26/11/10 (B579) Nouvelles de Somalie – On accuse la mission de paix en Somalie d’avoir la gâchette facile – Plus de 4200 civils tués en Somalie en deux ans – Le nouveau gouvernement n’est pas approuvé (3 articles)

_____________________ 3 – Guinée TV

On accuse la mission de paix en Somalie d’avoir la gâchette facile

Ibrahim Sory


La Mission de paix de l’Union Africaine en Somalie a arrêté six de ses soldats après que deux civils fussent tués par des tirs aveugles à Mogadiscio. L’incident s’est produit mardi quand un convoi de soldats de la paix lourdement armés a ouvert le feu sur des civils entre l’aéroport international et la zone stratégique Km 4 à Mogadishu-Sud.

Le commandant des Casques bleus au service de la mission l’Union africaine en Somalie (Amisom), le major-général Nathan Mugadishio, a présenté ses excuses.

Le major-général Mugisha a qualifié l’incident d’acte malheureux et partage avec le peuple somalien leur douleur.

Il a dit que l’un des blessés a été traité à un établissement médical Amisom, ajoutant que les soldats de la paix étaient prêts à aider médicalement les autres blessés (qui sont traitées à l’hôpital Madina à Mogadiscio), si nécessaire.

"Nous ne sommes pas certains si les militaires étaient en réponse à une menace perçue," le commandant de la force africaine de l’Union, le major-général Mugisha, a déclaré dans un communiqué.

"Cependant, tous les soldats impliqués ont été arrêtés et emmenés dans une prison militaire pendant qu’une enquête est lancée sur les circonstances précises de l’incident."

Les organisations des droits humains et habitants de Mogadiscio ont accusé les soldats ougandais de tir de routine dans l’air pour disperser la foule.

Les victimes civiles sont de plus en plus problématique à Mogadiscio, en tournant les résidents contre les casques bleus et le gouvernement somalien.

De nombreux habitants sont furieux contre les soldats de la paix pour les bombardements dans les villages civils, bien que le maintien de la paix disent qu’ils sont tout simplement retourner le feu sur les insurgés.

Le groupuscule somalien Al-Shabaab lié au réseau de terrorismes internationales al-Qaïda a revendiqué un attentat-suicide qui a frappé Kampala en Juillet et tuait plus de 70 personnes. Le groupe a déclaré qu’il s’agissait d’une vengeance pour les Somaliens innocents tués par des soldats de la paix ougandais.

_____________________ 2 – Métro (Montréal – Canada) avec AP

Plus de 4200 civils tués en Somalie en deux ans

Le seul service d’ambulance encore actif à Mogadisicio a indiqué mercredi que plus de 4200 victimes innocentes ont perdu la vie dans la capitale somalienne depuis deux ans.

Un groupe humanitaire américain affirme pour sa part que la Somalie est plus dangereuse pour les civils que l’Irak ou l’Afghanistan.

Le directeur du service ambulancier, Ali Muse, ajoute que les forces somaliennes et celles de l’Union africaine sont responsables de 80 pour cent des pertes de vie.

Des groupes de défense des droits de la personne, tout comme les résidants de la capitale, accusent fréquemment les soldats de l’Union africaine de répliquer sans discernement — avec des tirs d’artillerie contre des quartiers peuplés — quand ils font l’objet de tirs de mortier de la part des insurgés.

Le directeur exécutif de l’organisme américain CIVIC, explique que la Somalie est plus dangereuse que l’Afghanistan ou l’Iraq parce que les parties en présence font toutes fi de leurs obligations internationales d’éviter les pertes de vie civiles.

_____________________ 1 – Afrique Actu avec VOA

SOMALIE : Le nouveau gouvernement n’est pas approuvé

L’avenir de ce cabinet et celui du gouvernement fédéral de transition, dont le mandat expire dans moins d’un an, sont compromis disent les experts.

Moins d’un mois après sa nomination par le Parlement, le premier ministre Mohamed Abdoullahi Mohamed fait face à une opposition farouche, alors qu’il tente de former son gouvernement.

Il y a deux semaines Mr. Mohamed a annoncé au parlement les membres de son nouveau cabinet, une équipe de technocrates essentiellement issus de la diaspora somalienne. Le groupe de 18 ministres a été largement salué pour sa compétence et son engagement à reconstruire le pays.

Mais lundi, en raison de divergences sur la procédure à savoir s’il fallait opter pour un vote ouvert ou secret, le parlement n’a pas approuvé la nouvelle équipe.

Des bagarres ont même éclaté entre les 550 membres du parlement, selon certains médias, obligeant le président de l’Assemblée, Chérif Hassan Cheikh Aden à reporter le vote sine die.

Depuis sa nomination par le président Cheikh Chérif Cheikh Ahmed, Mohamed Abdullahi Mohamed a répété qu’il formerait un gouvernement basé sur l’expérience.

Le gouvernement fédéral de transition a jusqu’ici fonctionné avec le système 4.5 qui préconise un partage équitable du pouvoir entre les 4 principaux clans et une coalition de groupes minoritaires du pays. Le premier ministre Mohamed a été salué pour sa volonté de rompre avec ce système. Mais vivement critiqué par une frange de députés qui pensent que cet équilibre est nécessaire pour la légitimité du gouvernement.

Or, pour l’expert somalien Afyare Elmi de l’Université du Qatar, ce genre de critiques cache plutôt des intentions de corruption. « Ça n’a rien à avoir avec la légitimité du gouvernement. Le problème est que certains politiques somaliens profitent du statu quo qu’ils essaient d’alimenter et de maintenir. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas laisser un changement de cette magnitude avoir lieu !

Selon le professeur Elmi, l’équipe choisie par le premier ministre Mohamed est la meilleure de l’histoire de la Somalie. Il a dit à la VOA que c’est une chance inouïe qui permettra au gouvernement de transition de remplir son mandat avant son expiration en août 2011. Et il semble qu’une bonne partie des somaliens partage cet avis.

Quelques heures après la session parlementaire de lundi des somaliens étaient venus exprimer leur soutien au nouveau premier ministre et avaient appelé le parlement à approuver rapidement le cabinet.

Pour plusieurs analystes cette impasse est un nouveau pas vers l’effondrement du fragile gouvernement de transition. Depuis sa formation en 2004 au Kenya, il est aux prises avec les querelles intestines entre les différents clans et marqué par l’incompétence.

Le gouvernement à moins de 10 mois pour rédiger une nouvelle constitution et organiser des élections générales. Une partie qui ne s’annonce pas facile.

Mais pour le professeur Elmi, c’est une situation de gagnant/gagnant qui se présente au nouveau premier ministre. « Si le nouveau cabinet est approuvé, il s’attaquer à la corruption et cela aura un impact important sur le système politique somalien. Le cas contraire, le gouvernement fédéral de transition sera dissout et une autre instance sera mise su pied, ce qui sera bénéfique aussi pour le pays».

Selon cet expert, le président Cheikh Chérif Cheikh Ahmed sera remplacé par un autre pour faciliter la nomination du nouveau cabinet, appuyé par la communauté internationale.