09/07/10 (B560) 17 ème anniversaire de l’arrivée des réfugiés Djiboutiens en Ethiopie.

Les 9 juillet et 10 juillet 1993, c’était il y a 17 ans, oui je dis bien 17 ans jour pour jour. Ce jour-là, des milliers des réfugies Djiboutiens se sont réfugiés à Eli Daar, Manda, Aissaita dans la´Région 2 (AFAR) de l’Ethiopie pour échapper à la grande offensive à laquelle participait massivement une milice importée des zones frontaliéres éthiopiennes et somaliennes.

Ce jour-là des centaines de civils ont été exécutes sur place, des centaines des femmes ont été violées. Jusqu’à ce jour, les commanditaires de ces crimes continuent d’ordonner et de commettre des crimes dans le nord et le sud de la République de Djibouti

Pour comprendre et pour mieux connaître l’histoire des réfugiés Djiboutiens, vous trouverez un dossier complet à l’adresse

Depuis 2007, ces réfugies ont mandaté l’ARDHD et son président Jean-Loup Schaal pour co-représenter avec moi-même leurs intérêts à l’extérieur de l’Ethiopie.

Il faut savoir que le gouvernement éthiopien a été influencé par le régime de Guelleh et qu’il voulait même, à une époque, faire retirer les statuts de réfugiés qui avaient été octroyés à 20 familles.

Grâce aux efforts de l’ARDHD et de son président et surtout après l’affaire scnadaleuse de la petite HASNA qui avait marqué l’opinion publique internationale, l’ARRA et le UN HCR d’Addis ont changé d’attitude. L’épée de Damoclés, qui pesait sur la tête de nos soeurs et frères, a été retirée et il n’a plus été question de les priver de ce statut.

On ne pourra pas célébrer cet anniversaire sans parler de la situation des réfugiés qui sont toujours bloqués en Ethiopie.

Grâce à l’ARDHD, douze personnes ont été acceptées officiellement par la FRANCE dans le cadre d’un programme de réinstallation. Elles sont arrivées sur le sol français fin 2009 et début 2010.

Une autre famille a été acceptée par les États-unis d’Amérique en mai 2010.

Ces premiers succès ont restauré l’espoir parmi les réfugiés. Mais il ne faut pas les décevoir. Ils espèrent aussi bénéficier du programme de réinstallation dans un pays susceptible de les accueillir car ils sont à bout de force. Souvent ils sont victime d’intimidation organisées par des agents secrets à la solde de Guelleh. Ces agents sont très actifs à Addis et dans la région AFAR.

Je vous parlais des 20 familles qui ont obtenu un statut de réfugiés.

Mais ce sont des milliers de réfugies djiboutiens qui sont éparpillés un peu partout dans la région et qui, privés de moyens, de papiers et de travail, survivent uniquement grâce a la solidarité des AFAR de la région.

Complétement oubliés par la communauté internationale, privés de statut, ils n’existent pas aux yeux du monde libre.

Je vous laisse le soin d’imaginer leur situation.

Un coup d’oeil à la liste (non exhaustive) des réfugiés qui sont morts en Ethiopie par manque de soins, permet de mesurer l’ampleur du désastre. Cette liste s’allonge de jour en jour

Depuis 2009 et jusqu’à ce jour, les populations civiles du nord et du sud de la république Djibouti sont soumises à des arrestations arbitraires, suivies de torture et d’exécutions sommaires.

N’ayant plus d’autre choix, nombreuses sont les familles ou les jeunes qui ont été contraints de prendre la route de l’exil.

Ce sont des centaines de personnes, en majorité des jeunes, qui sont systématiquement arrêtés sous prétexte d’appartenir au FRUD. Cet afflux de réfugies a augmenté le nombre de réfugiès Djiboutiens qui survivent depuis 17 ans en Ethiopie .

A l’occasion de 17ème anniversaire, je renouvelle mon appel en espérant cette fois, que le gouvernement Éthiopien fera preuve d’humanité et qu’il imposera à l’ARRA, l’organisme éthiopien chargé des réfugiés d’effectuer un recensement exhaustif de tous les réfugiés djiboutiens et de mettre à leur disposition un camp comme c’est cel cas pour tous les réfugies issus d’autres nationalités qui sont présents sur le sol éthiopien .

Je lance aussi mon appel en direction du bureau UN-HCR d’Addis Abeba pour qu’ils accèlèrent les formalités concernant les 40 familles reconnues officiellement comme réfugiées avant qu’il n’arrive un autre drame. L’affaire Hasna et bien d’autres affaires moins médiatisées qui se sont déroulées en éthiopie, hantent tous les esprits.

A mes amis réfugies d’Addis, je leur dis que Jean Loup Schaal bien qu’il soit mobilisé l’actualité djiboutienne et par les discussions pour réaliser l’union de l’opposition, sincère et engagée, ne vous a jamais oubliè. Il suit de près votre situation.

Ne vous découragez surtout pas ! Vous avez fait preuve d’une très grande patience jusqu’à ce jour et ce n’est vraiment pas le moment de perdre espoir. Il faudra encore du temps mais nous espérons que vous soyez réinstallès prochainement dans un autre pays comme l’ont été vos frères et vos soeurs .

Omar Gabasse
Co-représentant des réfugiés Djiboutiens en Europe