23/12/2011 (B636) Courrier des lecteurs / Qui était derrière la censure du journaliste et politologue Aramis Houmed Soulé sur les antennes de la RTD ?

On a parlé de la censure d’Hassan Pilote par le journaliste afar de la RTD Adoyta Daoud lors de son émission consacrée à la cérémonie d’intronisation mais il n’a pas été le seul à l’avoir été.

Il y a encore plus grave au palmarès de ce journaliste alimentaire même si bizarrement la personne qui a relevé le fait concernant Hassan Pilote pour le website Arhotabba l’a ignoré.

Bizarre !!!

De même le député du mal-nommé RPP (Rassemblement populaire pour le Progrès) Mohamed Dilleyta qui a mis en ligne certains extraits de cet événement dans Youtube sous le pseudonyme Qarba Dilleytih baxa l’a ignoré aussi.

On croit savoir le pourquoi de l’attitude de ce dernier qui signe Président du comité d’organisation de Djibouti quand on sait que son rôle dans la mobilisation est discutable par rapport à celui d’Aramis qui d’Addis Abeba s’était beaucoup investi, entretenant un contact régulier surtout avec les jeunes d’Arhiba.

Une autre cause peut être la proximité du premier avec le Premier ministre Dilleyta Mohamed Dilleyta qui n’aime pas l’Afar qui réussit en dehors du système. Et dans le cas de l’ex-journaliste, il s’agit de quelqu’un dont il a contribué à la radiation de la fonction publique pour faire plaisir à Ali Abdi, le véritable numéro deux du régime Guelleh du fait de ses accointances avec la première dame.

Ces deux personnages disent leurs proches avaient été surpris par le rôle important d’Aramis Soulé dans le cadre de cette cérémonie. D’ailleurs, la première séquence censurée est sa prise de parole en sa qualité d’historien et ce pour retracer l’histoire des sultans d’Awsa, une fois le nouveau sultan intronisé et avant les interventions des officiels.

Pour cette première journée, pas une image également de son livre sur la vie de deux sultans Afar dont la parution ne constituait pas moins un événement dans l’événement. D’ailleurs, le livre était vendu par une équipe du Centre français des études éthiopiennes d’Addis Abeba,laquelle avait installé son stand à l’entrée d’abord puis à l’arrière de la mosquée où se déroulait la cérémonie. Un certain nombre de personnes dont des ministres l’avaient acheté et le feuilletaient au cours de la cérémonie.

Dans cette couverture biaisée, on voyait tout de même Aramis Soulé sur le podium, en retrait. Sa présence là s’expliquait par le fait qu’il présidait la commission en charge de la cérémonie d’intronisation proprement dite. Et là, il était impossible au journaliste mercenaire de cacher son image.

L’autre séquence censurée porte sur la seconde journée prévue pour le symposium international dédié au sultan Ali-Mirah Hanfaré organisé par le Centre français des études éthiopiennes et à travers cette institution, il n’échappe à personne le rôle d’Aramis.

D’ailleurs, cette journée commence par la présentation au sultan de son travail par le directeur du CFEE et la remise des exemplaires du livre en français et de sa version amharique. Lors du discours du sultan Hanfaré, Aramis était assis sur le podium aux côtés du sultan et du ministre de la Culture et du Tourisme éthiopien M. Amin Abdulkadir Barkat mais le cameraman de la RTD, circonvenu, ne l’a pas filmé. La preuve, quand Aramis cède sa place à son directeur, le cameraman filme ce dernier.

Le directeur de la RTD, Dr Kadar Ali Diraneh auprès de qui l’intéressé s’est plaint de cette mesquinerie au cours de son bref séjour à Djibouti a nié l’existence de toute directive en ce sens de sa part et lui a demandé de le saisir par courrier de la forfaiture. Même son de cloche de la part des responsables du service d’Information de la RTD, Mme. Hasna Moumin Bahdon et M. Dini Aléo Mohamed.

En signe de gage de bonne volonté envers leur ancien collègue, ces responsables de la RTD ont fait assurer une couverture honorable de la cérémonie du lancement et de dédicace de ses ouvrages le 1erdécembre 2011.

Et même une émission a été produite en afar, diffusé le lundi 5 décembre et rediffusée le lendemain mardi dans l’après-midi.

Une question reste en suspens.

Le journaliste alimentaire Adoyta Daoud ne peut avoir pris tout seul la décision de censurer Aramis Houmed Soulé sans être couvert au plus haut niveau. Il affirmerait avoir été poussé par plusieurs personnalités dont le Premier ministre Dilleyta Mohamed Dilleyta. Une chose est certaine, cette mesquinerie n’a pas empêché l’historien et politologue Aramis Houmed d’avoir été aux yeux de tout le monde la vedette de cette cérémonie.

Il a joué un rôle clé dans l’organisation des fêtes des 11-12 novembre en tant que l’un de six membres de la Commission de supervision et président de la commission de la séance de cérémonie d’intronisation proprement dite. Il a été pour beaucoup dans la mobilisation des ambassades occidentales dont celle de la France, fortement représentée avec en tête l’ambassadeur Jean-Christophe Belliard.

A cette occasion, il a publié un ouvrage historique consacré aux deux plus illustres sultans d’Awsa, en l’occurrence Mahammad Hanfaré dit Illalta et Ali-Mirah Hanfaré avec une version en amharique. Il s’agissait d’un premier ouvrage historique afar dans cette dernière langue. Les deux versions contenaient un long entretien de Hanfaré Ali-Mirah qui revêt un intérêt tout particulier et recueilli avant qu’il ne soit désigné comme le successeur de son père à la charge du sultan.

L’ex-journaliste, actuel historien et politologue continue de faire office de conseiller le plus proche du nouveau sultan Hanfaré Ali-Mirah, investi par les Afar à les diriger et à être leur porte-parole par delà les frontières étatiques. Il aura à être associé par ce dernier dans la prise des décisions décisives concernant le destin de cette communauté dans le triangle afar.

Un participant vigilant
à la cérémonie .

 

 

Aramis Houmed Souleh avec le Sultan