14/10/2011 (B625) Tribune libre – Les lecteurs nous écrivent … Et si Docteur Adawa était un héros ?

Selon toute vraisemblance le docteur Adawa Hassan Ali, librement inspiré de l’idée de justice aurait payé de son portefeuille ministériel pour avoir tenté d’insuffler des réformes légitimes dans son département.

En effet, le nouveau ministre se serait fixé deux objectifs prioritaires : la détribalisation des postes de responsabilités et l’abolition de l’enseignement à deux vitesses, bravant ainsi tout autant le courroux des inamovibles directeurs et chefs des services que la ligne politique du dictateur fondée sur la mise à l’écart de la communauté afar dans ce domaine comme partout ailleurs.

Dans cette optique-dit-on, le ministre aurait même pris langue avec l’UNICEF pour la construction des écoles dans des zones « oubliée » par le régime depuis 1977. Bien qu’animé des bonnes intentions, le docteur Adawa aura pêché en oubliant qu’il avait été nommé à cette fonction au mieux pour appliquer avec zèle la politique du dictateur et au pire pour inaugurer les chrysanthèmes.

Inutile de rappeler que le dictateur Guelleh, ne laissera jamais porter à la connaissance de l’opinion publique l’agonie et le refus d’accès à l’éducation nationale auxquels les nomades afars sont confrontés dans l’arrière-pays.

Tout récemment d’ailleurs, le directeur de l’organe gouvernemental la nation, a catégoriquement refusé de publier un article qui retrace le récit de la misère des nomades de Balho à Moussa-Ali en signifiant à son auteur qui plus est un témoins oculaire « cet article ne peut pas passer dans notre journal ».

A Djibouti il y a depuis 34 ans la misère dont il faut parler et celle sur laquelle il faut se taire.