21/01/11 (B587) Nouvelles de Somalie – forces somaliennes et AMISOM ont besoin de fonds pour poursuivre leurs opérations – Echec d’une tentative de piraterie aérienne en Somalie – l’ONU salue le lancement de la formation de 500 policiers à Djibouti (3 articles)

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Somalie : forces somaliennes et AMISOM ont besoin de fonds pour poursuivre leurs opérations

Les soldats du Gouvernement fédéral de transition (GFT) et les soldats de la paix de la Mission de l’Union africaine (AMISOM) qui tente de stabiliser la Somalie, ravagée par la guerre civile, risquent de ne plus être payés pour leurs opérations, fautes de financement internationaux suffisants, a mis en garde jeudi le Représentant spécial de l’ONU en Somalie, Augustine Mahiga.

« Je saisis cette occasion pour informer que le Fonds d’affectation spéciale de l’ONU qui sert à couvrir les salaires des soldats de l’AMISOM et du GFT est à son plus bas niveau », a-t-il déclaré lors d’une réunion du Comité mixte de sécurité pour la Somalie et de ses partenaires des pays voisins, organisée jeudi à Djibouti.

Dans son exposé sur la situation en Somalie devant Conseil de sécurité la semaine dernière, il avait déjà tiré la sonnette d’alarme et lancé un appel à d’autres organisations internationales pour aider l’ONU à financer et soutenir l’AMISOM, qui tente de reprendre le contrôle de la capitale somalienne, Mogadiscio, assiégée par les milices islamistes d’Al-Shabaab.

Le Conseil de sécurité a déjà autorisé une augmentation de 50% des effectifs de l’AMISOM, qui doit passer de 8.000 à 12.000 soldats de la paix.

Le Comité mixte de sécurité pour la Somalie a été mis en place il y a deux ans, en vertu d’accords de paix signés entre le GFT et certains groupes islamistes, avec l’objectif de renforcer les capacités de maintien de l’ordre et de la sécurité du gouvernement somalien.

Il est composé de hauts représentants des institutions de sécurité du GFT, de l’AMISOM, de l’ONU, et de la communauté internationale, notamment l’Union européenne et la Ligue des Etats arabes, ainsi que l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), et des pays comme la Norvège, l’Espagne, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Lors de la réunion qui s’est tenue jeudi à Djibouti, le vice-Premier ministre somalien, Mohamed Ali Abdiweli, a souligné l’importance du travail du Comité mixte pour atteindre l’objectif de stabilisation fixé.

De son côté, Augustine Mahiga a insisté sur la nécessité d’orienter les stratégies militaires de manière à soutenir les principaux objectifs politiques du GFT, qui incluent l’élargissement de l’espace de débat politique à toutes factions et communautés, la réconciliation avec les entités rivales et groupes armés rebelles et la facilitation de consultations pour parvenir à la rédaction d’une constitution.

L’Accord de Djibouti, signé en 2008 et parrainé par l’ONU, prévoit l’intégration de toutes les factions armées dans une coalition, à l’exception des opposants irréductibles, comme les dirigeants islamistes d’Al-Shabaab. Augustine Mahiga a aussi insisté sur la nécessité de transcrire cette exigence dans la composition des forces de sécurité somaliennes qui doivent, selon lui, « être une entité inclusive dans laquelle toutes les parties prenantes sont représentées ».

« Nous devons faire en sorte que les forces de sécurité somaliennes soient plus représentatives de la population somalienne, avec la participation de tous les clans et de toutes les communautés », a-t-il insisté, un point de vue partagé par le chef de l’AMISOM, Bourbacar Diarra.

________________________ 2 – Afrique Avenir

Echec d’une tentative de piraterie aérienne en Somalie

Deux Somaliens armés ont tenté de prendre en otage un avion civil à Bosaaso (nord-est) qui devait se rendre à Djibouti, a confié mardi à APA, le chef de la police de l’aéroport de la ville.

Le policier qui parlait sous le couvert de l’anonymat a expliqué que les pirates qui tentaient de fuir avaient été arrêtés suite à un échange de tirs avec la police.

“L’un des deux pirates a été blessé au cours de la fusillade”, a indiqué le chef de la police, ajoutant que “tous les passagers sont sains et saufs”.

Les enlèvements et les actes de piraterie sont fréquents dans les régions du nord-est de la Somalie, qui est sous le contrôle du gouvernement semi-autonome du Puntland.

La Somalie est sans gouvernement central depuis 1991, date à laquelle, l’ancien président Siad Barre a été renversé par les chefs de guerre des différents clans somaliens.

_________________________ 1 – Afrique Actu

Somalie : l’ONU salue le lancement de la formation de 500 policiers à Djibouti

A l’occasion d’une cérémonie inaugurant la formation de 500 recrues de la police somalienne à l’Académie de police de Djibouti, le Représentant spécial de l’ONU pour la Somalie, Augustine P. Mahiga, a rappelé que la restauration de la sécurité dans ce pays était l’un des piliers essentiels de l’accord de paix.

« C’est l’une des priorités du Gouvernement fédéral de transition (GFT) pour promouvoir la stabilité, créer un environnement politique et avancer dans la réconciliation, tout en facilitant la reconstruction et le développement », a-t-il ajouté.

En présence du Président somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, il a remercié le gouvernement du Japon, les partenaires de l’ONU dans le pays et les organisations régionales pour leur soutien au GFT, avant de féliciter le Président de Djibouti, Ismail Omar Guelleh, également présent, pour sa coopération.

Augustine P. Mahiga a décrit Djibouti comme « un exemple exceptionnel de soutien » que pouvaient apporter les acteurs régionaux, « pour fournir un environnement politique propice à la mise en oeuvre de l’Accord de paix de Djibouti », qui prévoit notamment le renforcement des institutions et des capacités du GFT. Il a également souligné « l’avantage unique » qu’offrait Djibouti, « pays limitrophe de la Somalie, avec la même culture et une langue commune ».

Dans son allocution, le Représentant de l’ONU a également exprimé sa gratitude au gouvernement du Japon pour « son importante contribution de 10 millions de dollars au Fonds d’affectation spéciale du Bureau politique de l’ONU pour la Somalie (BPNUS) ». Sans lui, « ce nouveau projet de formation de policiers n’aurait pas été possible », a-t-il insisté.

En plus de fournir des allocations et des salaires pendant six mois, le financement japonais contribue à couvrir le coût des équipements de la police somalienne, tels que des véhicules spécialisés, du matériel de communication et la reconstruction ou la réhabilitation des infrastructures dans la capitale somalienne, Mogadiscio.

Après avoir salué le soutien de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) pour les efforts déployés afin que cette formation soit possible, Augustine P. Mahiga a souligné qu’une « police somalienne bien formée, avec de hautes valeurs morales, capable d’assurer un soutien à nos forces, et motivée par des salaires réguliers » était nécessaire.

Augustine P. Mahiga a enfin rappelé que le BPNUS continuerait « de redoubler d’efforts pour mobiliser des ressources permettant de financer les forces de sécurité somaliennes », indiquant que les partenaires internationaux de l’ONU, dont l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE), l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et les Etats-Unis, poursuivraient aussi leur soutien au développement du secteur de la sécurité. Il a toutefois souligné qu’« en dernier ressort, la responsabilité incombe au gouvernement ».

« Le processus de sécurité est une processus sur le long terme. Il est l’une des tâches essentielles de la GFT pour gagner légitimité, confiance et crédibilité auprès des Somaliens et de la communauté internationale », a conclu le responsable onusien. « À la fin, il appartient au GFT de prendre la responsabilité de son propre pays »