02/03/2012 (B645) Chroniques du Sergent Ariko : un peuple décidé à en finir et un chef têtu

Je tiens tout d’abord à présenter mes excuses à mes compatriotes et aux amis qui partagent notre lutte, car j’ai du surseoir à mes chroniques pendant quelques jours pour régler des affaires familiales à Londres.

En effet, la société qui m’emploie, m’a affecté comme chauffeur de bus dans un autre quartier de Londres et le déménagement m’a pris du temps.

Maintenant je suis bien installé et le combat continue.

Nombreux parmi vous ont pu suivre les actualités que je diffuse sur Facebook. J’appelle nos concitoyens à consulter ma page et à se connecter à l’ARDHD qui nous sert de relais de transmission, à nous les Djiboutiens qui combattons cette dictature dépassée qui accapare le pays depuis plus de 30 années.

Merci a vous tous, qui nous soutenez dans ce noble combat.

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À Djibouti le coût de la vie a été multiplié par 10.

Le régime n’a plus de liquidité en ce moment. En fait c’est un embargo invisible que la communauté internationale lui a opposé, en suspendant le versement des aides exceptionnelles auquel IOG était habitué !

Donc IOG ne fait strictement rien pour calmer l’ardeur des Djiboutiennes et des Djiboutiens.

Ceux qui ont le fameux sésame (visa) partent du pays sans demander leur reste. On signale la défection de plusieurs instituteurs qui ont demandé asile en Norvège, Suède et en Finlande. Des familles entières fuient le pays à destination du Canada ou à défaut en Europe. Les vieux retraités eux s’expatrient au Somaliland ou en Éthiopie car le montant de leur pension trimestrielle ne leur permet plus de faire face au coût de la vie à Djibouti.

Sur le chapitre politique, le chef du régime, dont l’impopularité augmente chaque jour, commence à avoir du mal à rassembler son dernier carré de fidèles.

L’incarcération du juge Mohamed Souleiman Cheik Moussa a fait un certain vide autour d’IOG. Il faut avouer que la radiation pure et simple de ce magistrat par le barreau qui est aux ordres du palais et son emprisonnement dans la sinistre prison de Gabode sous le fallacieux prétexte d’injures et offenses au chef de l’état, ne sont pas appréciés par la population, qui avait reconnu son honnêteté et son intégrité personnelles.

À Djibouti, la survie de ce régime détesté ne tient plus qu’à un fil.

Le premier ministre Dileita se regarde et il ne voit que son avenir qui est compromis par son maitre.

Les ministres Tiji ne valent rien aux yeux du peuple. L’armée et les autres forces de défense et de sécurité se débattent dans la misère organisée en système de gouvernement. Les négociations avec l’Érythrée sont au point mort : Asmara et le Qatar accusent Djibouti de ne pas jouer franc jeu dans les négociations. Le Qatar ne pas pourquoi le régime RPP traine des pieds dans les négociations. Est-ce pour éviter que les Érythréens ne libèrent les officiers et sous-officiers des forces armées djiboutiennes ?

Jusqu’à maintenant la présidence fait la sourde oreille aux appels réitérés du Qatar qui s’impatiente de voir que ce énième n’est pas encore réglé.

N’ont-ils pas compris que pour IOG ce conflit est du pain béni. Il lui permet de détourner, en totale complicité avec les plus hauts gradés, dont un certain général Zakaria Cheik Ibrahim des sommes très très significatives.

Le résultat, c’est que Zakaria a offert à son maître une armée divisée et tribalisée.

Une armée divisée :

une partie a été envoyée en Somali avec tous les risques et l’autre partie stationne inutilement à Doumera.

La police est aux ordres mais elle manque de moyens. La gendarmerie est plongée dans la misère et condamnée a l’errance.

Même la garde républicaine triée sur le volet tribal n’est plus épargnée par l’inflation.

Dernièrement une jeep de l’escadron spécialisé, sous les ordres du commandant Ibrahim Abdi Farah dit coca, a écrasé un jeune de la ville de Balbala. La jeep était conduite par une nouvelle recrue qui venait de passer son permis de conduire militaire de 2 degrés au CCO. Il a tué un jeune militant de l’opposition.

Les parents de la victime sont pauvres et ils n’ont pas osé porter plainte devant une justice qui est totalement inféodée au maitre d’Haramous.

C’était le 18 février ! Ce jour là, Djibouti avait un martyre.

Bien sur Djibouti-24, qui est inféodé au SDS, n’en a pas parlé. Curieux pour un support qui prétend, dans les fiches qu’i distribue aux Djiboutiens, être totalement indépendant du pouvoir RPP ???

Tout le monde a compris et sait que Djibouti-24 ne dira jamais rien contre la dernière dame ni ceux qu’elle protège. En fait les services de propagande du SDS voudraient susciter le doute afin que les djiboutiens oublient l’ARDHD.

Mais ils oublient que l’ARDHD est totalement indépendante : elle n’est inféodée à aucune administration française et ne reçoit aucune aide financière. Ce qui lui permet de diffuser librement des informations sur les dérives de ce régime d’un autre âge, qui sont lues par la diaspora djiboutienne à l’étranger et par celles et ceux qui arrivent à détourner la censure qu’on leur impose au pays. Djibouti-24 cible ceux qui lui sont désignés par la dernière dame en évitant soigneusement ses réseaux personnels.

Djibouti-24 évite aussi de viser le réseau d’Hassan Saïd dit Madobeh. Rappelons que ce dernier a manqué se faire tuer un vendredi soir devant chez lui, par le colonel Mohamed Djama. Le Colonel « berger » soupçonne Hassan Madobeh d’être derrière la tentative d’empoisonnement dont il a été victime et qui a failli entraîner sa mort.

Même chose pour le colonel Abdillahi Abdi qui a appris que son tueur s’était échappé de la prison de Gabode et qu’il avait pu filer au Somaliland dans une voiture pick-up en passant par Loyada.

Selon des informations qui me sont parvenues (je tiens à remercier ici l’officier de la police de l’air et des frontières de la ville frontalière de Loyada qui m’a transmis cette information), le fugitif (ancien sergent chef du service des transmissions de la police nationale) aurait reçu en plus de sa liberté la somme de 15 millions de Fdj en cash de la part du SDS.

Il a été remis a la sécurité somalilandaise et placé en lieu sur à Hargeisa.

Son témoignage pourrait-il déranger les renseignements djiboutiens ? En fait le montage avait été organisé pour que le colonel Abdillahi Abdi perde la vie et qu’il soit remplacé à la tête de la Police par le lieutenant colonel Omar Hassan.

Mais le colonel Abdillahi Abdi a survécu !! Il a bien compris les rouages de la machination et pour s’assurer de sa fidélité, on lui a décerné la grande étoile de Djibouti.

Mais le coupable est en liberté.

Son ex-épouse, dont il avait divorcé auparavant, continue même à percevoir son salaire ! … A Djibouti tout le monde ce que le régime espère gagner dans ces règlements de compte entre ses membres ?

– Le 4 mars IOG va réunir en session extraordinaire le RPP au Palais du Peuple

C’est ce parti « bidon » qui tient le pays. IOG a devrait en profiter pour mettre à la porte des barons et pour les remplacer par des nouveaux membres désignés dans le comité central, le comité exécutif et au bureau politique du RPP. Des grands noms sont en instance de départ et des jeunes loups attendent leur entrée avec impatience.

La situation est grave. Les États-Unis ont stoppé tout financement parce que l’enquête sur l’assassinat de leur conseiller est au point mort, dans la mesure où le SDS et les services de police refusent de coopérer loyalement.

A Paris, l’instruction pour l’affaire Borrel n’est pas refermée. IOG craint l’arrivée de François Hollande qui pourrait relancer le dossier qui a été mis en sommeil par une certaine France-Afrique.

Sur place, la mise a l’écart du juge Souleiman, qui est issu d’une branche de la tribu Mamassan REER Egal, a fait perdre a IOG le soutien de cette tribu qui compte des acteurs, comme le colonel Mahdi ou l’ex-capitaine Ali Iftin, qui fut mon supérieur.

Des militants du RPP, qui avaient osé demander des comptes à leurs dirigeants, ont été incarcérés à l’académie de police de Nagad. Tous, ils ont déchiré leurs cartes du parti pour aller rejoindre les rangs des partis d’oppositions.

Le vieux parti laissé par Hassan Gouled, dont IOG se prétend « président » n’a pas tenu ses assises depuis plusieurs années.

La réalité, c’est qu’il n’a plus beaucoup de militants ! Même les rares femmes qui restaient ont crié « houhou » et elles se sont éclipsées.

Le parti n’a plus d’argent. Ses annexes sont devenues des lieux de perdition : séance de broutage du khat et même prostitution. Seule l’annexe Cheik Siraj du Héron a échappé à fâcheuse évolution et elle sert de vitrine pour les élections.

Les membres ne payent plus leur cotisation. C’est un parti mort et IOG voudrait le ranimer.

Au sein du comité central, il y a des affrontements entre les partisans et les anti troisième mandat. Cela a détruit l’alliance de façade qui soutenait ce régime. En plus, les dinosaures du parti ne veulent pas laisser la place une jeune génération de loups qui est encore plus vorace qu’eux, car elle sait qu’elle n’aura que peu de temps pour s’enrichir.