procès de sept pirates somaliens présumés, c’est l’accusation qui est dans le collimateur.

Pour Eliud Lagat, policier kényan et expert en balistique, ces armes sont en état de fonctionner. Son témoignage devant un tribunal de Mombasa (sud-est du Kenya) est immédiatement contesté par la défense.

"Avez-vous enregistré votre déposition auprès de la police?", lui lance l’avocat Francis Kadima. "Vous auriez dû le faire".

"Etes-vous au courant que ces pièces à conviction ont été examinées après le début du procès de l’accusé?", argue le juriste à lunettes. "Saviez-vous que votre rapport servirait à un procès?", martèle-t-il.

"Non", lui répond l’expert, visiblement irrité de cet interrogatoire inattendu.

Les sept suspects ont été arrêtés en février 2009 dans le golfe d’Aden par la marine américaine, peu après une attaque manquée contre un pétrolier, le Polaris.

Les suspects ont été interceptés par le croiseur USS Vella Gulf, et ramenés à terre en mars 2009 à Mombasa.

Ils figurent parmi la centaine de Somaliens, pirates arrêtés en mer et remis aux autorités kényanes par les navires de guerre des principales marines du monde qui luttent contre la piraterie dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.

Le Kenya est le premier pays d’Afrique orientale à avoir accepté de juger des pirates arrêtés en dehors de ses eaux territoriales et il pourrait être bientôt rejoint en cela par les Seychelles.

Mais ces procès sont compliqués par de nombreux obstacles juridiques et les craintes que les droits de la défense pourraient ne pas être respectés.

Les critiques se concentrent sur la crédibilité des preuves, l’absence de témoins, la barrière de la langue et les différences de standards légaux entre les Etats impliqués.

Dans le cas du Polaris, les dépositions des militaires américains qui ont arrêté les sept suspects se résument à un bref exposé de leur arrestation. Selon la loi kényane, les témoignages doivent être circonstanciés au maximum.

La législation stipule également que les suspects doivent être présentés à un juge dans les 24 heures suivant leur arrestation: ce qui n’a été fait qu’un mois plus tard pour les sept Somaliens.

Pour leur défense, ceux-ci affirment être de simples pêcheurs, arrêtés par erreur. Les armes trouvées à bord de leur embarcation? "Tout le monde est armé en Somalie", assure Abshir Salat, qui s’exprime au nom de ses co-accusés.

"Nous ne sommes pas des pirates, juste des pêcheurs, nous n’avons commis aucun crime", affirme M. Salat, dans l’air humide et étouffant de la salle d’audience.

Le Kenya a accepté de juger les pirates somaliens sur la base de la Convention de l’ONU sur le droit de la Mer, d’accords bilatéraux avec l’Union européenne et les USA, et une nouvelle législation maritime, la Merchant Shipping Law.

Avi Singh, avocat et membre de l’association Avocats du monde, conteste cependant la légitimité de ce tribunal. Selon la convention de l’ONU, "la juridiction concernée est celle des pays dont les navires de guerre ont capturé les suspects", affirme M. Singh.

D’autres observateurs s’inquiètent également de l’équité du procès, mettant en avant la corruption notoire de la justice kényane.

"Il est étrange que l’UE et les USA critiquent sans cesse les tribunaux kényans (…) et s’en remettent pourtant si facilement à eux pour condamner des pirates présumés", estime Me Sing.

________________________ 8 – Portail des sous-marins

L’OTAN prolonge jusqu’en 2012 son opération de lutte contre la piraterie au large de la Somalie

Par Rédacteur en chef.

L’OTAN a prolongé jusqu’à la fin 2012 le mandant de sa mission de lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes, a déclaré le porte-parole de l’Alliance, James Appathurai.

James Appathurai a déclaré mercredi à des journalistes que la décision était basée sur "l’évaluation que cette mission apporte une contribution vérifiable à l’augmentation de la sécurité pour les navires et une réduction du taux de réussite des pirates."

Les pirates somaliens ont mené un nombre record d’attaques en 2009. Selon le Centre du Bureau Maritime International, 217 navires ont été attaqués et 47 pris en otage l’an dernier.

En 2008, les pirates avaient lancé 111 attaques, capturant 42 navires.

Près de 20 pays, dont les principaux états-membres de l’OTAN, la Russie, l’Inde, la Chine et plusieurs pays arabes, ont envoyé des bâtiments de guerre dans le golfe d’Aden.

_______________________ 7 – Portail des sous-marins

L’état-major de l’opération Atalante accueille le président somalien

Par Rédacteur en chef.

Le 9 mars, le président, Sharif Sheikh Ahmed, et une délégation de Somalie ont été accueillis par le contre-amiral Peter Hudson, commandant opérationnel de l’opération Atalante.

La délégation a pu visiter les nouveaux bureaux du quartier-général opérationnel. Les détails de l’opération lui ont été présentés avant de visiter le centre opérationnel.

Le président somalien Sharif Sheikh Ahmed a pu rencontrer plusieurs membres de l’état-major.

Le président somalien a semblé impressionné par le quartier-général et le professionnalisme de l’équipe européenne. Il a salué les efforts de la communauté internationale au large de son pays. Il a poursuivi en indiquant qu’une “solution permanente devait être trouvée” pour résoudre le problème de la piraterie.

________________________ 6 – Ria Novosti (Russie)

Piraterie: navires russes et français coopèrent dans le golfe d’Aden

Les bâtiments de guerre russes et français participant à la lutte contre la piraterie au large de la Somalie procèdent à un échange d’informations pour mieux coordonner leurs activités, a confié mercredi à RIA Novosti le chef d’état-major de la Marine française, l’amiral Pierre-François Forissier.

En novembre 2008, l’Union européenne a lancé une opération navale visant à neutraliser les pirates somaliens dans le golfe d’Aden. Cette opération – la première du genre dans l’histoire de l’Union européenne – a été baptisée Atalante. Outre des navires d’Etats membres de l’UE, elle réunit des bâtiments de guerre indiens, chinois et russes.

L’amiral estime que les principaux obstacles gênant la coopération russo-française aux larges des côtes somaliennes ne revêtent pas un caractère technique, mais juridique.

Selon M. Forissier les flottes russe et française figurent parmi les plus grandes du monde. Cependant, aussi importantes que soient les forces navales d’un pays, elles ne sont pas en mesure de garantir seules la sécurité de la navigation. D’où la nécessité de coopérer.

La Russie est actuellement représentée dans le golfe d’Aden par un groupe de navires, dont l’escorteur Neoustrachimy (Intrépide) rattaché à la Flotte de la Baltique. Il sera bientôt relayé par un groupe de navires de la Flotte du Pacifique, comprenant le grand bâtiment anti-sous-marin Marchal Chapochnikov, un remorqueur et un navire-ravitailleur. Un commando de fusiliers marins se trouve également à bord des navires.

__________________________ 5 – Le Figaro avec AFP

Piraterie: 8 Somaliens condamnés

Huit Somaliens arrêtés en novembre 2008 par un bâtiment britannique dans le Golfe d’Aden ont été condamnés pour piraterie à 20 ans de réclusion par une juridiction de Mombasa, au Kenya. Le Kenya est le premier pays d’Afrique orientale à avoir accepté de juger des pirates arrêtés en dehors de ses eaux territoriales et il devrait être bientôt rejoint en cela par les Seychelles.

Le juge kényan Lilian Mutende a rappelé que la piraterie était passible de la prison à perpétuité, mais il a retenu une peine de 20 ans de détention contre les accusés, "parce qu’ils sont jeunes et qu’ils ont charge de famille". Les huit hommes avaient été arrêtés le 11 novembre 2008 par un bâtiment britannique des forces navales de l’Otan déployées dans le Golfe d’Aden, le HMS Cumberland, après un échange de tirs au cours duquel deux pirates présumés avaient été tués.

Les hommes, lourdement armés, se trouvaient à bord d’une embarcation soupçonnée d’avoir tenté d’aborder peu auparavant un bateau danois, le MV Powerful. L’avocat des accusés a annoncé son intention de se pourvoir en appel, arguant notamment du fait qu’une juridiction kényane n’était pas compétente pour juger des faits reprochés à ses clients.

__________________________ 4 – Clicanoo

Les pirates somaliens se rapprochent de Madagascar

Vendredi dernier, le UBT Ocean, un chimiquier norvégien battant pavillon des îles Marshall est attaqué par des pirates et détourné en direction de la Somalie alors qu’il naviguait à 740 km au nord de Madagascar.

"Le capitaine du navire nous a appelés tôt ce matin et nous a dit : Nous avons des pirates à bord. Très vite, ensuite, nous avons perdu tout contact avec le bateau", déclarait un directeur de Broevigtank, Svenn O. Pedersen. L’UBT Ocean faisait route de Fujairah, aux Émirats arabes unis, vers Dar es Salaam, en Tanzanie, avec 21 membres d’équipage lorsqu’il a été abordé. Le chimiquier avait choisi exprès une route très au sud de la zone où sévissent habituellement les pirates.

Depuis qu’il est entre les mains des pirates, le navire fait route vers le Nord en direction de la Somalie, mais sa position n’est plus connue. Cette attaque à proximité relative des côtes de la Grande Ile inquiéte les autorités malgaches.

“Le navire a été attaqué dans une zone internationale, précise un haut responsable du Centre d’information et d’opérations maritimes dans les colonnes de l’Express de Madagascar. Il faut cependant noter que c’est la première fois que les pirates sévissent aussi près de nos côtes. Les forces navales malgaches risquent d’être impuissantes face aux menaces des pirates somaliens.

Elles ne comptent en tout et pour tout que six vedettes rapides, un patrouilleur et 350 hommes. Depuis l’adoption par Le Conseil de l’Union Européenne en novembre 2008 d’une action commune concernant la mise en place d’une opération militaire, Atalante visant à la protection des navires vulnérables naviguant dans le golfe d’Aden et au large des côtes de Somalie, ainsi qu’à la dissuasion, à la prévention et à la répression des actes de piraterie et des vols à main armée au large de ces côtes, les pirates n’ont cessé de s’éloigner de leurs bases arrières.

Des actions non confirmées auraient eu lieu au large des Comores. Dans ses conseils aux navigateurs, la Marine nationale met en garde : "Il n’y a plus de route ’’sûre’’ pour un transit ou une activité de pêche dans le bassin est somalien borné : à l’Ouest par les côtes africaines de Tanzanie / Kenya / Somalie ; à l’Est par un axe nord-Madagascar / les Seychelles / Bombay ; au Sud par la latitude 13°00S et au Nord par la latitude 15°00N."

__________________________ 3 – Radio-Chine

Des pirates somaliens détourne un navire de pêche kényan

Des pirates somaliens ont détourné un navire de pêche kényan comptant à son bord 16 membres d’é quipage dans l’océan Indien au large de la Somalie, a annoncé mardi un officiel de la marine régionale.

Andrew Mwangura, coordinateur du Programme d’assistance aux marins en Afrique de l’est (SAP), a indiqué que le Sakhoba a été d étourné la semaine dernière mais que les informations concernant cette attaque n’ont été reçues que mardi.

"Le navire de pêche a été détourné la semaine dernière mais nous avons reçu l’information mardi. On ne sait pas encore quand le navire a été détourné, mais il semblerait que c’était dans les eaux kényanes", a déclaré M. Mwangura à Xinhua par téléphone de Mombasa.

Cependant, l’Union européenne a indiqué dans un communiqué que le navire de pêche battant pavillon kényan a été détourné à 400 milles nautiques (740 km) à l’est de Dar es Salaam.

"Le Sakhoba se dirige vers (le village côtier somalien de) Haradere et l’EU Navfor continue de surveiller la situation", a indiqué le communiqué.

D’après M. Mwangura, le navire compte 10 Kényans, un capitaine espagnol, un ingénieur polonais, deux Sénégalais, un Namibien et un Cap-verdien. D’après les informations obtenues, le navire a été enregistré pour la dernière fois en Espagne il y a trois ans.

Environ 25.000 navires traversent chaque année le Golfe d’Aden, au large de la côte nord de la Somalie.

__________________________ 2 – Le Figaro avec AFP

Piraterie/Somalie: un navire capturé

Des pirates somaliens présumés ont capturé un bateau de pêche battant pavillon kényan avec 16 membres d’équipage à bord et qui pourrait être utilisé comme "bateau-mère" pour lancer de nouvelles attaques dans l’océan Indien, apprend-on mardi de sources maritimes.

Andrew Mwangura, le responsable de la branche kényane d’un programme d’assistance aux marins, a indiqué que le MV Sakoba était commandé par un capitaine espagnol et que les 15 autres marins à bord étaient originaires du Kenya, de Pologne, du Sénégal, du Cap-Vert et de Namibie. "Le navire a été capturé dans les eaux au large du Kenya et des Seychelles la semaine dernière", a-t-il expliqué.

L’opération européenne de lutte antipiraterie Atalante a confirmé dans un communiqué que le navire était actuellement aux mains des pirates et faisait route mardi vers Harardhere, un de leurs repaires sur la côte est de la Somalie.

Le porte-parole d’Atalante John Harbour a expliqué que l’identité et la nationalité du propriétaire du bateau étaient incertaines et a averti qu’il pourrait être utilisé comme "bateau-mère", ces navires qui permettent aux pirates de mettre à l’eau en plein milieu de l’océan leurs embarcations rapides pour partir à l’assaut de nouvelles cibles.

"Nous ne savons pas qui est le propriétaire du navire. Nous savons qu’en 2007, il était propriété (d’une société) espagnole", a expliqué M. Harbour. "En fait, ce navire a pu être utilisé par les pirates comme bateau-mère".

La Confédération patronale espagnole de la pêche (Cepesca) a pour sa part indiqué dans un communiqué que l’armateur du navire était un Kényan tandis que le ministère des Affaires étrangères espagnol soulignait que "le seul point de connexion avec l’Espagne est que le capitaine est espagnol".

__________________________ 1 – Ouest-France

À la chasse aux pirates dans le golfe d’Aden

Depuis le début du mois, malgré le plan de lutte européen, la piraterie a repris au large de la Somalie. Les commandos de la Marine nationale viennent d’intercepter trente-cinq pirates somaliens en deux jours. Embarquement à bord de la frégate Germinal, qui patrouillait dans le golfe d’Aden, juste avant la reprise des attaques.

Golfe d’Aden. Correspondance

La chaleur sur le pont est écrasante. Les jumelles à la main, François Majouffre, le commandant de la frégate de surveillance Germinal, gagne l’aileron de la passerelle. « Il n’y a pas beaucoup de houle, la mousson est finie. Un vrai temps de pirates. » Mais pour l’instant, aucune embarcation suspecte sur le radar des veilleurs.

Ce bâtiment de la Marine nationale, avec ses 90 hommes d’équipage, a appareillé de Djibouti pour une semaine de patrouille dans le rail de navigation sécurisé, entre la Somalie et le Yémen, mis en place en 2008. « Nous allons patrouiller dans la zone attribuée par l’État-major d’Atalante, la force européenne de lutte anti-piraterie. » Un endroit ultra-stratégique : une grosse partie du trafic à destination des ports européens, conteneurs en provenance de Chine ou hydrocarbures de la péninsule arabique, transite par le golfe d’Aden.

« Depuis 2005, il y a une nette recrudescence des attaques pirates, explique le commandant Majouffre. Ils partent des ports du nord de la Somalie, à bord de petites embarcations, souvent d’anciens bateaux de pêche ou des skiffs (embarcations bricolées). » Ils sont armés de grappins, d’échelles et d’armes automatiques. Les navires attaqués sont contraints de se dérouter vers des mouillages devant la côte somalienne. La négociation pour la rançon commence. Elle peut durer des mois et les montants exigés se chiffrent en millions de dollars. La communauté internationale a réagi pour contrer cette menace. Une vingtaine de pays assurent une présence militaire et échangent leurs informations. La France fait tourner, à tour de rôle, ses bâtiments de guerre.

La radio de la passerelle crépite. Un peu plus à l’est, la frégate néerlandaise Evertsen signale une petite embarcation qui dérive en direction du Germinal. L’hélicoptère du bord, Panther, part en éclaireur. Les veilleurs s’équipent en gilets pare-balles, les mitrailleuses sont armées. L’équipe d’intervention se réunit autour de Jean-Michel Bédouret, le capitaine d’armes. Cet ancien commando marine donne les instructions aux hommes chargés d’inspecter le bateau suspect. « Nous ne savons pas sur quoi nous allons tomber. Ici, les embarcations pirates se fondent parmi la flottille traditionnelle de pêche et de petits cargos. Il faut pouvoir parer à toutes les éventualités. »

À bord de la barque, un radeau de fortune, pas de pirates, mais une quarantaine de migrants entassés. Ils ont quitté la Somalie pour le Yémen. Le commandant Majouffre secoue tristement la tête. « Il y en a des centaines comme ça. Combien arriveront à traverser le bras de mer ? On ne sait pas… » Les hommes du Germinal vont passer huit heures à les aider à réparer leur petit moteur.

Prochaine mission, l’escorte d’un navire de commerce qui pourrait attirer la convoitise des pirates. « Nous faisons notre maximum pour être vigilant, confie le commandant Majouffre, mais c’est difficile d’être partout : la zone du bassin somalien est vaste. Nous sommes surtout inquiets pour la zone à l’ouest de la Somalie, vers les Seychelles. »

Des équipes de protection embarquées à bord des thoniers français ont déjà tiré plusieurs coups de semonce. Pétrolier-ravitailleur de la Marine française, Somme, à bord duquel se trouvait l’amiral commandant la zone de l’océan indien, a même été attaqué une nuit. Les pirates avaient confondu le bâtiment militaire avec un pétrolier civil, une de leurs cibles privilégiées. Appréhendés par les commandos marine, ils ont été remis quelques jours plus tard aux autorités du Puntland, région à peu près stable, qui forme la pointe de la Somalie.

L’Europe a décidé de renforcer les moyens de l’opération Atalante. Mais le coeur du problème est à terre. La misère et le chaos régnant en Somalie depuis près de vingt ans favorisent la piraterie. « Comme tout le monde, nous souhaitons qu’une solution pérenne soit trouvée à terre », conclut le commandant Majouffre.

En attendant, en mer, la situation reste tendue. L’impressionnant quadrillage militaire du golfe d’Aden n’effraie pas certains pirates. Depuis quelques semaines, la météo est plus clémente. Les attaques ont repris dans le golfe d’Aden et au large des Seychelles toujours selon la même méthode. Depuis le 5 mars, la frégate française Nivôse a intercepté trente-cinq pirates. Avec l’aide combinée du navire amiral italien Etna et d’un avion espagnol, quatre bateaux-mères de pirates ainsi que six petites embarcations ont été capturés.

Caroline BRITZ