24/04/11 (B601) Yémen Express – Sortie de crise ? Pas si sur ! – L’opposition entraîne le Yémen dans la guerre, dit Saleh – le parti présidentiel accepte le plan de sortie de crise – La Maison Blanche salue le plan de sortie de crise au Yémen – grève générale, l’opposition accepte en partie un plan du Golfe

______________________ Analyse ARDHD

Sortie de crise ? Pas si sur !

Il semble que Saleh ait (enfin ?) accepté le plan de sortie de crise proposé par le Groupe des monarchies du Golfe et qui a été salué par les USA.

Au terme de celui-ci Saleh devrait remettre dans un mois, le pouvoir au vice-Président et partir, assuré de l’immunité (Ce qui pourrait paraître bien généreux, étant donné tous les crimes qu’il a commis et fait commettre. Quel organisme ou institution est en mesure de garantir une véritable immunité pénale ? Si cela semble être possible devant la justice yéménite, on voit mal comment une telle immunité serait reconnue devant la justice internationale, en cas de dépôt de plainte par les familles des victimes ???)

De son côté, l’opposition a donné un accord sous réserve, car le texte prévoit que le parlement (à la solde de Saleh) puisse refuser sa démission… dans un mois !

Comme Saleh est un homme que l’on pourrait qualifier d’habile ou de fourbe, selon les points de vue, il y a beaucoup de trop de risque à lui laisser encore un mois entier … !

On voit mal comment
il ne pourrait pas essayer d’en profiter pour regrouper les dernières forces qui lui sont restées fidèles et pour élaborer une nouvelle stratégie et un nouveau discours (un jour : c’est un complot de l’étranger, un autre jour c’est la guerre civile, un autre jour, c’est Al Qaeda, un autre jour, c’est la division du pays, etc…). Ayant récupéré des forces, il pourrait imposer ensuite à son parlement de voter contre sa démission.

Tandis que pendant ce mois, l’opposition aura beaucoup de difficulté à maintenir la fantastique mobilisation populaire … Alors le risque est immense de revenir à la case « départ » … ! On comprend les réserves légitimes émises par l’opposition …

A-t-elle intérêt à poursuivre/ durcir le mouvement (y compris en appelant à la grève générale) pour provoquer le départ immédiat du dictateur actuellement déstabilisé ?

A suivre

_________________ 4 – L’Express avec Reuters

L’opposition entraîne le Yémen dans la guerre, dit Saleh

Jason Benham; Pierre Sérisier et Nicole Dupont pour le service français

Alors que les commerçants yéménites baissaient leurs rideaux pour protester contre son régime, le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, a accusé samedi l’opposition d’entraîner le pays dans la guerre civile.

Dans un discours prononcé à Sanaa, la capitale, il a invité la jeunesse yéménite à constituer un parti politique conformément à la Constitution, ajoutant que son pays n’accepterait « aucune tutelle ».

« Ils (l’opposition) veulent entraîner la région dans la guerre civile et nous refusons d’être entraînés dans la guerre civile », a dit Saleh.

« La sécurité, la sûreté et la stabilité sont dans l’intérêt du Yémen et dans l’intérêt de la région », a-t-il martelé.

Des manifestations inspirées des soulèvements qui ont renversé les dirigeants tunisien et égyptien se poursuivent depuis plus de deux mois au Yémen.

Presque tous les jours, des milliers de personnes manifestent pour réclamer la fin de la pauvreté endémique et de la corruption. Des dizaines de manifestants ont été tués.

Reconnaissant que les étudiants yéménites se sont inspirés des exemples égyptien et tunisien, Saleh a affirmé que la situation était très différente au Yémen mais que son gouvernement accèderait aux revendications des étudiants dans le cadre de ca Constitution et de la loi.

A Aden, ville portuaire du Sud, un correspondant de Reuters a pu constater que les neuf dixièmes environ des magasins, des marchés et des écoles étaient fermés. Les passants étaient rares dans les rues dont la circulation automobile avait pratiquement disparu.

De nombreux commerces étaient fermés à Taïz, troisième ville du pays et fief de l’opposition, et à Hodeidah, sur la mer Rouge.

La veille, les Yéménites avaient été nombreux à participer, à Taïz et Sanaa, à des manifestations rivales de partisans et d’opposants à Saleh qui a accueilli avec réserve un plan de transfert du pouvoir en trois mois présenté par le Conseil de coopération du Golfe (CCG).

La proposition des six Etats membres du CCG (alliance régionale militaire et politique) demande à Saleh de remettre les rênes du pays à son vice-président dans le délai d’un mois après la signature d’un accord.

Il devrait désigner un responsable de l’opposition pour diriger un cabinet gouvernemental intérimaire chargé de préparer l’élection présidentielle deux mois plus tard, a précisé un responsable yéménite, vendredi.

Le projet, présenté jeudi, accorde l’immunité à Saleh, à sa famille et à ses conseillers qui ne pourraient pas faire l’objet de poursuites judiciaires comme le réclament leurs adversaires.

_________________ 3 – Le Point avec AFP

Yémen: le parti présidentiel accepte le plan de sortie de crise

Le Congrès populaire général, parti au pouvoir au Yémen, a accepté le plan de sortie de crise présenté par les monarchies du Golfe et prévoyant un départ du président Ali Abdallah Saleh, réclamé par l’opposition, a annoncé samedi à l’AFP un haut responsable du parti.

Le Congrès populaire général, parti au pouvoir au Yémen, a accepté le plan de sortie de crise présenté par les monarchies du Golfe et prévoyant un départ du président Ali Abdallah Saleh, réclamé par l’opposition, a annoncé samedi à l’AFP un haut responsable du parti.

________________ 2 – Romandie News (Suisse) avec AFP

La Maison Blanche salue le plan de sortie de crise au Yémen

La Maison Blanche a salué samedi le plan de sortie de crise prévoyant un départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh, pressant toutes les parties de mettre en oeuvre rapidement la transition politique.

Nous applaudissons les annonces par le gouvernement yéménite et l’opposition qu’ils acceptent l’initiative du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour sortir de la crise politique pacifiquement et de manière ordonnée, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney dans un communiqué.

Dans la soirée, le parti présidentiel au Yémen avait annoncé qu’il acceptait le plan de sortie de crise présenté par les monarchies du Golfe prévoyant un départ d’ici quelques semaines du président Ali Abdallah Saleh.

Pour sortir de la crise, le CCG a proposé la formation d’un gouvernement d’union nationale, puis un transfert des prérogatives par le chef de l’Etat au vice-président et un arrêt des manifestations.

Le président devrait ensuite présenter sa démission dans les 30 jours, et une élection présidentielle aurait lieu 60 jours plus tard.

Vendredi, M. Saleh, dont le mandat court jusqu’en 2013, avait affirmé qu’il accueillait favorablement ce plan, mais répété qu’il ne cèderait le pouvoir que dans le cadre d’un processus ordonné et constitutionnel.

L’opposition parlementaire, le Front commun, avait accepté samedi le plan de sortie de crise des pays arabes du Golfe, à l’exception d’un point prévoyant la formation d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de M. Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

_________________________ 1 – Romandie News avec AFP

Yémen: grève générale, l’opposition accepte en partie un plan du Golfe

Un appel à la grève générale pour protester contre le régime du président Ali Abdallah Saleh a été bien suivi samedi dans le sud du Yémen, où l’opposition parlementaire a accepté en partie un plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Golfe.

Deux jeunes manifestants ont été blessés par des tirs de l’armée en tentant de dresser une barricade à Aden, dans le Sud, où une grève générale était observée à l’appel des opposants, a déclaré une source médicale.

Selon des témoins, des soldats ont ouvert le feu sur un groupe de jeunes pour les éloigner d’une barricade qu’ils étaient en train de dresser.

Aden était quasiment paralysée avec les commerces, les écoles et les administrations fermées. Des barricades ont été dressées sur les principaux axes de cette ville à la pointe de la contestation contre le régime entamée fin janvier.

Le mouvement était également bien suivi à Lahej et Abyane, deux provinces situées plus au nord, comme à Taëz (sud-ouest), où les écoliers sont descendus dans la rue pour réclamer le départ de M. Saleh, selon des habitants.

A Sanaa, qui a connu vendredi le rassemblement le plus important depuis le début du mouvement, l’appel à la grève était en revanche très peu suivi, selon un correspondant de l’AFP.

Dans le même temps, l’opposition a accepté le plan de sortie de crise des pays arabes du Golfe, à l’exception d’un point prévoyant la formation d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de M. Saleh.

L’initiative est positive et nous l’acceptons, à l’exception de la formation d’un gouvernement d’union nationale car nous refusons de servir sous l’autorité d’Ali Abdallah Saleh et de prêter serment devant lui, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’opposition, Mohammad Gahtane.

Il a exhorté M. Saleh à accepter de céder le pouvoir dans un délai de 30 jours, comme le prévoit le plan des monarchies du Golfe, précisant que l’opposition était prête à former un cabinet d’union nationale avec le vice-président auquel M. Saleh aurait transféré ses prérogatives.

Jusqu’à présent, l’opposition exigeait le départ immédiat de M. Saleh, tout comme les comités de manifestants qui encadrent les protestataires. Ces derniers rejettent en revanche clairement le plan des pays du Golfe.

M. Saleh a affirmé vendredi qu’il accueillait favorablement ce plan, mais répété qu’il ne cèderait le pouvoir que dans le cadre d’un processus ordonné et constitutionnel.

Pour sortir de la crise, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) propose la formation d’un gouvernement d’union nationale, puis un transfert des prérogatives par le chef de l’Etat au vice-président et un arrêt des manifestations.

Le président présenterait ensuite sa démission dans les 30 jours, et une élection présidentielle aurait lieu 60 jours plus tard.