18/08/10 (B565) Communiqué de l’ARD / Visite du Secrétaire général de l’ARD à la rédaction de Réalité

Le Secrétaire Général de l’A.R.D nous rend visite !

De passage à Paris, le secrétaire général de l’Alliance Républicaine pour le Développement (ARD), Kassim Ali Dini, a bien voulu faire avec nous le point de la situation sur le front de la mobilisation programmée après l’Aid el Fitr.

Kassim Ali Dini est secrétaire général de L’A.R.D. depuis décembre 2006, il a été un dirigeant du FRUD de 1992 à 2001 et membre du comité de rédaction de « Réalité » de 2002 à 2005.

« …l’ARD est aujourd’hui le porte-drapeau de l’opposition nationale! »

« La Mobilisation Générale reste plus que jamais d’actualité ! »

Réalité : Bonjour Mr Kassim Ali, bienvenue en France et merci de répondre à nos
questions ! Pouvez-vous nous faire un bref bilan des activités du parti depuis
que vous en êtes le secrétaire Général ?

Kassim Ali Dini : C’est moi qui vous remercie ! C’est difficile de le faire en quelques lignes…Le bilan détaillé est consigné dans le rapport moral que j’ai adressé aux congressistes le 25 février 2010.

J’ai été élu à ce poste à l’issue des assises des 1ers et 2 décembre 2006 en remplacement de Mr Adan Mohamed Abdou, élu vice-président et à qui je tiens à rendre hommage.

Sa profonde connaissance du milieu culturel, politique et social djiboutien nous a été précieuse pour bâtir un parti structuré, moderne et démocratique.

L’ARD a surfé de sa création en Octobre 2002 jusqu’à 2005, sur une déferlante crée par la dynamique de l’Accord de Paix qu’elle venait de signer et entendait appliquer et sa triomphale participation aux Législatives 2003, déferlante qui a culminé lors du boycott des Présidentielles de 2005. Mais en Décembre 2006, les congressistes ont décidé l’intensification de la lutte politique sans participer aux mascarades électorales du pouvoir…

Quand on sait que nos concitoyens ne se mobilisent que lors des campagnes électorales, la tâche qui m’était confiée relevait de la quadrature du cercle !

Mon expérience de dirigeant de la résistance armée dont j’ai aussi vécu les hauts et les bas et que je partage avec quelques anciens de la résistance armée, m’a été d’un grand secours pour d’abord conserver l’acquis et dans un deuxième temps fortifier le parti.

Si l’ARD a effectivement connu, comme tous les partis politiques, la
dépolitisation résignée du citoyen consécutive à la violation de l’Accord de Paix et aux hold-up électoraux, les cellules que nous avons crées dans les différents annexes au lendemain du congrès pour entretenir la flamme de la résistance civique ainsi que le patient travail d’explication et de persuasion du bien-fondé de notre démarche ont porté leurs fruits comme suffisent à le démontrer la mobilisation estivale des Djiboutiens ainsi que les récentes ramifications et audience du parti à l’étranger !

Non seulement notre parti a survécu en huit ans d’existence, aux départs vers un monde meilleur de son fondateur et de poids lourds du parti comme les regrettés Ali Mahammadé et Ahmed Hassan et de quelques sages de notre annexe d’Arhiba, ainsi qu’à la répression politique du pouvoir, parmi d’autres obstacles, mais il a pu se renforcer en militants, cadres et dirigeants crédibles à Djibouti commeà l’étranger, à la faveur de l’intensification de la lutte, au point que l’ARD est aujourd’hui encore le porte drapeau de l’opposition malgré le peu de moyens financiers que comblent un usage optimum de l’outil communication et une
symbiose avec le peuple !

Réalité : 2011 se profile à l’horizon et plusieurs candidats se sont déjà
déclarés. Quelle est la position du parti ?

KAD : Elle reste cohérente depuis le congrès de 2006 ! Les conditions pour une compétition électorale loyale n’étant pas réunies nous avons boycotté les élections depuis 2005. Pour l’ARD, la priorité des priorités reste de sauver la paix civile gravement menacée ainsi que le règlement urgent des problèmes politiques.

Une compétition pour le pouvoir en l’état actuel des choses est inconcevable. Pour l’ARD, il ne peut y avoir d’élections ni de développement sans une paix civile!

Réalité : Comment se présente la situation politique à la veille de la reprise
de la Mobilisation Générale après l’Aïd ?

KAD : La situation s’aggrave chaque jour ! Le mouvement de contestation pacifique se propage actuellement de la capitale aux régions de l’intérieur les plus durement touchées par la crise politique, économique et sociale.

Le démontrent les récentes protestations des jeunes à Ali-Sabieh brutalement réprimées par les forces de l’ordre ou encore le siège de la mairie d’Obock par les notables de la région exigeant l’arrêt des exactions contre les civils dans le nord, tandis que la situation reste tendue dans le port où aux légitimes revendications des dockers, le pouvoir répond par des arrestations massives et
leur remplacement par des journaliers clandestins.

Il est évident que cette réponse n’est pas acceptable et que la situation va empirer ! Après les grèves à la santé qui se poursuivent, c’est le secteur de l’éducation qui prévoit de donner de la voix à la rentrée au sujet des multiples revendications ignorées du corps enseignant et des étudiants…Par qui alors le pouvoir compte t-il les remplacer ?

Sur le plan politique, contrairement à la propagande du pouvoir, l’Accord signé avec le gouvernement américain n’est pas un satisfecit des U.S.A. à la « démocratie » version RPP.

Bien au contraire !

Il faut rappeler que ce projet qui date de 2008 a été volontairement retardé par la Présidence pour auparavant, modifier la constitution et mettre le peuple et nos partenaires devant le fait accompli…Mais la teneur de ce projet démontre s’il en était besoin, le grave déficit de Djibouti en la matière et la nécessité d’y mettre fin comme cela avait fait l’objet d’un volet entier de l’Accord de Paix violé par le gouvernement.

L’ARD entend peser de tout son poids pour la réussite de ce projet
qui ne sera vraisemblablement pas concrétisé pour les prochaines échéances électorales.

C’est la raison pour laquelle la Mobilisation Générale reste plus
que jamais d’actualité !

Réalité : Où en êtes-vous actuellement dans les préparatifs ?

KAD : A l’ARD, nous sommes prêts depuis longtemps ! Les cellules de coordination de l’UAD mises en place l’hiver dernier sont réactivées et travailleront durant toutes les nuits du ramadan pour donner dans les mois à venir à cette Mobilisation Générale, le caractère de sursaut national salvateur que nous appelons de nos vœux !

Propos recueillis par Maki Houmedgaba