28/10/10 (B575) Nouvelles de Somalie – On risque de payer cher tout désengagement à l’égard de la Somalie – combats meurtriers à la frontière kényane – De nouveaux combats génèrent 60.000 nouveaux déplacés – 60.000 Somaliens fuient les combats et actus Afrique Moyen Orient (4 articles)

_____________________ 4 – Afrique Actu

On risque de payer cher tout désengagement à l’égard de la Somalie

Stephen Kaufman, Bureau des programmes d’information internationale du département d’Etat

Selon le secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines, M. Johnnie Carson, il est nécessaire que davantage de pays contribuent, en forces militaires et en biens matériels, à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et prennent diverses autres initiatives sécuritaires et humanitaires en faveur de ce pays car « il n’est dans l’intérêt de personne » de s’en désengager et de laisser les Somaliens s’entre-déchirer.

« Les flux de réfugiés, les attaques de pirates et les menaces terroristes continueront d’empirer si nous ne coopérons pas avec la Somalie en vue de régler ces problèmes », a déclaré M. Carson lors d’une allocution récente au Centre d’études stratégiques et internationales de Washington.

À ce jour, la réaction de la communauté internationale à la crise interne somalienne a été « trop faible, trop lente et trop désorganisée pour avoir l’effet souhaité », à tel point que « le monde en subit les conséquences aujourd’hui car les problèmes humanitaires et sécuritaires ne cessent de surgir », et il risque de payer « en déstabilisation, en piraterie et en terrorisme » un prix encore plus élevé si la situation ne change pas.

La communauté internationale devra faire plus, notamment en contributions à l’AMISOM, a affirmé le haut responsable.

« Jusqu’ici, seuls l’Ouganda et le Burundi ont affecté des forces à cette mission menée par l’Afrique. D’autres pays de ce continent et peut-être quelques pays arabes et islamiques modérés devraient envisager des apports de troupes », a-t-il dit.

« Les forces de l’AMISOM font tout leur devoir et jouent un rôle dans la solution de cette crise qui est non seulement nationale, mais aussi régionale et mondiale. En conséquence, les pays du monde, de l’Europe à l’Asie, doivent fournir des équipements militaires et une assistance financière » afin de soutenir l’AMISOM et le Gouvernement fédéral de transition (TFG) de la Somalie. L’envoi de fournitures militaires, neuves ou usagées, « ferait beaucoup en vue de faciliter les déploiements actuels et futurs de l’AMISOM ».

M. Carson a invité expressément la Ligue arabe à tenir son engagement de verser au TFG 10 millions de dollars par mois en aide budgétaire générale. Il a fait observer que l’Égypte, le Yémen et l’Arabie saoudite faisaient, eux aussi, les frais de la piraterie en mer Rouge en provenance de la Somalie.

Il a également plaidé en faveur d’un soutien financier accru destiné à aider les pays voisins de la Somalie à arrêter, poursuivre et justice et incarcérer les auteurs d’actes de piraterie, ce qui « adresserait un message puissamment dissuasif » à toute personne qui serait tentée de se livrer à de tels actes.

Le gouvernement Obama appuie les activités de stabilisation en Somalie par ses contributions à l’AMISOM et au TFG, a poursuivi M. Carson. Depuis 2007, les États-Unis ont dégagé une aide de 229 millions de dollars à l’AMISOM et de 35 millions de dollars au TFG pour l’aider à se doter d’une force de sécurité nationale à base élargie. En outre, depuis 2009, ils ont versé pour plus de 180 millions de dollars d’aide humanitaire ainsi que 60 millions de dollars au titre de l’aide au développement, a-t-il dit.

« Les États-Unis comptent poursuivre leur action en faveur d’une solution à long terme. En coopération avec nos partenaires régionaux et internationaux, nous appliquerons une politique visant à promouvoir en Somalie la stabilité et la sécurité, le redressement économique et le développement, ainsi qu’une amélioration de la situation humanitaire. »

Coopération accrue des États-Unis avec les gouvernements régionaux

Le secrétaire d’État adjoint a indiqué que les États-Unis entendaient étoffer leur partenariat avec les gouvernements régionaux du Somaliland et du Puntland, ainsi qu’avec d’autres pouvoirs locaux du centre-sud de la Somalie qui s’opposent aux insurgés extrémistes shebab, mais qui ne sont pas alliés au TFG de Mogadiscio.

« Nous pensons qu’eux aussi méritent notre soutien », a-t-il déclaré. Cependant, en apportant leur aide à ces régions, les États-Unis « ne cherchent nullement à contourner un des principes de base de l’Union africaine, qui est de ne reconnaître qu’un seul État somalien ».

« Notre relation consistera à leur apporter une aide de dimension modeste, qui permettra à ces gouvernements de stimuler le développement économique », a-t-il dit, précisant qu’il s’agissait d’appuyer par exemple des projets hydriques et de microfinancement.

En outre, en augmentant son appui au Somaliland et au Puntland, le gouvernement Obama reconnaît les progrès que réalisent ces régions et leur stabilité relative, « de même que leurs liens commerciaux, claniques et matrimoniaux et le degré auquel la stabilité dans une région peut contribuer à la stabilité dans d’autres parties du pays », a déclaré M. Carson.

________________ 3 – Afrik.com

Somalie : combats meurtriers à la frontière kényane

Des combats dans la ville de Bulo Hawo, au sud-ouest de la Somalie, près de la frontière kenyane « ont poussé quelque 60 000 Somaliens à abandonner leur foyer la semaine dernière », a expliqué le porte parole du Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), Andrej Mahecic.

Selon Afrique Actu, la plupart des déplacés ont fui dans les villages voisins et certains ont traversé la frontière vers le Kenya. « Au moins 10 personnes ont été tuées durant les combats entre Al-Shabaab et Ahlu Sunna Wal Jamaa, une milice alliée au Gouvernement somalien de transition », a indiqué Andrej Mahecic.

Le 17 octobre, une milice pro-gouvernementale, dirigée par un chef de guerre local et récemment entraînée avec le concours de l’Ethiopie, avait repris le contrôle de cette ville aux shebab, avec le soutien de la milice armée soufie Ahlu Sunna wal Jamaa.

________________ 2 – Afrique Actu

De nouveaux combats génèrent 60.000 nouveaux déplacés

Jean-Pierre Ndongo

De violents affrontements survenus dans la ville somalienne de Beled Hawo à la frontière avec le Kenya ont poussé cette semaine quelque 60.000 Somaliens à fuir, a indiqué mardi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

« Au moins 10 personnes ont été tuées durant les combats entre Al-Shabaab et Ahlu Sunna Wal Jamaa, une milice alliée au Gouvernement somalien de transition », a précisé un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d’une conférence de presse à Genève.

La plupart des déplacés ont fui dans les villages voisins et certains ont traversé la frontière vers le Kenya. Sur 40.000 déplacés à l’intérieur de la Somalie, la plupart vivent en plein air sans abri, ni eau, ni vivres, ni installations d’assainissement. Pour aggraver encore les choses, il pleut depuis plusieurs jours, ce qui accroît le risque de déclenchement d’une épidémie.

Parmi les personnes ayant fui au-delà de la frontière vers la ville kényane de Mandera dans le nord, un grand nombre louent des maisons ou sont accueillis par la communauté locale en attendant le ralentissement des combats avant de prendre la décision de rentrer chez eux. « Nous sommes particulièrement préoccupés par l’aggravation des conditions sanitaires et de sécurité pour des milliers de personnes qui sont sans abri au point de frontière numéro un depuis le 17 octobre », a dit le porte-parole.

Le nombre de réfugiés somaliens dans ce site de fortune s’accroît de jour en jour et s’élève à 5.000 mardi matin. Les réfugiés sont majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées. « Notre personnel à Mandera indique que les conditions sanitaires se détériorent rapidement dans le site, qui ne dispose ni d’abri ni de toilettes. La situation des réfugiés est déplorable » ; a ajouté M. Mahecic.

Le point de frontière numéro un – situé à 500 mètres seulement de la frontière entre la Somalie et le Kenya – est à portée de tirs d’armes à feu en cas de reprise des affrontements à Beled Hawo. La tension augmente. Des informations font état d’un regroupement organisé par Al-Shabaab pour lancer une attaque et reprendre la ville. Le HCR exhorte les autorités kényanes à accélérer le transfert des nouveaux arrivants hors de la région frontalière vers un centre de réception où l’agence onusienne et ses partenaires peuvent répondre à leurs besoins d’assistance et en matière de protection.

Le HCR a déjà commencé l’enregistrement des nouveaux arrivants et coordonne la réponse humanitaire. Les autorités kényanes et les agences humanitaires travaillent étroitement avec l’agence onusienne pour délivrer des services essentiels et fournir des vivres, de l’eau, des abris, des médicaments et des installations d’assainissement aux personnes nouvellement déplacées. On compte 1,46 million de personnes déplacées internes en Somalie. Quelque 614.000 Somaliens vivent en tant que réfugiés, pour la plupart dans les pays voisins.

________________ 1 – Web Magazine avec AP et HCR

60.000 Somaliens fuient les combats et actus Afrique Moyen Orient

Le Haut commissariat aux Réfugiés (HCR) de l’ONU a constaté mardi que 60.000 civils ont fui les combats la semaine dernière en Somalie.

Selon Andrej Mahecic, porte-parole du HCR, au moins dix personnes ont été tuées dans des affrontements entre un groupe islamiste et milice pro-gouvernementale dans le district de Beled-Hawa. Les civils ont fui principalement dans les villages alentour et certains ont franchi la frontière kenyane.