28/03/11 (B597) Le journal de Djibouti – Edition de samedi 26 et dimanche 27 mars.

Le journal de Djibouti aujourd’hui est centré sur la campagne électorale

La campagne électorale est ouverte sur l’ensemble du territoire national. Le président sortant Ismail Omar Guelleh accompagné de son « inséparable » épouse s’est rendu à Rasdika pour serrer des mains « absentes ». Le candidat IOG a constaté qu’il n’y avait pas foule pour ce meeting. Juste quelques badauds et quelques femmes soucieuses d’être filmées par les caméras de la RTD.

Le président devait aller pour la première fois à Balbala. Mais il a été informé du fait que les habitants allaient l’insulter et le traiter de tous les noms. Ses services secrets qui avaient déjà testé la population du quartier le plus pauvre de Djibouti, ont confirmé ces signaux rouges.

Le général Zakaria, portant lui aussi une casquette vert solitaire, a conseillé au président d’ouvrir la campagne à Tora Bora où ses soldats ont défilé devant le candidat, ce qui n’est pas sans rappeler les méthodes de Siad Barreh. La tribune comme on l’appelait jadis a Mogadiscio. IOG a copié les mots de son cousin général.

Aussitôt la décision prise, le lieu a été sécurisé par la police et un bataillon de la garde républicaine. IOG est venu raconter aux gens « ses fables habituelles ». Il a essayé de dire à des Djiboutiens (qu’il pensait avec son arrogance légendaire, être « mal informés ») qu’il allait reconstruire le pays, après l’avoir ruiné avec l’assistance de son épouse. Personne ne l’a cru, même pas ses ministres qui ne sont pas déplacés en grand nombre, pour l’accompagner.

IOG a vu que les hommes (jeunes comme vieux) n’étaient pas au rendez vous sous ce soleil qui brille sur l’ordre d’Allah le Grand. Juste quelques femmes et des jeunes filles qui se dandinaient devant les caméras de la RTD et d’Universal TV, sommées de couvrir la campagne du candidat vert IOG.

Décidément IOG doit s’étouffer de rage.

Le président, qui a compris qu’il n’était pas aimé dans le pays, a buté à plusieurs reprises sur le même mot « j’aime ce pays » ! Mais le ridicule a atteint des sommets lorsqu’il a déclaré qu’il allait donner du travail à 3.000 jeunes. Tout le monde a éclaté de rire dans l’assistance. Ce n’était que du bluff et tout le monde a constaté « de visu » que le patron de la république avait complètement déraillé.

IOG est fatigué. Il sait que ses parole ne touchent plus le cœur des Djiboutiens qui sont lassés de ses mensonges. Avant même qu’il n’ait fini son discours, les gens se sont dispersés. Ils ont montré ainsi qu’ils avaient pris leur distance face à la bêtise qui est au pouvoir.

IOG s’éclipsa rapidement. Pourtant, il trébucha en montant dans sa voiture, et il a été soutenu par ses gardes du corps. Il doit rougir dans son palais cossu d’Haramous. Il sait que l’heure n’est pas en sa faveur.

Grosse colère de la part de Kadra Haid qui n’a pas supporté que l’équipe de campagne d’IOG ne fasse rien pour faire venir les gens aux meetings. Comment voudrait-elle attiré des gens à qui l’on a fermé tous les accès à la justice, à la liberté et au travail, surtout depuis la réélection de 2005. Maintenant c’est le peuple qui ferme sa porte au couple royal.

Elle aurait délégué le ministre Ali Abdi Farah pour prendre le commandement des opérations. Sauf qu’Ilyas Dawaleh n’a pas apprécié cette intrusion dans ce qu’il considère comme son domaine réservé. Une bagarre a éclaté entre les supporters d’IOG dans son propre QG de campagne. Désormais, le ministre Ali Abdi Farah et Ilyas Dawaleh ne se parlent plus. Ca commence bien mal pour la campagne d’IOG.

Le président a fait baisser la tension. Il a argué du fait que la bouteille de Coca-Cola qui avait été lancée par le ministre Ali Abdi Farah n’avait pas blessé le directeur de campagne Ilyas Dawaleh. Il s’en est tiré tant bien que mal. Sauf qu’il y a beaucoup de tension dans l’air. Le jeune entrepreneur doit réfléchir et se demander pourquoi il a été nommé à ce poste maudit.

L’autre candidat Warsama Ragueh, qui est encore un inconnu pour un grand nombre de gens, a commencé sa campagne… avec l’argent qu’IOG lui a donné ! Il a dit durant son premier meeting que le pays était en ruine et que le seul responsable était ce « pharaon IOG ». Tout le monde a applaudi, mais ses mots n’ont pas convaincu tout l’assistance.

Il a stigmatisé le candidat IOG dont il fut le président du Conseil constitutionnel depuis le 8 avril 2005, jour où IOG a volé le pouvoir sans opposition, puisqu’il n’y avait pas de candidats face à lui ! Et pour cause !!!

Pour un débutant Warsama Ragueh a su surtout toucher les jeunes qui le voient certes comme un sauveur mais dont les poches sont vides. Warsama a appelé les jeunes à sanctionner ce pouvoir qui a ruiné leur avenir. Les jeunes, qui sont venus nombreux à son meeting à Balbala, ont compris le message. Kifayia IOG.

Warsama a appelé les jeunes, les vieux, les femmes, les filles. Bref toute la société a puni ce couple royal qui a bravé le drapeau. Warsama a promis qu’il rendrait le drapeau à la nation toute entière après des années d’accaparement par un clan qui s’est auto-attribué illégalement la souveraineté. Il a fait rire aussi ! ce Warsama ! En dépit de son handicap, il a réussi à convaincre des gens. IOG est attendu au tournant !

Avenue 13, le candidat Warsama a appelé les jeunes du quartier 2 à ne plus soutenir ce candidat qui les a précipités dans le chômage et dans la précarité. Il est soutenu par le jeune chanteur Guessod Abdo Hamargodh qui l’a préféré au chef de la mafia. Les jeunes ont dit oui au message de Warsama. L’apprenant, IOG a piqué une nouvelle colère ..

La situation sécuritaire est revenue sur le tapis quand le candidat Warsama a demandé à IOG l’état de la sécurité dans le pays. Les gens ne peuvent même plus dormir en paix, en raison des bagarres entre bandes qui s’affrontent pour des raisons qu’ils ignorent eux-mêmes.

Un orateur a été jusqu’à défier le pouvoir en place en le comparant au Somaliland, où la paix est devenue une réalité alors que Djibouti, censé être un havre de paix et de sécurité, est incapable d’assurer la sécurité intérieure en dépit de ses imposantes forces de police et de gendarmerie. Le candidat Warsama a clairement laissé entendre que c’était le pouvoir qui était derrière ces bagarres entre bandes de jeunes.

Dimanche 27, le candidat Warsama est allé se recueillir devant le monument quasi invisible de la révolution khamsin. Là où la police d’IOG a tué des innocents djiboutiens. Les gens ont récité la Fathiha pour demander à Allah de pardonner à ces pauvres qui se sont rebellés contre la bêtise qui est au pouvoir.

Le candidat Warsama a affirmé que le peuple avait démontré à IOG qu’il n’avait plus aucun appui populaire qu’il devait quitter le pouvoir le plus tôt possible. Ce jour-là, les forces de police aidées par leurs collègues somaliens, ont tiré dans le tas sans sommation et ont fait de nombreuses victimes.

Warsama a dénoncé le pouvoir qui a rendu la justice caduque. Il a rappelé le nombre de jeunes qui sont en prison à Gabode sans n’avoir commis aucun crime ni infraction. Les gens ont crié « c’est assez » en Arabe. La police d’IOG était présente mais elle n’a pas réagi pour éviter de commettre un nouveau massacre, comme ce fut le cas, le 18 février.

Voyant que les membres de son staff se battaient dans son dos, IOG a choisi de rendre visite à une institution qu’il avait complètement oubliée : celle des handicapés. Ce sont ceux qui ont le plus soufferts sous son régime ! Ils ont été contraints d’accueillir le candidat rejeté par le peuple. IOG leur a demandé pardon, au nom des forces armées, de la bavure commise, qui avait tué plusieurs d’entre eux et plongé d’autres dans la folie.

Souvenons-nous d’un certain 18 juin. Les handicapés se sont rendus en cortège devant le palais de la présidence. Pour les disperser, on leur avait opposé les compagnies d’intervention de la police. Imaginez ces handicapés de guerre, qui avaient tout sacrifié pour la patrie et qui se retrouvaient face à des hommes entrainés et lourdement armés.

Il faut reconnaître que les forces de police n’avaient pas osé utiliser leurs armes contre ces handicapés dont certains pouvaient à peine marcher. Et pourtant, la fusillade avait été déclenchée par une unité de la présidence : trois morts avaient été dénombrés, sans compter les multiples blessés. On puet dire que les invalides de guerre avaient été fusillés sans sommation sur ordre du pouvoir. Toute la nation avait retenue ses larmes. Le meurtrier est bien connu a Djibouti et du pouvoir.

Pourtant « Notre assassin » comme l’appelle les hommes du pouvoir a bénéficié d’un avancement exceptionnel pour ce haut fait d’armes !. Mais la population sait qui il est et n’oubliera jamais. Ce colonel aujourd’hui commence à payer ses crimes.

On comprend que le candidat avait besoin de faire semblant de se réconcilier avec eux, pour essayer de retrouver un peu de sympathie dans la population. Il a remis à l’institution une somme d’argent pour que les invalides oublient la date du 18 juin 2002.

Les handicapés ont demandé au président d’intervenir auprès de son cousin Djama Ali Guelleh pour que l’EDD leur consente un tarif de faveur, car ils sont très vulnérables. IOG a compris que sans leur Douas envers Allah, rien ne va se faire.

Ils ont pardonné, en voyant les billets verts d’IOG, à ce colonel qui les a réduits au silence et ils ont récité la Fathiya pour les morts du 18 juin 2002 devant les grilles de la présidence.

IOG les a assurés de plaider leur cause auprès de Djama Ali Guelleh. Savait-il que Djama Ali Guelleh avait déjà reçu une délégation d’handicapés ? Lui aussi, il essaye de redorer son image qui est devenue aussi désastreuse que celle de son cousin IOG. Les handicapés ont prévenu IOG que s’il ne tenait pas sa promesse, ils allaient implorer Allah. IOG sait que les Douas d’un handicapé montent en flèche à Allah et qu’il est très attentif …

Les Douas d’un handicapé sont vite acceptés par Allah le Grand, qui châtie sur place les criminels. Le Coran nous rappelle qu’Allah ne joue pas avec les Douas des handicapés, ni ceux des pauvres et des orphelins. Ils sont dangereux. Les Douas « pour ou contre » a Allah peuvent changer la vie de la personne concernée.

Dimanche IOG est allé calmer les Assajogs qui ont le plus vomis son régime. Le jeune commissaire de la république Iltireh, qui se débat avec les vieux, a reçu le soutien d’OG. Les gens sont venus écouter IOG mais ils ont hué le candidat qui était fortement protégé par sa garde républicaine et par ses services secrets.

IOG a assuré les Assajogs du fait qu’il allait trouver du travail pour les jeunes.

Mais … un vieux lui a demandé où étaient ses promesses passées. Par exemple celle que les indiens allaient ouvrir un chantier … qui est pourtant en panne depuis 2007. Celui de l’usine d’eau « Il Jano » qui ne démarre pas à cause des détournements. Nos partenaires indiens ont quitté le pays pour ne pas céder au racket érigé en système de gouvernement.

IOG a été hué par les jeunes. Il a fallu beaucoup de sang-froid à sa garde républicaine pour ne pas ouvrir le feu contre les habitants. Les vieux ont déserté et les jeunes sont rentrés dans leurs maisons a l’appel des oulémas de la ville qui ont condamné la venue de Dajale comme ils l’appelle ici.

IOG bien vu que les gens n’étaient pas venus pour sourire devant la caméra de la RTD. Il sait que ce district est le plus farouche opposant à sa politique. Il s’est caché derrière ses lunettes de soleil pour ne pas voir désolation et la misère dans laquelle ses concitoyens ont été plongés par sa faute.

Les gens ont constaté qu’aucun des ministres, pas même le premier, n’accompagnait le président dans sa campagne. Selon nos infos, une liste où figurent tous les vieux crocodiles du RPP et les nouveaux Warabey, circulerait. Mais cette liste n’a pas été prise en compte par le candidat fatigué. D’où leur colère.

Voyant que la campagne de Warsama prend de l’ampleur, le régime fatigué de ses propres mensonges, n’a pas supporté les Douas d’hier en face du stade Hassan Gouled là où le pouvoir a fait tirer à balles réelles contre ses propres concitoyens.

Le régime à envoyé des jeunes drogués au Dahamis pour caillasser la maison du candidat Warsama Ragueh. Il s’en est suivi une bataille rangée entre supporteurs de l’opposant et les jeunes payés par le régime. La police a jugé prudent de ne pas intervenir dans ce combat manipulé.

La campagne ne sera pas de tout repos pour le candidat IOG ni pour son challenger Warsama Ragueh qui joue les sauveurs. Le peuple, lui continue à se débattre dans la misère et dans l’angoisse du lendemain.

Au fond personne, à Djibouti, ne s’intéresse vraiment à cette élection dont l’issue est connue depuis fort longtemps. Mais la question qui se pose actuellement est celle de l’avenir de Warsama Ragueh quand IOG aura volé cette nouvelle élection ?

Va-t-il gouter au charme de la sinistre prison de Gabode comme le candidat moussa Ahmed Idriss en 1999 ou va-t-il être éliminé de la scène nationale, comme les opposants qui ont su montrer leurs muscles à ce régime sanguinaire.

Voila qui met fin a notre journal de ce samedi 26 et dimanche 27 mars 2011.