29/12/2011 (B636) Un lecteur nous adresse trois poèmes que nous publions à sa demande.

___________________ Bonne Année

Je prie incessamment que nous vainquions enfin
La ténébreuse nuit qui tant est fredonnée
Par notre pauvre histoire et toutes ses données,
Et s’invite en nos foyers un jour aux doux parfums.

Fasse que le Bon Dieu pour nos chers séraphins
Remplace par de l’or leurs hardes surannées
En leur rendant leur joie en la nouvelle année
Qui a nos portes frappe et absout nos défunts.

Je voudrais voir ma rue, hélas, toute flétrie
Aujourd’hui par les pleurs, qui deviendrait fleurie,
D’un sourire tout beau en ce monde tout neuf.

Ainsi que le nombre un, qui ajoute au neuf,
Fait de tout compte dix, que soit ta joie entière,
O mon beau petit pays aux mignonnes laitières.

________________ Nous désirons (à propos de la torture)

Nous désirons tous voir la torture abolie
Des lois de notre pays, s’évanouir de nos cieux,
Et cesser ses malheurs qui de leurs poids nous lient.

Quel tort dort dans les vœux d’un people qui veut mieux,
Pour ses enfants, pour lui, pour ainsi en diable,
Sévir contre lui par ces façons effroyables ?

Quartier cinq, quartier six, ou la belle Arhiba,
Combien des braves fils doués et de noble allure,
Souffrirent dans leur chair douloureuses brulures,
Quand le bien pour leur pays était leur seul combat ?

Quels sont les démons qui virent en la torture,
La cure aux grands défis djiboutiens d’ici bas ?
A-t-elle plie celui sur qui elle s’abat,
Altère sa foi ou vacille sa monture ?

_______________________ Arhiba

Depuis trente-quatre ans, vibrant d’échec rythmique,
D’un trot sénile allant, tel un cheval sans mors,
Sans but et sans pitié, tour-a-tour, il nous mord,
Nous tue et avilit, gardant tous anémiques.

Douce belle Arhiba, l’événement tragique,
Qui un dix-huit Décembre eut lieu semant la mort
Parmi tes fiers enfants, orchestre sans remord,
L’était par ce pouvoir sangsue et léthargique.

Face a ce pouvoir qui se voilait tes malheurs,
Cherchant quel fut ton tort, a été ta douleur,
O ma sœur Arhiba, grande autant que la chine.

Mais par ce nouveau temps aux voeux clairs et sans fard,
Arrive aussi ce jour ou le fier peuple Afar
Doit voir guéri son cœur en redressant l’échine.