12/07/10 (B560) Nouvelles de Somalie – Les shebabs somaliens revendiquent le double attentat de Kampala – Deux groupes armés préparent une attaque à Mogadiscio – Ouganda : deux bombes dans deux restaurants, au moins 23 morts – Un ouléma somalien salue la contribution de troupes de l’IGAD en Somalie – 16 morts dans des heurts entre villageois et soldats éthiopiens (5 articles en Français)

_____________________ 5 – RFI

Les shebabs somaliens revendiquent le double attentat de Kampala

Les shebabs somaliens ont fait exploser une des bombes dans un restaurant très fréquenté, le 11 juillet 2010, à l’occasion de la finale de la Coupe du monde de football.

Reuters/Benedicte DesrusPar Gabriel Kahn

Les islamistes somaliens shebabs ont revendiqué lundi 12 juillet le double attentat perpetré la veille dans deux restaurants qui retransmettaient la finale de la Coupe du monde, à Kampala. La police ougandaise suspectait les shebabs dès le début de l’enquête. Ces attentats à la bombe ont fait au moins 74 morts et une soixantaine de blessés. Cet acte terroriste est le plus meurtrier depuis douze ans en Afrique de l’Est.

De notre correspondant à Kampala

Le moment et les lieux ont été minutieusement choisis. Une bombe a explosé durant la première mi-temps de la finale de la Coupe du monde dans le restaurant « Ethiopian village » qui retransmettait l’évènement et faisait salle comble. Une seconde a éclaté quelques minutes plus tard dans le club de Rugby de Kampala où un écran géant avait été installé pour cette occasion. Le fait qu’il y ait eu plus de morts que de blessés témoigne de la violence des déflagrations.

Deux suspects arrêtés

« Nous connaissons les groupes terroristes de la région. Ce sont les Forces alliées démocratiques et L’armée de résistance du Seigneur… Mais ceux que nous suspectons le plus se sont les shebabs. Ils ont averti qu’ils feraient cela », souligne le porte-parole de la police ougandaise, Kale Kayihura, qui s’est déplacé sur les lieux des attentats au milieu de la nuit. Et pour l’instant, deux suspects ont été arrêtés dans le cadre de ces attaques.

Ce n’est pas le premier attentat terroriste qui frappe Kampala.

Déjà, en 1998, des bombes avaient explosé dans la capitale ougandaise. Mais elles étaient de caractère artisanal et ont fait peu de victimes. Ces attentats « amateurs » avaient été attribués aux Forces alliées démocratiques, un groupe rebelle financé en partie à l’époque par le régime islamiste de Khartoum. L’armée congolaise mène depuis plusieurs semaines une opération militaire pour déloger ces anciens rebelles dont un groupuscule persiste dans les montagnes Ruwenzori qui s’élèvent à plus de 5 000 mètres à la frontière de la République démocratique du Congo et de l’Ouganda.

La possibilité d’attentats suicide

Mais les attentats de dimanche sont d’une toute autre ampleur. La police ougandaise dit avoir trouvé le corps décapité d’un individu d’origine somalienne à proximité du point d’impact de l’une des explosions. Elle évoque la possibilité d’attentats suicide. Mais l’intensité des explosions fait penser à des charges beaucoup plus lourdes.

L’Ouganda de Yoweri Museveni qui a pris le pouvoir par les armes en 1986 offre le flanc à de telles attaques. A la tête d’une armée considérée comme étant l’une des plus puissantes de la région, il a soutenu l’attaque du Rwanda par le Front patriotique rwandais en 1990 puis il a armé et entrainé les rebelles de la SPLA au Sud-Soudan avant de se lancer au côté du Rwanda dans la conquête de l’ex-Zaïre en 1998.

Des menaces prises très au sérieux par Kampala

A l’invitation des Etats-Unis, il dirige depuis sa création en 2007 la Force de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), composée d’environ 5 000 militaires ougandais et burundais formés en partie par l’Union européenne, afin de maintenir en place le fragile et impuissant gouvernement de transition à Mogadiscio, cantonné autour de l’aéroport international. L’année dernière, les milices somaliennes shebabs qui tiennent le reste de la capitale somalienne avaient menacé l’Ouganda d’y « étendre la guerre », s’il ne se retirait pas de l’AMISOM.

Des menaces prises très au sérieux par Kampala qui avait depuis multiplié la présence de ses forces de sécurité dans les lieux publics et établit un maillage serré de la large communauté somalienne présente dans la capitale ougandaise. Cette communauté se sent aujourd’hui menacée et a demandé la protection des forces de l’ordre pour éviter de se faire lyncher par la population.

Malgré la forte tension qui règne à Kampala, l’Ouganda a maintenu la tenue du prochain sommet de l’Union africaine auquel 66 chefs d’Etats ont été invités et a déclaré aujourd’hui, à travers son ministre des Affaires étrangères, qu’il ne quitterait pas la Somalie.

_____________________ 4 – El Moujahid (Algérie)

Somalie : Deux groupes armés préparent une attaque à Mogadiscio

Les leaders des deux principaux mouvements armés somaliens se sont rencontrés à Mogadiscio dans une tentative de préparer une attaque contre les forces du gouvernement de transition en Somalie et celles de l’Amisom.

Les leaders des deux principaux mouvements armés somaliens se sont rencontrés à Mogadiscio dans une tentative de préparer une attaque contre les forces du gouvernement de transition en Somalie et celles de l’Amisom, ont indiqué hier des agences de presse.

Selon ces sources, « Abdi Mohamud Godane », dirigeant du groupe armé « shebab » a rencontré vendredi à Mogadiscio « Cheikh Hassan Dahir Aweys », leader du groupe « Hezb al-Islam », a indiqué un haut responsable shebab, cité par les agences.

« Les deux hommes se sont rencontrés hier et ont discuté d’un accord d’unité en vue de lancer une grande offensive » contre les forces gouvernementales et celles de l’union africaine (Amisom), a déclaré ce responsable du shebab. « Abu-Zubeir (Abdi Mahamud Godane) et Cheikh Aweys devraient parvenir dans les prochains jours à un accord final pour réunir » leurs éléments, a-t-il dit.

Quelque 6.000 soldats ougandais et burundais de l’Amisom (force de l’Union africaine en Somalie) appuient le gouvernement de transition somalien, créé en janvier 2009 et soutenu par la communauté internationale. Ce gouvernement peine à rétablir l’ordre dans le pays livré au chaos et à l’anarchie depuis 1991.

Un responsable du Hezb al-Islam, Cheikh Mohamed Ibrahim, a confirmé la rencontre, précisent les agences. Les deux groupes d’insurgés, qui contrôlent le centre et le sud de la Somalie, sont théoriquement alliés, mais se sont affrontés à de nombreuses reprises au cours des derniers mois.

_____________________ 3 – AFP

Ouganda: deux bombes dans deux restaurants, au moins 23 morts

Au moins 23 personnes ont été tuées par l’explosion de bombes dans deux restaurants dimanche à Kampala, la capitale de l’Ouganda, où de nombreuses personnes s’étaient massées pour assister à la retransmission de la finale du Mondial-2010 de football, a annoncé la police.

Une explosion s’est produite dans un restaurant éthiopien du sud de Kampala et une autre dans un club sportif de l’est de la ville, a déclaré à la presse le chef de la police Kale Kayihura.

Il a précisé que 13 personnes avaient péri dans le restaurant éthiopien et une dizaine dans le second établissement.

« Ces bombes visaient à coup sûr des foules assistant à la Coupe du monde », a-t-il ajouté.

_____________________ 2 – Afrique Avenir

Un ouléma somalien salue la contribution de troupes de l’IGAD en Somalie

Un des oulémas somaliens les plus vénérés Sheikh Omar Faruk, a salué samedi la décision prise récemment par les pays membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) d’envoyer de toute urgence 2000 soldats de paix en Somalie.

Lors d’une téléconférence avec la presse basée à Mogadiscio, le chef religieux a dit que le gouvernement somalien a eu raison de demander aux pays voisins une assistance militaire pour l’aider à rétablir la paix et la stabilité dans le pays.

Alors que l’ouléma de renom saluait cette décision, les militants liés à Al-Qaida en Somalie ont accusaient le président somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed de demander de l’aide aux « infidèles ». Un porte-parole de Al Shabab, Sheikh Ali Mahmoud Raghe, a déclaré vendredi que le président somalien a livré le pays tout entier à l’IGAD.

« Un gouvernement musulman peut inviter tout le monde à l’aider à stabiliser son pays, qu’ils soient des infidèles ou non, l’importance est de chercher des solutions », a répondu Faruk à ces critiques des islamistes.

Il a appelé Al Shabab et le Hezbal Islam à déposer les armes et à négocier avec le gouvernement légal en Somalie qui a la reconnaissance et le soutien de la communauté internationale.

L’organisme régional de l’Afrique de l’Est, l’IGAD, a en début de semaine décidé de s’engager plus vigoureusement dans la recherche de la paix et une stabilité durables en Somalie, un pays plongé dans le chaos depuis 1991.

Le guerre civile prolongée en Somalie a coûté la vie à plus d’un demi-million de personnes depuis que le pays a sombré dans l’anarchie il y a presque 20 ans. Au moins 22.000 personnes sont mortes dans la capitale ces trois dernières années tandis que plus de 1,5 million d’autres ont fui leurs maisons.

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_____________________ 1 – AFP

Somalie: 16 morts dans des heurts entre villageois et soldats éthiopiens

Au moins 16 personnes ont été tuées lors de heurts entre villageois somaliens et forces éthiopiennes à El-Dibir, une zone située à la frontière avec l’Ethiopie, ont rapporté des témoins dimanche.

Les affrontements ont éclaté samedi soir. Les habitants de El-Dibir, exaspérés par une opération menée depuis une semaine dans leur village par les troupes éthiopiennes, ont pris les armes, ont indiqué les notables de la région.

« Nous avons envoyé une équipe pour ramasser les cadavres. 16 personnes ont été tuées et 21 blessées, et la tension est toujours importante dans la zone », a déclaré à l’AFP un Ancien, Abdurahman Moalim Adan.

Selon un responsable d’une secte soufie, Cheikh Bashir Mohamed, les soldats éthiopiens ont visé des civils.

« Les gens visés par les Ethiopiens ne sont pas des rebelles ni des éléments violents. Près de 20 personnes sont mortes, dont un chef local renommé qui était venu pour tenter une médiation », a déclaré ce responsable.