15/09/2011 (B621) Courrier des lecteurs : un internaute nous envoie une contribution que nous publions à sa demande, n’ayant pas les compétences nécessaires pour prendre parti dans ce débat. – La source du problème la région Somalie d’Éthiopie (kilil5) n’est pas clanique mais le résultat d’un mauvais leadership.. –

L’histoire somalienne et les études contemporaines somaliennes citent souvent le clanisme et le tribalisme comme les catalyseurs des divisions et des conflits sanglants entre les Somaliens. Récemment, un débat fait rage sur l’injustice réelle dans la région Somali d’Éthiopie (kilil5) ou le président de cet État utilise le facteur clanique pour dominer la population.

L’essentiel de ce débat n’est pas sur les pâturages ou l’eau, deux sources traditionnelles de conflit entre les Somaliens. Il s’agit de la participation à la vie sociale, politique et économique de la région. Sans nier les difficultés et les frustrations des « experts » continuant à mettre en avant les questions de clan, c’est la question de justice sociale qui doit être abordée.

Dans cet article, je tenterai d’expliquer les véritables sources de l’injustice dans la region Somali d’Ethiopie (Kilil5) en regardant comment les fonctions d’appareil d’État sont créées et instituées, et comment Abdi Omar et ses proches exploitent le facteur des clans pour servir leurs intérêts personnels et non les intérêts de la Nation. Mon argument tend à prouver que le clan n’est pas en effet un facteur majeur dans la politique de Kilil5.

Mais, je peux affirmer également que la focalisation sur le facteur dominant du clan est tout simplement la source de la décadence institutionnelle, pénurie économique, l’instabilité politique et l’injustice dans la région.

La région de somalie de l’Éthiopie a connu plusieurs présidents.

Avec le départ de Mengestu du pouvoir, suite a une longue bataille avec les différents fronts de Libération (TPLF, IGLF, ONLF…Etc.), la région Somali d’Éthiopie s’est trouvée entre les mains des politiciens somaliens et malgré leurs moyens faibles, la population de Kilil5 a connue une sorte de stabilité. Suite à une divergence entre le Gouvernement Éthiopien et ONLF, l’ONLF a repris les armes contre le gouvernent fédéral éthiopien et les districts de Goday et Fiiq de la région de Kilil5 qui a basculé vers l’instabilité politique.

Depuis 18 ans, plusieurs présidents se sont succédés. Chacun a apporté sa contribution, malgré le conflit armé entre l’ONLF et les forces armées du gouvernent fédéral. Les districts de Goday, Fiiq et Degahbour sont devenus un champ de bétail alors les autres régions de pays sont restées stables. Plusieurs populations de ces districts se sont déplacées vers le Kenya.

Abdi Omar est-t-il le président de la région Somalie de l’Éthiopie (Kilil5) ou le président de son clan ?

Depuis son arrivée, le président actuel Abdi Omer a systématiquement exploité les divisions claniques pour attester de sa loyauté envers le régime Éthiopien et de gagner du capital politique. Dans ses discours à Minneapolis et à Copenhague, le président a frappé sa poitrine et dit, sans aucune hésitation, qu’il est un président en raison de son appartenance au clan Ogaden.

Si nous examinons de prés les structures d’Etat d’Abdi Omar. En fait, il a nommé son propre frère à la tête des finances et à la sécurité. Il a également nommés à tous les postes clés de sécurité, y compris le chef du bureau de renseignements de la région, le chef de la police de Liyu, des personnes issues de son propre sous-clan. Toutes ces actions tribalistes se font-elles avec l’accord du Gouvernement Ethiopien ?

D’autre part, lorsque les sages de la province de shinile lui ont exprimé que la population de kilil5 réclamait l’unité, l’égalité devant justice. Il a dit : ‘l’homme de la tribu Ogaden est mort pour le siège de présidence ». Comme si le conflit armé entre l’ONLF et les forces armées du gouvernent fédéral avait affecté toute la région. D’où mon interrogation de savoir si Abdi Omar est le président de la région Somalie ou le président de son clan.

Toutefois, il faut aller au-delà la rhétorique des politiciens et de la main sur le coeur pour comprendre la situation dans la région, le Gouvernement fédéral éthiopien a-t-il choisi une politique pour faire face à ONLF ? Cette nouvelle politique, qui donne moins d’attention aux clans non Ogaden, était-t-elle une réponse à la menace croissante posée par le ONLF. Si le Gouvernement Éthiopien ne réagit pas contre les agissements contestables et contestés d’Abdi Omar est-ce par peur de créer l’instabilité dans toute cette région Somali d’Éthiopie, surtout dans la province de Shinile ou 90% des marchandises transitent.

Abdi Omar a déployé des politiques qui sont préjudiciables à la paix et au développement de la région. Il a employé la vieille tactique de diviser pour régner et à cause de sa politique néfaste, la région Somali de l’Ethiopie n’avance plus.

Le Gouvernement Éthiopien fait la promotion de la bonne gouvernance et la démocratie

La démocratie n’est pas un vain mot. Elle a un contenu. Et, ce contenu a des repères universels que nous pouvons toujours dorloter à la sauce éthiopienne, mais il n’en reste pas moins que c’est la démocratie. Elle a besoin, à la fois, d’un pouvoir et d’une opposition respectables parce que tout pouvoir a besoin d’un contre-pouvoir dans l’intérêt des populations.

C’est dans le respect de la différence et le libre exercice d’une opposition responsable que nous pourrons enraciner durablement la culture démocratique dans notre pays.

Le monde change, les peuples aussi. Nous sommes au 21ème siècle. Les populations tunisiennes et égyptiennes viennent de gouter à la démocratie et donner des leçons à leurs politiciens. Par conséquent, Abdi omar et ces mentors doivent savoir que la politique doit se faire avec une certaine éthique.

A Abdi Omar et à ses mentors je leur dit ceci : c’est au nom du retour à l’ordre constitutionnel que vous pouvez convaincre la communauté des Issas et les autres communautés somaliennes de l’Éthiopie de participer au développement de la région. Au lieu d’organiser des voyages qui ne réunissent que les partisans de votre politique tribaliste, il faut mener une campagne d’envergure nationale de réconciliation avec tous les acteurs de notre pays sur la base de propositions concrètes afin de convaincre et de rallier la région de Shinile et la population de kilil5 qui demande l’égalité et la justice.

M. A.