14/10/2011 (B625) La Fondation Mo Ibrahim et le prix décerné aux présidents africains démocrates (Info lecteur)

Les anciens présidents du Botswana, du Mozambique, de l’Afrique du Sud et du Cap-Vert ont un point commun : ils sont les lauréats du prestigieux prix du meilleur président africain décerné par la Fondation Mo Ibrahim. Mo Ibrahim est un milliardaire soudanais qui a bâtit sa fortune dans les télécommunications.

Pour ce richissime homme d’affaires, les malheurs et la pauvreté du continent ont une seule et unique explication, la mauvaise gouvernance des États.

Pour y remédier, il crée sa fondation pour récompenser les présidents pour leur « qualité de la gouvernance et l’excellence du leadership en Afrique ». Pour qu’un président bénéficie de ce prix d’une valeur de 5 million de dollars, il faut que ce dernier ne s’obstine pas à modifier de façon illégitime la Constitution de son pays pour être un président à vie.

En 2009 et 2010, la fondation n’a pas décerné de prix, et pour cause, plusieurs chefs d’État, y compris Ismaël Omar Guelleh, ont modifié la constitution pour s’accrocher au pouvoir.

L’ancien président du Cap-Vert Pedro de Verona Rodrigues Pires est le lauréat 2011 du prix Ibrahim. L’ancien président cap-verdien a dirigé son pays pendant deux mandats de 5 ans. Il a non seulement résisté aux pressions lui suggérant de modifier la Constitution, il a aussi fait preuve d’excellence dans la gouvernance.

Durant les dix années au pouvoir, la Fondation a précisé que le Cap-Vert a enregistré d’énormes progrès économiques et est devenu le deuxième pays africain à sortir de la catégorie des Pays les Moins Avancés.

Qu’en est-il de Djibouti ?

Le président Ismaël Omar Guelleh a modifié en 2011 la Constitution pour pouvoir se représenter à nouveau.

Les partis politiques de l’opposition ne sont pas représentés dans l’assemblée nationale et le pays se distingue par un phénomène anodin, celui de l’inexistence d’une presse libre.

Le régime de Guelleh est souvent critiqué pour l’opacité et la non-transparence en ce qui concerne la gestion des deniers publics.

En 2007, la Fondation Mo Ibrahim a mis en place l’indice de la gouvernance des pays africains. Dans cet indice, de nombreux indicateurs sont soigneusement analysés, tels que les droits humains, la justice, les infrastructures physiques et les infrastructures de télécommunications, la parité, la santé, la protection sociale et la gestion économique.

Djibouti est classé au 29ème rang dans un total de 53 pays pour tous les indices cités ci-haut. Son point fort reste la sécurité individuelle et la protection sociale où le pays est au 8ème rang. Ses faiblesses résident, sans grande surprise, dans la protection des droits humains car le pays se positionne au 43ème rang, le total étant toujours 53.

Le président djiboutien doit faire beaucoup d’efforts pour améliorer les droits de l’homme et respecter l’existence d’une voix alternative.

Sans cela, IOG et sa famille régnante risquent d’être poursuivis par Reed Brody, le « chasseur de dictateurs », pour crime contre l’humanité.

SAAB

Site Web Fondation Mo Ibrahim : http://www.moibrahimfoundation.org/fr

Reed Brody, le « chasseur de dictateurs » : http://www.dailymotion.com/video/xcrxe1_human-rights-watch-par-reed-brody-c_news