09/11/10 (B577) Yémen Express – Les meurtres par vengeance empêchent les enfants d’aller à l’école – pas de lien entre le tueur d’un Français et l’imam radical – la « guerre contre le terrorisme » est déjà perdue – Le FMI juge crucial d’aider le Yémen – L’imam Aoulaki appelle au djihad anti-américain – Des drones US déployés au Yémen – Un juge yéménite ordonne la capture «mort ou vif» d’un prêtre américain (7 articles)

____________________ 7 – IRIN News (ONU)

YÉMEN: Les meurtres par vengeance empêchent les enfants d’aller à l’école

Des milliers d’enfants de trois des 21 gouvernorats du Yémen ont cessé d’aller à l’école par crainte d’être la cible de meurtres par vengeance, selon l’organisation non gouvernementale Partners-Yemen.

PY a lancé une campagne de sensibilisation dans les gouvernorats d’al-Jawf, de Marib et de Shabwa, qui traversent le centre du Yémen du nord au sud et où le système tribal domine la vie sociale et politique. La présence et l’influence des autorités officielles y sont toujours limitées.

PY fait scander aux enfants des écoles qui sont encore ouvertes le slogan : « À ceux qui m’ont privé de mon père, ne me privez pas de mon éducation ». Malgré tout, des milliers d’enfants ont cessé de se rendre à l’école par crainte de franchir les frontières tribales.

« J’ai arrêté l’école en 2005, quand j’étais en [classe de sixième]. J’ai peur que des hommes armés de la tribu des Hamdan me tuent », a dit Salim Yahya, âgé de 17 ans et appartenant à la tribu des al-Shulan, dans le gouvernorat d’al-Jawf, qui est en conflit avec la tribu des Hamdan depuis 40 ans. Des dizaines de personnes des deux tribus ont été victimes de meurtres par vengeance au cours des 20 dernières années.

Le conflit entre ces deux tribus a éclaté au début des années 1970 pour des terres dont chaque tribu revendiquait la propriété. « Maintenant, ces parcelles de terrain ne sont plus un problème. Le problème, c’est les meurtres par vengeance qui continuent de tuer des milliers de membres de ces tribus et empêchent les enfants d’aller à l’école », a dit à IRIN le cheikh Sultan al-Aradah, médiateur en chef du conflit pour le gouvernorat.

Il est très difficile de régler ce conflit à ce niveau – même par le biais des structures traditionnelles –, car les tribus considèrent comme une « honte noire » le fait de retirer une menace de vendetta envers la famille ou la tribu d’un individu ayant commis un meurtre, explique PY dans un article analysant la situation.

Selon le juge Yahya al-Mawri, membre du comité national suprême sur les meurtres par vengeance affilié au ministère de l’Intérieur, ces meurtres ont coûté la vie à 4 698 personnes entre 1998 et 2008 dans les trois gouvernorats. Il ne pouvait pas donner de chiffres plus récents, car aucune donnée officielle sur les victimes de meurtres par vengeance et de conflits n’a été publiée au cours des deux dernières années.

Les trois gouvernorats ont un taux d’analphabétisme élevé : « Soixante-six pour cent de la population masculine et 70 pour cent de la population féminine… sont illettrés », a dit le juge.

Selon les statistiques de 2009 de l’organisation statistique centrale du gouvernement, 1,3 million de personnes vivent dans ces trois gouvernorats où le taux d’analphabétisme est de 63 pour cent, contre 41 pour cent pour l’ensemble du pays.

Écoles fermées

Les meurtres par vengeance ont entraîné la fermeture de plusieurs écoles, notamment dans les gouvernorats d’al-Jawf et de Shabwa. La situation n’est pas aussi mauvaise à Marib, a dit PY.

Abdulhamid Amer, président de l’ONG locale Social Development and Peace Association, dans le gouvernorat d’al-Jawf, a dit à IRIN qu’environ 20 écoles du gouvernorat étaient fermées. « Huit écoles des régions de Maraziq et Al Sayda sont fermées depuis cinq ans », a-t-il dit, avant d’ajouter que des milliers de garçons et de filles avaient arrêté leur scolarité pour cette raison.

Selon Naji al-Sammi, employé en gestion des conflits de l’ONG locale Brotherhood Society for Peace and Development, dans le gouvernorat de Shabwa, plus d’une douzaine d’écoles de ce gouvernorat ont été désertées depuis plusieurs années à cause des meurtres par vengeance.

« L’école d’al-Nabub, dans le district de Nisab, qui comptait environ 500 élèves, a été désertée depuis plus de cinq ans. Peu d’élèves ont déménagé dans des régions moins dangereuses pour terminer leur scolarité. La plupart ont arrêté d’aller à l’école depuis lors », a-t-il dit.

Efforts de médiation

De nombreux anciens enseignants ont commencé à tenter une médiation entre les tribus belligérantes. « Comme nos écoles ont été désertées depuis cinq ans, nous nous sommes retrouvés désoeuvrés, alors nous avons commencé à travailler comme médiateurs pour aider à mettre fin aux conflits qui durent depuis longtemps », a dit à IRIN Khalid al-Qubati, enseignant dans une école du district.

Le port d’arme est commun dans ces trois gouvernorats. « Les parents apprennent à leurs enfants à porter et utiliser des armes à feu et aussi à tuer… Ils ne se préoccupent pas de les envoyer à l’école », a dit M. al-Qubati, qui est originaire du gouvernorat central de Taiz, mais travaille dans celui d’al-Jawf.

La campagne de sensibilisation de PY est destinée à garantir un environnement sécuritaire pour les écoliers. Elle a permis d’entrer en contact avec plus de 50 000 habitantes des trois gouvernorats pour promouvoir l’éducation des filles et des garçons et la nécessité de protéger les élèves des meurtres par vengeance, a dit à IRIN Nadwa al-Dawsari, directrice générale de PY.

« Nos activités de sensibilisation ont été bien reçues par les communautés, car nous les avons formulées en accord avec la culture locale et en nous appuyant sur les traditions positives qui existent déjà », a-t-elle dit.

Selon Mme al-Dawsari, l’inefficacité des institutions gouvernementales dans ces zones tribales reculées, l’extrême pauvreté et le manque d’infrastructures sont les principales difficultés qui entravent les efforts de sensibilisation. « Si les institutions gouvernementales étaient impliquées, nos campagnes pourraient être bien plus efficaces », a-t-elle dit.

________________________ 6 – AFP

Yémen: pas de lien entre le tueur d’un Français et l’imam radical

L’avocat d’un Yéménite accusé de l’assassinat d’un Français a affirmé mardi que son client n’avait aucun lien avec Al-Qaïda et l’imam radical Anwar al-Aulaqi, jugé par contumace dans le cadre du même procès devant un tribunal de Sanaa spécialisé dans les affaires terroristes.

"Mon client n’a aucun lien avec Al-Qaïda ou l’autre accusé Anwar al-Aulaqi recherché par la justice", a dit devant le tribunal, Me Nasser Ali Mohammed.

Hicham Assem, le meurtrier présumé du Français Jacques Spagnolo, a été accablé par les huit témoins qui se sont succédé à la barre et qui ont tous déclaré l’avoir vu tirer sur la victime le 6 octobre.
"Non, ce sont des mensonges", a crié l’accusé.

Mais l’un des huit témoins a déclaré avoir vu Assem, après avoir tué le Français, "partir à la recherche du chef de l’antenne de la compagnie (énergétique autrichienne OMV), un Américain, pour l’abattre".

Finalement, l’accusé n’a réussi qu’à blesser par balle un Ecossais, responsable de la sécurité de la compagnie au siège d’OMV près de Sanaa.

Les avocats de l’américano-yéménite Anwar al-Aulaqi et de l’un de ses proches, jugés par contumace, ont assuré de leur côté que leurs clients n’avaient aucun lien avec Hicham Assem.

A l’issue de l’audience, le tribunal a décidé de renvoyer l’examen de l’affaire après l’Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice qui sera célébrée à la mi-novembre, mais sans préciser de date.

Le 6 novembre, le tribunal avait ordonné l’arrestation de "gré ou de force" d’Anwar al-Aulaqi, activement recherché par les Etats-Unis.

Une autre chambre du même tribunal a tenu une audience dans le procès du journaliste Abdel Ilah Haydar Shaea, emprisonné depuis le 16 août, et accusé d’avoir servi de conseiller à Anwar Al-Aulaqi.

Le journaliste a refusé de répondre aux questions du tribunal comme il l’a fait depuis l’ouverture de son procès le 26 octobre.

"Je ne dirai pas un mot jusqu’à ce qu’on convoque ceux qui m’ont kidnappé et qui sont les agents des services de sécurité", s’est-il contenté de déclarer.

________________ 5 – LibanNews – Nouvelles de l’Orient

Yémen, la « guerre contre le terrorisme » est déjà perdue

Une des impasses de la « guerre contre le terrorisme » lancée par le président George W. Bush et reprise, sous des formes différentes, par Barack Obama – guerre que soutiennent les pays européens et notamment la France – vient de l’incapacité de « penser localement ». Au lieu de tenter d’analyser les données de chaque pays – Irak, Afghanistan, Liban ou Yémen –, les Occidentaux ont tendance à le situer dans un cadre global d’affrontement, qui empêche de comprendre et aboutit forcément à des échecs.

Dans les années 1950 déjà, la lutte contre le communisme au Proche-Orient avait aveuglé les puissances occidentales, qui voyaient dans les mouvements nationalistes avant tout des alliés de l’Union soviétique. 1958, année cruciale au Proche-Orient, vit la chute de la monarchie irakienne, l’intervention américaine au Liban et celle des Britanniques en Jordanie. Comme l’écrit le chercheur Rashid Khalidi, les télégrammes diplomatiques de l’époque montrent que Londres et Washington considèrent la région comme une entité passive, victime de machinations subversives du communisme international et du nassérisme. A aucun moment, les situations locales, la volonté des peuples de ces pays, n’est prise en compte (lire le texte de Khalidi dans A Revolutionary Year. The Middle East in 1958, sous la direction de Roger Louis et Roger Owen, I. B. Tauris, Londres, 2002).

A lire les articles sur le Yémen, on retrouve la même logique. Il est intéressant que deux journalistes du New York Times, Mona El-Naggar et Robert F. Worth, démontent, à partir de Sanaa, les contradictions de la politique occidentale et mettent en lumière le scepticisme de la population à l’égard de la « guerre contre Al-Qaida » (« Yemen’s Drive on Al Qaeda Faces Internal Skepticism », 3 novembre 2010).

« Alors que le Yémen intensifie sa campagne militaire contre Al-Qaida, il est confronté à un sérieux obstacle : la plupart des Yéménites considèrent le groupe comme un mythe, ou un stratagème de leur président pour presser l’Occident à donner de l’aide monétaire et punir ses opposants intérieurs.

Ces attitudes cyniques – enracinées dans l’histoire de la politique de manipulation au Yémen – compliquent tout effort visant à traquer les auteurs de la récente tentative de faire envoyer par courrier des explosifs aux Etats-Unis. Elles rendent également plus difficile de gagner le soutien du peuple dans la lutte contre la violence djihadiste, quelle que soit l’étiquette qu’on lui donne.

« “Qu’est-ce qu’Al-Qaida ? La vérité est qu’il n’y a pas d’Al-Qaïda”, explique Muhammad Lutfi, un chômeur de 50 ans sur la place animée de Tahrir. En fait, poursuit-il, la violence est due “au régime, au manque de stabilité et aux luttes internes.” »

Ce point de vue, qui rencontre un écho à travers tout le Yémen, ne s’explique qu’en partie par la théorie du complot. Le gouvernement yéménite a utilisé les djihadistes comme soldats par procuration dans le passé, et confond parfois la menace Al-Qaida avec d’autres insurrections qui n’ont rien à voir et qu’il a combattues dans le sud et le nord du pays au cours des dernières années. Dans un pays où la violence politique et tribale est endémique, il est souvent impossible de dire qui tue qui et pourquoi.

Une chose est claire : le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, a intensifié la lutte contre Al-Qaida depuis l’année dernière, avec beaucoup plus de raids militaires et d’attaques aériennes, dont certaines menées par l’armée américaine. Son gouvernement en a payé le prix. Le samedi [30 octobre], une journée après la découverte de la bombe placée dans le fret aérien, M. Saleh a déclaré lors d’une conférence de presse que Al-Qaida a tué 70 policiers et soldats au cours des quatre dernières semaines. C’est une forte augmentation par rapport aux années précédentes, et certains analystes y voient la preuve que la branche yéménite d’Al-Qaida se renforce.

Mais de nombreux Yéménites semblent sceptiques et doutent qu’Al-Qaida soit coupable de la plupart de ces meurtres, qui ont eu lieu dans le Sud où un mouvement sécessionniste est en expansion depuis trois ans.

“Nous ne pouvons pas faire la différence entre la propagande et la réalité”, explique Abdullah al-Faqih, un professeur de sciences politiques à l’Université de Sana. “Il est impossible de dire qui tue qui, il y a des querelles tribales, Al-Qaida et le mouvement du sud, et l’Etat se livre à beaucoup de manipulations.”

En un sens, il y a deux récits sur Al-Qaida au Yémen. L’un d’eux, présenté par le gouvernement yéménite et les sites internet d’Al-Qaida – qui trouve un écho en Occident – décrit l’un des camps comme “blanc” et l’autre comme “noir” (les méchants, pourrait-on dire). L’autre récit est celui de la rue yéménite : un fatras confus d’attaques commises par des groupes armés aux loyautés changeantes, certains combattant sous des bannières politiques ou religieuses, d’autres simplement pour l’argent.

Les autorités yéménites ont longtemps payé les chefs tribaux pour lutter contre des ennemis intérieurs, ou même d’autres tribus qui causaient des ennuis au gouvernement. Cette politique a contribué à favoriser une culture de chantage : quelques tribus promeuvent la violence, à travers les djihadistes ou de simples criminels, et ensuite offrent de l’apaiser contre rétribution.

“Certaines de ces actions décrites comme menées par Al-Qaida relèvent en réalité d’un simple business de la terreur", a déclaré M. Faqih.

Les tribus du Yémen sont souvent décrites comme le principal obstacle dans la lutte contre Al-Qaida, car elles abritent les militants en raison de l’hospitalité tribale ou même de parenté idéologique. En fait, peu de chefs de tribus ont une quelconque sympathie pour le groupe, et certaines tribus ont forcé des membres d’Al-Qaida à quitter leurs zones dans la dernière année.

(…)

En fait, Al-Qaida semble prospérer là où l’autorité tribale s’est érodée, ou dans les régions du Sud où la haine du gouvernement est la plus intense. Dans de nombreuses attaques récentes, il est difficile de tracer une ligne de démarcation entre Al-Qaida et des jeunes gens en colère et pauvres qui ont un accès facile aux armes.

C’est vrai notamment au Sud, qui fut une république indépendante à orientation socialiste jusqu’à l’unification de 1990, et où existe aujourd’hui une forte opposition aux manipulations du pouvoir central.

En fait, le pouvoir doit faire face à de nombreuses oppositions :

  • celle du Sud ;
  • celle de la rébellion hutiste qui perdure depuis plusieurs années (lire Pierre Bernin, « Les guerres cachées du Yémen », Le Monde diplomatique, octobre 2009) ;
  • celle des forces politiques, de gauche comme islamistes, déçues par le peu d’ouverture du régime et la monopolisation du pouvoir par le président – qui, de plus, prépare son fils à la succession !

C’est dans ce contexte qu’Al-Qaida a réussi une relative implantation dans le pays, résultat non de ses capacités, mais de l’impéritie du régime.

On comprend que celui-ci, pour obtenir plus de ressources de la part des bailleurs de fonds occidentaux, agite le spectre d’Al-Qaida (ou de l’Iran en ce qui concerne la rébellion hutiste). Mais les problèmes du pays ne seront pas résolus par un interventionnisme militaire américain plus soutenu, ni par une aide inconditionnelle à un président qui s’accroche à son pouvoir.

Ce dilemme n’existe pas qu’au Yémen, mais partout où les Occidentaux, au nom de la lutte contre le terrorisme, accentuent leurs ingérences. Le cas de l’Afghanistan est le plus emblématique : après plus de huit ans de guerre, les puissances occidentales en viennent à reconnaître qu’il faut négocier avec les talibans !

Il est temps de reconnaître, quelques dizaines d’années après l’effondrement du système colonial, que l’ère des interventions militaires occidentales (même sous couvert humanitaire) devrait s’achever… On s’épargnerait ainsi beaucoup de destructions et de morts et on éviterait d’alimenter la haine contre l’Occident.

__________________________ 4 – Europe 1

Le FMI juge crucial d’aider le Yémen

Le Fonds monétaire international (FMI) a jugé "crucial", lundi, que les pays du monde entier continuent d’aider le Yémen à l’heure où sont gouvernement central apparaît fragilisé.

"Le rôle de la communauté des donateurs est crucial pour faciliter la transition du Yémen vers une économie non-pétrolière et maintenir le soutien de la population à l’ambitieux programme de réforme du gouvernement", écrit le Fonds dans un communiqué publié à l’issue de la visite d’une équipe du FMI à Sanaa.

__________________________ 3 – JDD

Yémen: L’imam Aoulaki appelle au djihad anti-américain

L’imam radical Anouar al Aoulaki, recherché mort ou vif par les autorités yéménites et américaines, a appelé lundi les religieux musulmans à encourager le djihad contre les intérêts israéliens, américains et iraniens dans le Golfe.

L’islamiste a lancé cet appel dans un message vidéo diffusé par des sites salafistes. Il semble, selon les informations de Reuters, antérieur à la découverte, fin octobre, de colis piégés en provenance du Yémen et à destination des Etats-Unis.

Anouar al Aoulaki, qui est né aux Etats-Unis, figure sur la liste américaine des terroristes recherchés morts ou vifs. Il est impliqué dans la tentative d’attentat contre le vol Amsterdam-Detroit le jour de Noël 2009.

__________________________ 2 – Le Figaro avec AFP

Des drones US déployés au Yémen

Le gouvernement américain a déployé depuis plusieurs mois des drones Predator au Yémen afin de mener la chasse aux éléments du réseau Al-Qaida, de plus en plus actifs dans ce pays, rapporte le Washington Post.

Citant de hauts responsables américains, le quotidien indique que l’armée américaine et les agents de renseignements n’ont pas tiré de missiles à partir de ces appareils par manque d’informations sur les localisations de ces combattants.

La branche yéménite d’Al-Qaïda a revendiqué l’envoi de deux colis piégés adressés à des synagogues de Chicago (nord des Etats-Unis) et interceptés le 29 octobre dans des avions sur les aéroports de Dubaï et Londres. Les responsables américains cités par le Post indiquent que les Predator sillonnent le ciel du Yémen depuis plusieurs mois à la recherche des chefs et des éléments d’Al-Qaïda.

Mais les responsables du réseau "se terrent" depuis une série d’offensives de l’armée yéménites et de tirs de missiles de croisière américains en début d’année, a affirmé au quotidien un haut responsable du gouvernement américain. Le journal souligne également que les responsables yéménites sont extrêmement réservés quant à ces armes, qu’ils estiment pouvoir s’avérer contre-productives.

__________________________ 1 – AP

Un juge yéménite ordonne la capture «mort ou vif» d’un prêtre américain

Un juge yéménite a ordonné samedi qu’un prêtre radical d’origine américaine soit capturé «mort ou vif» après que ce dernier, lié à al-Qaïda, eut omis de se présenter au tribunal pour expliquer son rôle dans le meurtre d’étrangers.

Le pays de la péninsule arabique est sous forte pression de la part des États-Unis pour s’en prendre aux ramifications d’al-Qaïda implantées au Yémen, après qu’une tentative d’envoyer des colis piégés par la poste eut été déjouée, il y a deux semaines. Le groupe connu sous le nom de «al-Qaïda dans la péninsule arabique» a revendiqué, vendredi, la tentative d’attentat.

Le prêtre, Anwar al-Awlaki, est né au Nouveau-Mexique de parents yéménites et est l’un des plus éminents religieux radicaux d’expression anglaise. Ses sermons faisant l’apologie du djihad, ou guerre sainte, contre les États-Unis ont influencé des militants impliqués dans plusieurs attaques en sol américain.

Des responsables yéménites ont indiqué qu’il pourrait avoir donné son aval à la conspiration des colis, sans toutefois y participer activement.

Les États-Unis ont déjà autorisé la CIA à capturer ou à tuer al-Awlaki, qui est également relié à la tentative ratée de faire exploser un avion américain en décembre 2009.

Al-Awlaki est présumé caché dans les montagnes du sud du Yémen, profitant de la protection de sa famille et de sa grande tribu, tout en faisant face à des efforts des autorités yéménites _ décrits comme peu convaincants par des experts _ visant à le capturer ou à le tuer.

Avec ce procès soudain et l’ordre de capture, le Yémen semble vouloir montrer à ses alliés américains qu’il considère le religieux comme une menace sérieuse. Le juge Mohsen Allwan a ordonné qu’al-Awlaki soit «arrêté par la force, mort ou vif», après qu’il ne se soit pas présenté pour le début de son procès, mardi.

Il a été accusé la semaine dernière en tant que codéfendeur dans le procès d’un autre homme, Hisham Assem, qui lui a été accusé d’avoir tué un Français le 6 octobre dernier lors d’une attaque contre un complexe pétrolier.

Selon les autorités américaines, depuis son retour au Yémen en 2006, al-Awlaki a endossé un rôle plus actif en tant qu’agent du groupe affilié à al-Qaïda au Yémen, plutôt que de demeurer une source d’inspiration.