13/09/2011 (B621) La gestion désastreuse de la CNSS (ex OPS) expliquée « pour les nuls » par un lecteur qui nous envoie ces informations ainsi que le lien pour télécharger le rapport d’audit, qui explique un certain nombre de manquements aux obligations comptables et à la législation sur la passation des marchés publics. (Lecteur – une correction mineure le 14/09 à 7h00 Paris)

Le conflit qui oppose actuellement deux « voyous » de la République, l’un Ahmed Hassan Houssein, directeur de la CNSS et natif de Djibouti et l’autre Ali Hassan Bahdon Ministre (arrivé à Djibouti à l’âge de 14 ans avec sa famille), cache en faite une autre réalité, que je vais essayer de vous expliquer.

Sous « son règne » Abrahim Ali, l’ancien directeur général de l’OPS devenu maintenant CNSS, avait mis en place une source financière occulte. C’était un système simple, puisqu’il demandait aux laboratoires français et hollandais, producteurs des produits et des matériels pharmaceutiques à qui il attribuait le monopole des marchés à Djibouti, de lui reverser un pourcentage en échange..

A cette source déjà colossale de revenus, Abrahim Ali en ajoutait une seconde … il mutlipliait par 4 voir parfois par 7 les prix d’achat pour établir les prix de cession et il conservait la différence. Il a été dit que cela pouvait lui rapporter pas loin d’un million de dollars annuellement.

Dès sa nomintation en remplacement d’Abrahim Ali, le nouveau directeur Ahmed Hasan Houssein n’a pas jugé utile de modifier en quoi que ce soit ce système d’enrichissement personnel, mais à son profit dorénavant. A-t-il ajouté de nouvelles sources de détournement comme la passation de marchés fictifs pour augmenter encore ses bénéfices personnels ? On parle de travaux de terrassement pour plusieurs millions de Fdj ou encore lors d’achats de bureaux et de matériels informatiques avec des surfacturations avérées de l’ordre de 15 à 22 fois !!!

Pour ceux qui l’ignoreraient, la gestion du domaine bureautique est la chasse gardée de son épouse … !!

A-t-il été encore plus loin en 2009, quand il a décidé de mettre un terme à certains monopoles dont bénéficiaient des laboratoires français, pour favoriser le secteur pharmaceutique hollandais ?

En effet, il semblerait que pendant l’été 2009 lors d’un déplacement aux Pays-Bas pour rencontrer des directeurs commerciaux de cette industrie, le nouveau directeur de l’OPS n’avait pas hésité à se faire livrer par un proche dans une mallette des sommes en espèces pour effectuer les premiers achats. Bien évidement moyennant commission pour le porteur de sacoche et pour l’agent comptable, même s’il avait hésité un certain temps avant d’accepter.

A cette même période, Ahmed Hassan Houssein, avait pu avoir négocié l’ouverture d’un compte bancaire aux Pays-Bas avec l’aide d’un homme de paille local. A-t-il demandé aux producteurs pharmaceutiques hollandais d’y verser les commissions qu’il s’était réservé ? En tout cas il semble que les affaires allaient bien pour lui, puisqu’il a pu se faire construire un château (pardon une très très belle villa) à Djibouti et qu’il se murmure (ce point reste à vérifier avant de le considérer comme un élément fiable) qu’il se serait associé avec un libanais pour ouvrir un hôtel à Dubaï.

La manne d’argent, à la fois en disponibilités, mais aussi en source de revenus parallèle représente, comme chacun s’en doute, une source de conflit car tout le monde voit ses intérêts et aimerait bien partager le gâteau : il est si bon !.

L’arrivée du nouveau Ministre du travail, Ali Hassan Bahdon, dit le « dépressif », que nous considérons aussi comme un « voyou », semble être une manoeuvre du couple diabolique pour éjecter Ahmed Hassan Houssein et récupérer les milliards que génèrent directement et indirectement cette institution publique, qui est la plus riche de Djibouti. Ahmed Hassan Houssein était déjà en conflit avec la Présidence …. Certains se demanderont s’il n’y avait pas des conflits sur le partage des revenus ?

Comme l’ont révélé les rapports d’audit successifs de 2007, 2008 et 2009, il ressort non seulement de grosses zones d’ombres dans les méthodes comptables mais aussi le non-respect des dispositions relatives aux marchés publics, en particulier dans certains marchés conclus par la CNSS. Ces rapports d’audit avaient été demandés par le Ministre des finances de l’époque, et les conclusions avaient mis la puce à l’oreille de l’ex-ministre de la santé, qui révélera à son tour, que les produits solutés (Rangers lactate, glucose et chlorure de sodium) supposés être fabriqués par Djib-Pharma, sous la tuelle de la CNSS étaient en réalité des copies achetés en Inde. (Ces produits sont-ils conformes aux normes ? Pas si sur !)

Cette accumulation de défaillance suscita la colère du dictateur qui dépêcha aussitôt « l’extrêmiste » Ismaël Tani et le directeur de cabinet de la Présidence, à Djib-Pharma pour vérifier la véracité de ces craintes.

A leur grande surprise, ils ne trouvèrent aucune machine de production ni aucun employé dans les locaux. Pourtant l’entreprise recevait plus de 35 millions de subventions de la CNSS pour contribuer aux charges de salaires et de fonctionnement.

Alors où allait tout cet argent depuis plusieurs années? Seul le Directeur Ahmed Hassan le sait !!!.

Cette grave anomalie (la subvention d’une entreprise qui n’a pas d’activité de production, mais seulement de négoce de produits non certifiés) dans la gestion de Djib-Pharma résulte d’un flou juridique au niveau de son statut. En effet, Il n’existe aucun texte juridique définissant sa gestion administrative et financière.

La CNSS finance toutes les dépenses de fonctionnement et d’investissement du laboratoire (même si elles sont totalement fictives) et elle les comptabilise comme des avances faites sur sa participation au capital de Djib-Pharma. Cela permet donc aux initiés de s’enrichir facilement et au nez et à la barbe des autorités.

Nul ne serait vraiment surpris si Ahmed Hassan Houssein était poursuivi devant la justice du dictateur pour vol, détournement et/ou enrichissement personnel.

Cette situation semble être du pain béni pour l’actuel Ministre de la justice et ancien Ministre des finances … Lui permettrait-elle de régler (enfin ?) le conflit qui l’opposait avant l’élection présidentielle à ce directeur ?

A savoir qu’Ali Adnan souhaitait déjà l’éjecter pour nommer sa propre sœur au poste.

Je vous joins le lien internet pour télécharger le rapport d’audit de 2007 qui vous donnera une idée sur les méthodes de détournement à la CNSS.
http://www.ministere-finances.dj/Rapport%20Audit%202007/Rapport%20OPS%20final%202007.pdf

A tout hasard et dans l’hypothèse où le rapport pourrait être supprimé (certainement par maladresse) sur le site des finances djiboutiennes, nous proposons un lien de téléchargement alternatif sur le site de l’ARDHD. lien de téléchargement

Espérant avoir apporte un peu plus d’éclaircissements sur cette affaire à toutes les lectrices et lecteurs de l’ARDHD.