28/08/10 (B567) Point de vue : Les échecs de Guelleh .. (Lecteur)

Durant les deux mandats qu’il a effectués à la tête de l’Etat, Guelleh n’a pas su saisir la chance qui lui était offerte par le peuple djiboutien, pour transformer le pays en un havre de paix et de prospérité. S’il l’avait fait, il aurait été considéré comme l’un des acteurs majeurs de l’histoire nationale, régionale et internationale.

Tous les échecs, qui lui sont imputables, sont tellement énormes, qu’ils sont visibles pour l’ensemble de la Communauté internationale. Le monde entier connait les dérives et les crimes qui sont commis par ce dictateur et de nombreux gouvernements étrangers l’ont mis sous surveillance.

Chacun se demande s’il acceptera de quitter ce navire qui était prometteur en 1999 mais qui a sombré sous son autorité défaillante et néfaste ….. ou s’il essaiera de se maintenir par tous les moyens dans le fauteuil, contre la volonté de la grande majorité des citoyens, avec tous les risques de débordement populaire.

Il serait impossible de dresser, dans un seul article, la liste de tous ses échecs, de toutes les promesses extravagantes jamais tenues. Essayons au moins de comprendre les raisons qui ont conduit à ce constat alarmant. Quels sont les points clés qui expliquent directement ce désastre national ?.

Dans le chapitre économique et social, c’est le vide total ! Aucun progrès n’a été constaté depuis 10 ans, sur aucun plan. Tous les ratios et les indicateurs sont au rouge, accusant des baisses et des diminutions.

Combien d’investisseurs étrangers sont-ils repartis par la petite porte, totalement ruinés ?

Les petites et moyennes entreprises meurent les unes après les autres majoritairement durant leur première année d’existence. Cela décourage non seulement les jeunes entrepreneurs potentiels mais aussi les étrangers à investir dans le pays. Ces derniers sont toujours accueillis à bras ouverts quand ils arrivent avec de l’argent. On leur garantir des avantages fiscaux et sociaux imbattables.

Combien sont repartis plus tard par la petite porte, ayant perdu tout leur capital.

C’est à ce moment-là qu’ils ont compris que le jeu du gouvernement consistait à prélever par différents moyens (taxes, racket, cotisations nouvelles, …) 100 % des bénéfices réalisées. 80% sont reversés au Président et aux membres du gouvernement et le reste est partagé entre les agents des administrations qui ont su adapter les taxes et les cotisations en conséquence.

Aucune production industrielle dans le pays.

Le secteur tertiaire, qui constitue la seule ressource du pays, est sous la domination sans partage de quelques proches de Guelleh et de son épouse. (Inutile de les nommer, tout le monde les connaît et ils se reconnaîtront). Il est impossible de les concurrencer, car eux ne sont pas soumis aux mêmes niveaux de taxation et de prébende et de charges.

Ces entreprises familiales ont le quasi monopole de l’embauche, mais ne sont soumises à aucune loi social : débauchent les salariés selon leur bon vouloir…

A cause de cela, dès le départ, tous les projets d’implantation d’entreprises (cimenterie, …) à Ali-Sabieh étaient voués à l’échec. C’est pourquoi notre pays est le seul pays au monde à n’avoir pas su favoriser le tissu industriel.

Pas de production, pas d’emploi. On importe 100 % des besoins et on ne réalise aucune valeur ajoutée locale.

Les jeunes cadres djiboutiens sont-ils moins compétents ?

On observe que les expatriés des entreprises internationales, sont payés, selon leurs qualifications et leurs responsabilités, entre 500 000 Djf à 5 000 000 Djf par mois

Au pays, les cadres diplômés djiboutiens, les mieux payés, travaillant honnêtement et avec acharnement souvent avec la peur quotidienne d’être licenciés, ne toucheront jamais plus de 400 000 Fdj.

Les Djiboutiens sont-ils moins bien cotés sur le marché de l’emploi ? Pour quelles raisons ? Sont-ils génétiquement moins intelligents, moins productifs, moins compétents, quand ils veulent travailler dans leur propre pays ?

Faut-il être un ressortissant indien, ou expatrié d’un autre pays pour être mieux payé chez soi ? Existe-il des quotas pour l’emploi des expatriés dans certaines fonctions ?

Aujourd’hui, les Djiboutiens suivent des études de plus en plus longues, dans tous les domaines et souvent dans des universités étrangères. Faut-il laisser ces jeunes diplômés à la merci d’une réglementation sociale aussi inexistante que non appliquée.

Les employeurs sont-ils légitimes à décider unilatéralement de l’avenir des jeunes, sans tenir compte de l’investissement humain et financier pour les former ?

Un système de taxation et de charges qui s’applique de façon différente, selon l’origine tribale des actionnaires

Les charges sociales et fiscales pour les entreprises établies à Djibouti sont très élevées et elles font peur aux investisseurs. Aucune politique sociale et fiscale n’a été mise en place pour harmoniser ces charges avec les pratiques mondiales, afin d’encourager les entreprises à investir et à embaucher.

Le Code des Investissements n’est pas jamais appliqué, selon les règles. Les bénéficiaires sont connus d’avance. Il faut les voir, chaque mardi, quand ils se rendent au supposé Conseil des Ministres du gouvernement de Guelleh. Si toutes leurs sociétés sont exonérés de tel ou tel impôt ou de telles charges, que reste-t-il à l’Etat ?

Ces sociétés bénéficiaires arrosent des fonctionnaires pour bénéficier de ces avantages éhontés.

L’emploi djiboutien est frappé par une discrimination à grandeur échelle, fondée sur les origines ethniques.

Les djiboutiens sont les plus vulnérables et les plus malheureux au monde quand il s’agit de rechercher un travail, car la réponse à la simple question « Quelle est ta tribu ? », va conditionner l’embauche ou le refus.

Pour un même travail, la disparité des salaires entre hommes et femmes est considérable.

Les femmes sont aussi touchées par une discrimination, mais fondée sur le sexe.

La valeur du travail n’existe pas,

Par exemple de nombreux fonctionnaires employés dans les ministères et les établissements publics ont la liberté de s’absenter à leur seul gré, sans supporter ni retenue de salaire ni de sanctions.

Le salaire minimum n’a pas été revalorisé depuis combien d’années. Il se situe autour de 100 dollars par mois. A titre comparatif, sachez qu’il n’est pas rare de voir qu’un dignitaire du régime se permette de commande 100 000 Fdj de khat, un jeudi, pour régaler ses amis du mabraze alors que de l’autre côté un brave citoyen, qui se lève dès la première prière du matin, qui tourne en rong jusqu’au soir n’a même pas 100 Fdj pour nourrir la famille, le soir.

Le projet de l’Agence Djiboutienne de Développement Social était un projet ambitieux et porteur d’espérance. Malheureusement, comme tant d’autres, ses ressources ont été détournées par un petit groupe de personnes connues. Le projet a suivi le même chemin que l’ancienne Banque de Développement de Djibouti.

Sur le plan social, la politique gouvernementale a pour objectif de maintenir la division entre les différentes couches de la société djiboutienne. Les djiboutiens ne se retrouvent plus, l’identité nationale s’appuie sur l’ethnie. Seules les personnes proches d’un tel ou d’un tel peuvent s’abreuver au doux robinet de l’Etat. Les autres iront boire l’eau des puits profonds, au mieux asséchés et au pire contaminés par des bactéries mortelles comme l’Oued d’Ambouli.

Les femmes, toujours plus vulnérables

Comme toujours, les femmes sont les plus vulnérables. Soumise à la merci d’un homme qui est souvent sans scrupule, qui consacre l’essentiel au khat et qui multiplie les conquêtes nocturnes faisant courir à son épouse de gros risques de santé. Dès qu’il rentre au foyer familial, il fait semblant d’être un honnête homme, ayant passé un moment avec de vieux amis.

Ces braves mères de famille, qui se reconnaissaient jadis au sein de l’UNFD, sont découragées, car ce sont les premières victimes de la société. Nombreuses sont celles qui ont fui à l’étranger. Regardez dans les grandes villes européennes et américaines. Là, ces femmes reprennent goût à la vie et malgré leur haine de la politique de Guelleh, elles sont fières de leur pays et elles rêvent d’y revenir avec leurs enfants.

L’avenir de ces enfants appartient désormais aux grandes puissances qui les ont adoptés, soit après leur arrivée, soit parce qu’ils sont nés sur place. Beaucoup de ces enfants n’ont pas appris à parler nos langues maternelles.

La santé, un secteur en coma dépassé !

Le secteur de la santé a été démnatelé par un homme dont le nom ne mérite pas d’être cité ici. Combien de mamans, qui ont accouché à Dar el Hanan, ont été violentées et retenues dans l’hôpital, parce qu’elles ne pouvaient pas payer les frais d’accouchement exhorbitants qui étaient exigés.

Les hôpitaux djiboutiens sont victimes de vandalisme. A cause du comportement indigne de ce Ministre envers les collaborateurs, tout se dégrade, même le nettoyage.

Les remarquables employés des hôpitaux sont découragés par la gestion et l’omniprésence inutile et fâcheuse de ce Ministre qui énerve les médecins et les personnels.

Combien de fonctionnaires de la santé ont été licenciés abusivement et contraints de fuir le pays ?

Ce Ministre est le pire Ministre que la République de Djibouti n’ait jamais connu depuis son indépendance. Tout le monde ne parle de lui, comme si son passage à l’ONARS ne lui avait pas suffi pour amasser frauduleusement cette fortune considérable, dont il se vante à tout instant.

Observez la situation désastreuse et honteuse du Projet Sida.

L’éducation, un secteur en faillite

Ne nous attardons pas plus sur ce domaine, car chacun sait le chaos qui règne dans le secteur de la santé en République de Djibouti. Demandons-nous simplement quelle a été la contribution de Guelleh dans ce domaine vital pour la nation djiboutienne ? Rien que pour cet échec, il y a suffisamment de raisons pour l’envoyer au diable et lui ôter tout espoir d’un nouveau mandat !

Le Gouvernement n’a jamais voulu admettre la crise profonde qui touche l’école publique. Certaines réformes proposées par le gouvernement, comme par exemple celle du Baccalauréat ont rencontré (à juste titre ?) une opposition massive des personnels, des élèves et des parents d’élèves.

Le Ministre de l’Education Nationale symbolise à lui tout seul, la destruction de l’école publique. Il ne fait rien pour restaurer un climat de confiance dans l’éducation sachant que ses enfants font des études dans des grandes écoles à Paris dont le coût par an est sans proportion avec le revenu d’un cadre moyen. Mais ce n’est pas lui qui paye : ses enfants bénéficient de bourses sur mesure et l’Ambassade de Paris règle les notes.

Les écoles sont dans un état lamentable, pas entretenues, pas de ventilateurs, pas de climatiseurs, des vieux murs datant des années 80, aucun système d’évacuation en cas d’urgence ou d’incendies, des escaliers qui risquent de s’écrouler. Allez voir le CES d’Ambouli, les écoles primaires de Balbala et d’Arhiba etc.….

Ces enfants sont l’avenir de demain mais actuellement, ils sont en danger.

Cette incapacité à écouter le personnel de l’éducation nationale est d’autant plus préoccupante que l’école a besoin de modernisations urgentes pour rénover le système éducatif dévasté par une méconnaissance de la réalité éducative du Gouvernement Guelleh.

Il est urgent de lutter contre l’échec scolaire en restaurant une école forte et en l’adaptant à la réalité économique et sociale du contexte régionale et mondiale.

Seuls les plus fortunés sont logés dans des Palais, au détriment des pauvres dont on brûle les habitations pour récupérer les terrains.

Il n’existe aucune politique de la ville en matière de logements sociaux. Soit on est un escroc, un voleur, un détourneur des fonds publics et on se fait construire une Villa au Héron, à Haramous ou à Gabode soit on est un citoyen honnête n’ayant que le souhait de vivre de son travail et on a le droit de vivre à proximité des égouts : Arhiba, Einguela ou sous les toits brûlants de Balbala.

Les transports en commun sont laissés à l’abandon

Djibouti est-il le seul pays au monde à ne pas disposer d’un réseau de transports en commun ? Les bus et surtout les bolides minibus de Balbala font la loi à Djibouti ville.

Ce sont eux qui ont le monopole des transports urbains. En majorité des chauffards, dont certains ne possèdent pas de permis de conduire, souvent drogués et assistés par des voyous qui font la pluie et le beau temps dans le bus.

La fumée des cigarettes et la musique assourdissante dans ces bus agressent les personnes les plus vulnérables (enfants, personnes âgées et malades).
Combien de textes de lois ont été publiés sur l’interdiction de fumer dans les transports en commun. Ces voyous font descendre les gens n’importe où.

Combien des filles ont été victimes d’attouchements et de menaces si elles n’acceptaient pas un rendez-vous nocturne. La majorité de ce petit monde travaille pour les propriétaires de bus qui ne peuvent être que des dignitaires du régime. Ils menacent sensiblement la vie du transport en commun national.

La question que l’on peut se poser serait de savoir les sujets sur lequel travaille le gendre du couple présidentiel, dans son super Ministère de l’Equipement et du Transport ?

Sans oublier l’état chaotique du Port et de l’Aéroport de Djibouti dont des articles ont été publiés à maintes reprises sur le site de l’ARDHD.

Pourrait-on endiguer le déclin programmé de la Nation ?

Nous assistons au déclin d’une Nation qui avait tant d’espoir en 1977. Je ne sais pas s’il sera facile d’arrêter la chute et de préparer la reconstruction. Mais cela vaut la peine d’être tenté.

Si Guelleh s’auto-reconduisait au pouvoir, la seule chose dont nous pouvons être assurés, c’est qu’il terminera son œuvre de destruction du pays, de ses infrastructures, des services publics et de l’économie nationale et qu’il continuera à transférer en toute impunité, toutes les richesses et les ressources nationales vers ses comptes privés.

Saura t-il tirer les leçons de son échec et partir ? Faudra t-il qu’il continue à détruire ce petit pays ? Nous attendons la réponse de Guelleh.

A.B
Amérique du Nord
Militant Actif de l’Union pour la Démocratie et la Justice
U.D.J