06/07/11 (B611) Chronique du Sergent Ariko. Morne anniversaire, le 17 juin. (Suite de l’article)

Après le défilé et les commémorations au monument aux morts, le président dictateur s’est rendu au palais présidentiel pour constater de ses propres yeux le nombre des Djiboutiens qui le soutiennent encore. Ses conseillers avaient vite distribué le soir même, dans les Majliss de Djibouti, la fameuse carte d’invitation ornée de l’emblème de la nation.

En dépit de ces efforts peu de monde s’est déplacé pour la Garden Party de la présidence. Les gens se sont rassemblés par petit groupe devant le portail de la présidence voir photo. A droite pour les femmes et à gauche pour les hommes. Les lieux étaient sévèrement protégés par la garde républicaine. Après être passé sous le portique des détecteurs de métaux (probablement prêté et installé par les FFDJ), car la confiance ne règne pas, les gens se sont rendus sous l’immense chapiteau qui abritait la réception.

C’est un cadeau du frère Guide Mouammar Kadafi, qui a demandé à IOG de quitter le vieux palais blanc construit par les français au temps de la colonisation.

Une idée qui avait été bien accueillie par IOG, ami et dictateur comme lui. Les sociétés Alstadi et Gomez avaient emporté l’essentiel du contrat. Ces deux sociétés sont celles qui ont construit le pont d’Ambouli en 1993. Il avait été inaugurer après le défilé militaire du 27 juin en 1993 par l’ancien président Hassan Gouled en compagnie de l’ancien ministre des travaux publics sous l’ère Gouled Aptidon : l’Obockois Ibrahim Idriss Jibril.

Après que les gens se soient rassasiés de petits gâteaux, de Coca Cola et d’Orangina offert gratuitement à la présidence par l’éthiopien commerçant Bihadi Modi, le petit président est arrivé au palais sous les you-you de ses adorateurs (trices, vraiment pas très nombreux). Arrivé sous le premier chapiteau blanc le dictateur a vite compris que l’heure était grave. Peu de monde.

Vexé, IOG a salué les quelques présents que le protocole avait contraint à se ranger en file comme des soldats. IOG a rejeté la faute sur son chef du protocole Djama. Djama a été nommé ambassadeur mais on ne sait pas dans quel pays.

A Djibouti, les observateurs n’ont pas compris les raisons pour lesquelles, le chef du régime se séparait de son chef du protocole. Va-t-il suivre le même chemin que son prédécesseur Mohamed Ali Chakir.

A force de la chercher, la vérité est apparue. Il y a eu au palais de la présidence un accrochage entre la fille ainée d’IOG, Aibado et Djama au sujet d’une affaire qui avait fait grand bruit dans les medias extérieurs de Djibouti. Du moment que les medias intérieurs sont sous les ordres de la présidence, il revient à l’ARDHD de diffuser la voix des sans voix.

En fait les querelles entre Aibado et Djama n’en finissaient pas. Le ton a monté et on en est arrivé à des menaces a peines voilées proférées par le chef du protocole Djama Elmi Darar. Il avait menacé de démissionner si la fille ainée d’OG continuait à lui donner du fils à retordre.

La tigresse de la république et son mari ont contemplé la bataille féroce qui se déroulait au palais sans ne jamais interférer. Normal puisque ce sont eux qui tirent les ficelles. Djama Elmi (issu de la tribu de DAF -Fourlaba) n’inspirait plus confiance au couple royal.

Djama n’ignorait pas, que lassé d’un combat perdu d’avance, son prédécesseur Mohamed Ali Chakir avait été contraint de faire valoir ses droits à la retraite en 2004. Pourtant, Djama n’est pas un homme à se laisser marcher sur les pieds sans réagir. Marié à une française, Djama ne s’est jamais laissé dicter sa route.

Il a envoyé promener la fille d’IOG et il a demandé maintes fois au père d’intervenir pour qu’elle cesse de l’importuner.

Le papa a préféré laisser pourrir la situation. Au final, Djama a confirmé qu’il n’accepterait pas les ordres de la fille et il a demandé à être muté ailleurs qu’à la présidence. Mais il sait trop de choses pour avoir été chef du protocole d’état de 2004 à aujourd’hui .

On le voit sur cette photo aux côtés du dictateur.

Il aurait revendu dernièrement sa maison d’Haramous à un homme d’affaire djiboutien pour la coquette somme de 80 millions de Fdj. C’est dire les sommes que ce jeune chef du protocole a du ramasser pour pouvoir se construire une telle maison.

Après le départ du dinosaure de Djibouti, l’état-major des forces armées djiboutiennes a multiplié les convocations des hauts gradés des forces françaises, pour les décorer avec les médailles qui trainent dans les bureaux du cabinet militaire de la Présidence.

Cela a concerné en particulier certains officiers qui aident l’académie militaire d’Arta, le centre commando d’Arta plage, la gendarmerie, la police, l’école militaire du président Gouled a Holl Holl, le centre d’entrainement de Cheik Moussa Agui au Pk 23, l’état-major des forces armées djiboutiennes , le cita, les conseillers de certains chefs de corps etc. Tous été décorés comme aussi leurs homologues marocains.

Ces décorations n’ont pas fini d’étonner l’homme de la rue à Djibouti. Pourquoi décore-t-on maintenant tous ces officiers étrangers ?

Serait-ce pour compenser les frais médicaux du Président dictateur qui est malade ?

Serait-ce que l’état français, qui a des choses à cacher, comme l’état voyou de Djibouti, ne ressorte pas le fameux dossier de l’assassinat du juge Borrel ?

IOG sait que tôt ou tard la France lui fera payer ses retournements d’alliance. Médailles attribuées au FFDJ, pour garantir les soins en France ???

Ou pour qu’IOG ne poursuive pas l’état français pour la tentative d’assassinat sur sa personne en 1994 après les accords d’Abba où Ougoureh Kifleh s’est fait acheter par le RPP afin de discréditer le FRUD conduit par le véritable père de la nation, le regretté El Hadji Ahmed Dini Ahmed.

On apprend que le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, a signé la fin de l’opération épervier au Tchad. 900 militaires français engagés au Tchad devraient regagner leur base à Djibouti.

Mais Paris estime que les contreparties financières qui lui sont facturées pour l’utilisation des infrastructures djiboutiennes, sont trop élevées. C’est pourquoi Sarkozy a demandé à ses militaires de se repositionner sur d’autres bases. Cela est écrit noir sur blanc sur le livre blanc de la défense réalisé à la demande du président français. IOG sait que l’heure est grave. Finis les yeux doux de Paris à son encontre.

Pour la suite, qui vivra, verra !

Sergent Chef Ariko
Londres.