16/11/10 (B578) Nouvelles de Somalie – Un humanitaire britannique enlevé en Somalie – Risque terroriste: la Somalie en tête – le nouveau gouvernement doit obtenir la confiance du Parlement – Le Premier ministre somalien forme son gouvernement (4 articles)

_____________________ 4 – Paris Normandie avec Reuters

Un humanitaire britannique enlevé en Somalie

Ibrahim Mohamed, Mohamed Ahmed et Michael Holden, Guy Kerivel et Philippe Bas-Rabérin pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse

Des hommes armés et masqués ont enlevé jeudi soir en Somalie un employé britannique de Save the Children, a annoncé l’organisation caritative.

Le Britannique et un Somalien travaillant aussi pour Save the Children ont été capturés dans un centre d’hébergement de la ville d’Adado, près de la frontière éthiopienne, mais le Somalien a ensuite été relâché, selon ses parents.

« Save the Children étudiait les moyens de lancer dans la région un programme humanitaire pour aider les enfants malnutris et malades et leurs familles », dit un communiqué de l’organisme.

« Nous sommes très préoccupés par le sort des personnes captives et demandons à ceux, quels qu’ils soient, qui les retiennent de les libérer sans conditions », ajoute-t-il.

Des proches du Somalien enlevé, Bachir Youssouf, ont dit qu’il avait été remis en liberté. « Bachir nous a confirmé qu’on l’avait relâché. Il nous a dit qu’il était en route pour la ville et que les hommes armés avaient emmené son collègue étranger », a dit Abdoukadir Hassan, un membre de sa famille.

On ignore dans quelles circonstances les deux travailleurs humanitaires ont été enlevés.

Les premières informations présentaient la région du rapt comme un bastion du mouvement islamiste Al Chabaab, lié à Al Qaïda. Une milice sunnite progouvernementale a ensuite annoncé qu’un groupe plus modeste, Hizbul Islam, avait opéré le rapt, peut-être avec la complicité de pirates, et que le Britannique était conduit à Haraheere, base côtière de pirates régionaux.

Vendredi, des combats ont éclaté entre des insurgés d’Al Chabaab et des éléments du groupe modéré Ahlu Sunna à Adado, dans la région où des pirates retiennent en otage un couple de retraités britanniques, Paul et Rachel Chandler

__________________ 3 – Le Figaro avec Reuters

Risque terroriste: la Somalie en tête

La Somalie a succédé à l’Irak en tête de la liste des pays les plus exposés au risque terroriste, selon la société de conseil et d’analyse Maplecroft, qui évoque également des risques en hausse en Russie, en Grèce et au Yémen et en baisse en Inde et en Algérie.

La progression la plus spectaculaire au sein de cette liste annuelle du risque terroriste est celle de la Grèce, où de nombreuses alertes aux colis piégés ont émaillé l’actualité récente. Passant de la 57e à la 24e place, elle devient le pays européen le plus exposé. Pour les analystes de Maplecroft, ce risque est lié à la présence d’une mouvance d’extrême gauche très active.

En Somalie, où les analystes de Maplecroft ont recensé 556 « incidents de nature terroriste » entre juin 2009 et juin 2010 pour un bilan total de 1.437 morts, et au Yémen, la menace provient de groupes liés à Al Qaïda. « La Somalie est le pays où le risque est le plus extrême », écrit le groupe. « Elle présente le nombre le plus élevé de décès dus au terrorisme proportionnellement à sa population et a dépassé l’Irak et l’Afghanistan au nombre de victimes par attentat terroriste. »

En Russie, ce sont les groupes séparatistes du Nord-Caucase qui constituent la principale menace terroriste. La liste annuelle recense le nombre, la fréquence et l’intensité des attaques commises dans 196 pays. Les Etats-Unis à la 33e place, la France (44e) et la Grande-Bretagne (46e) se situent tous trois dans la catégorie de risque intermédiaire. Le Canada (67e) et l’Allemagne (70e) relèvent de la catégorie de risque faible.

_____________________ 2 – RFI

Somalie : le nouveau gouvernement doit obtenir la confiance du Parlement

Le nouveau Permier ministre somalien Mohamed Abdullahi Mohamed après l’annonce de la composition de son gouvernement, le 13 novembre 2010 à Mogadiscio.

En Somalie, le nouveau Premier ministre a nommé son gouvernement qui doit cependant être encore approuvé par le Parlement. D’intenses tractations ont eu lieu pendant des jours, des pressions venant à la fois du président Sheikh Sharif Ahmed, mais aussi du président du Parlement. Ces interférences rendent la tâche du nouveau chef du gouvernement bien ardue, d’autant qu’il ne reste plus que quelques mois avant la fin du mandat des institutions actuelles. En tout cas, ce gouvernement a la particularité d’avoir réduit considérablement le nombre de ministres.

Près d’un mois après sa nomination par le président Sheikh Sharif Ahmed, le nouveau Premier ministre Mohamed Abdullahi Mohamed a enfin dévoilé la liste de son gouvernement au terme de fortes pressions à la fois de la part du président et du président du Parlement, qui souhaitaient placer leurs alliés.

Le gouvernement, qui doit encore être approuvé par le Parlement, comporte 18 ministres ; un nombre nettement plus raisonnable que le précédent qui en comptait 39. Tous, sauf deux, sont issus de la diaspora, à l’instar du chef du gouvernement lui-même, de nationalité américaine, qui a vécu à principalement à New York.

Pour beaucoup d’observateurs, la nomination de personnes éduquées, même si la plupart n’ont pas mis les pieds en Somalie depuis des années, était le plus important notamment en matière de gestion financière pour présenter un budget un peu plus crédible que les précédents.

Cependant, parmi les obstacles majeurs pour enclencher de véritables réformes, la situation sécuritaire dans la capitale, la corruption endémique qui touche tous les secteurs, et notamment l’armée, mais également le fait que le mandat du gouvernement de transition s’achève dans moins d’un an, la marge de manœuvre du Premier ministre risque encore plus d’en pâtir.

_____________________ 1 – L’Express avec Reuters

Le Premier ministre somalien forme son gouvernement

Ibrahim Mohamed, Jean-Philippe Lefief pour le service français

Le Premier ministre somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, qui a pris ses fonctions le 1er novembre, a dévoilé vendredi la composition de son gouvernement. Il pourrait toutefois ne pas obtenir la confiance du Parlement, selon certains élus.

Le Premier ministre somalien Mohamed Abdullahi Mohamed , qui a pris ses fonctions le 1er novembre, a dévoilé la composition de son gouvernement. Il pourrait toutefois ne pas obtenir la confiance du Parlement, selon certains élus.

A moins d’un an de l’expiration de son mandat, le gouvernement fédéral de transition est toujours aux prises avec les miliciens islamistes d’Al Chabaab et du Hisbul Islam, qui contrôlent la majeure partie du sud du pays et de Mogadiscio.

L’exécutif ne tient qu’avec l’appui des casques verts de l’Union africaine.

Parmi les 18 membres de la nouvelle équipe ministérielle figurent Hussein Abdi Halane, reconduit aux Finances, et Abdihakim Mohamoud Haji-Faqi, ancien diplomate en poste au Canada, nommé à la Défense.

« Je doute que nous les approuvions parce qu’ils n’ont pas été choisis sur la base de la Constitution », a déclaré le député Ismail Ahmed, interrogé par Reuters.

« Malheureusement, le Premier ministre et ses ministres sont membres de la diaspora et du mouvement présidentiel, et tous sont partisans de l’ex-Union des tribunaux islamiques qui était dirigée par le président Sharif », a-t-il expliqué.

Ancien membre de l’insurrection islamiste, le chef de l’Etat Sheikh Sharif Ahmed présidait le mouvement qui s’est emparé de Mogadiscio en 2006 avant d’en être chassé par les forces éthiopiennes.

Le mandat du gouvernement intérimaire expire en août 2011. Il est supposé procéder d’ici là à un référendum constitutionnel et à des élections générales.