06/05/11 (B602) Ismaël Omar est-il un délinquant qu’il faudrait éliminer ? (Par Cassim Ahmed Dini – reprise d’un article de mai 2001)

"A la veille de sa troisième investiture, voici le portrait que Cassim Ahmed Dini avait dressé du dictateur, dans un tract signé en date du 3 mai 2001. Gratis pro Deo (Li Wadjhillah) pour ceux qui seraient amnésiques au point de (se) faire croire que cet homme aurait pu miraculeusement changé. Coupable de parjure en violant un accord de paix. N’avait-il pas juré sur le Coran de respecter ces accords et coupable d’avoir mentià un homme qui était sur son lit de mort. "

Djibouti, le 3 mai 2001

Lorsqu’il est engagé dans une action collective (parti syndicat, guérilla, etc…) les décisions de tout individu sont conditionnées par deux exigences.

1. Une exigence de discipline organisationnelle qui veut que l’on se soumette au choix majoritaire,

2. Une exigence de responsabilité individuelle selon laquelle il convient de se démarquer d’une entreprise dont on reprouve certaines implications politique ou morales.

Venu à Djibouti en vertu de la première pour mettre en application un accord cadre approuvé par un congrès du FRUD, je quitte aujourd’hui Djibouti en vertu de la seconde car je ne peux cautionner l’issue de ces négociations.

Il ne s’agit pas ici de faire des révélations sur des " pourparlers " dont le secret irrite la durée : en temps utile, tout sera rendu public et chacun verra si la montagne a accouché d’une souris ou si les acquis démocratiques sont à la hauteur des espérances.

Comme le disait lui-même le FRUD dans son communiqué du 12 février 2001 "

La nature et l’importance des réformes ou concessions seront alors concrètement jugées, le cas échéant, par rapport au statut quo actuel ". Il est connu que l’espoir fait vivre, surtout ceux qui ont peu de prise sur les événements : Ismael Omar est peut être un délinquant terroriste, mais certainement pas un démocrate et il faut être gentil pour croire qu’il acceptera de porter lui-même atteinte à son pouvoir personnel qui est la seul garanti des ses intérêts mafieux.

Rappelons juste quelques points du programme politique du FRUD trahi par les dissidences : instauration d’un régime parlementaire, Premier Ministre Chef du gouvernement, multipartisme intégral, indépendance de la magistrature, révision des listes électorales et d’état civil falsifié, rééquilibrage dans les emplois civils et militaires, indemnisation des victimes civiles et châtiments des militaires assassins de civils, etc..

Toutefois, à l’heure où des vessies se prennent pour des lanternes, des traîtres pour des héros et où la frontière devient floue entre compromis et compromission, il n’est pas utile de rappeler quelques vérités élémentaires connues de beaucoup et que le terrorisme de ce régime de tontons macoutes cherche vainement à étouffer.

1. Il est vraiment déshonorant pour le Peuple djiboutien d’être dirigé par un voyou politique comme Ismael Omar, au présent aussi sombre que le passé : racketteur de prostituées du temps de la Brigade mondaine, délateur infiltré dans le milieu indépendantiste du temps où il était inspecteur Chedarleh dans la police coloniale, tortionnaire et génocidaire du temps où il était Chef de Cabinet (massacre d’Arhiba et en brousse) et même en tant que président (il est au moins complice de crimes de guerre puisqu’en sa qualité de Chef suprême des Armées, il a assuré l’impunité aux soldats qui ont tué des civils après son élection).

A ce chapitre, comme il est assez facile de prévoir les actions de ce voyou égaré en politique, j’avais prévenu qui de droit dès juillet 1990 de l’imminence d’un attentat contre les intérêts français. La justice française serait bien inspirée de chercher quelque mobile du côté du FSU (Front Somali Unifié) dont la consolidation passait à l’époque par la répression des Gadaboursi.

Ce voyou, qui rappelle Ariel Sharon par son physique obèse, ses méthodes terroristes et son sionisme anti-afar, n’hésite pas à mettre en péril les intérêts nationaux si ses intérêts mafieux ou ceux des ses amis sont menacés (voir l’actuelle crise avec le Somaliland), qui confond diplomatie et prostitution (voir sa pyromanie dans la guerre entre les deux voisins) et dont l’aventurisme a déjà fait des dizaine de morts à Mogadiscio, ce voyou donc constitue un danger pour la stabilité régionale : l’éliminer relève de la salubrité publique et de la voirie politique.

2. Il est vraiment déshonorant de trouver normale qu’un découpeur de poissons à la pêcherie de Boulaos se retrouve Chef de Cabinet de la Présidence comme salaire de sa trahision. Beaucoup savent par exemple, qu’Ali Guelleh pour ne pas le nommer, a réussi l’exploit en février 1993 de faire écouter à son maître Ismael Omar, grâce a un micro miniature, la dernière réunion du Comité Central du FRUD tenue à Assa-Gueyla. Il est intolérable de banaliser des telles trahisons dont de valeureux combattants du FRUD et même des civils ont été victimes : une Organisation digne de ce nom doit établir toutes les responsables et châtier tous les coupables tôt ou tard quels que soient leurs niveaux hiérarchique.

3. Il est vraiment déshonorant de tolérer que le traître Ougouré Kiflé continue à terroriser les familles dont il a fait massacrer les enfants. Beaucoup savent par exemple qu’au petit matin du 5 juillet 1993, au lieu dit Gi-Garu 12km de Tadjourah sur la route Randa, trois combattants du FRUD ont été faits prisonniers puis sauvagement exécutés par les mercenaires gouvernementaux. Un de ces martyrs du FRUD s’appelait WAHIB MOHAMED DILLEYTA.

Quelques heures plus tard ce même 5 juillet, à quelques kilomètre de là à Randa exactement, Ougouré se réveillait d’un sommeil lourd et se mettait tranquillement à brouter jusqu’à tard dans la nuit, alors qu’il devait organiser les défensives du FRUD. Sang – froid du héros ? Irresponsabilité du drogué ?

Non : Il savait tout simplement que l’ennemie n’investirait pas tout de suite Randa et lui laisserait surtout le temps d’organiser la désorganisation des unités combattantes du FRUD. Il faut châtier ces traîtres criminels, ne serait ce que par respect pour tous les morts car, plus que les vivants ce sont les morts qui ont droit au respect.

Le FRUD n’appartient ni à ceux qui se sont rendus à l’ennemi, ni ceux qui continuent à résister : le FRUD appartient à la mémoire de tous ses martyrs, morts pour que les survivants et les générations à venir vivent dans la paix, l’égalité et la dignité retrouvées. Pas pour que nous rampions devant une saleté comme Ismael Omar ! Ni pour que nous pardonnions à des déchéances comme Ali Guelleh ou Ougouré Kiflé.

Lui-même pourriture sortie du néant par un malheureux accident de l’Histoire, Ismael Omar a plus que jamais besoin de ces traîtres avec lesquels il compte durablement transformer Djibouti en Haïti du temps des Duvalier. Il faut les en empêcher et les combattre. Jusqu’à la mort !. Il faut éliminer ce voyou d’Ismael Omar et ses chiens de garde délinquants qu’il prétende imposer comme relève politique.

Proposition à ce voyou : sans préjudice d’autres poursuites, qu’il demande au FRUD de me sanctionner ? Au fait, je dois me présenter : comme le disait Jacques Brel " J’insiste, persiste et signe "

Cassim Ahmed Dini
Coprésident FRUD
De la Commission des Réformes Démocratiques