12/09/2011 (B621) Les chroniques du Sergent Ariko : dernières nouvelles du front … Bagarre à propos d’un énorme vol dans les locaux de la caisse de retraites … L’armée refuse d’aller en Somalie (Article complété le 12/09 à 22h00 / paris et illustré le 13/09 à 7h30)

– Bagarre entre le ministre des transports et le directeur de la Caisse de retraite

Je viens d’apprendre que le ministre des transports Ali Hassan Bahdon s’est bagarré avec Ahmed Keysey, le directeur de la Caisse de retraites (frère du lieutenant-colonel Omar Hassan Matane) dans les locaux même de la Caisse de retraites.

A l’origine,
c’est le vol de centaines de millions de Fdj en espèces dans la caisse qui a fait exploser le ministre Ali Hassan Bahdon qui s’est alors précipité sur son directeur.

Il faut savoir que ce jeune directeur est un protégé de la première dame, qui est actuellement en soins en France. Il n’a pas accepté que son nouveau ministre puisse lui donner des ordres.

L’enquête pour le vol a été confiée à la Section de Recherche et de Documentaion de la Gendarmerie (SRD). Les hommes de cette section ont réussi à identifier les coupables du vol … Mais comme nous sommes à Djibouti, les vrais coupables se sont défaussés de toutes leurs responsabilités en désignant le jeune directeur Ahmed Kayseh.

Est-ce lui qui leur avait indiqué comment on pouvait pénétrer dans l’établissement en déjouant la vigilance des jeunes agents de securité de la société Djib Clean ? Plusieurs jeunes ont été arrêtés par la gendarmerie et exhibés à la télévision en guise de trophée.

Aussitôt après l’émeission, sur un ordre émanant de la Présidence la preque totalité de ces jeunes a été relâchée. En effet, certains d’entre eux travaillent pour le SDS en qualité d’informateur et ils couvrent les quartiers 1 2 et 4.

Il n’en reste pas moins vrai que pour la population et pour les gendarmes, ce jeune directeur Ahmed Kayseh doit justifier le vol de plusieurs millions de Fdj.

IOG a ordonné à la gendarmerie de poursuivre les enquêtes. C’est là qu’intervient la contre-attaque de la première dame qui aurait refusé énergiquement à ce que l’on touche à son protégé.

En toute logique, en effet, si l’enquête devrait vraiement avancer, le jeune directeur Ahmed Kayseh devrait balancer l’identité de celui qui lui a  ordonné le vol de l’argent de la caisse des retraites !

Le jeune directeur propose une piste qui ne plait pas du tout aux gendarmes du SRD. Selon lui, ce pourraient être ces jeunes chômeurs qui dorment derrière la gare du chemin de fer.

Alors ils ont tous été arrêtes à l’aube par la gendarmerie. Mais le commandant du SRD était sceptique car ce sont de jeunes drogués pour la plupart, qui sont incapables d’organiser avec méthode un vol dans immeuble comme celui de la caisse qui est étroitement surveillé de jour comme de nuit.

Pas plus que ne seraient responsables les jeunes gardiens qui sont incapables d’expliquer comment le voleur s’est introduit a l’intérieur de la Caisse pour dérober une telle somme : ce qui nécessitait au préablable d’avoir des indications précises.

Finalement la première dame a demandé à son poulain, le colonel Zakaria (P’tit Zak)
de mettre en scène à la tv, un individu qui ne correspond même pas au profil du rôle avec devant lui, quelques billets de 10 000 Fd, pour nous faire croire que l’on avait devant nous, le véritable voleur de la Caisse des retraites.

A Djibouti cette énième comédie Kadra-Zakarienne n’a pas été digérée non seulement par l’homme au pouvoir mais aussi par l’homme de la rue qui voit dans cette comédie un constume cousue mains par la première dame.

Quand aux deux jeunes élèves gendarmes, aux termes de l’enquête que j’ai pu conduire avec l’aide de plusieurs sources, ils  ne travaillent pas au SRD mais à la caserne Rayaleh Gofaneh de l’escadron de service.

Depuis que leur patronne a été hospitalisée en France pour maladie, les deux vieux amis se sont changés en ennemis : le ministre Ali Hassan Bahdon a juré d’avoir la peau du directeur Ahmed Kayseh. Ahmed Kayseh a promis d’avoir la tête du ministre.

C’est dire qu’il n’y a plus d’état dans ce pays.

Les directeurs mis par IOG-Kadra ne respectent plus rien, même pas leurs ministres de tutelle. Selon des sources  bien informées la « dernière » dame devrait revenir bientôt à Djibouti. Elle aurait chargé Hachi Abdillahi Orah de calmer les deux protagonistes Mais Hachi s ‘est fait remettre à sa place, car les deux ont refusé sa médiation.

De son côté IOG a bien d’autres soucis en tête.  Il doit gérer son armée qui crie à la trahison.

– L’armée se rebelle à Doumera ?

Comme je vous l’avais dit dans un précédent message, le dictateur n’a pas digéré qu’une partie de ses forces armées déserte en Érythrée. L’Érythrée a immédiatement alerté le médiateur dans le conflit qui oppose les deux pays : le Qatar. Hier matin, au palais de la République, IOG a reçu la visite surprise du ministre délégués aux affaires étrangères dépêchés en toute urgence par l’émir Hamdi el Khalifa el Tani. L’Érythrée a demandé à ce que le Qatar envoie un signal clair à Djibouti sinon ses troupes pourraient reprendre les hostilité.

IOG, qui était dans son bureau, a été alerté par le ministre des affaires étrangères Mahamoud Ali Youssouf.

En principe, selon le protocole, ç’aurait du être le rôle l’ambassadeur du Qatar (qui loge dans la superbe villa du Héron, que lui loue le général Fathi Ahmed Houssein ) de conduire le ministre délégué au Palais. Mais rien n’avait été prévu et le ministère des Affaires étrangères de Djibouti ne savait même pas que le Qatar avait envoyé une forte délégation comprenant aussi des militaires de haut rang.

Précisons que le Qatar  a envoyé ses soldats comme force d’interposition entre les deux belligérants.

Depuis quelques temps les soldats du Qatar se plaignent de leurs collègues de Djibouti à Doumera qui leur demandent tout. Les soldats de l’émir Tani sont fatigués d’être harcelés par leur collègues djiboutiens qui sont pratiquement abandonnés à leur sort dans ce no man land et qui sont dépourvus de tout.

Le moral des forces armées djiboutienne est à son plus bas niveau depuis la guerre contre le FRUD. Les désertions ainsi que les vols des marchandises des caravaniers se multiplient.

Le Qatar est venu rappeler à Djibouti que la désertion d’une partie de ses soldats d’élite a causé des maux de tête à l’homme fort d’Asmara. Les soldats avec un capitaine à leur tête refusent de rentrer à Djibouti tant que leur situation et celle de leurs camarades ne sera pas normalisée par le pouvoir central de Djibouti.

Or les caisses de l’état sont vides et IOG n’a plus de sous à leur donner pour les calmer. Les dons sont rares et la situation économique du pays se dégrade de jour en jour.

Les officiers refusent d’aller en Somalie

Selon une enquête que j’ai pu conduire, les 4 colonels cités par le journal d’Aden Robleh Awaleh se seraient rebellés contre l’état-major des armées qui veut les envoyer servir comme chair à canon en Somalie.

Le général de brigade Nour Soubagleh a refusé de prendre le commandement de ce corps expditionnaire. Le lieutenant-colonel Abdouljabar  a refusé lui aussi. Mêmes sons de cloche du côté du général Hassan Ali Kamil, du colonel youssouf Kayad Guelleh, due colonel Abdourahman Aden Cher, du colonel Ganchangir, du lieutenant-colonel  Ali Aden Bouh etc…

Tous ont décliné « l’honneur » de commander les forces armées djiboutiennes dans cette mission. Alors le général Zakaria a confié la mission au lieutenant-colonel Mohamed Elmi Abaneh dit « boule de neige ». Cet officier issu de la tribu Gadaboursi a été répéré par l’Etat-major pour mener la mission suicide en Somalie.

Les soldats qui vont composer le contingent seront issus de la tribu d’Aden Robleh Awaleh et d’Ina Borreh.  Après avoir enfin réussi à convaincre un officier « docile », le général Zakaria s’est retourné contre les officiers qui ont refusé de lui obéir.

Il a demandé à l’ambassadeur de Djibouti à Washington DC Robleh Olhayeh de faire rentrer sur le champ le  lieutenant-colonel Outeh qui vit à Tampa en Floride.

Ce « bon » lieutenant-colonel a envoyé ses enfants et sa femme au Canada. Peine perdue, car les autorités de l’immigration canadienne  ont aussitôt compris la supercherie et elles ont refuser d’accorder des papiers canadiens à la famille. (Merci a un ami qui m’a informé de ce cas).

Le colonel Saïd Hiémal vit a Addis Abeba. Il sert dans le bataillon de l’Isbrig commandé par des généraux tels que Nour Soubagleh et d’autres officiers africains.

Ils ont comme conseiller l’ancien président de la Guinée, le général Sekouba Konaté. Saïd Jiémal a refusé lui aussi la mission. On lui a demandé de rentrer à Djibouti pour s’expliquer …

Même le colonel Abdo Abdi Dembil, qui est pourtant  bras cassé à l’état-major des forces armées a envoyé promener le général Zakaria. Il a été placé « sous observation militaire » au camp Guedi Gaab qui sert de refuge à tous les officiers bannis par le général Zakaria.

Le colonel Omar Bouh Goudadeh a lui aussi refusé l’offre de commander le régiment qui est voué a une mort certaine. Le colonel Nasser Aden Guirreh a prétexté que sa maladie était incompatible avec la mission. 

Aucun officier ne veut aller  en Somalie où la mort rode à tous les coins de rue.

Pourtant le petit dictateur n’en démord pas. Il veut absolument se débarrasser de certains officiers et des hommes du rang qui font la forte tête.

Il faut savoir qu’à peine seront-ils arrivés en Somalie que le président Sharif va mobiliser ses gens en leur demandant de chasser les Djiboutiens qui servent les infidèles.

Comme aucun des officiers djiboutiens n’a plus servi sur un théâtre de combat depuis 1994, ils savent tous qu’ils risquent la peine de mort et l’humiliation.

Je lance un appel pressant à l’armée pour que ses officiers, ses sous-officiers et ses hommes du rang refusent d’aller se faire tuer en Somalie. Je leur recommande de ne pas se tromper d’ennemi.

L’armée doit prendre ses responsabilités envers ce régime et décider d’installer un régime démocratique comme l’ont fait beaucoup d’autres armées africaines.

Autre curiosité le ministre de la défense Abdoulkader Mohamed Kamil a été tenu à l’écart de ces missions par la présidence. A quoi sert ce ministre de la défense, si personne ne veut même le tenir au courant et encore moins l’écouter?

Cette dernière invention du chef du régime a été très mal ressentie par les différents corps de l’armée, qui ont compris qu’IOG avait imaginé une nouvelle façon pour liquider les hommes qui lui sont hostiles.

La côte du général Zakaria est au plus bas au sein de l’armée. Beaucoup de jeunes officiers refusent désoramsis de lui obéir même au sein de la caserne du CCO.

ils n’ont pas pardonné le fait que le régime ait laissé massacrer leur frères d’armes durant la bataille de Doumera. (Ici  sur cette photo obtenue les soldats des forces armées djiboutienne se préparent – sauf qu’entre préparation et action, il y a une grande différence).

À Djibouti l’armée gronde à l’unisson avec la population. Le ministre entrepreneur des finances Ilyas Moussa Dawaleh ne sait plus quoi faire.

IOG veut réglémenter les horaires de l’Administration

IOG a envoyé une circulaire à tous les ministères afin de rappeler les heures de travail. L’administration doit travailler de 7h00 du matin à 14h00.

Le gros serait bien avisé de donner le bon exemple en arrivant à son bureau à 7h00 et non à 9h00 ! Idem pour son premier ministre qui débarque à la primature à 8h00.

On est loin dès 7h00 du matin que le chef du régime veut imposer à ses ministres et à son administration !!

La rentrée des classes

À Djibouti la rentrée des écoles se seraitn bien déroulée selon le régime et le jeune ministre de l’éducation Ina Adaweh. Pourtant, si on regarde de plus prés, il y a du cafouillage dans l’air. La majorité des enseignants expérimentés s’est exilée en Suède ou en Norvège pour échapper a la mal gouvernance.

Ce sont donc des enseignants peu expérimenter et peu éduqués qui ont été recrutés en toute urgence pour faire croire que tout fonctionnait à merveille. Mais la réalité ne colle pas avec la fiction diffusée par le régime en place.

À Djibouti les bagarres ont repris entre les jeunes des quartiers de la capitale.

La police, qui se trouve dans un état pitoyable, ne sait plus quoi faire. Le chef du régime a demandé  à son chef de la police de constituer des brigades mobiles  à pied pour dissuader les jeunes de cesser de s’affronter.

Peine perdue, aucun fonctionnaire des compagnies d’interventions de la police de Nagad ni ceux de la direction générale de la police national n’accepte d’obéir.

Depuis que le jeune ministre de la Santé a refusé de donner des médicaments au dispensaire de la police, le commandant Aboubaker, médecin chef de la police nationale, ne sait plus comment soigner les policiers blessés durant les opérations de ratissage contres les jeunes. Les policiers ont beau protesté, l’Etat ne les écoute même pas.

Un sénégalais qui devrait être jugé dans son pays


Pour conclure aujourd’hui, je tiens à demander à l’état-voyou de Djibouti de remettre entre les mains de la justice sénégalaise, un sénégalais accusé de crime à Djibouti. Il n’est pas djiboutien et il doit être jugé au Sénégal.

Espérons quand même que l’état qui n’a pas d’oreilles pour entendre ni de cœur pour comprendre, va le relâcher.

Sergent Ariko
Londres