10/06/10 (B555) Yémen Express (10 articles en Français)

________________________ 10 – HNS Info

Les clichés de missiles et de bombes en grappe montrent du doigt le rôle des États-Unis dans une attaque meurtrière au Yémen

Amnesty International a diffusé des photographies d’un missile de croisière de fabrication américaine qui transportait des bombes à sous-munitions, prises semble-t-il à la suite d’une attaque contre un camp d’entraînement présumé d’Al Qaïda au Yémen qui a tué 41 civils, dont 14 femmes et 21 enfants.

L’attaque du 17 décembre 2009 contre le village d’al Maajala, dans le gouvernorat d’Abyan, dans le sud du Yémen, a fait 55 victimes, dont 14 membres présumés d’Al Qaïda.

« Une frappe militaire de cette nature contre des militants présumés, sans tenter de les arrêter, est pour le moins illégale. Au regard du grand nombre de femmes et d’enfants victimes de cette attaque, il est clair qu’elle était totalement irresponsable, notamment lorsque l’on sait que des bombes à sous-munitions ont probablement été employées », a indiqué Philip Luther, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

Le gouvernement du Yémen a revendiqué l’entière responsabilité de l’attaque contre al Maajala, dans le district d’al Mahfad, dans le gouvernorat d’Abyan, où Al Qaïda aurait installé un camp d’entraînement.

Peu après cette frappe, des médias américains ont relayé des déclarations qui émaneraient de sources anonymes au sein du gouvernement des États-Unis, selon lesquelles des missiles de croisière américains avaient été tirés sur ordre du président contre deux sites présumés d’Al Qaïda au Yémen.

« À la lumière des preuves fournies par ces photographies, le gouvernement américain doit dévoiler le rôle qu’il a joué dans l’attaque contre al Maajala et tous les gouvernements impliqués doivent indiquer quelles mesures ils ont prises pour éviter les victimes inutiles », a estimé Philip Luther.

Les photographies permettent d’identifier avec certitude les débris du missile, qui proviendraient de la charge, du milieu et de l’arrière du corps, ainsi que des sections de propulsion d’un missile de croisière terrestre BGM-109D Tomahawk.

Ce type de missile, tiré à partir d’un navire de guerre ou d’un sous-marin, est conçu pour porter une charge de 166 bombes à sous-munitions (petites bombes) qui explosent chacune en plus de 200 fragments d’acier tranchants pouvant causer des blessures dans un rayon de 150 mètres. Une substance incendiaire contenue dans la minibombe disperse également des fragments de zirconium destinés à mettre le feu aux objets inflammables se trouvant à proximité.

Une autre photographie, prise semble-t-il une demi-heure après les autres, montre une sous-munition – qui n’a pas explosé – de type BLU 97 A/B, que transportent les missiles BGM-109D. Il semble que seules les forces américaines détiennent ces missiles et il est peu probable que les forces armées du Yémen soient en mesure d’en utiliser.

Amnesty International a réclamé au Pentagone des informations sur l’implication des forces américaines dans l’attaque d’al Maajala et les précautions prises en vue de limiter les morts et les blessés. Elle n’a pas encore reçu de réponse.

« Amnesty International est vivement préoccupée par les éléments tendant à prouver que des bombes à sous-munitions ont été employées au Yémen, lors même que la plupart des États à travers le monde s’engagent à interdire complètement ces armes, a indiqué Mike Lewis, chercheur sur le contrôle des armes à Amnesty International.

« Les bombes à sous-munitions ont des effets non discriminants et les minibombes qui n’ont pas explosé sont une menace pendant des années pour la vie et les moyens de subsistance des populations. Tous les gouvernements qui en utilisent doivent de toute urgence fournir une aide afin de neutraliser les bombes n’ayant pas explosé. »

Ni les États-Unis ni le Yémen n’ont encore signé la Convention sur les armes à sous-munitions, traité visant à interdire totalement ces armes qui doit entrer en vigueur le 1er août 2010.

La commission parlementaire yéménite qui a enquêté sur l’attaque du 17 décembre 2009 a conclu en février que 41 personnes décrites comme des civils avaient trouvé la mort. Dans son rapport, elle a déclaré qu’à son arrivée sur les lieux à al Maajala, elle avait constaté que « toutes les maisons et ce qu’elles contenaient avaient brûlé ; il ne restait que des traces de meubles ».

Elle a « remarqué des traces de sang des victimes et plusieurs cratères dans le sol dus au bombardement […] ainsi que plusieurs bombes n’ayant pas explosé ». L’un des survivants a raconté à la commission que les membres de sa famille, tués alors qu’ils n’avaient commis aucun crime, dormaient lorsque les missiles ont frappé, dans la matinée du 17 décembre 2009.

Dans son rapport, la commission parlementaire a recommandé au gouvernement du Yémen d’ouvrir une information judiciaire sur cette attaque et de traduire en justice les responsables présumés de la mort des civils. À la connaissance d’Amnesty International, rien n’a été fait.

La commission a relayé des déclarations des autorités du gouvernorat d’Abyan, selon lesquelles 14 membres présumés d’Al Qaïda avaient péri lors de l’attaque, tout en ajoutant qu’elle n’était pas en mesure d’obtenir des informations le confirmant et que les autorités d’Abyan lui avaient fourni l’identité d’une seule de ces 14 personnes.

Tomahawk aurait transporté des bombes en grappe 166 BLU 97, conçues pour se disperser sur un large périmètre, frappant sans discrimination lorsqu’elles sont employées dans des zones civiles. En outre, beaucoup n’explosent pas lors de l’impact, comme le montre cette photographie, mais un mouvement risque de les déclencher par la suite, ce qui constitue un danger pour les populations pendant des mois voire des années après les attaques.

________________________ 9 – Le Figaro avec AFP

Yémen/combats : dix soldats blessés

Dix soldats yéménites ont été blessés aujourd’hui lors d’affrontements avec des partisans d’un activiste recherché d’al-Qaida près de Marib (est), ont indiqué des sources tribales et médicales.

Selon des sources tribales, l’armée a attaqué la maison de Hassan Abdallah Saleh al-Ouqaily, qui figure sur la liste des personnes les plus recherchées au Yémen pour ses liens avec al-Qaida, à al-Himma (190 km à l’est de Sanaa), mais l’activiste ne s’y trouvait pas. Des affrontements ont éclaté entre les soldats et des partisans d’Ouqaily, au cours desquels dix militaires ont été blessés, selon des sources médicales.

Ouqaily est accusé d’avoir tué le 5 juin un colonel de l’armée yéménite et deux soldats près de Marib (est) dans une attaque contre leur convoi qui était en route pour la zone pétrolifère de Safer, située dans la province de Marib, afin d’y inspecter les forces militaires chargées de la sécurité des installations pétrolières.

________________________ 8 – Le Figaro avec AFP

Yémen : 33 journalistes grâciés

Un tribunal yéménite spécialisé dans les délits de presse a abandonné les poursuites judiciaires contre 33 journalistes en vertu d’une grâce présidentielle, a annoncé aujourd’hui le ministre de la Justice.

Cette mesure concerne des journalistes jugés dans huit affaires pour "atteinte à l’unité nationale", "incitation au régionalisme, outrage à corps constitués, ou propagation de fausses nouvelles pour affaiblir les forces armées", a ajouté le ministre, Ghazi Chaif al-Agbari.

Cité par l’agence officielle Saba, il a précisé que des dispositions légales avaient été prises visant à "l’abandon des peines infligées" aux journalistes concernés "en application de la grâce présidentielle".

Le 22 mai, le chef de l’Etat Ali Abdallah Saleh avait décidé, à l’occasion du 20e anniversaire de l’unification du Yémen, de gracier les journalistes emprisonnés ou poursuivis par la justice dans ce pays de la Péninsule arabique.

________________________ 7 – Europe 1

Un jeune Français arrêté au Yémen

La mère de Jérémy Witter, soupçonné d’appartenir à Al-Qaïda, exprime sa détresse.

Jérémy Witter a quitté la France il y a quatre ans et demi, au départ pour apprendre l’arabe littéral en Egypte et devenir interprète. Mais c’est au Yémen que ce jeune homme de 23 ans a été arrêté fin mai. Officiellement, il lui est reproché un défaut de papiers. Mais il serait soupçonné, avec une cinquantaine d’étrangers dont deux autres Français, d’appartenir à Al-Qaïda.

"Il me disait qu’il apprenait"
Sa mère, Martine, n’y croit pas. Quand elle a appris la nouvelle, "ça m’a foutu un coup, ça fait mal. Je ne pensais pas qu’un jour je le verrais sur internet et qu’on m’apprendrait qu’il est en prison", a-t-elle témoigné sur Europe 1.

Au Yémen, où il se trouvait depuis la fin de l’année 2009, Jérémy Witter terminait des études d’arabe dans l’institution fréquentée par l’auteur de l’attentat manqué du vol Amsterdam-Détroit. "Il me disait qu’il apprenait, tout ça, mais il me disait qu’il faisait attention parce qu’il y avait des attentats", raconte la mère du jeune Français.

"Reviens le plus vite possible", lance-t-elle :

Pour cette mère, son fils est un musulman modéré qui répétait "faut pas faire de mal aux gens, il faut faire toujours du bien et Allah te remerciera". "Je ne comprends plus, là", ajoute-t-elle.

________________________ 6 – AFP

Yémen: l’armée bombarde une ville sudiste, deux morts, des blessés

Deux civils ont été tués et des dizaines blessés lundi lors du bombardement par l’armée de la localité sudiste de Daleh, après des affrontements avec des militants séparatistes, selon des sources médicales et locales.

Selon des responsables locaux, des affrontements ont opposé dans le centre de Daleh, où une grève générale était observée, la police à des militants armés du Mouvement sudiste, et l’armée a par la suite bombardé le centre de la ville.

"Deux civils ont été tués et des dizaines d’autres blessés", a affirmé à l’AFP une source médicale. Selon un responsable local, "l’armée a procédé à un bombardement aveugle du centre" de Daleh.

Daleh est le principal foyer de la contestation sudiste, animée par le "Mouvement sudiste", une coalition dont certaines composantes appellent au fédéralisme et d’autres à la sécession du sud, qui était un Etat indépendant avant 1990.

________________________ 5 – AFP

Yémen: des bombes à fragmentation américaines utilisées lors d’une attaque

Un missile de croisière américain transportant des bombes à fragmentation a été utilisé dans une attaque qui a fait 55 morts en décembre au Yémen, pour la plupart des civils, a affirmé Amnesty International lundi.

L’organisation de défense des droits de l’Homme basée à Londres a publié des photos montrant, selon elle, des débris d’un missile Tomahawk de fabrication américaine et des bombes à fragmentation encore intactes ayant apparemment servi dans une attaque le 17 décembre 2009 à Al-Maajala (sud).

"Amnesty est extrêmement préoccupée par les preuves que des bombes à fragmentation semblent avoir été utilisées au Yémen", a dit Mike Lewis, un responsable de l’organisation.

Pour sa part, Philip Luther, directeur adjoint d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord, a estimé qu’un tel raid "contre des militants présumés sans tentative pour les arrêter est pour le moins illégal. Le fait que tant de victimes étaient des femmes et des enfants prouve que l’attaque était foncièrement arbitraire".

Le ministère yéménite de la Défense avait revendiqué la responsabilité de l’attaque contre un camp de formation présumé d’Al-Qaïda, sans mentionner de rôle américain, et annoncé la mort de 24 à 30 militants.

Mais un responsable local avait ensuite affirmé que 49 civils, dont 23 enfants et 17 femmes, y avaient également péri.

Selon Amnesty, qui parle de 55 morts, une commission parlementaire yéménite a confirmé la mort de 41 habitants, dont des femmes et des enfants, et indiqué avoir constaté lors d’une visite du site que "toutes les maisons avaient été incendiées".

D’après le communiqué, les photos montrent des dégâts causés par le missile BGM-190D. "Ce type de missile tiré à partir d’un navire de guerre ou d’un sous-marin est conçu pour porter 166 charges à fragmentation, chacune explosant en 200 sous-munitions à fragments tranchants qui peuvent causer des blessures dans un rayon de 150 mètres".

Washington et Sanaa n’ont pas encore signé la Convention sur l’interdiction des bombes à fragmentation, devant entrer en vigueur le 1er août.

________________________ 4 – Le Figaro avec AFP

Al-Qaida: un membre présumé se rend

Un membre présumé d’al-Qaida au Yémen, Hamza Ali Saleh al-Dhabyani, s’est rendu hier aux autorités dans la province de Marib (est), a rapporté aujourd’hui le ministère de la Défense.

La reddition de Dhabyani a été rendue possible grâce à la coopération entre les autorités de sécurité, des dignitaires locaux et des habitants, a annoncé le gouverneur d’Erbil, cheikh Naji Ben Ali al-Zaïdi, cité par le ministère dans son journal en ligne 26sep.net.

"Il s’est rendu car les autorités ont resserré l’étau autour des activistes d’al-Qaida et leur ont porté récemment des coups douloureux" dans la province de Marib, a ajouté le gouverneur, indiquant "s’attendre à d’autres redditions" d’extrémistes. Il s’agit de la deuxième reddition de suspects d’al-Qaida en deux jours après celle, annoncée samedi, de Ghaleb al-Zaïdi.

La reddition de Zaïdi, annoncée samedi à l’AFP par une source des services de sécurité, a été confirmée hier par le ministère de l’Intérieur sur son site internet. habyani et Zaïdi figurent parmi les personnes les plus recherchées au Yémen pour des affaires de sécurité. Les forces de sécurité yéménites ont intensifié leur campagne contre les activistes extrémistes, notamment depuis l’attentat raté de Noël 2009 contre le vol Amsterdam-Detroit, revendiqué par al-Qaida au Yémen.

________________________ 3 – Nord Eclair

Deux Américains accusés de complot pour tuer leurs compatriotes à l’étranger

Deux jeunes hommes de nationalité américaine ont été accusés dimanche de complot pour tuer des Américains à l’étranger après avoir été arrêtés la veille à l’aéroport de New York d’où ils se préparaient apparemment à rejoindre un mouvement extrémiste en Somalie via l’Egypte.

Il s’agit de la dernière d’une série d’affaires dans lesquelles des citoyens américains sont accusés de planifier des actions violentes contre leurs compatriotes au nom de la guerre sainte, à peine plus d’un mois après l’arrestation de Faisal Shahzad, soupçonné d’être l’auteur de l’attentat raté à la voiture piégée du 1er mai à Times Square.

Mohamed Alessa, 20 ans, et Carlos Almonte, 24 ans, sont accusés d’avoir "comploté ensemble volontairement pour commettre en-dehors des Etats-Unis un acte tombant sous la qualification de meurtre, enlèvement et mutilation", indique la plainte déposée devant un tribunal fédéral du New Jersey (est), où résident les deux suspects.

Selon des documents de justice, ils se sont entraînés pendant des mois au jihad et "s’apprêtaient à embarquer sur deux vols différents à destination de l’Egypte, pour se rendre ensuite en Somalie et rejoindre l’organisation des shebab, considérée comme terroriste, et mener un jihad violent".

L’enquête qui a conduit à leur arrestation a été menée grâce à un agent du FBI sous couverture, Samuel Robinson, qui les a fréquentés assidûment depuis octobre 2006.

Ils se sont entraînés "à différentes tactiques de combats à mains nues" et ont pratiqué la simulation de combat armé. Ils ont été enregistrés à leur insu en train de faire des déclarations "prônant le jihad violent", écrit l’agent Robinson dans son témoignage.

Dans une retranscription partielle d’une de leurs conversations, Alessa dit à Almonte que "beaucoup de gens doivent être tués". "Mon âme n’aura pas de repos tant que je n’aurai pas versé le sang. Je veux être un terroriste connu du monde entier", dit-il encore.

Almonte est cité dans une autre conversation sur les soldats américains déployés à l’étranger, disant: "je veux qu’ils rentrent à la maison en toute sécurité et confortablement".

"Dans des housses, dans des cercueils", réplique Alessa.

"Dans des cercueils", confirme Almonte.

"Découpés en tranches, en mille morceaux, confortablement dans la tombe, en enfer", renchérit Alessa.

Selon le témoignage de l’agent du FBI, Alessa a également fait référence au commandant Nidal Hassan, ce psychiatre militaire accusé d’être l’auteur d’une fusillade qui a fait 13 morts en novembre dernier sur la base militaire de Fort Hood au Texas (sud). "Il n’est pas meilleur que moi, je ferai deux fois mieux que lui", aurait-il déclaré.

Le témoignage de l’agent du FBI précise qu’Almonte lui a remis 2.000 dollars le 7 avril et 2.000 autres à une date ultérieure pour qu’il les place sur un compte en banque accessible depuis la Somalie. Le 2 juin, il lui a encore remis 4.200 dollars.

Selon la même source, les deux hommes se sont rendus en février 2007 en Jordanie et la fouille de leurs bagages à l’aéroport a permis de découvrir des produits hydratants du type de ceux utilisés par les athlètes dans les épreuves d’endurance, des lampes torches et des vêtements de camouflage.

Les domiciles des deux hommes, qui ont effectué leur scolarité aux Etats-Unis, ont été perquisitionnés par des agents du FBI, selon le journal local Newark Star Ledger, qui indique que les agents en sont repartis portant des cartons d’indices.

________________________ 2 – Le Point avec AFP

YÉMEN – Trente étrangers, dont trois Français, arrêtés

Les autorités yéménites ont arrêté au cours des deux derniers mois plus de 30 étrangers, dont trois Français, un Américain et un Britannique, dans le cadre de leur lutte contre Al-Qaeda, a indiqué, dimanche, une source au sein des services de sécurité. Ces étrangers, dont deux Malaisiens, cing Bangladais et cinq Nigérians, étaient venus apprendre l’arabe au Yémen, à l’instar du Nigérian auteur de l’attentat raté contre un avion de ligne américain le jour de Noël 2009, a ajouté cette source à l’AFP.

Les arrestations ont été opérées en avril et en mai à Sanaa et dans sa proche banlieue dans le cadre d’une campagne lancée par les autorités contre des suspects d’Al-Qaeda, a ajouté la même source. "Certains ont été arrêtés sous le soupçon d’appartenance à Al-Qaeda et les autres sur la base d’une liste fournie par les services de renseignements américains aux autorités yéménites", a-t-elle poursuivi. Elle a précisé que "la plupart des personnes arrêtées étaient venues au Yémen pour suivre des cours à l’institut de Sanaa de langue arabe, où était inscrit le Nigérian, Umar Farouk Abdulmutallab", auteur de l’attentat manqué de Noël.

Trois étudiants arrêtés en mai

La même source a identifié l’un des trois Français arrêtés comme étant Jeremy Johnny Witter, précisant qu’il avait été interpellé fin mai à Sanaa où il était inscrit à l’Institut de Sanaa de langue arabe. Jeremy Johnny Witter est né en 1986 à Orsay, au sud de Paris, selon une copie de son passeport, émis par le consulat de France au Caire, et dont l’AFP a pu voir une photocopie. Il était arrivé en novembre 2009 au Yémen "avec l’intention d’apprendre l’arabe, alors qu’il maîtrise parfaitement cette langue" pour avoir séjourné pendant sept ans en Égypte, a-t-on indiqué de même source. "Trois étudiants ont été arrêtés en mai dans l’enceinte de notre établissement", a confirmé à l’AFP un responsable de l’institut de Sanaa, Abdel Rabb al-Jaradi, sans préciser leur nationalité.

Une Australienne, Shyloh Jayne Giddins, est également détenue depuis le 15 mai, avait indiqué mercredi à l’AFP son avocat à Sanaa, Abderrahman Barman, un militant de l’organisation non gouvernementale Hood. Des milliers d’étrangers, dont des Occidentaux, viennent étudier l’arabe ou l’islam au Yémen, dans des universités ou écoles religieuses échappant au contrôle des autorités et certains d’entre eux se radicalisent.

Les étudiants étrangers désertent Sanaa

Mais après l’attentat de Noël, revendiqué par Al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa), ces établissements, dont l’Institut de Sanaa, ont perdu une partie de leurs étudiants, a indiqué Abdel Rabb al-Jaradi. "Nous ne comptons plus que sept étudiants étrangers, dont une Australienne, qui se préparent à partir, alors que notre établissement comptait auparavant des dizaines d’étudiants", a-t-il expliqué, ajoutant avoir réduit le personnel de dix à trois employés. "Depuis l’incident de Umar Farouk, nous n’avons reçu aucune nouvelle demande d’inscription", a-t-il déploré.

En janvier, les autorités avaient suspendu l’octroi des visas d’entrée aux étrangers dans les aéroports du Yémen, une mesure destinée selon elles à empêcher l’infiltration de "terroristes" dans le pays. Les forces de sécurité yéménites ont intensifié leur campagne contre les activistes extrémistes, notamment depuis l’attentat raté de Noël.

________________________ 1 – Le Point avec Reuters

Des étudiants français et américains interpellés au Yémen

Des étudiants américains et français ont été arrêtés pour des raisons de sécurité au Yémen, où a également été interpellée récemment une Australienne soupçonnée de liens avec des activistes.

Un responsable gouvernemental yéménite a déclaré que les étudiants avaient été placés en détention à Sanaa, la capitale, mais n’a pas fourni de précisions sur les circonstances de leur arrestation.

"Des étudiants américains et français ont été arrêtés la semaine dernière à la demande de leurs gouvernements", a-t-il indiqué en demandant à conserver l’anonymat.

De source proche du gouvernement yéménite, on a rapporté que les étudiants arrêtés comprenaient deux Américains et un ressortissant français mais le responsable gouvernemental n’a pu confirmer cette information.

Contactés par téléphone, des représentants des ambassades de France et des Etats-Unis à Sanaa se sont abstenus de tout commentaire.

Le Yémen, voisin de l’Arabie saoudite, inspire des craintes en matière de sécurité aux pays occidentaux depuis que la branche régionale d’Al Qaïda a revendiqué une tentative d’attentat sur un avion à destination des Etats-Unis en décembre dernier.

Les alliés occidentaux de Sanaa et le royaume saoudien redoutent qu’Al Qaïda n’exploite l’instabilité du Yémen pour en faire une base arrière pour des attaques dans la région et au-delà.

La nouvelle de l’arrestation des étudiants survient quelques jours après l’interpellation à Sanaa d’une Australienne convertie à l’islam et installée au Yémen. Selon son avocat, Shyloh Giddens a été arrêtée en raison de ses contacts avec une Bangladaise placée en détention en mai pour liens présumés avec des groupes islamistes radicaux.

Sans la désigner nommément, le département australien des Affaires étrangères a fait savoir que sa ressortissante avait été interpellée le 16 mai après deux jours d’assignation à résidence avec ses enfants, âgés de cinq et sept ans.

Mohamed Soudam, Philippe Bas-Rabérin
pour le service français