16/04/10 (B546) Yémen Express (3 articles en Français)

__________________________ 3 – Le Figaro avec AFP

Tirs rebelles contre un avion au Yémen

Des rebelles chiites ont tiré hier en direction d’un avion militaire dans le nord du Yémen sans l’atteindre, en violation du cessez-le-feu, a affirmé aujourd’hui un porte-parole officiel yéménite.

Le porte-parole de la Haute commission de sécurité chargée de mettre en oeuvre la trêve, a précisé que les tirs avaient visé hier matin un avion de type Antonov au-dessus de la ville de Saada, à 240 km au nord de Sanaa, qui était le bastion des rebelles. L’appareil effectuait un vol de routine et transportait des officiers de l’armée et des responsables de la région nord, a ajouté le porte-parole cité par l’agence officielle Saba.

Il a mis en garde contre ce qu’il considère comme une "grave violation" du cessez-le-feu intervenu le 12 février après six mois de combats contre l’armée et les rebelles chiites, connus aussi sous le nom de Houthis. Les deux parties ont parlé ces dernières semaines de plusieurs violations de part et d’autre de la trêve qui tient malgré tout.

__________________________ 2 – Le Figaro avec AFP

Yemen: manifestations de l’opposition

Des milliers de personnes ont manifesté aujourd’hui à l’appel de l’opposition yéménite à Sanaa et à Taez pour protester contre la politique économique du gouvernement et la répression dans le sud du pays.

Près de dix mille personnes se sont rassemblées dans un stade à Sanaa, scandant "non à la faim et à l’intimidation", au milieu de strictes mesures de sécurité, selon un correspondant de l’AFP sur place.

A Taez, à environ 200 km au sud de Sanaa, des milliers de personnes ont manifesté devant le siège du gouvernorat de la province, pour protester contre une récente décision des autorités de majorer de 15% les taxes sur 71 produits, dont des produits de base, ce qui a provoqué une flambée des prix.

Dans un communiqué, les partis de l’opposition regroupés au sein de la "Rencontre commune" ont dénoncé "les mesures économiques prises par le gouvernement, qui ont abouti à une dégradation effroyable des conditions de vie et laissent craindre une famine généralisée".

Ils ont demandé "l’arrêt des violations quotidiennes à l’encontre des partisans du mouvement sudiste" et appelé à mettre fin "aux mesures militaires et à la loi d’urgence imposée de facto dans le sud du pays", et à "lever le siège imposé aux localités des provinces de Daleh et Lahej".

Le Sud-Yémen, qui était un Etat indépendant jusqu’en 1990, est le théâtre d’actes de violences sur fond de mécontentement populaire, les habitants s’estimant l’objet de discriminations et disant ne pas bénéficier d’une aide économique suffisante du pouvoir central.

L’opposition demande par ailleurs aux autorités de "n’adopter aucun amendement de la Constitution qui porterait atteinte aux libertés, au système pluraliste et au principe d’alternance pacifique du pouvoir".

Le président Ali Abdallah Saleh a proposé un amendement constitutionnel qui renforcerait ses pouvoirs et modifierait le système électoral en vigueur, en introduisant la proportionnelle.

Par ailleurs, des manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes du sud comme tous les jeudis, décrété "Journée du détenu" par le "Conseil de la révolution pacifique dans le sud du Yémen", coalition de mouvements sudistes dont certains appellent à la sécession et d’autres à une fédération nord-sud.
Selon une source hospitalière, deux personnes ont été blessées lorsque la police a dispersé des manifestants à Daleh, usant d’armes à feu et de bombes lacrymogènes.

Les manifestants ont riposté en lançant des pierres.

Quelque 400 militants sudistes seraient détenus, selon le mouvement.

____________________________ 1 – AFP

Yémen: les autorités réaffirment qu’elles traquent l’imam radical Aulaqi

Les autorités yéménites ont une nouvelle fois assuré jeudi dans un communiqué qu’elles traquaient l’imam radical yéménite Anwar al-Aulaqi, que les Etats-Unis cherchent à éliminer pour ses liens présumés avec Al-Qaïda.

"Les autorités yéménites traquent actuellement Anwar al-Aulaqi, qui est accusé d’être lié à Al-Qaïda et à des personnes impliquées dans des actes terroristes et d’avoir incité à des actes terroristes", a affirmé un communiqué mis en ligne sur le site internet du ministère de la Défense, 26sep.net.

"Si le Yémen reçoit des preuves des Etats-Unis sur la culpabilité de Aulaqi, il agira conformément à la Constitution et aux lois yéménites", a ajouté le communiqué.

Le 12 avril, le vice-Premier ministre aux Affaires de la Défense et de la sécurité, Rached Mohammed al-Alimi, avait déjà affirmé, sur le même site, que Aulaqi était "pourchassé pour être arrêté".

Le Yémen n’est pas lié aux Etats-Unis par un accord d’extradition.

Un responsable antiterroriste américain avait confirmé à l’AFP le 7 avril que l’administration Obama avait donné son feu vert à l’élimination de l’imam Aulaqi, un ressortissant des Etats-Unis installé au Yémen.

Le communiqué du ministère de la Défense a souligné que Aulaqi était visé par un raid mené par l’aviation yéménite le 24 décembre dernier contre un lieu abritant une réunion de membres d’Al-Qaïda à Chabwa (est du Yémen), qui avait fait 34 morts.

L’imam, soupçonné d’être lié à l’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), avait entretenu une correspondance par courriels avec le commandant américain Nidal Hassan qui a tiré en novembre 2009 sur des soldats à Fort Hood (Texas), faisant 13 morts. Il avait ensuite dit approuver cette attaque.

Il avait par ailleurs affirmé en février dans une interview à Al-Jazira que le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, accusé d’avoir tenté de faire exploser le vol Amsterdam-Detroit le 25 décembre, était son "disciple", mais qu’il n’avait pas lancé de fatwa (avis religieux) lui demandant de commettre cet attentat.

L’imam avait appelé le mois dernier dans un message audio les musulmans américains à se rebeller contre leur gouvernement.

Le père d’Anwar al-Aulaqi avait proposé le 12 avril à Washington de cesser de traquer son fils affirmant qu’en échange celui-ci cesserait ses déclarations anti-américaines.

"Que Washington cesse de traquer mon fils pour le capturer ou le tuer, et Anwar cessera de faire des déclarations ou des discours anti-américains", a affirmé Nasser al-Aulaqui dans des propos rapportés par la chaîne de télévision satellitaire Al-Jazira.

Nasser al-Aulaqi est un ancien ministre yéménite de l’Agriculture et ancien recteur de l’université de Sanaa.