30/03/11 (B597) Madame Lamisse Mohamed Saïd, juge à Djibouti, est admise dans la liste des Bourreaux de la République et son nom sera ajouté à la liste de toutes celles et de tous ceux qui ont torturé injustement leurs concitoyens. (ARDHD)

Le comité d’examen des candidatures à la qualité de Bourreau de la République s’est réuni, en réunion extraordinaire pour examiner le cas de Madame Lamisse Mohamed Saïd, juge d’instruction.

Les faits :
De nombreux opposants djiboutiens et des défenseurs des Droits de l’Homme ont été arrêtés illégalement à Djibouti. D’abord les conditions de leur arrestation n’ont pas été conformes aux codes en vigueur. Ensuite les dossiers d’accusation sont vides, car ils n’ont rien commis qui soit répréhensible au regard des Lois en vigueur.

Certains d’entre eux ont été sauvagement torturés dans les centres de Gendarmerie ou de Police et ils portent toujours des séquelles douloureuses. Malgré cela, un premier jugment a confirmé leur mise en détention provisoire dans la sinistre prison de Gabode, où les conditions d’hygiène et de promiscuité sont insoutenables et ne permettent pas à des blessés d’être convenablement soignés.

En dépit de cela et statuant sur une demande de libération de leur part, qui a été déposée par leurs avocats, Madame Lamisse Mohamed Saïd a rendu une ordonnance de maintien en détention, estimant qu’ils représentaient un danger pour l’ordre public. Cette décision est l’exemple d’un abus de la justice aux ordres de la dictature, puisqu’il s’agit certainement d’une manoeuvre pour les empêcher de s’exprimer avant le scrutin présidentiel … !

Ce ne serait pas une décision de justice, mais une décision politique !
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Les membres du comité d’examen ont échangé longuement sur le sujet et ils ont estimé que les bourreaux de la République n’étaient pas seulement ceux qui ont torturé, assassiné et violé leurs concitoyens, mais aussi ceux qui contribuaient à les soumettre à la torture et à ne pas reconnaître le statut légitime de victimes à ceux qui ont souffert, ce qui est assimilable à un crime.

En conséquence, Madame Lamisse Mohamed Saïd est admise dans l’Ordre des Bourreaux de la République et son nom sera ajouté de façon définitive à la liste de celles et de ceux qui ont usé et abusé de leur autorité pour terroriser les populations et participer à l’asservissement du Peuple, en le privant de ses droits et de ses libertés fondamentales. (Lien avec les listes)

Les membres du comité d’examen contribueront à la constitution d’un dossier pénal, qui sera présenté, le jour venu, aux justices nationales et/ou internationales en charge d’instruire et de juger ceux qui ont commis des crimes à Djibouti