17/03/2012 (B648) Chroniques du Sergent Ariko : un regime a l’agonie. Non merci les djiboutiens ne sont pas des moutons.

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J’invite toutes les djiboutiennes et les djiboutiens et tous nos amis démocrates à consulter ma page sur FaceBook pour suivre les infos du pays…

– Le congrès du RPP remis à une date ultérieure.
Le régime avait décidé de convoquer les assises du RPP dont l’anniversaire tombe le 4 mars.

Mais il n’avait pas compté sur le fait que nous diffuserions au grand jour, des informations secrètes sur les règlements de compte en préparation au niveau du Bureau politique.

Est-ce parce que ses projets ont été éventés, que le chef du régime a décidé d’ajourner ces assises jusqu’à nouvel ordre ?

Deux hypothèses me semblent possibles :

1°) Le climat politique
Nous avions décrit le climat politique très lourd qui plane sur la République de Djibouti. Les querelles et les litiges se multiplient au sein de la coalition et elles sont rendues publiques. L’UMP n’a pas toujours pas digéré l’échec historique qu’il a encaissé aux dernières élections municipales. Le peuple djiboutien encouragé par les religieux, a massivement dit « NON » à ce régime dictatorial et sanguinaire qui asservit le peuple et qui l’a ruiné.

Le dictateur n’a pas supporté que sa coalition puisse être rejetée comme cela et sans appel et il lui faut des coupables. Mais il oublie que les djiboutiens ne sont pas des moutons qu’on utilise un jour et que l’on rejette le lendemain dès lors que l’on n’a plus besoin d’eux.

En premier lieu, il s’en est pris à son premier ministre l’accusant d’avoir mal organisé cette élection. La « vache qui rit » a répondu en accusant le staff de l’UMP de n’avoir pas anticipé les aspirations de cette jeune opposition qui refuse de subir le sort de leurs parents et de n’avoir pas non plus su canaliser les jeunes militants de l’UMP (qui sont en majorité à la botte du régime et d’autres courtisans) : en un mot, il les accuse d’avoir prononcé l’arrête de mort de l’UMP.

Devant ses ministres, qui ne sont tous que des loups affamés, le chef du régime n’a pas caché son ras-le bol les accusant d’incompétence et de tous les maux. Car la situation devient critique.

2) Le manque d’argent.
Sans liquidités, IOG ne dispose plus des moyens pour corrompre certains vieux et tous les autres Warabeys. La population n’a pas apprécié que Dileita fasse débloquer plusieurs millions pour assurer la victoire de son premier conseiller, mais toujours employé du SDS.

A peine élu, Abdourahman TX n’a rien fait en faveur des habitants de Balbala dont les maisons viennent d’être rasées par la police. Pourtant hier encore, il jouait les « Robin des bois » devant cette population mise à mal par la mauvaise gestion des finances publiques érigée en système de gouvernement. Le lendemain, il s’est réinstallé confortablement à Haramous où de son point de vue l’air est certainement meilleur qu’au milieu des banlieues de Balbala.

Ce congrès aurait pu être l’occasion pour les membres du comité exclusif de régler leur différends, en étalant devant une opinion publique déjà hostile au régime les sourdes tensions et querelles qui battent leur plein au sein du vieux parti le RPP.

IOG a compris que la tribune du RPP serait une estrade pour échanger des insultes et il a annulé le congrès, pour sauver la mise du parti. Du haut de son perchoir, secrétaire général du parti et président de l’AN, Idriss Arnaoud a lu un communiqué officiel pour saluer l’anniversaire du parti, mais la RTD a oublié de filmer l’événement … Seule l’ADI s’est fendu d’un petit article sans grand intérêt.

Mais qui a vraiment compris la nouvelle ?

En bref, le congrès du RPP n’a pas eu lieu. Merci à l’ARDHD qui a fait connaitre au monde entier la défaillance du parti état.

– L’ADI dans la tourmente ?

Un climat social très lourd se serait installé au sein de l’agence djiboutienne d’information. Les journalistes et les employés ne sont pas contents. Le mot grève a été lancé pour contraindre le ministre Abdi Houssein à prendre ses responsabilités et à engager des négociations discrètes avec les salariés en prenant bien soin de ne pas salir son image de 1er millionnaire du pays.


= La « quête de l’oseille » !

À Djibouti le régime, qui a peur d’une révolte de rue, envoie ses ministres pour tenter d’obtenir de nouvelles sources de financement.

Le ministre des affaires étrangères s’est d’abord rendu en Arabie saoudite avant de s’envoler pour la République de Kazakhstan.

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On se souviendra qu’IOG était déjà allé dans cette République pour demander une aide, que les Kazakhs avaient refusée, classant le dossier aux oubliettes.
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Mahamoud Ali Youssouf y est retourné pour rencontrer les dirigeants afin de renouveler la demande. Il était accompagné de Syadine Bamakrama, (ambassadeur de Djibouti auprès de l’Arabie saoudite et ancien numéro deux du protocole de la présidence de la république recyclé d’abord comme conseiller au consulat de Djibouti à Djeddah du temps du consul Mohamed Aden Waiss dit Chey).

Mahamoud Ali Youssouf ne comprend-il pas le langage diplomatique ? Lorsque des dirigeants des anciennes républiques du bloc soviétique, ont dit NON, eh bien c’est NON…

Mahamoud Ali Youssouf propose aux Kazakhs de faire transiter leurs marchandises via le port de Djibouti qui subit une perte d’activité considérable.

A Djibouti le peuple gronde et le pouvoir ne l’ignore pas. Il a déjà menacé les fonctionnaires de licenciement s’ils participaient aux manifestations. Le régime utilise le chantage pour tenter de faire baisser la tension et aussi pour tenter de maitriser la population.

IOG a promis le changement, mais il est incapable de tenir parole et le peuple à 99,99 % souhaite son départ.

Depuis que les bailleurs de fonds ont fermé la majorité des robinets et ne disposant plus des moyens financiers pour assurer le minimum vital au pays et pour acheter des personnages faibles, l’État se trouve au bord de l’asphyxie générale. Bientôt il ne pourra plus payer les salaires des fonctionnaires. IOG sait que l’heure est grave.

C’est pourquoi, il envoie ses ministres faire la quête a l’extérieur. Son ministre des affaires étrangères est rentré bredouille de sa mission. La Russie qui était occupée par les élections présidentielles n’a pas trouvé le temps de recevoir Abdi Ibrahim Absieh l’envoyé d’IOG. (Celui qui a mis à genoux l’éducation nationale …).

– Le port, au bord de la faillite

Le port est pratiquement en faillite. Mais le régime n’aime pas le prétendant Bolloré, qui a fait une offre de reprise. Ne sachant plus quoi faire pour sauver le port, qui est au bord du dépôt de bilan, IOG a délégué à Doha, Ali Hassan Bahdon qui officie comme ministre du travail.

On se demande ce que le ministre pourrait demander aux Qataris qui connaissent tout de Djibouti, de son régime et de ses mauvaises pratiques. Le seul espoir, serait une visite personnelle d’IOG à son vieil ami l’émir du Qatar Hamad ben Khalifa Al Thani.

– Guelleh « convoqué » par l’Émir du Qatar à l’occasion du sommet sur les « Télécoms »

Toujours disposé à enjoliver les choses, l’ADI voudrait nous faire croire qu’IOG a répondu à une aimable invitation de l’Émir pour assister au sommet arabe des Télécoms. Mais en réalité, c’était une convocation ferme, portant sur deux points précis.

À Doha après le sommet de la télécommunication dont IOG a prononcé un discours axé sur la télécommunication. Il a oublie de dire pourquoi le patron de Djibouti télécom l’ingénieur Abdourahman a mis en place 8 numéros. Il a ajouté le numéro 77 a partir de ce mois de mars.

Pourquoi 77 ? Parce que c’est l’année de notre indépendance ! Les fixes ont un numéro tandis que les cellulaires en ont un autre. Cela cache-t-il une nouvelle tactique des espions chinois payés par le régime pour surveiller ceux qui dénoncent le pouvoir ou qui informent les opposants qui sont à l’extérieur de la situation critique de Djibouti ?

En tout cas la population demande des explications à Djibouti télécom pour l’attribution de ces nouveaux numéros.

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La question érythréenne
L’émir du Qatar n’apprécie pas que Djibouti traine des pieds dans la reprise des négociations secrètes entre Djibouti et l’Érythrée. Comme Djibouti ne joue pas franc jeu, Asmara a demandé au Qatar de régler le litige afin que le conseil de sécurité de l’ONU puisse revoir la question, lorsque les prisonniers seront libérés de part et d’autre.

Mais Guelleh ne l’entend pas de cette oreille et au lieu d’un échange de prisonniers, il veut que l’Érythrée libère en premier les prisonniers djiboutiens.

Il n’avait pas apprécié le fait que son ami yéménite tente de les réunir (par surprise ?) à Sanaa pour régler la question et il avait refusé de parler au dictateur érythréen. Même le Qatar avait été choqué à l’époque de cette ingérence yéménite dans les négociations qu’il préside.
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Pour se rendre à la conférence, IOG a été contraint de faire appel aux moyens aériens de son ami. D’ordinaire il utilisait son avion personnel pour ses promenades dans les pays qu’il aime.

Mais … depuis que la délégation du FMI est venue à Djibouti demander des comptes sur cet avion qu’il a hérité de son ami et dictateur comme lui le camerounais Paul Biya, l’avion est au repos.

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L’émir du Qatar lui a envoyé un avion militaire appartenant à l’armée Qatarienne, profitant du fait qu’il était venu livrer des matériels au détachement d’interposition stationné à Doumera. Ces militaires en ont marre et ils auraient demandé à rentrer au pays, à partir du moment où les deux pays respectent le cessez-le-feu
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Le leader érythréen a été aussi convoqué par l’émir du Qatar afin que les deux hommes puissent se voir et discuter.

– La main secrète d’Israël dans les équilibres régionaux ?

Asmara a été discrètement poussé par l’état d’Israël (qui entretient de solides liens avec l’émir du Qatar – le premier conseiller de l’émir est l’ancien conseiller du premier ministre israélien Shimon Perez – afin que celui-ci prenne langue avec Djibouti pour régler définitivement le litige qui oppose les deux États depuis 1988, date à laquelle les premiers soldats d’Asmara avaient envahi des portions non surveillées de Djibouti.

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Israël veut mettre fin à ce conflit. Un article, paru dans une revue datant de 1989, époque à laquelle le régime de Hassan Gouled avait reçu des armes de guerres de la part de Saddam Hussein pour mater les frères afar du nord dont l’AROD (association pour la restauration de l’ordre et de la démocratie -ancêtre du FRUD) avait donné des sueurs froides au régime RPP.

Il avait été clairement été écrit que la sécurité de l’état d’Israël dépendait de la sécurité de la république de Djibouti par où passe presque la totalité du trafic maritime international. Hassan Gouled l’avait déjà dit dans une interview à la BBC en 1976.
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– Le déplacement de Guelleh à Doha. Une autre mission : acheter des armes pour la G.R. ?

La seconde raison du déplacement de IOG, outre de fournir des explications à l’émir du Qatar en a assez que Djibouti effectue sans arrêt des voltefaces.

IOG avait envoyé son ministre du travail Ali Hassan Bahdon et le chef d’état major de sa garde républicaine, le Colonel berger Mohamed Djama Doualeh pour acheter des matériels militaires pour sa garde. Il a visité plusieurs casernes de la garde républicaine du Qatar et il a demandé si ce pays pouvait fournir des chevaux à la GR pour concurrencer ceux de la police nationale (et son ennemi le Colonel Abdillahi Abdi) qui ont été offerts par le Soudan.

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Pourtant les deux hommes ont partagé le même sort : on se souvient qu’ils ont failli être éliminés par le régime qu’ils servent.

Cette photo prise lors de la fête de la garde républicaine prouve la communauté entre ces deux personnages qui ont échappé chacun et par miracle à une mort annoncée, mais cette union de façade cache mal la tension qui persiste entre les deux hommes.
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Au Qatar le berger a signé plusieurs accords de défense aux termes desquels, les officiers de la garde républicaine iront se perfectionner dans les écoles militaires au Qatar comme ce fut le cas au Soudan.

En effet, il n’est plus question d’envoyer des militaires en formation en Allemagne, depuis que deux d’entre eux se sont fait « la malle » en allant solliciter l’asile en Suède, ce qui avait provoqué la colère de l’État-major de la GR …

Le régime craint une révolte à l’égyptienne. Il renforce discrètement ses armes pour avoir la capacité d’anéantir tout début de contestation. Et il privilégie la GR au détriment de la gendarmerie, qu’il accuse de paresse et de la Police nationale qui croule sous les tâches. Les accords avec le Yémen sont importants, puisqu’ils sont censés remplacer les anciens accords devenus caduques qui avaient été signés avec le Yémen, dont la garde républicaine n’a pas pu empêcher la chute du président Ali Abdallah Saleh.

Le colonel berger n’a pas oublié d’inviter son collègue de la garde républicaine du Qatar à visiter les installations flambant neuves de son unité.

Envoyé en mission à Doha pour s’enquérir sur les méthodes de travail de la garde républicaine qatarie, le berger qui ne parle pas un mot d’arabe a du se faire assister par le capitaine Mimouna Abar et le sous-lieutenant Ahmed Hachi qui lui servaient d’interprète. (le sous-lieutenant Ahmed Hachi (ex-chef des motards de la GR sous Gouled qui avait été mis à l’écart par le commandant Ibrahim Abdi Farah dit Coca)

Le colonel Mohamed Elmi, chef du cabinet militaire de la présidence, faisait partie aussi de la délégation, alors qu’il aurait du se rendre en Turquie. Mais IOG a fait retarder son déplacement dans la perspective de l’ouverture d’une ambassade à Ankara. En effet, compte-tenu de la bonne santé de l’économie turque, IOG a préféré ouvrir une ambassade à Ankara plutôt qu’en Afrique du Sud.
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Mimouna Abar, une jeune fille, promue capitaine sur ordre de la dernière dame de Djibouti.


Mimouna est sortie de l’école des services de santé du soudan. La jeune fille a obtenu un simple diplôme infirmière major et non de docteur. On n’achève pas une formation de docteur en trois ans mais en 10 ans + deux ans pour compléter par une spécialité.

Après une petite enquête, j’ai appris que la jeune Mimouna Abar avait réussi ses examens grâce a l’aide d’un jeune docteur djiboutien du nom de Wahrân. Ce jeune djiboutien a obtenu son diplôme à l’issue de ses 10 années d’étude.

Issu de la tribu Gadaboursi, qui n’est pas aimée par le régime, ce jeune homme n’a reçu aucun soutien du régime. Pire Abdallah Miguil, le ministre de la santé l’a envoyé à Borama pour soigner ses concitoyens. Humilié et ne sachant plus vers qui se tourner le jeune docteur avait demandé l’aide d’Hachi, qui lui a conseillé aussi la route de Borama.

Heureusement pour lui, l’ancien président du Somaliland Dahir Rayaleh Kahin l’a soutenu et il est maintenant le médecin-chef de l’hôpital de Borama. Par la faute de la ségrégation tribale entretenue par le régime, un jeune médecin djiboutien, plein de talent a été contraint de devenir somalilandais et Djibouti perd un docteur. Cela a été le cas aussi pour des jeunes médecins qui ont fait leurs études à Cuba
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Le colonel Mohamed Djama l’avait promue sous-lieutenant en 2006. Mais pour Kadra Haid, que rien n’arrête plus, la jeune fille est « docteur ». Kadra Haid avait hurlé en exigeant qu’elle soit promue lieutenant. Mohamed Djama avait eu beau protester, il n’avait pas eu d’autre choix que de s’exécuter.

Pour punir la jeune fille, il l’avait affecté au service du docteur de la garde républicaine, le commandant Idriss Abdi Galab, qui est le médecin personnel d’IOG. Elle travaille avec lui.

En 2008 Mimouna devient capitaine sans passer par le cursus militaire obligatoire pour l’obtention des grades militaires. C’est encore le bras long de Kadra Haid qui l’a imposée. Le Colonel berger n’a pas apprécié d’être contraint de lui remettre les nouveaux insignes…

– YEB exilé aux USA ?

L’ambassadeur de Djibouti à Washington Robleh Olhayeh, inamovible jusqu’à maintenant, a vivement protesté contre le projet par Yacin Elmi Bouh, l’ancien ministre de l’intérieur, qui commence à agacer avec ses projets de création d’un parti politique pour contrebalancer ce qu’il appelle l’issakisation du pays, sous l’autorité de Paulette. Ce parti qui réunit les 12 tribus Issas représente une menace pour IOG et surtout pour son épouse. YEB s’est joint à la manifestation de l’ARD au quartier 3 aux côtés de Mahdi Ibrahim God, l’un des vice-présidents de l’ARD.

IOG se méfie des alliances de cet ancien baron du RPP avec les opposants et de sa capacité de mobiliser les tribus Issas et les anciens cadres du RPP écartés par Kadra. Pour y mettre un terme, il a fait lancer la rumeur de son prochain départ pour Washington, afin de l’éloigner.

Aux dernières nouvelles, j’ai appris que le premier Ministre avait vivement répliqué aux insultes proférées par l’ex ministre de la santé Abdallah Abdillahi Miguil en lui envoyant deux pelotons de gendarmes mobiles pour récupérer des voitures appartenant dit-on au Ministère.

Cela confirme le climat de guerre qui s’est installé entre les anciens barons du régime IOG.

Ces luttes entre tenant du pouvoir n’inquiètent pas la population qui ne se sent plus concernée et l’opposition se prépare activement à provoquer la chute du régime fanfaron.

– Tous nos voeux à Jean-Paul Noël Abdi

Un dernier mot pour Jean-Paul Noël Abdi, qui est malade. Je lui adresse tous mes vœux de bon rétablissement. Courage Jean-Paul, nous avons besoin de toi et de ton engagement sans faille pour le rétablissement d’une véritable démocratie et pour mettre un terme à la dictature. Nous sommes tous à tes côtés.

Sergent Ariko
Londres
la lutte continue