13/06/11 (B608) Courrier des lecteurs. Un lecteur nous envoie un poème avec sa présentation (en nous signalant qu’il a demandé la publication sur d’autres sites …)

A l’apogée des révolutions de Jasmin en Tunisie et la révolution contre le pharaon d’Egypt, l’ambiance politique à Djibouti était vive, optimiste et éveillée. Les protestations et mobilisations civiles se poursuivaient. Les intellectuels s’excitaient. Les leaders de l’opposition multipliaient les conférences et meetings a fin de galvaniser le peuple à se soulever contre la dictature.

La Diaspora Djiboutienne à l’étranger accueillait l’arrivée des opposants avec enthousiasme.

On nourrissait un grand espoir pour un changement démocratique. On s’imaginait une triomphe à la révolution de Jasmin. Il y avait de l’enthousiasme partout. Aujourd’hui, cet enthousiasme est volé en l’air. Le triomphe est volé. Et nous avons à la place une ambiance de condoléances, de pitié et de silence assourdissant.

Il y a une atmosphère de scepticisme, de doute, perte confiance, perte conscience et de défaitisme qui ne m’arrange pas, et n’arrange personne sensée et désiré d’un changement de statu quo. Nous ne sommes plus conscients et nous sommes léthargiques. Nous n’avons plus rien à parler que de se jeter inconsciemment le blâme et d’épargner notre bourreau eternel.

Cela m’a poussé à tenter ma chance et chercher consolation dans la poésie afin de s’exprimer mieux ou d’exprimer mon angoisse et désespérance face à la dictature qui a l’air de se perpétuer pour toujours. Cette atmosphère malheureuse, morose et silencieuse, d’aujourd’hui, m’inspire a écrire quelques vers émancipés et émancipateurs.

_____________________________________ Poème
Le khamsin s’apaise
Le peuple s’immobilise
Politiciens s’entretuent
Les promesses disparaissent

L’élection se déroule
Au bourrage des urnes
L’auto-décompte est comble
Le dictateur la rafle

A défaut de transparence
la fraude est massive
On détruit l’espérance
Au Pays de braves

La bénédiction est totale
A la queue leu leu, Félicitations se suivent
Mascarade est légale
Les fêtes commencent et se poursuivent

La Diaspora cupide
Commence à danser
Au rythme du flouze
Commence à chanter

Les intellectuels dépriment
Les populations s’angoissent
Le dictateur éclate de rire
Et nous induit en erreur

Le pays en panne peiné
Le trésor est vide
Une bourgeoisie émergée
Harramous est avide

Nous perdons notre plume
Nous perdons d’amis
Nous manquons d’estime
Nous cherchons alibi

Ma conscience est claire
Ma conviction est forte
Avec plein de bravoure
Je me prépare pour la lutte

Ma pensée est libre
Ma plume est abondante
Ma dignité intacte
Blessé mais indemne

Ma muse a émergé
Ma poésie s’en dégage
Mon cerveau stimulé
Libre de tout réglage

Les Vers s’émancipent en beauté
De toute mesure de réglage
Comme un nomade patenté
Vers de nouveaux pâturages

Arrêtons de penser
Oh ! Que nous sommes morts
Commençons à rêver
Oh ! Que nous sommes torts

Cessons de crier
Qu’il n’y a plus demain
A ne pas oublier
Notre future en mains

Nous sommes occupés
Le régime en bénéfice
Le dictateur en Coupé
Se la coule douce

Le khamsin calmé
Plus de protestations
Le Jasmin terminé
Halte aux révolutions

Le Khat fait son effet
L’éphorie s’étale
On oublie le sujet
L’inertie s’installe

Forçons un khamsin agressif
Entrainons un Jasmin massif
Rendons la vie difficile
Pour le régime fragile

Guessi