16/02/11 (B591) Yémen Express – Manifestations meurtrières en Iran, Yémen et Bahreïn – Un journaliste de la BBC et son caméraman frappés au Yémen – des manifestants attaqués à coups de bâtons par partisans de Saleh – manifestation de 20.000 personnes contre le président Saleh – Quatrième jour de manifestations anti-Saleh au Yémen – étudiants et avocats à nouveau dans les rues de Sanaa – le pouvoir tente de désamorcer la crise – Après l’Egypte, un vent de contestation souffle au Moyen-Orient – le ministère de l’Intérieur met en garde contre les manifestations non autorisées (10 articles)

_______________________________ 10 – Info2

Manifestations meurtrières en Iran, Yémen et Bahreïn

L’armée égyptienne essayant d’instaurer l’ordre après avoir pris la relève du pouvoir, les manifestations contre les administrations répressives et la pauvreté se propagent dans le monde arabe.

Le bilan des manifestations tenues depuis hier s’est élevé à deux morts au Bahreïn.

Au Bahreïn, dont 70 % de la population est chiite, une personne est morte au cours de l’intervention de la police à la foule manifestant en prenant part à la cérémonie funéraire de l’une des victimes.

A la cérémonie funéraire, qui a rassemblé plus de 10.000 personnes, des slogans ont été lancés pour l’élargissement des pouvoirs du parlement par le roi et aussi pour la réalisation de réformes.

Le bloc de l’opposition chiite a décidé de boycotter le parlement suite à la mort de deux manifestants chiites par la police au Bahreïn.

Au Yémen, les manifestations continuent.

Environ 3.000 partisans de l’opposition en majorité des étudiants universitaires se sont rassemblés devant l’université de Sanaa au Yémen pour réclamer la démission du président Ali Abdallah Saleh.

Les partisans du gouvernement s’étant réuni également sur la même place, la police a tenté d’éviter les contacts entre les deux parties, est-il indiqué.

En Iran, la mort de deux personnes lors des manifestations a suscité des critiques sévères au parlement.

A la suite de deux morts au cours des manifestations d’hier en Iran, des appels ont été lancés pour la pendaison des leaders de l’opposition au parlement iranien.

Les députés ont réclamé la condamnation à mort des leaders de l’opposition Mehdi Karoubi et de Mir Hossein Moussavi en appelant les institutions judiciaires à se mobiliser.

Les députés ont crié « A mort Karoubi, à mort Moussavi ».

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a appelé les Etats-Unis à éviter les ingérences aux affaires intérieures du pays.

________________________________ 9 – AFP

Un journaliste de la BBC et son caméraman frappés au Yémen

Un journaliste de la BBC et son cameraman ont été « délibérément » attaqués lundi au Yémen par des partisans du gouvernement, alors qu’ils couvraient des manifestations contre le président Ali Abdallah Saleh, a affirmé le groupe britannique BBC.

Abdallah Ghorab, correspondant au Yémen pour la chaîne BBC en arabe, a été frappé et souffre de coupures sur le visage et d’ecchymoses notamment sur le dos, selon BBC. Son cameraman, qui a aussi été tabassé, s’est vu « confisquer » son portable et sa montre, selon la même source.

Abdallah Ghorab, le visage en sang, a raconté à l’AFP avoir été battu « par des hommes du parti au pouvoir ».

Après s’en être pris aux deux journalistes, leurs agresseurs ont amené le correspondant de la BBC vers un véhicule appartenant à un responsable yéménite, Hafez Meiyad, « connu pour être proche du président yéménite », et qui lui a reproché de ternir la réputation du Yémen, a ajouté la BBC.

L’intervention de la police a permis de mettre fin à l’incident et les agresseurs sont repartis à bord de la voiture de Hafez Meiyad, selon la même source.

La BBC a « condamné cette attaque sur des journalistes qui essaient de couvrir au mieux la situation au Yémen dans des circonstances très difficiles » et a appelé « le gouvernement yéménite à s’assurer de la sécurité de tous les journalistes dans la zone ».

Des heurts ont opposé lundi à Sanaa des milliers de manifestants réclamant la démission du président à des partisans du chef de l’Etat, armés de bâtons et de pierres.

_________________ 8 – AFP

Yémen: des manifestants attaqués à coups de bâtons par partisans de Saleh

De Jamal AL-JABIRI

Des heurts ont opposé lundi à Sanaa des milliers de manifestants réclamant la démission du président Ali Abdallah Saleh à des partisans du chef de l’Etat, armés de bâtons et de pierres.

Des étudiants, auxquels se sont joints une délégation de l’Ordre des avocats et des militants, ont tenté de marcher sur la place Tahrir (Libération), où se trouve le siège du gouvernement.

Mais les forces de sécurité ont installé des barbelés pour les empêcher d’accéder à cette place où des partisans du Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir) sont présents depuis la semaine dernière sous des tentes.

Des centaines de partisans du CPG brandissant des portraits du président Saleh ont alors attaqué les protestataires à coup de bâtons et de pierres, avant que la police intervienne pour les séparer, selon le correspondant de l’AFP, qui a fait état de quelques blessés légers parmi les manifestants.

Le correspondant de la BBC en arabe, Abdallah Ghorab, le visage en sang, a affirmé à l’AFP avoir été battu « par des hommes du parti au pouvoir ».

La BBC a « condamné » cette « attaque délibérée » contre M. Ghorab et son caméraman et indiqué qu’elle allait protester auprès des autorités yéménites.

« Après Moubarak, Ali », ont scandé les manifestants, comparant le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, à son homologue égyptien Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par la rue vendredi, après 29 ans à la tête de l’Egypte.

« Le peuple veut la chute du régime », répétaient-ils, reprenant le principal slogan du soulèvement en Egypte.

A Taëz, au sud de la capitale, plusieurs milliers de personnes ont également réclamé un changement de régime, et huit personnes ont été blessées lorsque la police a dispersé cette manifestation, selon des témoins.

En soirée, plusieurs dizaines de protestataires ont défilé dans le calme à Aden, principale ville du Sud, aux cris de « Dégage Ali ! » et « Pas de dialogue avant la chute du régime », a rapporté un journaliste de l’AFP.

Les manifestations étaient organisées à l’initiative d’étudiants et de composantes de la société civile. L’opposition parlementaire, qui a décidé de reprendre le dialogue avec le régime, ne s’y est pas associée.

Dimanche, une femme avait été blessée à Sanaa lorsque les forces de sécurité avaient dispersé une manifestation organisée par des étudiants, selon des témoins.

L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International s’est dite « horrifiée par les rapports évoquant des attaques brutales des forces de l’ordre contre les protestataires ».

« Le Yémen doit freiner immédiatement ses forces de sécurité et arrêter l’usage excessif de la violence », a-t-elle ajouté.

Human Rights Watch (HRW) a demandé de son côté aux autorités de ne pas employer les pistolets à impulsion électrique Taser pour disperser les manifestants, alors que la veille, selon elle, « des centaines de membres des forces de sécurité » avaient dispersé la « manifestation pacifique » de Sanaa « à l’aide de matraques et attaqué deux manifestants au moyen de pistolets Taser ».

L’opposition parlementaire n’a plus organisé de manifestation depuis une marche qui avait rassemblé des dizaines de milliers de ses partisans le 3 février à Sanaa.

Elle a annoncé dimanche qu’elle acceptait de reprendre le dialogue avec le pouvoir, suspendu fin 2010, après les promesses de réformes annoncées par le chef de l’Etat.

M. Saleh avait décidé le 2 février le gel des amendements constitutionnels lui permettant de briguer un nouveau mandat en 2013, et affirmé qu’il ne chercherait pas à ce que son fils lui succède.

Son parti a appelé dans un communiqué lundi à une réunion « avant la fin de la semaine » d’un comité de dialogue avec l’ambition « de former un gouvernement d’union nationale qui superviserait le processus de réformes constitutionnelles et la tenue d’élections législatives ».

_________________ 7 – Radio-Chine

Yémen : manifestation de 20.000 personnes contre le président Saleh

20.000 personnes sont descendues samedi dans les rues au Yémen pour fêter la chute du régime du président égyptien Hosni Moubarak et réclamer le départ du président yéménite Ali Abdullah Saleh

Dans la capitale, Sanaa, un cortège de plus de 5.000 manifestants, composé d’étudiants, de journalistes et de militants des droits de l’homme, s’est massé devant l’Université de Sanaa et a entamé une marche passant par les principales rues de la ville, brandissant des drapeaux égyptiens et appelant à faire tomber le régime du président Saleh.

« Après Moubarak, nous chasserons le président Saleh », ont scandé des manifestants.

Les forces de l’ordre ont été déployées sur l’itinéraire de la marche des manifestants.

Des échauffourées ont éclaté entre des étudiants ayant établi un périmètre de contention pour protéger les manifestants et les forces de l’ordre, et des personnes ont été blessées, a constaté un correspondant de Xinhua sur place.

Dans le même temps, une marche de célébration de la révolution égyptienne, à laquelle ont participé des milliers de personnes, s’est déroulée dans la ville portuaire d’Aden (sud du Yémen). Les manifestants ont appelé à chasser les représentants du gouvernement de Sanaa dans le sud du pays, ainsi qu’à la sécession de la partie australe du pays d’avec le nord.

Les forces de l’ordre, qui ont tiré en l’air pour disperser les manifestants, ont procédé à plusieurs interpellations, selon des témoins.

Le Yémen, qui avait connu une ère de partition entre le nord et le sud, a été officiellement réunifié en 1990, en vertu d’un accord conclu entre le Congrès général populaire et le Parti socialiste yéménite. Cependant, cet accord a rapidement été violé par les deux parties, dont les affrontements ont repris avant de dégénérer en guerre civile en 1994.

Exaltés par les révoltes populaires en Tunisie et en Egypte, de nombreux Yéménites sont descendus dans les rues pour manifester leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement, et notamment de ses politiques sociales et économiques.

Le président Saleh, qui dirige le pays depuis plus de 30 ans, a annoncé, au début du mois, qu’il quitterait le pouvoir et qu’il ne transférerait pas le pouvoir à son fils à l’expiration de son actuel mandat, en 2013.

_________________ 6 – Nouvel Obs avec AP

Quatrième jour de manifestations anti-Saleh au Yémen

Pour la quatrième journée consécutive des milliers de Yéménites ont manifesté lundi dans tout le pays, réclamant des réformes politiques et la démission du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 30 ans.

Etudiants, militants des droits de l’homme et élus au parlement ont défilé à Sanaa, la capitale, rejoints par des avocats en robe noire, scandant des slogans réclamant la chute du régime.

Une contre-manifestation rassemblant quelques centaines de personnes leur a fait face, venue soutenir les récents appels au dialogue lancés par le pouvoir. Des échauffourées ont opposé les deux groupes devant l’université, faisant au moins trois blessés, avant que la police intervienne pour les séparer.

Selon l’avocat Hassan al-Dola, les manifestants dénoncent notamment « la corruption généralisée et l’appareil de sécurité qui terrorisait la population. « Nous continuerons à manifester jusqu’à la chute du régime », a renchéri le député indépendant Ahmed Hashid.

Dans le même temps, des dizaines de femmes manifestaient devant le siège des services de renseignement de la police dans la capitale, réclamant la libération de leurs fils.

Des manifestations similaires ont eu lieu à Aden (sud) et Taëz (centre), les deux autres grandes villes du pays. A Taëz, la police a dispersé les manifestants à coups de tirs de sommation et de grenades lacrymogènes. Douze personnes ont été blessées et des dizaines d’autres arrêtées, et des journalistes yéménites et étrangers ont été passés à tabac par des manifestants pro-gouvernementaux.

Les manifestations ne cessent de prendre de l’ampleur au Yémen depuis vendredi et les rassemblements de joie ayant suivi la démission du président égyptien Hosni Moubarak. Dimanche, la police a violemment réprimé le mouvement, à coup de tasers notamment, selon l’ONG Human Rights Watch.

Le président Saleh a reporté sa visite prévue aux Etats-Unis à la fin du mois pour suivre les développements dans la région, a annoncé la télévision publique dimanche. Il a en revanche été rendre visite aux tribus des environs de Sanaa, tentant d’éviter qu’elles ne viennent se joindre aux manifestants.

Les liens se sont resserrés entre Sanaa et Washington depuis l’émergence d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique, devenue une des filiales les plus actives du mouvement terroriste fondé par Oussama Ben Laden, dont la famille est originaire du Yémen.

Dans cette optique, l’armée américaine va entamer bientôt un nouveau programme de formation des unités antiterroristes yéménites, a annoncé un haut responsable américain de la Défense. Un programme qui coûtera environ 75 millions de dollars.

Saleh, au pouvoir depuis 30 ans au Yémen, le plus pauvre des pays arabes, a cherché à calmer le jeu en s’engageant à ne pas se représenter à l’issue de son mandat qui s’achève en 2013. Le gouvernement central du Yémen n’a guère de contrôle sur le pays en dehors de la capitale

_________________ 5 – Romandie News (Ch) avec ATS

Yémen: étudiants et avocats à nouveau dans les rues de Sanaa

Des milliers d’étudiants et d’avocats ont manifesté à Sanaa pour réclamer la démission du président yéménite Ali Abdallah Saleh. Au pouvoir depuis 32 ans, ce dernier tente de court-circuiter le mouvement populaire en hâtant un accord avec l’opposition.

« Après Moubarak, Ali », scandaient lundi les manifestants, comparant le président Saleh à son homologue égyptien Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par la rue vendredi, après 30 ans à la tête de l’Egypte. « Le peuple veut la chute du régime », répétaient-ils, reprenant le principal slogan du soulèvement en Egypte.

La manifestation, comme celles qui se sont tenues au cours des derniers jours, est organisée à l’initiative d’étudiants et de composantes de la société civile. L’opposition parlementaire, qui a décidé de reprendre le dialogue avec le régime du président Saleh, n’y est pas associée.

A Taëz, au sud de la capitale, plusieurs milliers de personnes ont également réclamé un changement de régime, et huit personnes ont été blessées lorsque la police a dispersé cette manifestation, selon des témoins.

Le 2 février, M. Saleh avait annoncé le gel des amendements constitutionnels lui permettant de briguer un nouveau mandat en 2013, et affirmé qu’il ne chercherait pas à ce que son fils lui succède.

______________________ 4 – RFI

Au Yémen, le pouvoir tente de désamorcer la crise

Au Yémen, après deux jours de manifestations réprimées par les autorités, l’opposition accepte de dialoguer avec le parti au pouvoir. De son côté, le président Ali Abdallah Saleh au pouvoir depuis 32 ans, multiplie les consultations auprès des représentants locaux. Dans la capitale ce lundi 14 février 2011, des accrochages se sont produits entre les quelque 2 000 manifestants opposés au pouvoir et des partisans du président Saleh.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

La rue inquiète les leaders yéménites, et c’est bien pour éviter une crise dans le pays, que l’opposition a accepté de reprendre les discussions avec le gouvernement d’Ali Abdallah Saleh. Elle s’est dit prête à participer à un gouvernement d’union nationale et à appeler à arrêter les manifestations contre le régime.

Cette annonce intervient alors que le Yémen connaît une intensification des rassemblements populaires sur son territoire. Dimanche 13 février 2011, deux mille personnes ont défilé dans Sanaa, à l’appel des étudiants et des activistes des droits de l’homme. Même scène à Taiz, dans le centre du pays, où près de cent protestataires ont été arrêtés.

Le choix de l’opposition de se ranger aux côtés du gouvernement n’est pas surprenant. Une vacance du pouvoir pourrait se révéler dangereuse pour le Yémen. Un Etat qui compte deux fois plus d’armes que d’habitants et qui doit faire face à des conflits ouverts au nord et au sud ainsi qu’à une présence d’al-Qaïda sur son territoire.

_________________________ 3 – L’Express avec Reuters

Des partisans du président yéménite pourchassent des opposants

Marine Pennetier et Henri-Pierre André pour le service français

Des heurts ont éclaté lundi au Yémen entre des milliers de manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh et des partisans du gouvernement.

Les manifestants, inspirés des soulèvements en Egypte et en Tunisie, appelaient à marcher sur le quartier général de la police. Ils ont été assaillis par des partisans du pouvoir armés de pierres, de poignards et de bouteilles.

Selon des témoins, la police, qui a tenté de maintenir les deux camps à distance, a bloqué plusieurs milliers d’opposants sur le campus de l’Université de Sanaa pour éviter que la situation ne dégénère.

Cinq personnes ont été blessées dans la mêlée, a-t-on appris auprès d’une source de l’opposition.

« Hé, Ali, dégage, dégage », « Il n’y a pas d’autre solution que de partir », scandaient un peu plus tôt dans la journée un demi-millier d’opposants.

A Taiz, au sud de Sanaa, les policiers ont tiré en l’air sans pouvoir contenir la foule des opposants, qui sont restés rassemblés toute la nuit de dimanche à lundi. Des témoins ont fait état de douze blessés.

Les manifestations anti-gouvernementales ont gagné en ampleur ces dernières semaines au Yémen, fédérant parfois jusqu’à des dizaines de milliers de personnes. Les troubles ont pris un tour violent vendredi avec les premiers affrontements à coups de bâton ou à coups de poing entre partisans et opposants du gouvernement.

Lundi, les partisans du président Saleh étaient plusieurs centaines dans Sanaa, se disant prêts à verser leur sang pour leur dirigeant.

Face à cette contestation sans précédent, Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a fait plusieurs concessions, s’engageant notamment à ne pas se représenter à la fin de son mandat, en 2013. Il a également appelé à un dialogue de réconciliation avec l’opposition, qui, dit-on de source proche de l’opposition, devrait s’ouvrir dans les prochains jours.

Il a par ailleurs reporté une visite aux Etats-Unis prévue ce mois-ci « en raison de la situation actuelle dans la région », selon l’agence de presse officielle Saba.

Des experts du Yémen jugent que le pays n’est pas encore au stade d’un soulèvement à l’égyptienne ou à la tunisienne. Ils notent aussi qu’un mouvement de contestation devrait être plus lent à se constituer, qu’il pourrait aussi être plus sanglant du fait du nombre d’armes en circulation et de la structuration tribale de la société.

L’association Human Rights Watch a critiqué la brutalité de la police yéménite, l’accusant notamment de recourir à des pistolets à impulsion électrique Taser.

« En l’absence de toute provocation, les forces de sécurité du gouvernement ont frappé avec brutalité et fait usage de Taser contre des manifestants pacifiques dans les rues de Sanaa », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de l’ONG de défense des droits de l’homme.

_________________________ 2 – AFP

Après l’Egypte, un vent de contestation souffle au Moyen-Orient

Plusieurs pays du Moyen-Orient ont été le théâtre lundi de manifestations contre les régimes en place, dans la foulée de celles ayant abouti en Egypte au départ du président Hosni Moubarak.

Des manifestations ont eu lieu au Yémen, en Iran, à Bahreïn et en Irak.

Au Yémen, plusieurs personnes ont été blessées lors de la mobilisation.

Dans la capitale Sanaa, des milliers d’étudiants et d’avocats ont scandé « Après Moubarak, Ali », en référence au président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Les protestataires ont tenté de marcher sur la place Tahrir (Libération) –qui porte le même nom que celle du Caire– mais les forces de sécurité ont installé des barbelés pour les en empêcher.

Des centaines de partisans du Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir) ont alors attaqué les manifestants à coups de bâton et de pierres, selon un correspondant de l’AFP.

Quelques manifestants ont été légèrement blessés. Le correspondant de la BBC en arabe, Abdallah Ghorab, le visage en sang, a affirmé à l’AFP avoir été battu « par des hommes du parti au pouvoir ».

La manifestation était organisée à l’initiative d’étudiants et de composantes de la société civile. L’opposition parlementaire, qui a décidé de reprendre le dialogue avec le régime, ne s’y est pas associée.

A Taëz, au sud de la capitale, plusieurs milliers de personnes ont également réclamé un changement de régime, et huit personnes ont été blessées lorsque la police a dispersé cette manifestation, selon des témoins.

En Iran, une personne a été tuée et plusieurs ont été blessées par des tirs lundi à Téhéran lors de la première manifestation anti-gouvernementale organisée depuis un an par l’opposition réformatrice.

‘Alors que ces rassemblements étaient silencieux au départ, certains manifestants ont commencé à crier des slogans anti-gouvernementaux, comme « mort au dictateur » ou « Ya Hossein, Mir Hossein » (allusion au leader d’opposition Mir Hossein Moussavi) et ont incendié des poubelles, selon des témoignages rapportés par des sites d’opposition ou recueillis par l’AFP.

Des incidents ont éclaté en plusieurs endroits de Téhéran entre des milliers de manifestants et les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.

« Plusieurs centaines de personnes » auraient été arrêtées, selon le site Kaleme.com de M. Moussavi, qui cite des « témoignages non confirmés ».

A Bahreïn, malgré l’interdiction, quelques centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs villages chiites, où des heurts ont fait au moins un blessé, selon le ministère de l’Intérieur et des témoins.

« Il n’y a pas eu d’arrestations lors de la dispersion des manifestations, émaillées parfois de heurts avec les forces de sécurité », a déclaré à l’AFP une source policière.

Un homme a été blessé à Nouidrat, a indiqué le ministère, ajoutant qu’il « avait été hospitalisé ».

Les forces de sécurité avaient été déployées en force sur les principaux accès de la capitale, Manama, pour prévenir un rassemblement auquel avaient appelé des internautes.

En Irak, la manifestation se voulait romantique, à l’occasion de la Saint-Valentin: quelques centaines de jeunes se sont rassemblées, avec des roses et des ballons rouges, dans le centre de Bagdad, pour exprimer « l’amour de leur pays » et critiquer la cupidité des dirigeants.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a affirmé que les demandes des manifestants étaient « légitimes » et qu’il fallait que les ministres agissent pour les satisfaire.

Des appels à manifester jeudi contre la corruption et le népotisme en Libye ont par ailleurs été lancés depuis quelques semaines sur Facebook.

En Algérie, où une marche de l’opposition, interdite, s’était heurtée le 12 février à un dispositif de sécurité très renforcé, une nouvelle manifestation est prévue samedi prochain.


_________________________ 1 – Radio-Chine avec XINHUA

Yémen: le ministère de l’Intérieur met en garde contre les manifestations non autorisées

Le ministère de l’Intérieur du Yémen a mis en garde dimanche contre les manifestations non autorisées, dans un communiqué affiché sur son site Internet.

Le ministère de l’Intérieur a lancé cette mise en garde quelques heures après que les forces de l’ordre aient dispersé une manifestation à Aden, une ville portuaire dans le sud du Yémen, durant laquelle dix manifestants ont été arrêtés.

Selon les autorités, ces dix personnes ont été arrêtées pour avoir tenté de pénétrer dans une prison en vue de libérer des prisonniers.

Les forces de l’ordre ont arrêté également des dizaines de personnes plutôt dans la journée à Sanaa, en empêchant les manifestants de s’approcher du palais présidentiel.

Plusieurs manifestants ont été blessés par les forces de l’ordre qui ont utilisé les matraques électriques et des crosses de fusil pour disperser une manifestation dans la capitale réclamant le départ du président Saleh.

Le président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, avait promis le 2 février de partir après la fin de son mandat et de ne pas remettre les pouvoirs à son fils.