10/03/11 (B594) Le journal de Djibouti : édition du 9 mars.

Le journal du mercredi 9 mars 2011.

Comme l’on pouvait s’y attendre, le couple royal ne s’est pas accordé sur les modalités d’organisation de la fête de la première dame, dénommée fête des femmes du 8 mars 2011. Cela confirme, que dans sa tête, cette fête lui appartient à elle et à seule et que les autres femmes djiboutiennes n’ont qu’à suivre ses instructions.

Le petit président de la République qui est en phase finale de son dernier mandat n’a pas aimé que la fête puisse se dérouler au siège saccagé de l’UNFD. Il aurait préféré que cela soit organisé au Palais du Peuple. Dans ce lieu hautement symbolique, Monsieur aurait pu mesurer réellement le niveau de soutien qu’il pouvait espérer de la gente féminine.

Sauf que Monsieur a perdu le pouvoir depuis 2005, date de la prise de conscience de la première dame qui dirige maintenant tout le pays. Elle a insisté et elle a obtenu ce qu’elle voulait. Donc la cérémonie s’est déroulée au siège de l’UNFD. Comme pour montrer qu’elle n’a peur ni de l’opposition ni des jeunes agitateurs.

Elle est arrivée vers 9h00 du matin, accompagnée par son mari président encadrés par un dispositif sécuritaire d’une ampleur jamais vue à Djibouti. La garde républicaine aidée par les forces armées djiboutienne avait sécurisé les lieux comme jamais ils ne l’avaient fait.

Toute la route d’Arta a été « isolée » pour décourager les jeunes et l’opposition. IOG n’a pas lésiné sur les moyens pour que cette fête personnelle ne soit pas troublée.

Il a été remarqué la présence des centaines de femmes qui avaient été, pour la majorité d’entre elles, obligées de venir. Comme l’étaient les filles engagées dans l’armée. Il s’agissait de montrer aux diplomates présents que le régime traite bien la femme djiboutienne et qu’il garantit un certain équilibre.

Mais des chanteuses renommées ont toutes boudé la cérémonie.

Amina Farah, Balbalafe, Roda Mache, Nour Dala, Mako et enfin Abdi Nour Allaleh ne sont pas venues pour la fête de leur patronne en chef. Officiellement, il a été dit que la cause était un litige sur les cachets …. Sauf qu’en investiguant plus profondément on s’est aperçu qu’il y avait des divergences énormes entre la patronne de la République et ses chanteuses.

Une équipe de chanteurs afar a été réquisitionnée ainsi que les chanteuses du commandant Ali Direih Egal dit Ali Gaab. Ils ont chanté un vieux refrain qui en a fait bailler plus d’un.

Le ridicule a atteint son sommet, lorsque les femmes ont refusé « d’applaudir » en claquant dans leurs mains l’arrivée de la panthère de la République. Les mamans invitées pour la circonstance contestent la façon avec laquelle le régime entend régler le problème des jeunes et de la délinquance.

Kadra Haid a tout de suite compris que l’heure ne serait pas à la fête mais à la confrontation.

Le président, lui aussi, a compris que l’ambiance ne serait pas au rendez-vous.

Il a oublié de saluer au passage la femme ministre Madame Nema Bourhan. Perturbé par l’accueil glacial qui lui était réservé, la « dernière » dame de Djibouti a oublié de son côté de saluer la veuve du leader de l’indépendance nationale Mahamoud Harbi Farah, assassiné par les sbires du régime colonial français.

La cérémonie a commencé par l’intronisation d’une jeune femme, qui a fait l’éloge du régime en place et de son chef. Hassan Gouled n’avait-il rien fait auparavant pour la femme djiboutienne ?

Ensuite le représentant du Système des Agences des Nations Unies, M. Mario Touchette a pris la parole pour affirmer que l’état djiboutien avait beaucoup fait pour les femmes. Il a prouvé en tout cas, sa méconnaissance totale du pays.
Curieusement, la représentante du PNUD, Madame Hodan Hadji, présente, n’a pas pris la parole : il est probable que le couple princier de pacotilles l’en ait privé, car son discours le dérangerait

Puis ce fut le tour de Degmo Mohamed Issak qui fait office de représentante de Kadra Haid a l’UNFD à vanter les bienfaits et les mérites du régime et de sa patronne qui ne l’a même pas applaudie pour la remercier.
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Le moment très attendu était le discours du guide de la révolution du 9 avril 1999 qui devait s’exprimer sur la condition des femmes. Monsieur qui n’avait même pas eu la correction de se donner un coup de peigne le matin avait du se lever du mauvais pied.

Il n’a pas hésité à dire de tout le mal qu’ils pensaient lui et sa femme, de la jeunesse djiboutienne. Il a égratigné ceux qui ont démoli la maison qui « appartient » (selon lui !) à sa femme. On vole les malheureuses mamans de la République.

Il a promis de faire reconstruire la maison de sa femme. C’est clair, l’UNFD appartient à Kadra Haid et à la bande de profiteuses qui constitue sa cour. Le discours du petit Président était déconnecté de la réalité. Comment oser affirmer que son pouvoir est bien ancré dans le régime, alors qu’il n’arrive même pas à rétablir la paix dans les rues de Djibouti.

Le corps diplomatique écoutait sagement ce discours totalement mensonger qui ne collait pas avec la réalité. Les diplomates n’ont aucune illusion. Ils savent que ce Monsieur ment, mais à la demande de leurs gouvernements respectifs ils font semblant de le croire. En revanche le peuple ne veut plus de ses mensonges. Il lui a signifié que la porte de sortie était grande ouverte pour lui et sa tigresse.

La colère s’est emparé de l’une des mamans qui a pris la parole pour exprimer son ressenti. Bien opportunément ( ?), le micro a été coupé. Sans attendre que la technique intervienne, la maman fidèle a lancé quelques flèches en direction du couple royal en disant que rien ne fonctionnait dans le pays. IOG a compris le message. Mêmes les mamans ne veulent plus de lui.

Il fit semblant d’avoir ignoré les propos et il inspecta les ouvrages que certaines mamans avaient préparés. Il avait beaucoup d’autres choses en tête. Il venait de subir l’humiliation de la part des femmes djiboutiennes. Il décerna, son prix, à 3 mamans qui se sont illustrées dans la pratique de leur art, puis s’éclipsa sans attendre à bord de sa voiture noire américaine.

Le journal de Djibouti aujourd’hui rend hommage à ces mères courageuses : Premier Prix à Mme Saada Mohamed Hassan, propriétaire d’un salon de coiffure pour femme, dans le métier depuis 38 ans ; deuxième prix à la Djiboutà-canadienne Nema Idleh Hassan, propriétaire de Fan City et troisième prix à Mme Arafo Salah Saïd, propriétaire de la librairie Victor Hugo et femme de Abdi Aniane.

Ce mercredi soir vers 19h 30 après la salade Icha, de violents accrochages ont opposé les jeunes des quartiers l’ère et du quartier 7. La brigade de gendarmerie des quartiers 6 et 7 a été complètement arrosées de pierres. Les restaurants COMESA et 27 juin ont été saccagés par les jeunes. La police est vite intervenue mais elle a été dépassée par les événements.

La raison selon notre enquête est simple. Une jeune fille a été violée par des jeunes de la Cité de l’ère. Le viol s est produit derrière l’école de Guelleh Batal qui appartient au couple royal (en face du cimetière d’Ambouli). Le frère de la jeune fille a voulu se venger et a réuni une bande de jeunes qui ont attaqué ceux de la Cité l’ère.

Le jeune aurait pu déposer plainte à la brigade de gendarmerie des quartiers 6 et 7 ou à l’arrondissement deux. Sauf que les jeunes n’ont plus confiance dans le système ou règnent le népotisme, le clientélisme ainsi que le tribalisme. Ils ont voulu régler cette affaire entre eux et à la bonne manière.

Les accrochages se sont poursuivis jusqu’a 23h du soir. Les jeunes qui ont l’expérience du terrain ont esquivé les compagnies d’intervention de la police dépêchées depuis la caserne de Nagad. Les policiers qui ne sont pas bien payés et ils ont renoncé à se lancer à la poursuite des jeunes à travers les rues du quartier 7 au risque de commettrre l’irréparable.

Protégés par des boucliers transparents, les agents de l’ordre, munis de solides gourdins, se tenaient le plus souvent possible statique, en rangs serrés, devant les jeunes tandis que planqués à bonne distance derrière eux, des collègues s’employaient à disperser les jeunes à coup de gaz lacrymogènes.

On déplore un jeune blesse par des balles tirées par un gendarme en service de la brigade 6 et 7. Le jeune homme tentait de faire échapper d’autres jeunes de la prison qui se trouve dans la cour arrière de la brigade 6 et 7. Beaucoup de jeunes des deux quartiers ont été arrêtés par la police et conduits à l’académie de police de Nagad. Que fait IOG ? Rien du tout. Il observe les combats des jeunes qui vont finir par s’entretuer.

Voila ou cela mène lorsque l’on n’a pas de vision ni de projets politiques pour son peuple.

Deux semaines après les émeutes qui ont secoué la capitale et les 5 districts de l’intérieur, le régime cherche, tout en empochant des sommes pharamineuses payées par les forces étrangères stationnées dans notre pays, à jeter dans la pauvreté des milliers de familles djiboutiennes, laminant ainsi la classe moyenne, celle qui précisément qui a été le fer de lance de la contestation.

IOG espère se venger de ceux qui ont osé braver son image de guide de la nation en les plongeant dans des problèmes de survie quotidiens. Les mesures que le guide du 9 avril 1999 a préconisées comme la répression tous azimuts vient du fait que l’opposition et la société civile évoque le fait que le Guide aurait déclaré la guerre au peuple.

Ces mesures pourraient également produire l’effet inverse. Déclencher une nouvelle révolte des jeunes. Conscient du danger, le régime IOG a accentué la répression avec la bénédiction des puissances étrangères qui sont stationnées dans notre pays. Ces pays ferment les yeux sur les violations des droits de l’homme en prétendant que le guide est un allié précieux dans la lutte contre le terrorisme.

Les arrestations ainsi que la manipulation font rage dans le pays. Cette répression cruelle reflète l’extrême tension qui règne à Djibouti. Le peuple djiboutien a fait preuve de beaucoup de patience. Aujourd’hui il n’en peut plus de ce couple royal qui a mis le pays KO.

Désolé IOG et Kadra, mais votre heure est terminée.

La cour de la Haye devra prochainement statuer sur votre sort, certainement après le 8 avril 2011.

On a appris que la représentante de la BBC à Djibouti, Kaltoum Mohamed Ali avait été suspendue de ses fonctions a la RTD au motif que les infos qu’elle a données sur la BBC section somali n’ont pas plu au guide IOG ni à sa femme Kadra.

Voila comment le couple royale récompense les femmes djiboutiennes qui font leur travail honnêtement. Décidément d’un côté, on félicite et de l’autre autre on brime.

Un enfant victime d’un tir à balles réelles
Ce matin à Tadjourah le détachement de l’armée a ouvert le feu sur les habitants en blessant quasi mortellement un jeune homme de 12 ans qui a été évacué sur Djibouti. Décidément l’armée d’IOG ouvre le feu, même en période de calme. Toute cette fusillade et ce brouhaha pour une affaire de portable Nokia N97 disparu.

Le soldat qui a ouvert le feu n’a même pas été mis aux arrêts de rigueur.

Voilà ou mène l’impunité.

Voila qui met fin a notre bulletin du mercredi 9 mars 2011.

Le journal
de Djibouti aujourd’hui.