10/03/11 (B594) CODED / Communiqué du 09 mars 2011 pour appeler le peuple à continuer à manifester son opposition au régime et au 3ème mandat.

Collectif pour

la Démocratie à Djibouti

CODED : Communiqué du 09 mars 2011

Le Collectif pour la Démocratie à Djibouti (CODED) appelle le peuple djiboutien à descendre dans la rue tous les jours. Il ne faut pas attendre la prière générale de vendredi midi pour réclamer ses droits.

L’injustice ne nous donne pas de répit, pourquoi le lui donner ?

Cette accalmie conforte la dictature dans l’illusion qu’elle peut briser la révolte populaire. Sous prétexte qu’il peut encore sauver son régime, Ismail Omar Guelleh risque de commettre de nouveaux massacres et assassinats contre nos frères et sœurs.

Les manifestations du 18 février 2011, mobilisant 30 000 personnes, ont « touché mais pas coulé » la dictature djiboutienne. La réaction prévisible, naturelle, du dictateur n’a pas tardé ! Au lieu de dialoguer avec les représentants de l’opposition et de la société civile, Ismail Omar Guelleh, a choisi la manière forte. Des centaines de manifestants et de membres de l’opposition ont été arrêtées et torturées dans les locaux de la gendarmerie.

Le 4 mars 2011, l’appel à manifester lancé par les partis légaux a avorté à cause d’un cordon de sécurité qui a verrouillé les quartiers populaires et les grandes artères de la capitale. La police, la gendarmerie et l’armé lourdement outillés, ont empêché la foule de rejoindre l’esplanade du Stade Hassan Gouled.

L’opposition a perdu une bataille mais pas la guerre.

Le Collectif encourage les populations de Dikhil, Ali-Sabieh, Obock et Tadjoura, à prendre part à la contestation populaire. Tant que Ismail Omar sera là, votre condition de vie ne s’améliorera pas. Vous continuerez à souffrir du chômage, de la pauvreté extrême, du mal-logement et du manque d’accès aux soins, à l’éducation et à l’eau potable.

Etudiants, lycéens, chômeurs et fonctionnaires de l’Etat, en tant que la partie la plus éclairée de la société, assumez votre part de responsabilité dans la lutte contre l’injustice.

Le dictateur pourra neutraliser les cadres de l’opposition de l’intérieur, mais comment fera-t-il pour ériger un barrage contre une marée humaine de 10 000 à 30 000 manifestants ?

Comment fera-t-il pour rester au pouvoir contre la volonté du peuple djiboutien ?

Au moment où je vous parle, comme si de rien n’était, le candidat du parti unique prépare le scrutin présidentiel du 8 avril 2011. Il prend vraiment ses rêves pour la réalité. Les Djiboutiens ne croient plus au mythe d’une « révolution par les urnes.

Les Djiboutiens ont pris collectivement la décision de s’affranchir d’un despote soutenu par les démocraties occidentales. Aucune réforme politique ou économique ne pourra sauver un régime qui étouffe notre pays depuis trente trois ans.

Le Collectif exige :
– La libération de tous les prisonniers politiques ;
– le départ d’Ismail Omar Guelleh ;
– la mise en place d’un gouvernement de transition qui va rédiger une nouvelle constitution nationale.

Fait à Reims (France) , le 08 mars 2011
Ali Coubba,
Responsable de la coordination