18/11/10 (B578) Nouvelles de Somalie – 21 civils tués dans des violences à Mogadiscio – Le Burundi conditionne l’envoi de renforts militaires en Somalie – USA: accusée de soutenir les shebab (3 articles)

___________________ 3 – AFP

Somalie: 21 civils tués dans des violences à Mogadiscio

Au moins 21 civils ont été tués mercredi à Mogadiscio dans des combats entre insurgés et troupes de l’Union africaine en Somalie, déclenchés par l’explosion d’un engin piégé au passage d’un convoi de l’Amisom, ont rapporté des témoins et une source médicale.

Selon plusieurs témoins interrogés par l’AFP, la plupart des victimes ont été tuées à Bakara, le plus grand marché de la capitale somalienne, situé dans le sud.

Un engin explosif dissimulé sur le bord d’une route a explosé au passage d’un convoi de l’Amisom à proximité de l’accadémie militaire Jalle Siad (sud), entraînant de brefs mais violents combats à l’arme lourde.

"Les équipes médicales ont été appelées en urgence au marché de Bakara où elles ont collecté les cadavres de 16 civils, tués dans les bombardements. Le nombre de blessés s’élève pour le moment à 46 mais il y en a qui n’ont pas encore été transportés", a déclaré à l’AFP le chef du service des ambulances de Mogadiscio, Ali Muse.

"Nous avons d’abord entendu un échange intense d’armes automatiques et une explosion avant de nous retrouver sous les obus de mortier. Au moins neuf obus ont frappé les zones du marché où des commerçants vendent de l’or et des légumes", a rapporté à l’AFP Abdirahman Hussein, un commerçant du marché.

"J’ai vu les cadavres de neufs civils dans ces deux endroits mais d’autres civils ont été tués ailleurs dans le marché", a-t-il précisé.

Plusieurs témoins ont par ailleurs indiqué que cinq personnes avaient été tuées dans un échange de tir ayant suivi l’explosion de l’engin piégé –dissimulé sous des détritus– visant le convoi de l’Amisom.

"Il y avait des bus de transports dans la zone où l’explosion a touché le convoi et cinq civils ont été tués dans la fusillade" qui a suivi, a décrit Ali Muhidin, un témoin oculaire.

"Des civils ont été pris au piège et tués dans leur mini-bus qui passait par là au moment où la fusillade a éclaté, juste après l’explosion", a expliqué à l’AFP un autre témoin Amin Ahmed.

Un porte-parole de l’Amisom a confirmé que le convoi avait été la cible de l’explosion puis de tirs de roquettes provenant d’insurgés dissimulés dans les environs.

"Il y a eu une embuscade visant notre convoi aujourd’hui (mercredi). Ils ont tiré à l’arme automatique et fait usage de roquettes contre nos soldats, dont deux sont légèrement blessés", a déclaré Prosper Hakizimana.

"Je pense qu’il y a eu des victimes du côté des assaillants mais je ne suis pas en mesure de dire combien", a-t-il ajouté.

Les insurgés islamistes radicaux shebab, qui se réclament d’Al-Qaïda, ont juré la perte du président somalien Sharif Cheikh Ahmed soutenu à bout de bras par la communauté internationale.

Le gouvernement de transition somalien ne contrôle qu’une petite partie de la capitale somalienne et ne doit sa survie qu’à l’appui des quelque 7.500 soldats ougandais et burundais de l’Amisom.

___________________ 2 – Afrique Jet

Le Burundi conditionne l’envoi de renforts militaires en Somalie

Le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, a réitéré, lundi, son engagement à rester aux côtés du peuple somalien ‘en gardant et en augmentant les effectifs de nos troupes, pourvu que les conditions requises de redéploiement soient réunies’.

Le président burundais procédait à l’ouverture solennelle d’une conférence internationale de quatre jours sur la paix en Somalie, en présence des représentants de l’Union africaine (UA), des Nations unies et du pouvoir somalien.

Le Burundi et l’Ouganda sont, pour le moment, les seuls pays qui ont répondu favorablement à la demande de l’Union africaine de déployer des contingents de maintien de la paix en Somalie pour aider ce pays de la corne de l’Afrique à mettre fin à deux décennies de guerre civile.

Le chef de l’Etat burundais a promis que son pays allait rester et même renforcer ses trois bataillons déjà présents en Somalie ‘pourvu que les conditions requises de déploiement soient réunies’.

Les pays contributeurs de troupes au sein de la Mission de maintien de la paix en Somalie (AMISOM) continuent à réclamer la révision des règles d’engagement qui sont pour le moment défensives pour les rendre plus offensives face aux jeunes insurgés islamistes d’El shebaab opposés au pouvoir en place à Mogadiscio.

Le niveau des salaires ne seraient pas non plus de nature à encourager les troupes présentes au sein de l’AMISOM.

La logistique militaire à la disposition des soldats étrangers de maintien de la paix ne serait également pas à la hauteur de la difficile mission qui leur a été assignée.

On rappelle que les conférenciers ont réservé, au début de leurs travaux, une minute de silence aux dizaines de soldats burundais et ougandais qui ont été tués en Somalie.

___________________ 1 – Le Figaro avec AFP

USA: accusée de soutenir les shebab

Une jeune californienne de 24 ans a été inculpée de soutien aux islamistes somaliens radicaux shebab, qui se réclament d’al-Qaïda, a indiqué hier le ministère américain de la Justice.

Nima Ali Yusuf a été arrêtée le 12 novembre et accusée de "complot en vue de fournir un soutien matériel à des terroristes et de complot en vue de fournir un soutien matériel aux shebab", a indiqué dans un communiqué le procureur américain Laura Duffy.

La jeune femme, résidant à San Diego (Californie, ouest), a aussi été inculpée "pour fausse déclaration à une agence du gouvernement en lien avec le terrorisme international", a ajouté Mme Duffy, sans donner plus de détails.

Les deux premiers chefs d’inculpation sont passibles chacun d’une peine d’emprisonnement de 15 ans et d’une amende de 250.000 dollars (180.000 euros). Le troisième de huit ans de prison et d’une amende aussi de 250.000 dollars.

Nima Ali Yusuf a été incarcérée sans possibilité de libération sous caution jusqu’à une audience jeudi.

Les shebab, considérés comme une organisation terroriste par Washington, contrôlent la plus grande partie du centre et du sud de la Somalie, livrée au chaos depuis 1991. Ils tentent de renverser le fragile gouvernement de transition protégé par une force de l’Union Africaine dans la capitale Mogadiscio.

Les autorités américaines ont multiplié ces derniers mois les arrestations et inculpations de Somaliens résidant aux Etats-Unis ou naturalisés américains pour avoir envoyé de l’argent aux shebab.