12/02/11 (B591) Retrospective et HUMOUR. L’ARDHD reprend un texte qu’elle avait publié le 1er avril 2001 et le 10 mai 2007, parce qu’il pourrait devenir d’actualité dans les prochaines semaines … Nous, on avait dix ans d’avance ! (ARDHD)

Dans un discours retransmis par la radio et par la télévision djiboutienne, le Président Guelleh vient d’annoncer officiellement sa démission.

Djiboutiens, djiboutiennes,

Je me présente devant vous, pour vous faire part de ma décision qui est irréversible. Désormais, aucun appel ne pourra plus me faire changer d’avis.

Ma décision réjouira certainement la petite minorité de djiboutiens en voie d’extinction qui avait continué à s’opposer à moi durant ces dernières années. En voie d’extinction, car j’ai su habilement rallier à mon étendard de nombreux adversaires qui ont été sensibles au charme discret du pouvoir et de l’argent que je leur ai distribués en quantités égales. Quant aux irréductibles, il faut reconnaître que j’en ai fait éliminer physiquement plus d’un et que les autres se sont nettement calmés ensuite …

Voilà, chers concitoyens, ma décision est prise. Je quitte le pouvoir et par la même occasion, je quitte le pays. Durant ces années au pouvoir, j’ai pu économiser suffisamment pour m’offrir quelques maisonnettes dans plusieurs pays où j’ai fait ouvrir des comptes en banque dont les montants ont atteint le seuil qui me permettra de vivre une douce retraite avec Paulette dans des conditions convenables.

Je vous restitue le pays dont j’ai mobilisé et accaparé toutes les forces vives à mon seul profit pendant toutes ces années. Il est au bord de la ruine et il n’y a plus grand chose à prendre. C’est pourquoi, j’estime qu’il est de mon devoir de laisser la place à un autre. Dans ma mansuétude nouvelle, je vous laisse la possibilité de choisir mon remplacement comme vous l’entendez.

Ne rêvez pas, car cela ne se fera pas facilement et je prédis de nombreuses luttes intestines. Il risque même d’y en avoir tellement, que vous serez obligés de m’appeler au secours, en me donnant avec respect, le délicieux titre de ‘sauveur potentiel de la Patrie’. Mais sans succès, car je me serai éloigné de vos problèmes et alors, je n’aurai plus envie de les partager.

Vous me regretterez, c’est certain, mais cela constituera votre punition pour votre ingratitude durant toutes ces années en commun.

Et pour vous punir encore davantage, j’ai décidé d’emmener avec moi, vos ministres préférés : le Ministre de l’intéreiur et le Ministre des Finances, ainsi que quelques proches, dont le patron de l’EDD. Cela achèvera de désorganiser complètement le pays. Mais pour ne pas vous laisser orphelins, je vous laisse Hassan Saïd et le Procureur Djama Souleimna plus quelques autres, qui sauront bien ajouter une poignée de confusion dans le climat qui suivra mon départ.

C’était leur principale qualité .

D’un peuple ingrat, on n’attend aucun remerciement et c’est la raison pour laquelle je ne vous en demande pas aujourd’hui. Après de longues minutes de réflexion, j’ai même choisi de ne pas vous inviter, par la force, à défiler dans les rues pour me supplier de rester au pouvoir ….

Entre autres, cela vous évitera de recevoir quelques balles perdues, tirées de façon aléatoire et non contrôlée par les membres de ma nouvelle garde si bien entraînée par les officiers israéliens, qui sont des maîtres incontestés dans ce domaine.

Adieu chers concitoyens et après moi le déluge ….. !

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P.S. Aux dernières nouvelles et pour faire taire d’éventuelles rumeurs, le Président aurait répondu à ceux qui l’interrogeaient sur le prénom de Paulette, qu’il n’avait pas changé d’épouse, mais qu’il trouvait que « Paulette faisait plus classe qu’Odette »