04/03/11 (B593-B) Inspiré de la chanson – « C’était mon copain, c’était mon ami » (Par Roger Picon)

Pour mes escroqueries
J’avais un seul ami
Mais il s’est au loin envolé
Il était plus que lui
Il était beaucoup moi
Je crois qu’en se sauvant
Il m’a aussi tué
Et je pleure, tout seul, la nuit
Mais il ne le sait pas

C’était mon copain
C’était mon ami
Pauvre vieux copain
De toutes nos filouteries
Kadra adorait son visage
Au regard si malicieux
Nous avions presque le même âge
Dans les mêmes larcins mafieux

 

 

Ami, mon pauvre ami
Te reverrai-je jamais
Quand me rendras-tu tout cet argent
Que j’ai eu tant de mal à détourner

C’était mon copain
C’était mon ami
J’écoute le chant du muezzin
Qui me répète que tout est fini
Alors que le vent du nord du pays
Vient accentuer mes frayeurs
Et que les vagues et l’eau de la mer
Ont pris de l’intensité et d’étranges couleurs

Perdu dans mes songes, chaque nuit
Un mystérieux concert
M’a dit qu’il faut garder
L’espoir à tout jamais
Car ceux qui ont bâti
Un monde d’indignité
Iront ensemble prier, se prosterner
En enfer pour y faire pénitence
Puisqu’ils l’ont tant mérité

O mon vieux camarade
Mon copain, mon ami
Alors que souffle le brulant khamsin
Je te parle et t’appelle chaque nuit
Mais ton pesant silence
Est un mal si cruel
Que je n’entends ta présence
Parfois qu’au fond de mes propres poubelles