30/04/11 (B602) Yémen Express (Saleh continue à faire semblant d’accepter un compromis et à imaginer, en même temps, toutes les raisons possibles pour menacer de ne pas le signer …) – Yémen : l’UE salue l’accord politique sur l’initiative du CCG – La police yéménite ouvre de nouveau le tir contre des manifestants – le président Saleh menace de ne pas signer l’accord prévoyant son départ – Manifestations au Yémen pour le départ immédiat de Saleh – le président Saleh accuse le Qatar, menace de ne pas signer le plan du CCG – Des assaillants inconnus attaquent un point de contrôle dans le sud du Yémen – Des affrontements font 10 morts dans la capitale du Yémen – Des milliers de Yéménites choqués par les morts et la répression manifestent – La violence compromet la transition au Yémen, juge l’opposition – L’opposition exige la fin des violences avant de trouver un accord (10 articles)

____________________ 10 – Quotidien du Peuple (Chine)

Yémen : l’UE salue l’accord politique sur l’initiative du CCG

La Commission européenne, organe exécutif de l’Union européenne (UE), a salué mercredi l’accord politique sur l’initiative du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour une transition pacifique au Yémen, selon une déclaration de Catherine Ashton, la Haute Représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

« Je me réjouis d’apprendre que le parti au pouvoir et la coalition de l’opposition ont tous deux accepté le plan de transition que le CCG a proposé le jeudi 21 avril, y compris la disposition prévoyant la formation à bref délai d’un gouvernement d’unité nationale », a déclaré Mme Ashton, qui est également vice- présidente de la Commission européenne.

Remerciant les pays du CCG pour « les efforts importants qu’il a déployés afin de parvenir à un accord politique en faveur de la transition au Yémen », la chef de la diplomatie de l’UE s’est dite « convaincue qu’avec cette initiative du CCG, le Yémen ne saurait disposer de meilleure chance pour relever les défis qui l’attendent en matière économique et sociale et dans le domaine de la sécurité, tout en évitant une escalade de la violence ».

Mme Ashton a exhorté « toutes les parties à finaliser rapidement l’accord et à travailler de concert, pour le bien de l’ensemble de la population du Yémen ».

_________________________ 9 – AP

La police yéménite ouvre de nouveau le tir contre des manifestants

Des policiers yéménites en civil ont de nouveau ouvert le feu, vendredi, contre des manifestants qui réclamaient le départ du président Ali Abdullah Saleh.

Les violences sont survenues dans la ville d’Hodeida, dans l’ouest du pays, et ont fait cinq blessés. Des tirs de pierres ont aussi été échangés.

Dans la capitale, Sanaa, des manifestants ont rempli une section de huit kilomètres de la rue Sitteen, une des principales artères du secteur occidental de la ville. Il s’agissait de la plus importante manifestation depuis le début des troubles au Yémen.

Des partisans du président Saleh se sont de leur côté rassemblés devant le palais présidentiel, comme ils le font tous les vendredis. Le président s’est adressé à eux pour traiter les dissidents de «traîtres et d’agents».

Les leaders du mouvement de contestation affirment que des manifestations ont eu lieu dans 19 provinces du pays.


_________________________ 8 – La Croix

Yémen : le président Saleh menace de ne pas signer l’accord prévoyant son départ

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans et dont le départ est prévu par un plan des monarchies du Golfe, a menacé de ne pas signer cet accord si des représentants du Qatar, dont le premier ministre avait appelé début avril à sa démission, sont présents à la cérémonie de signature qui doit avoir lieu à Ryad le lundi 2 mai.

Selon lui, c’est « l’État du Qatar qui finance actuellement le chaos au Yémen ainsi qu’en Égypte et en Syrie et partout dans le monde arabe ».

Basée au Qatar, la chaîne Al-Jazira, qui a révolutionné l’audiovisuel dans le monde arabe depuis sa création en 1996, assure une large couverture des mouvements de protestation dans le monde arabe, qui ont déjà balayé les présidents tunisien et égyptien.

_________________________ 7 – L’Express avec Reuters

Manifestations au Yémen pour le départ immédiat de Saleh

Mohammed Ghobari et Mohamed Sudam, avec Mohammed Mukhashaf à Aden et Erika Solomon à Dubaï, Guy Kerivel pour le service français

Les Yéménites sont descendus en grand nombre vendredi dans les rues pour exiger le départ immédiat du président Ali Abdallah Saleh et rejeter la transition progressive prévue par le plan de sortie de crise mis au point par les Etats du Golfe.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté sur Siteen Street, la principale artère de la capitale Sanaa, pour rendre hommage aux « martyrs de la révolution ».

Trois mois de violences afin d’obtenir le départ de Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans, ont fait au moins 142 morts à travers tout le pays.

« Nous allons poursuivre notre révolution et nous ne céderons pas, même s’il doit y avoir un million de martyrs », a lancé un dignitaire religieux aux fidèles rassemblés pour la grande prière du vendredi. Certains manifestants ont largué des ballons sur lesquels était écrit, à l’adresse de Saleh, « Dégage ! ».

Des dizaines de milliers de manifestants antigouvernementaux ont également défilé dans d’autres villes du pays, notamment Ibb, Hodeida et Baidah.

Mais des manifestations pro-Saleh ont également rassemblé des foules imposantes à Sanaa, place Tahrir et Sabiyeen Street, au cri de: « le peuple veut Ali Abdallah Saleh ».

Le président yéménite doit apposer sa signature au bas du document préparé par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) samedi prochain à Sanaa.

L’opposition doit pour sa part signer l’accord dimanche à Ryad, en Arabe saoudite, avec le vice-président du parti gouvernemental yéménite, Abdel-Karim al Iryani.

Mais l’opposition a prévenu jeudi le gouvernement que la poursuite des violences contre les manifestants risquait de faire échouer le projet. Des hommes armés en civil ont tué douze personnes et en ont blessé des dizaines d’autres mercredi à Sanaa.

Ce plan de sortie de crise prévoit un transfert du pouvoir en trois mois. Les six Etats membres du CCG, alliance régionale militaire et politique, demandent au président Saleh de remettre les rênes du pays à son vice-président dans le délai d’un mois après la signature d’un accord.

Un responsable de l’opposition devrait prendre la tête d’un gouvernement intérimaire chargé de préparer l’élection présidentielle deux mois plus tard.

Le projet accorde l’immunité à Saleh, à sa famille et à ses conseillers qui ne pourraient pas faire l’objet de poursuites judiciaires comme le réclament leurs adversaires.

_________________________ 6 – AFP

Yémen: le président Saleh accuse le Qatar, menace de ne pas signer le plan du CCG

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, dont le départ est prévu par un plan des monarchies du Golfe, a menacé de ne pas signer cet accord et accusé le Qatar de « complot », dans une déclaration publiée vendredi.

« Des contacts sont en cours pour la signature lundi à Ryad (…). Mais nous avons des réserves sur certains médiateurs du Conseil de coopération du Golfe (CCG), impliqués dans un complot », a déclaré M. Saleh dans une interview à la chaîne « Russia Today », publiée par les médias locaux.

Le président yéménite a cité le Qatar: « C’est l’Etat du Qatar qui finance actuellement le chaos au Yémen ainsi qu’en Egypte et en Syrie et partout dans le monde arabe ».

« Nous nous réservons le droit de ne pas signer si des représentants du Qatar étaient présents » à la cérémonie, a menacé M. Saleh.

Les chefs de la diplomatie du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) doivent se réunir dimanche à Ryad pour finaliser les dispositions du plan sur une transition du pouvoir au Yémen, avant de le soumettre en principe à la signature du régime et de l’opposition yéménites.

La médiation du CCG, lancée début avril, avait provoqué alors une crise diplomatique entre Doha et Sanaa, qui avait rappelé son ambassadeur au Qatar pour protester contre une déclaration du Premier ministre qatari, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani, appelant au départ de M. Saleh.

« Ils (les Qatariotes) ont beaucoup d’argent et ils sont peu nombreux (…). Ils veulent s’imposer comme une grande puissance dans la région (…) grâce à la chaîne Al-Jazira », a-t-il dit dans une attaque virulente contre le Qatar, un petit pays de quelque 1,6 million d’habitants, dont quelque 200.000 Qatariotes, riche en gaz naturel et en pétrole.

La chaîne Al-Jazira du Qatar, qui a révolutionné l’audiovisuel dans le monde arabe depuis sa création en 1996, assure une large couverture des mouvements de protestation dans le monde arabe, qui ont déjà balayé les présidents tunisien et égyptien.

Les monarchies du Golfe, inquiètes de l’instabilité au Yémen, parent pauvre de la Péninsule arabique, ont élaboré un plan prévoyant la formation par l’opposition d’un gouvernement de réconciliation nationale, puis la démission un mois plus tard, avec une garantie d’immunité, du président Saleh.

Une élection présidentielle devrait ensuite avoir lieu dans les 60 jours.

Les manifestations réclamant le départ du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, durent depuis fin janvier et ont fait plus de 145 morts.


_________________________ 5 – AP

Des assaillants inconnus attaquent un point de contrôle dans le sud du Yémen

De Ahmed Al-Haj,

Des opposants au gouvernement yéménite ont affronté la police, jeudi, dans la province d’Aden, dans le sud du pays, alors que des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le pays pour dénoncer la répression meurtrière des forces gouvernementales et demander la démission du président.

Les affrontements ont été provoqués par une attaque à la bombe perpétrée par un groupe armé inconnu à un point de contrôle de la capitale provinciale, Krater. L’attaque semble indiquer une détérioration rapide de la sécurité au Yémen, un pays déjà affligé par la pauvreté et un conflit armé avant le début du soulèvement anti-gouvernemental, en février.

Un militant de l’opposition, Adnan Abdel-Mohsen, a affirmé que les assaillants avaient lancé une bombe sur le poste de contrôle, et que les gardes avaient répliqué en tirant au hasard sur les gens qui se trouvaient sur les lieux. Trois membres de la garde républicaine ont été blessés, a-t-il dit.

Le point de contrôle était situé près de la succursale locale de la banque centrale du Yémen, sur la route qui mène au palais présidentiel. Une fusillade a éclaté et s’est poursuivie pendant une bonne partie de la nuit.

M. Abdel-Mohsen a indiqué qu’il y avait peu de policiers dans les rues de Krater et que des tirs pouvaient être entendus dans différentes parties de la ville.

Plusieurs policiers et membres des forces de sécurité ont abandonné leur poste depuis le début du soulèvement populaire.

«Nous blâmons le gouvernement pour avoir permis à ce chaos de se produire», a dit M. Abdel-Mohsen. «Nous demandons à la police de revenir dans les rues pour contrôler la situation et nous protéger.»

Le président Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, refuse de démissionner. Les grandes manifestations populaires et les défections de commandants de l’armée, de membres du parti au pouvoir et d’autres anciens alliés n’ont pas suffi à le convaincre de partir. Il se maintient au pouvoir avec l’aide d’unités militaires commandées par l’un de ses fils et d’autres membres de sa famille.

Jeudi, M. Saleh a congédié le procureur général du Yémen, Abdullah Al-Olofi, a rapporté la télévision officielle. Le procureur avait refusé de blâmer les jeunes manifestants de l’opposition pour les violences survenues la veille dans la capitale. Les forces de sécurité, appuyées par des tireurs d’élite postés sur les toits, ont ouvert le feu sur la foule mercredi à Sanaa, tuant 12 personnes et en blessant près de 200 autres.

Des manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes du pays jeudi pour dénoncer ces violences, qui ressemblaient à l’attaque du 18 mars à Sanaa, lors de laquelle des tireurs d’élite avaient tué plus de 40 personnes, ce qui a provoqué une vague de défections parmi les alliés du président Saleh.

Dans un communiqué, les partis de l’opposition ont affirmé que les meurtres de mercredi étaient un «massacre sauvage» et constituaient un crime contre l’humanité perpétré par le président Saleh et les membres de sa famille qui dirigent des unités spéciales de l’armée accusées d’avoir tiré sur les manifestants.

Les ministres des Affaires étrangères des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe se rencontreront dimanche dans la capitale saoudienne, Riyad, pour peaufiner une ébauche de proposition visant à mettre fin à la crise au Yémen.

La proposition, dont le principe a déjà été accepté par le président Saleh et les partis d’opposition reconnus, prévoit le transfert du pouvoir au vice-président de M. Saleh et la création d’un gouvernement d’unité nationale dans les 30 jours suivant la signature de l’accord. En échange, le président Saleh et sa famille bénéficieraient de l’immunité judiciaire.

Les manifestants anti-gouvernementaux, qui affirment que les partis de l’opposition ne les représentent pas, ont rejeté la proposition. Ils demandent que le président démissionne immédiatement et que ses fils et lui soient poursuivis pour les violences commises contre les manifestants.

Les partis de l’opposition ont prévenu qu’il pourraient ne pas signer l’accord si les violences se poursuivent.

_________________________ 4 – L’Express avec Reuters

Des affrontements font 10 morts dans la capitale du Yémen

Pierre Sérisier, Guy Kerivel et Philippe Bas-Rabérin pour le service français

Des hommes armés vêtus en civil ont tué dix personnes et en ont blessé des dizaines d’autres en ouvrant le feu mercredi à Sanaa sur des manifestants qui réclamaient le départ immédiat du président yéménite, que les médiateurs du Golfe tentent d’écarter du pouvoir en douceur.

Cette fusillade meurtrière clôturait une journée de manifestations ayant mobilisé des dizaines de milliers de personnes. Beaucoup protestaient contre un plan de sortie de crise approuvé par le gouvernement et l’opposition, qui laisse un mois au président Ali Abdallah Saleh pour démissionner.

Ce plan, mis au point par le Conseil de coopération du Golfe (CCG), garantit l’immunité au président et à sa famille.

Dans la capitale, les manifestants cherchaient à atteindre un secteur situé hors du quartier où ils campent depuis février et exigeaient un retrait immédiat de Saleh, ont dit des témoins.

« Nous avons reçu des corps et les avons transférés dans un hôpital privé », a déclaré Mohammad al Koubati, médecin travaillant auprès des manifestants. Un autre médecin a dit qu’au moins dix personnes avaient succombé à leurs blessures.

Auparavant, des manifestants avaient bloqué l’accès du port d’Hodeida, sur la mer Rouge, et d’autres s’étaient heurtés aux forces de sécurité en divers points du Sud. Un contestataire et un soldat ont péri dans ces affrontements, selon des médecins et des responsables locaux.

« Les gens veulent un départ (de Saleh), pas une initiative », criaient les manifestants près du port d’Hodeida, où les activités maritimes se déroulaient normalement.

Un organisateur du rassemblement d’Hodeida, Abdoul Hafez Mouadjeb, a dit que les garde-côtes avaient fait bon accueil aux manifestants en leur faisant savoir qu’ils ne feraient pas usage de leurs armes contre eux.

« Nous allons fermer le port, parce que ses revenus servent à financer les voyous », a dit un manifestant, Mouaz Abdallah, en faisant allusion aux agents de la sécurité en civil qui font souvent usage de poignards et de battes pour disperser les manifestations.

Par ailleurs, les forces de sécurité ont tué ou blessé par balles au moins quatre personnes dans la province méridionale de Lahidj, ont déclaré témoins et médecins.

Un responsable de l’opposition, Mohammed Bassindoua, a exprimé l’espoir qu’un accord soit signé dimanche à Ryad sur la base du plan de sortie de crise mis au point par les Etats du

« Les Etats-Unis, l’Union européenne et les Etats du Golfe garantissent que toutes les parties respecteront cet accord », a-t-il ajouté.

Le plan du CCG prévoit un transfert du pouvoir en trois mois. Saleh remettrait les rênes du pays à son vice-président au plus tard un mois après la signature d’un accord. Un responsable de l’opposition prendrait la tête d’un gouvernement intérimaire chargé de préparer un scrutin présidentiel deux mois plus tard.

Le projet accorde l’immunité à Saleh, à sa famille et à ses conseillers, qui ne pourraient pas faire l’objet de poursuites judiciaires, comme le réclament leurs adversaires.

D’autres affrontements ont éclaté à Aden, le grand port du Sud, où de jeunes manifestants bloquaient les rues et brûlaient des pneus afin de paralyser l’activité dans la ville.

Des mouvements de grève avaient aussi lieu à Taëz, qui a connu certains des plus grands rassemblements anti-Saleh, et à Ibb, au sud de Sana.
Ailleurs dans le Sud, des hommes armés ont abattu deux soldats et en ont blessé cinq autres dans l’attaque d’un poste militaire à Zindjibar, chef lieu de la province d’Abian où opèrent de nombreux militants islamistes d’Al Qaïda.

Les forces de sécurité yéménites ont perdu en partie le contrôle de cette province depuis le début de la contestation populaire, qui a fait quelque 130 morts en trois mois.

_________________________ 3 – AP

Des milliers de Yéménites choqués par les morts et la répression manifestent

Des dizaines de milliers de Yéménites se sont rassemblés jeudi dans tout le pays pour dénoncer la répression contre les manifestants la veille dans la capitale Sanaa, qui a fait 12 morts.

Bravant la pluie, ils ont condamné la répression brutale exercée par les forces loyales au président Ali Abdullah Saleh dans plusieurs villes du pays, ainsi qu’à Taiz et Saada.

Le président Saleh s’accroche au pouvoir malgré des manifestations quotidiennes réclamant son départ depuis début février, dans la lignée des révoltes dans le monde arabe.

Mercredi, les forces de sécurité appuyés par des tireurs embusqués sur les toits ont visé la foule d’environ 100 000 personnes réunies à Sanaa. Douze personnes ont été tuées et au moins 190 blessées.

L’opposition a dénoncé un «massacre» et un crime contre l’humanité commis par Saleh et ses proches.


_________________________ 2 – L’Express avec Reuters

La violence compromet la transition au Yémen, juge l’opposition

L’opposition yéménite a prévenu jeudi le gouvernement que les violences contre les manifestants qui réclament le départ du président Ali Abdallah Saleh risquaient de faire échouer un projet d’accord pour une transition politique.

Des hommes armés en civil ont tué dix personnes et en ont blessé des dizaines d’autres en ouvrant le feu sur des contestataires mercredi à Sanaa.

Cet incident intervient alors qu’est censé être conclu dimanche à Ryad, en Arabie saoudite, un accord de transition pour le Yémen sous l’égide des Etats du Golfe.

« Si nous sommes dans l’impossibilité de protéger les manifestants, nous ne pourrons pas rechercher un accord dont le régime tenterait de se servir pour verser encore plus de sang », affirme la coalition d’opposition dans un communiqué.

Inspirés par les renversements d’autocrates en Tunisie et en Egypte en début d’année, les Yéménites manifestent contre Saleh depuis trois mois.

Les violences des dernières semaines ont fait pencher la balance aux dépens de Saleh, qui est au pouvoir depuis 32 ans et a longtemps été un allié clé de l’Occident contre Al Qaïda.

Les incidents meurtriers de mercredi soir ont clôturé une journée de manifestations ayant mobilisé des dizaines de milliers de personnes.

Beaucoup protestaient contre le plan de sortie de crise du Conseil de coopération du Golfe (CCG), approuvé par le gouvernement et l’opposition, qui laisse un mois au président Saleh pour démissionner.

Les manifestants de Sanaa cherchaient à atteindre un secteur situé hors du quartier où ils campent depuis février et exigeaient un retrait immédiat de Saleh, ont dit des témoins.

En plus des dix morts de la capitale, un manifestant et un soldat ont péri mercredi lors d’affrontements dans le port méridional d’Aden.

Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, voisine du Yémen, veulent voir s’engager un processus politique afin de régler la crise, redoutant qu’une dégradation de la situation n’offre un champ d’action inespéré à Al Qaïda dans la péninsule Arabique.

Aux termes du projet de règlement, le président Saleh, sa famille et ses conseillers ne pourraient pas faire l’objet de poursuites judiciaires comme le réclament leurs adversaires.

Le CCG, alliance politique et militaire qui regroupe six pays du Golfe, envisage un transfert du pouvoir en trois mois.

Saleh remettrait les rênes du pays à son vice-président au plus tard un mois après la signature d’un accord. Un responsable de l’opposition prendrait la tête d’un gouvernement intérimaire chargé de préparer un scrutin présidentiel deux mois plus tard.

____________________________ 1 – 20 Minutes (Fr)
avec Reuters

28/04 : L’opposition exige la fin des violences avant de trouver un accord

L’opposition yéménite a mis en garde le gouvernement, jeudi, affirmant que les violences contre les manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh risquaient de faire dérailler le processus de transition politique. «Si nous sommes dans l’impossibilité de protéger les manifestants, nous ne pourrons pas tenter de trouver un accord dont le régime tente de se servir pour verser encore plus de sang», affirme la coalition de l’opposition dans un communiqué.

Des hommes armés en civil ont ouvert le feu sur la foule mercredi à Sanaa tuant 10 personnes et en blessant plusieurs dizaines d’autres. Cet incident intervient alors que doit être conclu un accord de transition politique sous l’égide des Etats du Golfe dimanche à Ryad.