25/07/10 (B562) Nouvelles de Somalie (Les discours guerriers se multiplient au sommet de l’UA à Kampala) – Renforcer les troupes africaines en Somalie – Sommet de l’UA: les États unis pour la Somalie – Malgré les attentats … 2.000 soldats ougandais en Somalie – Un nouvel Irak ou Afghanistan ? – Al Qaïda en Afrique : Un prétexte à l’ingérence ? – Des journalistes agressés en Somalie sur fond de répression accrue contre les médias – Le gouvernement somalien appelle les leaders africains à modifier le mandat de la force de maintien de la paix de l’UA – la Guinée prête à envoyer un bataillon au sein de l’Amisom – L’Ouganda et la Guinée disposés à envoyer des soldats supplémentaires en Somalie. (9 articles)

______ 9 _ Romandie News (Ch) avec ATS

Renforcer les troupes africaines en Somalie

Les chefs d’Etat membres de l’Union africaine se retrouvent à partir de dimanche à Kampala. Leur sommet, jusqu’à mardi, est destiné à renforcer leurs troupes en Somalie, avec mandat de combattre les insurgés islamistes shebab.

Plus d’une trentaine de présidents – sur 53 pays membres – vont participer jusque mardi au sommet, convoqué dans la capitale ougandaise frappée deux semaines plus tôt, le 11 juillet, par un double attentat revendiqué par les shebab (76 morts).

Les chefs d’Etat africains doivent décider de renforcer leur force de paix en Somalie (Amisom), en réaction à ces attentats qui visaient l’Ouganda, à ce jour principal contributeur de cette force d’un peu plus de 6000 soldats. L’Ouganda apporte 3500 soldats et le Burundi 2500 hommes.

« Nous allons très rapidement monter à plus de 8000, qui est l’effectif maximum (initialement prévu), et je crois que la tendance ira à monter peut-être au delà de 10.000 (soldats) », a assuré vendredi Jean Ping, le président de la Commission de l’UA.

Les six pays est-africains membres de l’IGAD (l’Autorité intergouvernementale pour le développement) ont déjà promis d’envoyer 2000 soldats supplémentaires. La Guinée a promis de fournir un bataillon (environ 800 hommes), selon M. Ping. Enfin l’Afrique du Sud, le Mozambique et l’Angola ont également été sollicités.

Un mandat plus offensif

L’UA devrait également se prononcer pour donner à sa force un mandat plus offensif afin de combattre plus directement les shebab. Les soldats africains ne peuvent aujourd’hui ouvrir le feu que pour se protéger, ou pour défendre les institutions du très fragile gouvernement transitoire du président Cheikh Sharif Ahmed.

Outre la Somalie, le sommet discutera de la situation au Soudan, à l’approche du référendum de janvier prochain au cours duquel le sud du pays décidera ou non de devenir indépendant.

Le président soudanais, Omar el-Béchir, visé par un nouveau mandat de la Cour pénale internationale pour « génocide » au Darfour, ne devrait pas se rendre à Kampala.

_________________ 8 – CyberPress (Canada)

Sommet de l’UA: les États unis pour la Somalie

Les chefs d’États membres de l’Union africaine se retrouvent à partir de dimanche à Kampala pour un sommet destiné à renforcer leurs troupes en Somalie, avec mandat de combattre les insurgés islamistes shebab.

Plus d’une trentaine de présidents -sur 53 pays membres- vont participer jusque mardi au sommet, convoqué dans la capitale ougandaise frappée deux semaines plus tôt, le 11 juillet, par un double attentat revendiqué par les shebab (76 morts).

Les chefs d’États africains doivent décider de renforcer leur force de paix en Somalie (Amisom), en réaction à ces attentats qui visaient l’Ouganda, à ce jour principal contributeur de cette force d’un peu plus de 6000 soldats. L’Ouganda apporte 3500 soldats et le Burundi 2500 hommes.

«Nous allons très rapidement monter à plus de 8000, qui est l’effectif maximum (initialement prévu, ndlr), et je crois que la tendance ira à monter peut-être au delà de 10000 (soldats)», a assuré vendredi Jean Ping, le président de la Commission de l’UA, en présentant à la presse les enjeux du sommet.

Les six pays est-africains membres de l’Igad (l’Autorité intergouvernementale pour le développement) ont déjà promis d’envoyer 2000 soldats supplémentaires, qui devraient pour la quasi totalité être ougandais. La Guinée a promis de fournir un bataillon (environ 800 hommes), selon M. Ping. Enfin l’Afrique du Sud, le Mozambique et l’Angola ont également été sollicités, indique-t-on à l’UA.

L’UA devrait également se prononcer pour donner à sa force un mandat plus offensif afin de combattre plus directement les shebab. Les soldats africains ne peuvent aujourd’hui ouvrir le feu que pour se protéger, ou pour défendre les institutions du très fragile gouvernement transitoire du président Cheikh Sharif Ahmed.

L’UA consacre officiellement ce sommet à «la santé maternelle et infantile et au développement en Afrique», mais ce thème sera éclipsé par l’actualité immédiate.

Outre la Somalie, le sommet discutera de la situation au Soudan, à l’approche du référendum de janvier prochain au cours duquel le sud du pays décidera ou non de devenir indépendant.

Le président soudanais, Omar el-Béchir, visé par un nouveau mandat de la Cour pénale internationale pour «génocide» au Darfour, ne devrait pas se rendre à Kampala, selon les diplomates, en dépit du soutien de ses pairs africains.

_________________ 7 – Le Matin (Ch) avec AFP

Malgré les attentats … 2.000 soldats ougandais en Somalie

L’Ouganda s’est dit prêt jeudi à renforcer son contingent de paix en Somalie, mais les islamistes radicaux dans ce pays, opposés à l’implication militaire de Kampala, ont promis de nouvelles représailles.

Les autorités de Kampala -où un double attentat a fait 73 morts le 11 juillet- ont annoncé qu’elles étaient disposées à envoyer 2.000 soldats supplémentaires au sein de la force de l’Union Africaine en Somalie. Cette annonce est intervenue alors que Mohamed Abdi Godane, chef des insurgés somaliens, les shebab, qui ont revendiqué ces attentats, a assuré depuis Mogadiscio qu’ils ne constituaient «qu’un début».

Début juillet, les six pays est-africains membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) avaient annoncé leur intention d’envoyer 2.000 soldats supplémentaires renforcer l’Amisom, sans préciser alors comment cet effort serait réparti entre eux. «Nous sommes capables de fournir la force demandée, si les autres pays ne le peuvent pas», a déclaré jeudi à l’AFP le porte-parole de l’armée ougandaise le lieutenant colonel Felix Kulayigye. «Je dois dire, cependant, que j’estime qu’il serait approprié que d’autres pays contribuent» au renforcement de l’Amisom, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, qui a déjà indiqué que son pays ne renforcerait pas le contingent de l’Amisom, a appelé à «l’anéantissement total» des shebab. «Il n’y a absolument aucun espoir d’entamer des négociations avec ce groupe. La seule option est de travailler à leur anéantissement total», a-t-il déclaré dans un entretien à l’agence de presse éthiopienne (Ena).

L’Ouganda est à ce jour le principal contributeur à la force de paix en Somalie, avec environ 3.500 soldats, le Burundi apportant pour sa part quelque 2.500 hommes.

L’Amisom constitue le dernier rempart à Mogadiscio du fragile gouvernement de transition somalien face aux assauts répétés des shebab, qui contrôlent la quasi-totalité du centre et du sud de la Somalie et ont juré la perte du président Sharif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier 2009.

Jeudi, le chef du mouvement islamiste radical, Mohamed Abdi Godane, a une nouvelle fois menacé de lancer de nouvelles attaques: «ce qui s’est passé à Kampala est juste un début», a-t-il déclaré dans un message audio. «Nous disons à tous les musulmans et en particulier à la population de Mogadiscio que ceux qui ont péri dans les bombardements de l’Amisom seront vengés», a-t-il poursuivi.

Godane a précisé que les attaques de Kampala, première opération d’envergure des shebab en dehors de leurs frontières, avaient été menées par «la Brigade des martyrs Saleh Nabhan», du nom d’un ressortissant kényan affilié à Al-Qaïda et longtemps recherché pour son implication présumée dans les attentats contre des intérêts israéliens en 2002 à Mombasa (sud-est du Kenya). Il a été tué en septembre 2009 dans le sud de la Somalie par une frappe aérienne attribuée aux Etats-Unis.

La situation en Somalie et la menace régionale désormais incarnée par les shebab devraient être au centre des débats du sommet des chefs d’Etat des 53 pays membres de l’UA, prévu de longue date du 25 au 27 juillet à Kampala.

Mercredi soir, le chef de l’Etat ougandais, Yoweri Museveni a donné le ton, en appelant de ses voeux au déploiement, à terme, de 20.000 hommes au sein de l’Amisom, reprenant une résolution du Sommet de l’Igad début juillet.

Le chef d’Etat a, également, réitéré son intention de réclamer un mandat plus offensif pour l’Amisom. «Nous étions à Mogadiscio pour seulement garder le port, l’aéroport et la présidence. Maintenant ils (les shebab) nous ont motivés pour aller les chercher», a-t-il commenté.

_________________________ 6 – Europe 1

Somalie: Un nouvel Irak ou Afghanistan?

Le ministre érythréen des Affaires étrangères, Osman Saleh, a déclaré samedi que la Somalie pouvait devenir un nouvel Irak ou Afghanistan en cas d’envoi massif de troupes étrangères.

« Il peut y avoir certains éléments terroristes (au sein des shebab), mais comment s’en débarrasser? Pas en amenant une force internationale », a-t-il soutenu.

« Sinon ce sera comme en Irak ou en Afghanistan.

Le problème n’est toujours pas résolu en Afghanistan », a ajouté le ministre. « La priorité doit être accordée à la situation politique.

Il faut lancer un processus politique ouvert à tous, incluant les shebab, (la milice islamiste) Hezb al-Islam, le gouvernement transitoire fédéral, le Puntland et le Somaliland » (les deux territoires somaliens qui ont proclamé le premier son autonomie, le second son indépendance), a-t-il estimé.

_______________ 5 – Diaspora Saharoui

Al Qaïda en Afrique : Un prétexte à l’ingérence ?

Le double attentat à la bombe de Kampala le 11 juillet qui avait fait 73 morts selon un bilan officiel rappelle que le terrorisme, notamment les actions de la nébuleuse Al Qaïda, menace les pays africains autant que l’occident ou le Maghreb.

Les deux attentats se sont produits dans un restaurant et dans un centre sportif où était retransmise la finale de la Coupe du monde.

Si l’action a été revendiquée par la milice islamiste somalienne Shebab, il n’en reste pas moins qu’en dehors des spectateurs du Mondial, on voit mal qui était visé directement par ces actions meurtrières.

Cet attentat est le plus meurtrier commis en Afrique de l’Est depuis les attaques suicides contre les ambassades américaines de Nairobi au Kenya et Dar Es Salam en Tanzanie qui avaient fait plus de 200 morts en août 1998 et considérées comme les précurseurs des attentats de 2001 aux Etats-Unis.

Il reste que les deux établissements de la capitale ougandaise visés par les actions terroristes étaient connus pour être fréquentés par des étrangers et si la nationalité des victimes n’a pas été immédiatement dévoilée, l’ambassade des Etats-Unis a fait savoir que des ressortissants américains étaient parmi les victimes (tué et blessé). Par ailleurs, une des premières réactions internationales suite à ces attentats a été celle du président Barack Obama qui a qualifié les explosions de «lamentables et lâches».

Quant à la désignation des Shebab somaliens, ce sont les autorités ougandaises qui ont immédiatement désigné cette milice islamiste comme possible auteur de l’attaque. Cette désignation s’est confirmé lorsque l’attentat a été revendiqué par la voix d’un des porte-parole des Shebab, Ali Mouhamoud Rage.

Les Shebab sont présentés comme liés à la nébuleuse d’Al-Qaïda et ils avaient menacé l’Ouganda et le Burundi du fait de leur participation à la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) et qui sont les forces qui affrontent en permanence les Shebab en Somalie. Il reste que cette action des Shebab est une des premières de cette organisation à l’étranger.

Cependant, si les victimes sont de simples civils qui regardaient un match de football, il reste que récemment, six membres est-africains de l’organisation panafricaine avaient décidé de renforcer l’Amisom avec 2000 hommes et c’est à Kampala que doit se tenir le prochain sommet de l’Union africaine fin juillet. Un sommet qui se tiendra sous haute sécurité, on le devine.

La menace des Shebab n’est pas nouvelle en Ouganda.

Du fait de l’implication de ce pays dans des guerres régionales (Sud-Soudan, Somalie), c’est dans ce pays aussi que l’Union européenne forme les 2000 soldats somaliens appelés à devenir le socle de l’armée du gouvernement de transition somalien.

Shebab, les talibans d’Afrique

Les milices Shebab qui ont une vision particulière de la charia islamique (ils interdisent entre autres aux populations sous leur contrôle de regarder des matchs de football) peuvent trouver un appui parmi l’importante communauté somalienne en Ouganda.

Un élément qui tend à faire toute la différence avec les actions terroristes qui ont visé les Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie en 1998. En 1998, les ambassades des Etats-Unis à Nairobi au Kenya et à Dar Es Salam en Tanzanie ont été la cible d’attentats à la voiture piégée.

Il s’agissait des premières attaques d’envergure contre des cibles américaines par ce qui allait être présenté comme la nébuleuse al Qaida. Les attaques avaient fait plus 220 morts et plus de 5500 blessés.

Attentats précurseurs à ce qui allait venir plus tard, déclaration de guerre, on se perd en conjectures sans réellement préciser cette transposition de la guerre contre les Etats-Unis en terre africaine.

Quant aux Shebab, s’ils sont dans la même optique que les autres organisations liées à al Qaïda, il est difficile de situer leur action dans ce contexte en dehors du récent attentat de Kampala.

Les Shebab ont commis des attentats essentiellement en Somalie.

Des attentats-suicide meurtriers contre la force de paix de l’Union africaine (Amisom) et des responsables gouvernementaux. Le dernier attentat en date, en décembre 2009, avait fait 23 morts dont trois ministres à Mogadiscio dans l’explosion d’une bombe durant une cérémonie de remise des diplômes de fin d’études à de futurs médecins.

Dans les autres pays africains concernés, le Kenya entre autres, la guerre terroriste est synonyme de graves attaques recourant aux grands moyens.

En novembre 2002, un attentat à la voiture piégée avait visé un hôtel près de Mombasa.(Paradise Hotel) qui avait fait 18 morts (douze Kenyans, trois Israéliens et trois kamikazes). La voiture piégée avait explosé dans l’entrée de l’hôtel, quelques minutes après l’arrivée d’un groupe de touristes israéliens.

Presque au même moment, un avion de la compagnie aérienne charter israélienne Arkia, qui transportait 261 passagers et 11 membres d’équipage retournant en Israël avait échappé à deux missiles peu après son décollage de cette ville portuaire.

Le réseau Al-Qaïda avait revendiqué les attaques. L’hypothèse d’une implication somalienne – même si elle n’émane pas de Somaliens – avait été évoquée à l’époque. Trois jours avant l’attentat, sept hommes qui avaient produit des passeports somaliens, curieusement tous émis le même jour, avaient été arrêtés par la police portuaire de Mombasa. Deux d’entre eux étaient d’origine somalienne, cinq d’origine pakistanaise.

En Ouganda, on compte au moins 40 attentats commis entre 1997 et 2001, la plupart à Kampala, et attribués par le gouvernement à des rebelles.

L’instabilité dans certains Etats africains provoquée ou entretenue par l’action ou l’inaction de certaines puissances étrangères tend à faire justement à croire que l’Afrique est structurellement instable et dès lors offre un possible havre de paix aux groupes terroriste.

En fait, à échelle différente, mais quasiment dans le même contexte, la même recette est reproduite dans la région sahélo-saharienne et dans certains pays d’Afrique de l’Est. Cette situation grandement dangereuse peut en plus d’interdire tout effort de développement régionale ou nationale, créer des possibilités d’ingérences difficiles à contrer.

Par Amine Esseghir

_______________ 4 – Amnesty International

Des journalistes agressés en Somalie sur fond de répression accrue contre les médias

À l’instar d’Al Shabab, les groupes armés contrôlent désormais de nombreuses villes à travers le pays.

Amnesty International demande aux autorités somaliennes et aux groupes armés d’opposition dans le pays de respecter la liberté d’expression, alors que le gouvernement intensifie sa répression contre le journalisme indépendant.

Depuis le mois de juin, une campagne de harcèlement et d’intimidation visant les journalistes a donné lieu à une série d’arrestations et d’interrogatoires. Les journalistes sont déjà en butte à de graves menaces de la part des groupes armés, 10 reporters ayant été tués au cours des 18 derniers mois.

La nouvelle synthèse d’Amnesty International, Somalia: Hard News: Journalists’ lives in danger in Somalia, publiée le 22 juillet à l’occasion de la Journée des droits de l’homme en Somalie, rend compte du fait que les journalistes sont pris pour cibles dans le pays.

« Les journalistes somaliens ne sont pas en mesure d’informer la population locale sur les violences quotidiennes dont leur pays est le théâtre. Or, ce service est particulièrement crucial dans un conflit si dangereux que les médias internationaux ne peuvent en rendre compte de manière continue, a expliqué Michelle Kagari, directrice adjointe du programme Afrique d’Amnesty International.

« Les autorités somaliennes doivent enquêter sur les violences et les manœuvres de harcèlement que subissent les journalistes, tant de la part des groupes armés que de membres de leur propre gouvernement, et veiller à ce que la liberté d’expression soit respectée. »

Le gouvernement fédéral de transition de Somalie (GFT), soutenu par la communauté internationale, ne contrôle qu’une petite partie de la capitale Mogadiscio, tandis que le sud et le centre du pays sont aux mains des groupes armés.

Les deux principaux, Al Shabab et Hizbul Islam, font alliance contre le gouvernement, tout en se livrant régulièrement des combats.

Si les groupes armés représentent la menace la plus meurtrière pour les journalistes, ceux-ci subissent une pression croissante de la part du gouvernement qui mène depuis peu une campagne de répression contre le journalisme indépendant.

Le 26 juin, le correspondant du New York Times Mohammed Ibrahim a fui la Somalie après avoir été menacé par des membres des forces de sécurité gouvernementales, parce qu’il avait publié un article dans lequel il affirmait que les forces gouvernementales comptaient dans leurs rangs des enfants soldats.

Le 29 juin, plusieurs journalistes ont été blessés par des tirs de missiles dirigés sur une conférence de presse que donnait Al Shabab à Mogadiscio. Selon des journalistes locaux présents sur les lieux, ils étaient indirectement visés par le gouvernement fédéral de transition, hostile à la tenue de cette conférence de presse.

Le 1er juillet, la police a arrêté le journaliste Mustafa Haji Abdinur et le caméraman indépendant Yusuf Jama Abdullahi parce qu’ils prenaient des photos de leur collègue, le photojournaliste Farah Abdi Warsame, qui avait été touché lors d’échanges de tirs à Mogadiscio.

Les journalistes ont été questionnés et contraints de détruire leurs clichés. Farah Abdi Warsame n’a pu recevoir de soins qu’après avoir subi un interrogatoire.

« Au lieu de protéger les journalistes contre des groupes armés redoutés comme Al Shabab, les autorités somaliennes exacerbent les problèmes qu’ils rencontrent en renforçant le harcèlement dont ils sont victimes », a dénoncé Michelle Kagari.

Les groupes armés opposés au gouvernement somalien contrôlent désormais de nombreuses villes à travers le pays. Ils tuent, harcèlent et intimident les journalistes, ferment les stations de radio, censurent les sujets que peuvent aborder les médias locaux et empêchent fréquemment les journalistes de publier des informations qui leur semblent défavorables à leur égard. Par conséquent, il est quasiment impossible de diffuser des informations essentielles sur la situation du pays.

Le 5 mai, trois hommes armés ont abattu le journaliste de radio Sheik Nur Mohamed Abkey alors qu’il rentrait chez lui après avoir quitté la station publique Radio Mogadiscio – il s’agit du dernier journaliste assassiné.

Ces hommes l’ont enlevé près de son domicile, dans le sud de Mogadiscio, et lui ont ensuite tiré plusieurs balles dans la tête. Des membres d’Al Shabab ont revendiqué cet assassinat.

En 2009, neuf journalistes ont été tués, le plus grand nombre de victimes sur une année depuis 1991, lorsque le conflit armé a éclaté après l’effondrement du gouvernement de l’ancien président Mohamed Siyad Barré.

De janvier à mai 2010, un journaliste a été assassiné, tandis que nombre d’autres étaient enlevés et harcelés par les groupes armés.

Le gouvernement fédéral de transition a reçu le soutien militaire de troupes érythréennes, qui ont stationné en Somalie jusque début 2009. La Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) assure désormais la protection des responsables du gouvernement et des institutions.

Le gouvernement fédéral de transition doit faire face à l’opposition de plusieurs groupes armés islamistes. Dans les deux camps, les groupes forgent et brisent souvent les alliances, ou se divisent en entités distinctes.

_______________ 3 – Batoto avec XINHUA

Somalie – Le gouvernement somalien appelle les leaders africains à modifier le mandat de la force de maintien de la paix de l’UA

Le gouvernement somalien a commencé à faire pression sur les dirigeants africains pour modifier le mandat de la force de maintien de la paix de l’Union africaine (UA) à Mogadiscio et la transformer en force d’ application de la paix.

Abukar Abdi Osman, ministre de la Défense du Gouvernement fédéral de transition somalien (TFG), a déclaré aux journalistes jeudi à Kampala en marge du sommet de l’UA que plusieurs contacts ont été établis avec les leaders africains.

« Notre président (Cheikh Sharif Cheikh Ahmed) a déjà discuté avec de nombreux chefs d’Etat et des ministres des Affaires étrangères. J’ai rencontré plusieurs ministres de la Défense. Je pense que ça fonctionnera cette fois », a-t-il indiqué.

D’après lui, il est impossible que la Somalie se stabilise avec le nombre croissant de combattants étrangers, qu’il estime à plus de 3.000, qui se battent aux côtés des shebab, groupe militant qui s’oppose au TFG.

Il a par ailleurs recommandé d’augmenter la force de maintien de la paix de l’UA en Somalie de 4.300 soldats à 50.000 afin d’ éliminer les shebab.

« Ce dont nous avons besoin, c’est de plus d’hommes, plus de 20. 000, plus de 40.000, plus de 50.000, afin d’éliminer ces gens de la frontière du Kenya, de l’Ethiopie à Djibouti jusqu’au Golfe d’Aden », a-t-il expliqué.

« Si nous n’envoyons que quelques soldats à Mogadiscio, ça n’ aidera pas », a-t-il ajouté.

Jean Ping, président de la Commission de l’UA, a déclaré à l’ ouverture de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’ UA jeudi à Kampala qu’il faut prendre des mesures courageuses pour renforcer considérablement la force de l’UA, ses équipements et les moyens de ses troupes.

Les dirigeants africains doivent se rencontrer dimanche à Kampala pour un sommet de trois jours qui, selon les observateurs, sera dominé par la situation sécuritaire en Somalie, suite au double attentat qui s’est produit dans la capitale ougandaise il y a une semaine et qui a fait 76 morts.

Le mouvement somalien les shebab, qui menace l’Ouganda et le Burundi qui ont déployé leurs soldats en Somalie, a revendiqué ces attentats.


_______________ 2 – La Tribune (Ch) avec AFP

Somalie: la Guinée prête à envoyer un bataillon au sein de l’Amisom

La Guinée est « prête » à envoyer un bataillon au sein de la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom), a annoncé vendredi à Kampala le président de la commission de l’UA, Jean Ping, lors d’une conférence de presse.

La Guinée est « prête » à envoyer un bataillon au sein de la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom), a annoncé vendredi à Kampala le président de la commission de l’UA, Jean Ping, lors d’une conférence de presse.

« La Guinée est prête à envoyer immédiatement un bataillon (environ 800 hommes) », a annoncé M. Ping.

L’Amisom est actuellement composée de quelque 6.000 soldats (3.500 ougandais et 2.500 Burundais) un effectif encore inférieur aux 8.000 militaires prévus lors de sa création début 2007.

« Nous allons très rapidement monter à plus de 8.000, qui est l’effectif maximum », a assuré Jean Ping, lors d’une conférence de presse organisée en marge des travaux préparatoires au 15e sommet de l’UA, à Kampala, du 25 au 27 juillet.

L’Amisom constitue le dernier rempart du très fragile gouvernement de transition somalien face aux attaques répétées des insurgés islamistes shebab à Mogadiscio.

Le gouvernement du président Sharif Cheikh Ahmed, élu début 2009, ne doit sa survie qu’à l’appui militaire de la force africaine qui protège notamment la présidence, le port et l’aéroport de Mogadiscio.

Les shebab, qui se réclament d’Al-Qaïda, ont revendiqué le double attentat qui a fait 76 morts le 11 juillet à Kampala, signant alors leur première action d’envergure à l’extérieur de la Somalie.

L’Ouganda s’est dit près, à la suite des attentats, à envoyer 2.000 soldats supplémentaires au sein de l’Amisom.

____________________ 1 – RFI

L’Ouganda et la Guinée disposés à envoyer des soldats supplémentaires en Somalie

La lutte contre les islamistes shebabs en Somalie est la question incontournable du sommet de l’Union africaine qui se tient ce week-end à Kampala. L’Ouganda est disposé à renforcer les effectifs qui luttent contre les shebabs lesquels ont revendiqué le double attentat-suicide de Kampala qui a provoqué plus de 70 morts le 11 juillet 2010 à Kampala.

L’Union africaine est plus déterminée que jamais à lutter contre les shebabs de Somalie.

Jean-Karim Fall

« Allons-nous nous asseoir et attendre qu’ils nous attaquent à nouveau ? ». Cette formule du vice-Premier ministre ougandais Eriya Kategaya résume l’état d’esprit de Kampala. L’Ouganda, qui fournit les deux tiers de la force africaine en Somalie, souhaite obtenir de l’Union africaine un nouveau mandat et surtout de nouvelles règles d’engagement. Passer d’un mandat de maintien de la paix à un mandat d’imposition de la paix.

Imposer la paix c’est faire parler la poudre, lancer l’offensive contre les shebabs.

Les Ougandais sont même prêts à envoyer des renforts en Somalie. La situation à Mogadiscio va donc dominer ce sommet. C’est le souhait des responsables de l’Union africaine qui attendent que des mesures audacieuses soient adoptées pour combattre les shebabs.

Il y a deux « lignes rouges », souligne-t-on au sein de l’Union africaine. Il est hors de question que les shebabs prennent le pouvoir à Mogadiscio. Il est hors de question de négocier avec eux.

L’option militaire est donc privilégiée, des renforts sont attendus.

Selon Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, la Guinée-Conakry serait prête à envoyer un bataillon. L’Igad (l’Autorité intergouvernementale pour le développement qui réunit six pays est-africains), les pays de la Corne de l’Afrique également. La force africaine pourrait aussi recevoir des hélicoptères de combat.