16/03/10 (B542) Nouvelles de Somalie (5 articles en Français)

_______ 5 – Quotidien du Peuple (Chine) avec XINHUA

L’UA salue l’accord de partage de pouvoir signé entre le gouvernement somalien et un groupe islamiste

La Commission de l’Union africaine (UA) a salué lundi l’accord de partage du pouvoir conclu dans la capitale éthiopienne d’Addis Abeba par le gouvernement fédéral de transition de Somalie (TFG) et un important groupe islamiste modéré.

La commission de l’organisation régionale a déclaré dans un communiqué que la signature de cet accord, après un an de mandat du gouvernement, était un témoignage clair de la détermination continue du TFG à tendre la main à ceux qui restent encore extérieurs au processus de paix de Djibouti, dans la perspective d’ élargir la portée de la réconciliation entre les différents interlocuteurs somaliens.

La mise en oeuvre de cet accord exigera beaucoup de détermination et de volonté des deux parties pour veiller au respect constant de l’esprit comme de la lettre de cet accord, d’ une manière qui garantisse que les bénéfices attendus pour tous, en particulier en ce qui concerne la situation de sécurité et la capacité du TFG à étendre sa présence dans tous le pays pour y apporter les bienfaits de la paix et les services sociaux à la population, ajoute ce communiqué.

À cet égard, la Commission de l’UA, tout en saluant cet accord, réaffirme son soutien inflexible au TFG et s’engage à aider le gouvernement à mettre en oeuvre son programme de paix et de sécurité, ainsi que sa mission de transition et ses autres tâches visant à ramener le pays à la normale.

À cette même occasion, la Commission de l’UA réitère son appel à tous les groupes encore extérieurs au processus de Djibouti, et en particulier aux groupes armés, à renoncer à la violence contre le TFG et la population somalienne pour rallier le processus de paix.

La signature de cet accord est un signe clair du désir des Somaliens à mettre fin à la crise dans laquelle leur pays est plongé depuis si longtemps. Il est également un signe d’espoir pour la Corne de l’Afrique, et même pour tout le continent et la communauté internationale, indique l’UA dans un communiqué.

Le gouvernement somalien a signé lundi un accord de partage de pouvoir avec le groupe connu sous le nom d’Ahlu Sunnah Waljama, aux prises avec le mouvement islamiste Al-Shabab.

Cet accord survient après des mois de négociations secrètes entre les deux parties.

Jean Ping, président de la Commission de l’UA, a présidé cette cérémonie, à laquelle assistaient également des ministres, des commissaires, des ambassadeurs et d’autres dignitaires, dont le Premier ministre du TFG somalien Omar Abdirashid Shrmarke.

_____________________ 4 – Centre Info ONU

La Somalie passe du statut d’Etat en faillite à celui d’État fragile, estime l’ONU

Le Représentant spécial des Nations Unies pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah, a félicité aujourd’hui le Gouvernement fédéral de transition et le mouvement Ahlu Sunna Wal Jama’a après la signature officielle d’un accord, au Siège de l’Union africaine, qui engage les deux parties, dans l’esprit de l’Accord de Djibouti, à coopérer pleinement en vue de la paix et la réconciliation.

«En remerciant toutes les parties et ceux qui ont contribué à cet accord, j’invite tous les amis de la Somalie à s’adapter à une nouvelle réalité, la renaissance de l’Etat somalien », a-t-il déclaré dans un communiqué publié à Nairobi.

« Je vais répéter ce que j’ai dit auparavant, que je crois fermement que la Somalie est en train de passer d’un Etat en faillite à un Etat fragile », a ajouté Ahmedou Ould-Abdallah.

« Je suis convaincu que d’autres rapprochements entre les Somaliens vont suivre bientôt. L’ancienne barrière à la stabilité en Somalie est lentement en train d’être abattue », a-t-il assuré.

Il a exprimé sa reconnaissance envers l’Union africaine, la Ligue des États arabes, l’Union européenne, la Norvège et les États-Unis « pour leur rôle important », ainsi qu’envers « les États membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et surtout pour le président éthiopien pour leur engagement et leurs efforts dans cette entreprise ».

« L’accord est un succès pour les deux parties et démontre que les choses peuvent changer et changent en effet en Somalie », a insisté M. Ould-Abdallah.

L’accord a été conclu dans le cadre du processus de paix de Djibouti et fait suite à une déclaration signée entre le gouvernement et Ahlu Sunna Wal Jama’a le 21 Juin 2009, à Nairobi, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies.

____________________ 3 – Romandie News (Ch) avec AFP

Somalie: accord entre le gouvernement et une faction d’un mouvement soufi

Le gouvernement somalien de transition (TFG) et une faction d’un groupe armé soufi, Ahlu Sunna wal Jamaa (ASWJ) ont signé lundi à Addis Abeba un accord de coopération sous le parrainage de l’Union africaine (UA) et de l’Ethiopie, a constaté un correspondant de l’AFP.

L’accord, qui prévoit la mise en place d’une stratégie commune de lutte contre les insurgés shebab en Somalie, a été paraphé en fin d’après-midi par le vice-Premier ministre somalien, Abdurahman Haji Adan Ibbi, et l’un des chefs spirituels d’ASWJ, Sheikh Mohamud Moalim Hassan.

« Nous nous sommes engagés à partager le pouvoir », a commenté à l’issue de la cérémonie de signature le Premier ministre somalien, Omar Abdirashid Ali Sharmarke.

« Selon cet accord, ils (ASWJ) se verront octroyer au sein du gouvernement cinq ministères qui restent à définir. Nous établirons un comité conjoint pour discuter de ces postes », a précisé M. Sharmarke.

Interrogé sur de futures responsabilités d’ASWJ au sein du ministère de la Défense, le Premier ministre a assuré que le groupe soufi se verrait confier le poste « chef d’état-major adjoint ».

Au cours des dernières semaines, plusieurs factions au sein d’ASWJ ont cependant exprimé leur opposition à cet accord, dont il était difficile lundi d’évaluer la véritable portée sur le terrain.

Ahlu Sunna wal Jamaa, ou « les Compagnons du prophète », a été fondé en 1991 pour protéger l’islam soufi somalien, traditionnellement modéré, de l’influence grandissante du wahhabisme venu du Golfe. Le groupe a pris les armes en 2009 après la destruction par les shebab de plusieurs mausolées de célèbres soufis.

Ahlu Sunna est particulièrement implanté dans la région de Galgudud (centre de la Somalie), où il combat avec efficacité contre les shebab.

Selon un dernier rapport du Groupe de contrôle de l’ONU sur la Somalie (Monitoring group), les milices claniques y opérant sous la bannière d’Ahlu Sunna « se sont révélées beaucoup plus efficaces que le TFG, infligeant de sérieux revers aux shebab ».

Ses détracteurs affirment que le mouvement soufi est une marionnette de l’Ethiopie, mise en place par Addis Abeba pour suppléer au départ des troupes éthiopiennes en janvier 2009.

Cet accord intervient alors que le TFG annonce depuis fin 2009 une offensive majeure contre les shebab à Mogadiscio, mais également dans le centre-sud du pays sous leur contrôle, où l’implication d’Ahlu Sunna serait alors cruciale.

« J’espère que cette signature aura une influence positive sur tout le processus de réconciliation en Somalie », a commenté le président de la commission de l’UA, Jean Ping.

L’UA, qui a participé aux négociations sur cet accord, dispose à Mogadiscio d’une force de paix de 5.000 hommes, burundais et ougandais, qui interviennent en soutien au TFG.

« Ahlu Sunna est prêt à s’engager au sein du TFG (…) et à combattre le terrorisme », au terme de cet accord qui « vise à sauver le peuple somalien et à assurer le respect de l’Islam », a expliqué pour sa part cheikh Mahmoud Sheikh Hassan.

__________________ 2 – Angola Press

Une cinquantaine de morts dans de violents combats à Mogadiscio

Une cinquantaine de personnes ont été tuées ces deux derniers jours dans la capitale somalienne lors de combats opposant les forces gouvernementales aux rebelles islamistes des Shebab, qui contrôlent une grande partie du pays.

Les combats entre les forces gouvernementales et les rebelles islamistes du mouvement Chabaab ont fait 54 morts et 140 blessés en 48 heures à Mogadiscio, a-t-on appris jeudi de source médicale.

Selon Ali Yassine Ged, vice-président de l’ONG Elman, ce bilan pourrait s’alourdir au vu de l’intensité des échanges de tirs à l’arme lourde, qui ont entraîné l’exode de centaines de civils.

Le maire de la capitale somalienne, Abdirissak Mohamed Nour, a assuré que les forces gouvernementales s’étaient bornées jusque-là à résister aux rebelles mais qu’elles allaient passer à l’offensive et il a invité les civils des zones concernées à les fuir.

Le ministre somalien de la Défense, le cheikh Youssouf Mohamed Siad, a déclaré à Reuters que les forces gouvernementales avaient capturé la plupart des bastions des islamistes dans le nord de la capitale.

Le mouvement Chabaab, milice qui passe pour être liée à Al Qaïda, contrôle la majeure partie du sud et du centre du pays.

_________________ 1 – Quotidien du Peuple avec XINHUA

La situation à Mogadiscio reste stable mais tendue

Après trois jours de combats intenses entre combattants islamistes et forces du gouvernement somalien soutenues par les soldats de l’Union africaine, la capitale somalienne est restée dimanche relativement stable malgré des tensions.

Outre les fusillades sporadiques habituelles et les obus occasionnels, pour les habitants de Mogadiscio la vie se poursuite « normalement ».

Les commerces rouvrent au fur et à mesure et les véhicules comme les bus et les voitures privées osent s’aventurer dans les rues qui étaient encore désertées la veille. Même les enfants se rendent à l’école.

« Nous devons vivre notre vie aussi normalement que possible car nous ne pouvons pas arrêter de vivre comme ça jusqu’à ce chacun d’entre nous meurt », a déclaré Mohamed Isse, habitant de Mogadiscio, à Xinhua.

Les combats qui commencé mercredi dernier ont été intenses ces deux derniers jours avec un bilan d’une centaine de morts et de plus de 150 blessés.

Des centaines de familles ont fui les quartiers du nord de la capitale où se sont déroulés les combats les plus violents. Les nouveaux déplacés ont rejoint le million d’habitants qui vit dans des camps de déplacés internes après avoir fui leurs maisons pendant le pic du conflit à Mogadiscio en 2007.

Les groupes islamistes et les officiels du gouvernement somalien ont promis de poursuivre les combats. Le gouvernement somalien veut reprendre le contrôle de la capitale où seuls quelques blocs sont protégés par les 5000 soldats de l’Union africaine.

Les rebelles islamistes, qui contrôlent une grande partie du sud et du centre de la Somalie, ont affirmé vouloir en « finir » avec le gouvernement somalien et conduire les forces étrangères en dehors de la Somalie.

Mogadiscio est le théâtre d’un long conflit qui était à l’ origine principalement claniques, mais qui depuis quelques temps prend un tournant religieux.

Les combats de ces derniers jours à Mogadiscio font partie des plus violents et malgré la relative stabilité, les parties en conflit semblent déterminées à poursuivre leur mission jusqu’à ce qu’elle soit menée à bien.